À propos de la révolution sexuelle

À propos de la révolution sexuelle

J’ai trouvé récemment dans ma boîte aux lettres un prospectus ainsi libellé : « Le premier site de rencontres pour hommes et femmes mariés – Déjà 1 500 inscrits – Discrétion assurée – Pas d’ambiguïté – Efficacité – Enfin une escapade extraconjugale en toute discrétion ! N’at­tendez pas qu’il soit trop tard pour profiter de la vie… In­scrivez-vous sur… » Suivait une adresse internet dans laquelle figurait le mot « adultère », le tout accompagné de la photo d’une femme, pas très belle d’ailleurs, et d’un homme, nus l’un et l’autre, dans une position qui ne laissait aucun doute sur la nature de leur activité.

Quelque temps avant, j’avais vu dans le journal local, assez torchonnesque, une page entière à ce sujet, publicité mal dissimulée pour ce genre d’officine. On pouvait notamment y « apprendre » à quel point une pratique de l’adultère dépourvue de sentiments améliorerait les relations légitimes entre époux !

Bien entendu, Internet regorge d’ordures de ce genre.
Certes, de tout temps, il y a eu des gens vertueux et d’autres qui ne l’étaient pas.
À la fin du XIXe siècle, un de mes arrière-grands-pères con­naissait un homme d’affaires allemand qui venait assez souvent à Paris et qui avait exprimé le désir « d’avoir une idylle avec une femme vertueuse ». Im­possible compromis.

Cependant, il existe une grande différence entre jadis et aujourd’hui. Malgré les frasques de la plupart de nos gouvernants, la luxure était théoriquement condamnée par les pouvoirs publics. On se rappelle que Baudelaire et Flaubert ont été poursuivis sous le Second Em­pire pour le caractère immoral de leurs écrits.

Au XXe siècle et au début du XXIe, la femme a été « libérée ». L’adultère a cessé d’être un délit. Le divorce par consentement mutuel a été institué, le PACS aussi. L’avortement est devenu une pratique légale courante et les homosexuels, sortis de leur réserve, défilent, déguisés comme à carnaval, une fois par an dans les rues de Paris sans qu’on puisse esquisser la moindre critique à leur égard, ni même à leurs mœurs de façon générale, alors que – Dieu merci ! – on peut encore critiquer l’avortement ou le divorce…
Tout cela est allé très vite, parallèlement à la déchristianisation.

On se demande parfois si les mœurs se sont réellement dé­composées ou si, plus simplement, on se cache moins.
J’ai, à ce sujet, un souvenir précis concernant l’avortement. Vers 1950, étant externe des hôpitaux de Paris, j’ai vu admettre, dans le service de chirurgie où j’étais affecté, une adolescente de seize ans qui s’était fait avorter et à qui il fallait faire un curetage. Eh bien ! Tout le service était stupéfait, scandalisé à cause de son jeune âge.

Pourtant, le milieu des chirurgiens n’était pas particulièrement prude, c’est le moins qu’on puisse dire. Aujourd’hui, on enseigne aux enfants des collèges, à l’aide d’organes génitaux en plastique, la façon de s’accoupler. Quelle poésie et comme l’amour est beau au XXIe siècle !

Les conséquences de ces dérives embarquent la société beaucoup plus loin qu’on n’aurait pu imaginer. Même des dames de la bonne société catholique, même des dames catéchistes, se mettent à penser à leur corps plus qu’il ne faudrait et se jettent dans l’adultère sans espoir de retour.
Jusqu’à l’économie de la nation qui est atteinte ! En effet, il faut beaucoup plus d’argent et plus de place pour deux personnes séparées que pour un couple uni. S’ensuivent des conséquences sur le commerce et sur l’immobilier.

La crise du logement dont on nous rebat les oreilles est, en partie, due à deux facteurs : la dissolution des familles, d’une part, et l’immigration, d’autre part, qui nous amène, elle, des familles très importantes et, pour certaines, non solvables mais très capables de dégrader les locaux qu’on leur attribue. Cela est une autre histoire.

Enfin, comme le laxisme sexuel est plutôt au programme de la gauche que de la droite (malgré la proportion étonnante d’experts en vagabondage sexuel dans notre gouvernement), les acteurs de ce laxisme ont tendance à exprimer leur reconnaissance en votant à gauche.
Face à ce péril, Sarkozy et les siens parviendront sans peine à convaincre leurs électeurs qu’ils ne sont pas, eux non plus, vertueux le moins du monde. Cela crève les yeux !

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Comments (10)

  • WatsonCorsica Répondre

    100 % d’accord avec Iosa

    et j’ajouterais :

    Tout comportement sexuel est un droit, cependant en aucun cas il ne peut devenir un modèle.

    22 octobre 2011 à 11 h 05 min
  • Anonyme Répondre

    Bonjour

    Jaures: expliquez moi en quoi ce monsieur Brassens serait une quelconque autorité morale à citer dans un contexte si difficile?

