Vers une crise alimentaire en France

Vers une crise alimentaire en France

Au risque de me faire traiter de khmer vert, je me permets de vous donner quelques informations bien cachées sur le secteur de l’agriculture qui va très mal, pour diverses raisons – et notamment la PAC, que je traduis par « Pagaille agricole commune ».

Quelques repères :
L’agriculture. Au cours des années 2017, 2018 et 2109, nous avons perdu le tiers d’un département de surfaces agricoles.
Philippe Desbrosses, un ingénieur agronome lucide et courageux, a écrit en 1988 « Le krach alimentaire ».
Nous y arrivons, surtout si nous prenons en compte les avertissements appuyés de Claude Bourguignon, autre ingénieur agronome lucide et courageux.
Aujourd’hui, 10 % du territoire Français est bétonné et goudronné. La ligne rouge est largement dépassée.
Non seulement, nous perdons des terres agricoles (et autres biotopes précieux) à toute allure, mais nos agriculteurs sont encore obligés d’épandre 8 millions de tonnes d’engrais artificiel et 60 000 mille tonnes de pesticides.
Ils y sont contraints par la concurrence totalement déloyale que l’UE leur a imposée et dont les grandes centrales d’achat profitent sans vergogne.
Résultat : 50 % des agriculteurs s’en sortent, les autres vivent des situations tragiques qui poussent nombre d’entre eux au suicide.
À cause de ce productivisme délirant, les terres agricoles s’appauvrissent. En effet, les plantes dopées aux engrais artificiels puisent davantage dans les réserves humiques qui n’ont pas le temps de se reformer. En été, les agriculteurs doivent recourir à l’irrigation.
Mais une propagande insidieuse les accable, alors que les quantités d’eau qu’ils utilisent n’arrivent qu’en troisième position, après l’habitat et l’industrie et qu’elles sont dues à la surcharge démographique et à la nécessité d’exporter à outrance.
Dans le même laps de temps, il s’est construit environ 1,3 million de logements qu’il faut bien alimenter en eau.
Or, l’été dernier, 87 départements ont été soumis à des restrictions d’eau et sept communes ont dû avoir recours à des camions-citernes, car les sources étaient à sec.
Avec les bouleversements météorologiques actuels, la pluie tombe de façon capricieuse. Les nappes phréatiques n’en profitent pas au maximum, tandis que des inondations destructrices se répètent de façon de plus en plus fréquente et que les sécheresses sont de plus en plus longues avec un thermomètre qui s’affole.
Ces bouleversements mettent déjà les récoltes en danger, d’autant plus que la population continue d’augmenter.
Parlons des remèdes possibles.
La PAC doit être envoyée aux oubliettes. Les agriculteurs produiront d’abord les denrées nécessaires à l’alimentation des habitants de leur pays, avant de penser aux exportations.
Ils seront mieux payés et nous ne paierons pas plus cher notre alimentation, parce que le commerce sera circulaire, donc bénéfique à tous, et qu’il mettra progressivement fin aux subventions.

Le BTP. Une bulle immobilière est en train de se former. Elle va bientôt éclater. Le BTP doit être réorienté davantage encore vers l’amélioration de l’habitat existant. Une autre tâche l’attend : restructurer notre cadre de vie, pour que nous ayons plus de commodités sur place.

La démographie. Si le niveau de population de la France était en adéquation avec nos possibilités agricoles utilisées de façon vraiment durable, nous serions entre 40 et 42 millions d’habitants. Le problème de la surpopulation en France a été démontré plus haut. Il faudra bien en venir à des mesures drastiques, avant que la situation ne devienne ingérable.
Si le gouvernement veut atténuer la crise écologique, donc économique et sociale dans laquelle nous nous enfonçons, il doit s’attaquer, avec des mesures radicales, aux problèmes que je n’ai fait qu’évoquer.
Il faut qu’il arrête de faire des choix irréfléchis. L’éolien, la voiture électrique qui a déjà dépensé 6,5 TEP (tonnes équivalent pétrole), avant de faire son premier tour de roue, les agrocarburants, tout ceci apparaît de plus en plus comme de grosses et coûteuses erreurs.
Il y a là, des dizaines de milliards de subventions à récupérer et à affecter à une vraie remise en ordre de notre pays.
À propos d’éolien, j’ai lu l’ouvrage de Fabien Bouglé « Éoliennes, la face noire de la transition écologique ». Renversant, décapant, révoltant. Merci aux « 4 Vérités » d’en avoir fait la promotion !

