Veil et Rocard : le débat républicain

Veil et Rocard : le débat républicain

La semaine dernière, les politologues considéraient que le mauvais climat, du aux “affaires” favorisait le Front
National. Il n’en a pas fallu plus pour que les deux “grandes consciences” de notre monde politique rappelle à chacun les règles du débat :

 

“rien n’est plus essentiel que de favoriser le dialogue entre tous ceux qui,
de droite, de gauche ou du centre, ont en charge l’intérêt public. Et rien n’est pire que l’anathème lorsqu’il prétend en tenir lieu. Sans dialogue, il n’existe pas de débat, pas
d’échange d’idées, donc pas de démocratie
. […] Chacun d’entre nous a des convictions, et les défend avec force. Mais en vrai démocrate, c’est-à-dire avec l’ardente obligation
de se montrer aussi honnête vis-à-vis de ses adversaires qu’on peut être loyal avec ceux de son camp
. Etre démocrate, c’est refuser de céder à la tentation partisane, c’est rejeter
l’intolérance, repousser la facilité de l’amalgame. […] Cette attitude d’indépendance d’esprit et cette exigence de respect du débat démocratique, nous avons l’un et
l’autre essayé, au-delà de nos différences, de les démontrer tout au long de nos parcours respectifs
. C’est d’une certaine manière notre règle de vie, notre exigence, notre
éthique politique
. […]

 

Comprenons-nous bien : chacun a parfaitement le droit, et même le devoir
démocratique, de dénoncer, ou de défendre, telle ou telle situation de cumul de responsabilités, tel ou tel risque de conflit d’intérêts, tel ou tel motif de confusion des genres. Rien de plus
normal, ni de plus sain, que cela : c’est l’essence même du débat politique en démocratie. Mais débattre est une chose, vouloir à tout prix abattre l’adversaire en est une autre. Attaquer
ad hominem, harasser sans relâche, dénoncer sans preuves, d’un côté comme de l’autre, ce n’est pas servir le débat, c’est desservir la démocratie, l’affaiblir et finalement l’asservir au nom même
des principes que l’on croit si bien défendre
. C’est porter atteinte à la dignité de la personne, c’est porter un coup à la politique, à la République. N’oublions pas que le mot
“république” vient de la res publica latine, la “chose publique”, qui désigne l’intérêt général et le fonde en principe supérieur à tous les autres. Aussi, reprenons quelque hauteur, ne
cédons pas aux facilités rhétoriques et aux emportements à visée scénique, cessons les excès de tous ordres et débattons
. Dignement.”

 

Il ne faudrait pas que le bon peuple viennent à douter de ses élites politiques empêtrées dans des affaires toutes
plus inélégantes les unes que les autres !

 

 

 

 

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