    N’est il pas non plus évident que le problème du manque de logement est en partie dû à l’eclatement des familles? Chacun habite de son côté. On ne compte plus les mariés, divorcés, remariés avec quelqu’un d’autre qui vivent chacun de leur côté. Vous avez voulu la chute de l’institution mariage (symbole à vos yeux des valeurs chrétiennes) et voilà le résultat. Qu’importe que la mariage, il y a 300 ans, enfermait la femme à la maison et la rendait dépendante (affirmation sujette à caution). Parce que vous pensait qu’aujourd’hui elle est indépendante? Que ferait elle sans la créche, sans son emploi de porteuse de café et sans les Galeries Lafayette? Vous utilisez le terme de dépendance de façon terriblement biaisé. L’être humain a toujours été dépendant de quelquechose et le sera toujours. Que ce soit de son mari pour une femme, de son travail pour un homme. Pour vous, il faut que ce soit de la télévision et des loisirs. Soit. Ne nous parlez pas donc de dépendance du mariage.

    Pour ce qui est de DSK, le problème n’est pas qu’il soit détraqué sexuel. Il y en a partout des détraqués sexuel. le problème, qu’il est tant pour vous de saisir, c’est que ce monsieur était un haut gradé du PS, que tout le monde y connsaissait son "caractére" et qu’on comptait le propulser à l’Elysée. On, c’est à dire cette gauche qui se dit morale et progressiste, seul rempart contre le fascisme et l’obscurantisme présumés de la droite. cette gauche qui ose se poser en donneuse de leçons, distribuant les à gré les accusations de rascisme et de "danger pour la république". Cette gauche pure (et  dure) qui lutterait contre la pédophilie des pretres (mal qu’il faut, je vous l’accorde, par ailleurs combattre)…mais qui couvrirait des années durant les déviances de ses membres les plus hauts placés (sans jeu de mot)…

    C’est cette tromperie qui est mise en cause et non le seul fait qu’un homme politique fouille dans les miches de la première grognasse de passage.

    En conclusion, si le passé n’est pas recommandable à travers le prisme de notre "morale" actuelle, droitdelhommiste, antichrétienne et bien pensante, pensez vous vraiment qu’aujourd’hui notre societé soit bien meilleure, bien  portante et source d’avenir?

    22 octobre 2011 à 8 h 36 min
  • IOSA Répondre

    Celà commence toujours comme celà…par un p’tit article qui ne parle pas de tout, mais juste de valeur morale chrétienne.

    Bon faudrait cesser de nous prendre pour des andouilles, parce qu’en vérité…on s’en balance de qui couche avec qui.

    Faut sacrément  être vicieux pour regarder par-dessus la fenêtre du voisin pour voir ce qu’il fait et aller le balancer parce qu’il n’ a pas les moeurs que vous.

    Tient, du coup celà me fait penser aux collabos de la dernière guerre qui balancaient les juifs à la gestapo ( ici en l’occurence à la police religieuse).

    IOSA

    21 octobre 2011 à 22 h 04 min
  • Jaures Répondre

    "On a aussi le bandeur pro de la Gauchdur,le sieur DSK," écrit finement Homère.

    Quoi, cher ami ? Est-ce que, par hasard, vous relieriez les agissements sexuels de tel ou tel avec leur appartenance politique ? Que ne faîtes-vous de même avec la religion ?
    Rejoindrez-vous ainsi les familles qui demandent justice après que le rapport de Dublin ait démontré que 46 prêtres ont molesté et violé des enfants dans l’archevêché de Dublin protégés par leur hiérarchie jusqu’en 2009 ?
    Ne vous engagez pas dans cette ironie facile, Homère. Les comportements sexuels individuels prennent parfois des chemins que ne laissent prévoir ni l’éducation, ni les idées, ni les croyances de ceux qui les pratiquent.

    21 octobre 2011 à 16 h 10 min
  • Edmond 98 Répondre

    La libération sexuelle n’est ni de gauche ni de droite.Merci j’en ai bien profité  jeune pour être vertueux aujourd’hui sans regret .
    Non ce qui différencie la droite de la gauche c’est la morale "chrétienne", la mère de toutes les morales…même laïque , voire maçonnique ( chez les frères on parle toujours de "bonnes moeurs" pour être initié ).La droite semble encore attachée à quelques bribes C’est pourquoi pas une voix (officielle ) de gauche ne s’élève contre l’enseignement de la théorie du "gender" pour les ados , pas de tollé à gauche quand on encourage les relations sexuelles des mineures très mineures( distribution de préservatifs et de pilule au lycée ) ce qui va avec son corollaire , l’augmentation des avortements chez les jeunes filles .Ce qui ne veut pas dire que les gens de gauche lambda approuvent tout en bloc.L’homophobie est pourtant du côté de la minorité islamique… que bichonne la gauche .La gauche introduit d’ailleurs les pires homophobes qui soient  avec son idéologie immigrationniste.
    Si j’étais de la jaquette qui amusait  Brassens plus qu’il ne condamnait, je ne voterais certainement pas pour Madame Brochen et ses amis .