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Comments (4)

  • DURAND Répondre

    Bonjour,
    je pensais que les 4 Verités était un site non conformiste, où l’on aurait trouvé des opinions sortant du “politiquement correct”, et je suis au regret de constater qu’au contraire, on retrouve les mêmes sottises que dans le Monde ou Libération…
    Non, Messieurs, l’eau n’est pas polluée (en tous cas pas plus que par vos médicaments contre la tension, ou les pilules contraceptives de vos filles).
    Les terres ne sont pas appauvries (nos rendements restent parmi les meilleurs du monde, et on ne récolte rien sur une terre appauvrie).
    La productivité n’est pas un pêché, sauf pour les marxistes de la décroissance.
    Il n’y a aucun problème de surpopulation, et surtout pas en France (enfin… pour ce qui concerne les Français).
    Le Dust Bowl américain n’est en aucune manière transposable en Europe, pour tout un tas de raisons techniques, et il se développe au contraire une agriculture (aux Us et en Europe, au Brésil, etc…) dite de conservation des sols, qui est une réélle avancée sur ces points.
    L’eau ne se consomme pas, elle s’utilise. L’eau que vousbuvez aujourdhui a probablement été déjà pissée par les dinosaures!
    Une politique de gestion de l’eau, qui “passe” par millards de M3 sur notre sol (retenues collinaires, etc…) nous permetrait d’arroser nos pelouses et nos champs dans des conditons tout à fait saines et propres tous les étés.
    Bref, vous ne connaissez rien au sujet, et dans une attitude “post-vérité” il n’y a que vos avis qui vous intéressent.
    Pour autant, je vous accorde que l’emprise urbaine est un réél problème, avec à la désertification de nos campagnes.

    12 février 2020 à 9 h 18 min
    • OMER DOUILLE Répondre

      Il est un peu aventureux d’écrire que “nos terres ne sont pas appauvries” en se basant sur les rendements agricoles, particulièrement de céréales.
      Croyez vous sincèrement que sans l’apport d’intrants chimiques à fortes doses comme nous le faisons maintenant, nous aurions de tels rendements avec une terre “naturelle” en rotation de jachère ? Ou simplement complémentée par des apports organiques, genre fumier ?
      Même en champagne “pouilleuse” calcaire et quasi impropre à la culture il y a des décennies, nous obtenons des récoltes intéressantes de blé, mais à quel prix et avec quelle quantité d’apports chimiques et aucun humique. Sans vie. Vous auriez la même chose sur une paillasse de laboratoire à plus petite échelle, mais serait ce une preuve de “richesse naturelle” du substrat.
      Essayez de trouver encore des terres à lombrics et même des parcelles avec de l’ortie si riche en éléments ?
      En fait, entre les catastrophistes et les naifs, la vérité, comme toujours est au milieu. Il n’est pas nécessaire d’être un adorateur du “Monde” pour s’en rendre compte.
      Et, lorsque vous écrivez qu’il “n’y a aucun problème de surpopulation”, je crois entendre ce spécialiste des contrevérités qui se baptise ethnologue : Le Bras. Attendez seulement une ou deux décennies. Vous vous réveillerez alors tout étonné.
      Pour terminer : expliquez nous SVP en quoi le brulage de la forêt amazonienne au Bresil constitue une pratique de “conservation des sols”. C’est un gag ou quoi ?

      13 février 2020 à 18 h 31 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      vous semblez en effet bien (mé-)connaître le sujet !

      ainsi pour votre gouverne certains blés français à ” haut rendement ” ne sont plus panifiables seuls

      la ” terre ” ce n’ est pas seulement de l’ eau , de l’ azote , des phosphates etc … c’ est aussi et surtout une vie biologique, des oligoéléments etc … qui en font la structure et la richesse et lorsque vous parlez des sols brésiliens vous semblez ignorer qu’ ils deviennent aluminés et latéritique après les techniques d’ exploitations que vous louez sans compter que celle ci entraîne une raréfaction des précipitations

      en résumé vous êtes un ignorant ou un ilmbécile … qui s’ ignore

      14 février 2020 à 8 h 40 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    dans la hiérarchie ministériel le Ministre de l’ Agriculture n’ arrive qu’ en avant dernière position !

    vous me direz que c’ est sans importance étant donné ses ” orientations ” et ses ” choix ” , mais que cela traduit bien la place à laquelle ce quinquennat situe l’ agriculture ( une agriculture … productiviste et qui pollue jusqu’ aux nappes phréatiques les plus profondes )

    à propos de culture et d’ élevage productivistes il serait bon de se souvenir de l’ exemple des tempêtes de poussière qui ont détruit des million d’ acres de terres agricoles dans le Middle West les rendant quasiment et à jamais désertiques

    vive le fascisme vert !

    et bientôt on cultivera du sorgho en Aquitaine bien moins gourmand en eau que le maïs

    11 février 2020 à 17 h 33 min

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