Union des droites : de quoi parle-t-on ?

Union des droites : de quoi parle-t-on ?

Depuis les dernières élections législatives et européennes, qui ont vu s’effondrer les partis traditionnels, dits « de gouvernement », l’inquiétude habite les politiques qui ont jusqu’ici présidé lesdits partis.

Probablement parce que ceux qui en prennent l’initiative dou­tent de leur capacité de récupérer leur électorat perdu, des campagnes de recherche d’une solution d’union des droites fleurissent régulièrement.

Jusqu’ici, on n’a vu que des rapprochements éphémères, des disputes de personnes, qui donnent davantage l’impression de caprices que de vues à long terme.

Pour être honnête, je ne comprends pas grand-chose à ces continuelles velléités de la plupart des leaders de droite.

Tous prétendent vouloir l’union des droites, et tout se ramène toujours à la question de qui devrait se rapprocher de qui, comme si une union politique de gouvernement pouvait naître d’un accord amical entre deux leaders déçus.

D’ailleurs, aujourd’hui, quels sont les points d’opposition entre les électeurs dits « de droite » et ceux dits « de gauche » ? À quoi reconnait-on les uns et les autres ?

Macron se dit, un jour, de gauche, pour le nier le lendemain, et il a récupéré bon nombre d’anciens LR. Mais Mélenchon (de gauche), s’est placé dans l’opposition. Et Marine Le Pen aussi. Est-elle alors de droite ou de gauche ?

Les électeurs votent, certes, pour un candidat, mais, en général, en fonction de son programme.

Si deux d’entre eux veulent vraiment une union, peuvent-ils faire l’économie d’un programme commun ?

Encore faudrait-il qu’il en soit question, et que cet accord soit rendu public, pour que les électeurs de chacune des deux origines puissent réfléchir à s’en rapprocher.

Mais on n’entend jamais parler des points sur lesquels deux candidats divergent, et seraient prêts à envisager une convergence acceptable par leurs deux électorats.

Pourquoi voudrait-on que les électeurs de Pierre acceptent de voter pour Jacques, et réciproquement, s’ils ne savent pas dans quel but et à quelles conditions ? Quelle divergence Pierre est prêt à abandonner, et en contrepartie de quelle concession de Jacques ?

À mon avis, la première question que devraient se poser les leaders de tous les partis encore vivants (et aussi leurs électeurs) est : « Quels sont, dans l’électorat, les grands sujets d’opposition ? » Sur quoi des masses significatives s’opposent-elles ?

La dite « transition énergétique », la vitesse sur les autoroutes, la propriété (privée ou publique) des médias, l’immigration de masse, le diesel ou l’électrique, la souveraineté, l’influence de la construction européenne, etc. ?

Les électeurs britanniques favorables au Brexit étaient supposés de droite, mais les élections récentes ont montré qu’ils venaient des deux côtés, et majoritairement des classes populaires … de gauche, lesquelles viennent de basculer en faveur des conservateurs.

Le motif de ces discussions oiseuses pourrait bien être que, en fait, chaque leader se plaint, mais veut d’abord garder sa place et tenter sa chance.

Aucun n’accepte de risquer de la perdre, pour créer un gouvernement qui se préoccuperait vraiment des souhaits de la majorité des Français – ce qui est pourtant justement l’objet d’un gouvernement.

Cette situation s’est déjà produite sous la IVe République, où des gouvernements éphémères se sont succédé tous les six mois pendant des années, pour en arriver à l’appel d’un Homme Providentiel.

Aujourd’hui, l’Homme Providentiel serait justement celui qui mettrait sur la table un domaine de divergence, important pour la majorité des Français, sur lequel il serait urgent de les mettre d’accord, donc de faire ressortir de quel côté penche la balance.