    20 octobre 2011 à 21 h 51 min
  • Jaures Répondre

    Cher Georges, si vous vous connaissiez un peu mieux, vous sauriez que Brassens n’a jamais été homophobe. Il se moque de ceux qui s’exhibent et vendent leur look ou leur réputation pour obtenir leur notoriété. Le couplet est d’autant plus burlesque quand on se souvient de l’aspect d’alors du chanteur !

    Qualifier un écrivain d’homophobe parce qu’il utilise le mot de "tapette" revient à qualifier de raciste un autre qui utilise le mot "nègre". Ralph Allison serait ainsi raciste.
    De même Perret serait homophobe quand il chante:
    "Ell’ me présente à son frère
    Un’ grand’ folle qui m’ dit ma chère
    andalou bijou cachou
    j’ador’ les grands trucs comm’ vous
    J’lui réponds fais gaffe mon pote
    J’suis pas d’la jaquette qui flotte
    Rentr’ un peu ta clarinette
    Sinon je vais t’ fair’ ta fête"

    Si on liste ceux que Brassens a raillé, on peut aisément dire qu’il n’aimait personne alors que parmi ses plus belles chansons ("La messe au pendu", " L’épave",…) on trouve celles où il prend le contrepied de son inspiration de mauvais drôle complexe.

    "Les rapports conjugaux basés sur la soumission de la femme et sa dépendance matérielle restent l’apanage des musulmans qui en redemandent." dit Homère.
    Ah ! C’est donc ça que Lassieur appelle de ses voeux ! Merci Homère de nous éclairer.

    20 octobre 2011 à 18 h 08 min
  • HOMERE Répondre

    C’est vrai qu’aujourd’hui on a les charters sexuels pour des pays exotiques dans lesquels les vieilles cochonnes  françaises vont allègrement se faire…….faire.Les vieux cochons,eux vont au contraire,mettre…dans les pays où la majorité est à douze ans.

    On a aussi le bandeur pro de la Gauchdur,le sieur DSK, à qui seule une chêvre des Karpates aurait résistée en vain…..!! il est tellement séduisant l’ex FMI ….

    Et puis on a aussi les couples découplés,puis découpés….héritant çà et là d’enfants à multiples parents…et des enfants à deux mamans ou deux papas…quand on aime,on compte pas…

    Les rapports conjugaux basés sur la soumission de la femme et sa dépendance matérielle restent l’apanage des musulmans qui en redemandent……comme dit si bien notre ethnologue de Gauche.

    Les homosexuels risquent encore aujourd’hui le bagne,ou la mort,…mais c’est dans le tendre et doux pays Sénégalais…si cher à Ségo ! heureusement que Wilde n’a pas été dans ce pays….mais peut être aurait il aimé !! va savoir !

    De grâce morbleu,laissez les vivre !!

    Mon Dieu sont ils érectomanes !

    20 octobre 2011 à 15 h 08 min
  • Georges Brassens Répondre

    Voilà ce que je pense des homosexuels au mépris des récupérations et des cuistres…

    Sonneraient-ell’s plus fort, ces divines trompettes,
    Si, comm’ tout un chacun, j’étais un peu tapette,
    Si je me déhanchais comme une demoiselle
    Et prenais tout à coup des allur’s de gazelle ?
    Mais je ne sache pas qu’ça profite à ces drôles
    De jouer le jeu d’ l’amour en inversant les rôles,
    Qu’ça confère à ma gloire un’ onc’ de plus-valu’,
    Le crim’ pédérastique, aujourd’hui, ne pai’ plus.

    19 octobre 2011 à 20 h 59 min
  • Jaures Répondre

    Pour savoir comment se passait la sexualité conjugale autrefois, il suffit de relire Maupassant (""Une Vie", "La Maison Tellier") ou Balzac ("La cousine Bette").
    Les rapports conjugaux étaient basés sur la soumission de la femme et sa dépendance matérielle.
    De même, les homosexuels ne sont "sortis de leur réserve" que parce qu’autrefois ils risquaient le bagne, comme O.Wilde y laissa sa santé mourant quelques mois après sa sortie.

    Alors qu’est-ce que "le laxisme sexuel" ? La liberté ? Que proposez-vous pour y mettre fin ? La répression ?
    Vous en porterez-vous mieux pour autant ?

    Comme le chantait Brassens:
     " De grâce, morbleu ! Laissez vivre les autres.
    La vie est à peu près leur seul luxe ici-bas."

    19 octobre 2011 à 17 h 49 min
  • WatsonCorsica Répondre

    L’auteur de cet article nous explique clairement qu’en 1950 il était déjà interne des hôpitaux, il a donc plus de 80 ans !

    c’est sûr qu’il aura plus de difficultés à admettre… etc etc

    19 octobre 2011 à 14 h 23 min

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