Partager cette publication

Comments (5)

  • kavulomkavulos Répondre

    C’est comique finalement cette formule de “l’union des droites” . Dans la réalité politique française, la partie RN ou FN qui représente un pourcentage non négligeable des votes, est considérée comme (au choix) : extrème, fachiste, éventuellement nazie pour ses plus cinglés adversaires, abrutie, etc… . Et je n’ajouterais pas “fils de pute” comme Griveaux taxe Villani, mais c’est tout juste .
    Donc, exit cette tendance caca-boudin pour les nuls.
    Que reste t il en fait de soit disant “droite” ? entre 8 et 12 % dont les droitistes a géométrie variable dont une bonne partie ne sont que des faux-nez centre-droite/gauche au choix, genre Pécresse, Bertrand, Jupute, ou des mous du genou genre Jacob. En fait , tous ces zozos même bien “unis” ça ne pèse pas lourd, d’autant que, si l’un d’eux fait montre d’un peu de fermeté – genre Retailleau ou Wauquiez, il est viré du parti ou presque.
    En réalité, la formule “union des droites” sonne tristement comme cette ânerie pitoyable de jadis : “debout les morts”. Et quoi encore ?
    Ces gens ne font que se tirer des balles dans le pied et ils s’étonnent de se faire prendre de vitesse par les fumistes de LREM pourtant loin, eux, d’être des fleches.

    29 janvier 2020 à 1 h 41 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    ” l’ immigration *** a un impact neutre sur la croissance et l’ emploi ” nous dit un dernier rapport officiel … raison de plus pour continuer sans faiblir en augmentant les entrées de plus de 130.000 ” réfugiés ” par an ; par contre au niveau de la sécurité et des dépenses sociales rien n’ est dit

    *** l’ immigration ? enfin TELLE qu’ on la pratique en France sous la drouâte , la gôôôche ou l’ ” l’enmêmetemps “

    23 janvier 2020 à 11 h 14 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    et voilà ! à peine Nicolas Dupont-Aignan a t il ” déposé ” l’ idée d’ une primaire de la droite *** sur son site qu’ aussitôt tout le monde, de la droite ” républicaine ” à la droite ” populiste ” ( ou ” extrême ” ), lui tombe sur le râble … autant dire que l’ idée d’ un candidat unique de la droite en 2022 pour barrer la route aux mondialistes de l’ économie financière commence plutôt bien !

    *** à mon sens une idée naïve de boy-scout et qui plus est … suicidaire ( c.f. Fillon )

    et cerise sur le gâteau le Media nous ” propose – impose ” Baroin le franc-maçon comme boussole présidentielle !

    22 janvier 2020 à 7 h 49 min
  • Gérard Pierre Répondre

    La droite se doit d’être précisément :

    – adepte de l’économie libérale,
    – partisane de la préférence nationale,
    – socialement protectrice des plus faibles de nos nationaux,
    – patriote,
    – souverainiste,
    – anti « immigrationiste »,
    – anti franc maçonne,
    – protectrice de la liberté religieuse (*), façon Concordat d’Alsace-Moselle.

    Dès lors qu’on supprime l’un de ces huit points, ou qu’on « l’arrange », on n’est plus de droite ! …… Il faut un certain courage politique pour être de droite, et ce n’est pas ce qui court le plus les rues en ce moment !

    Dame Marine est de gauche ! … et le sieur Jacob de la droite frileuse qui s’excuse de ne pas être de gauche ! … Leur union serait celle de la carpe et du lapin ! … et pour faire quoi d’ailleurs ? … le savent-ils eux-mêmes ?

    (*) L’islam, … système politique totalitaire adossé à un prétexte religieux, … n’entre donc pas dans le champ de cette définition.

    20 janvier 2020 à 15 h 58 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      ” adepte de l’ économie libérale et partisane de la préférence nationale ” ?

      ” protectrice de la liberté religieuse *** [ … islam compris ? ] et anti-franc-maçonne ” ?

      *** surtout façon Concordat Alsace-Lorraine ( germanophone ) !

      tous ces items sont ils bien compatibles entre eux dans un Etat centralisé et pour tout dire jacobin ?

      on se croirait revenu à la droite de 1903 !

      20 janvier 2020 à 20 h 11 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *