En avons-nous encore pour longtemps ?

En avons-nous encore pour longtemps ?

Des scientifiques assurent, mais sans insister parce qu’ils sont peu sûrs de leur affirmation, que le pic de la pandémie du coronavirus se situera en mai et qu’à partir de ce mois, le covid-19 se retirera. On pourra alors commencer à respirer. Mais, de cela, on n’a aucune certitude.

Les États-Unis s’y prennent mal pour confiner le pays. On ne voit d’ailleurs pas très bien comment confiner un peuple de 300 millions d’habitants, d’origine très diverse, et de mode de vie très différent. Confiner tous les Américains, cela voudrait dire laisser tomber l’industrie la plus puissante du monde, provoquer la misère pour beaucoup, le chômage par dizaines de millions de personnes. Quel responsable politique accepterait cela ?
Les USA sont un État fédéral, au pouvoir très décentralisé. Ce qu’accepte le gouverneur de l’Utah peut être rejeté par le gouverneur de l’Arizona. Donald Trump, en premier lieu, sait qu’il joue là une bonne part de sa réélection.

En réalité, les USA sont difficiles à protéger. Jusqu’à ces derniers temps, il rentrait aux États-Unis quelque 15 000 personnes par jour venant de Chine. La côte ouest des USA sur le Pacifique, c’est une sorte de vaste aéroport asiatique, peuplé d’Asiatiques. Lorsqu’en Asie, un Asiatique me disait qu’il se rendait aux États-Unis, il me disait qu’il allait à LA, c’est-à-dire à Los Angeles, où certains quartiers sont exclusivement asiatiques. Chinois et Coréens y sont comme chez eux. Même constat à San Francisco. Le premier contaminé aux États-Unis fut d’ailleurs un Chinois venant de Wuhan.

Ce qui, logiquement, est à craindre, c’est donc une forte expansion de l’épidémie aux États-Unis, dont « profiterait », si j’ose dire, le monde entier. À l’inverse, des pays sous-développés pourraient se révéler, eux aussi, des réservoirs à virus. Certains d’entre eux, en Amérique latine et surtout en Afrique, sont incapables de prendre des mesures efficaces pour contenir et éliminer le virus. Les puissances occidentales, qui ont fort à faire avec leurs propres problèmes, leur proposent cependant une aide financière importante pour lutter contre l’épidémie. Mais l’expérience enseigne que les milliers de milliards accordés à ces pays ne sont guère efficaces. Ou ils contribuent pratiquement à faire monter les prix de l’immobilier à Paris et en Suisse … Ou ils restent à l’état de promesses.

Toujours est-il que les dégâts causés dans le monde par le virus sont déjà considérables. Le chômage, cette plaie de l’économie moderne, augmente dans des proportions dramatiques. Bientôt 12 % de la population active en France sera touchée, alors que le chômage commençait à baisser. Le chômage partiel, c’est déjà, à ce jour, 3,6 millions de salariés ! Depuis le début de la crise, plus de 337 000 entreprises représentant quelque 3,6 millions de salariés ont demandé à en bénéficier. La facture de ce dispositif va être très lourde et dépasser les 8,5 milliards d’euros déjà budgétés dans le projet de loi de finances rectificative.

En même temps, le système financier mondial est gravement atteint. Il a perdu la somme colossale de 25 000 milliards de dollars ! De nombreux épargnants sont ruinés, en tout cas dans l’angoisse de l’être. Les dépôts de bilan se multiplient.

Près de trois milliards d’êtres humains sont confinés. Il va en résulter dans les mois à venir un formidable désordre. Pour commencer et pour tout le monde, le confinement provoque beaucoup de gêne. On devient tributaire de ceux qui vous aident mais qui, en toute bonne foi, commettent des erreurs. On perd ses habitudes, comme ce petit garçon qui pleure sans arrêt parce que « ce n’est pas comme avant ».

On constate aussi dans cette crise, qui finit par affecter toutes les activités de la nation, des phénomènes plutôt bizarres. La presse nous apprend qu’étaient en stock en France, à la fin de 2013, 1,3 milliard de masques, ce qui était beaucoup pour un pays de 66 millions d’habitants. Et, le jour où il a fallu les utiliser, il n’y en avait plus ! Les pouvoirs publics sont débordés. Mais ne leur jetons pas la pierre. La pandémie est exceptionnelle et le proche avenir le confirmera.

Yves Gaudin, directeur au CNRS, affirme que le virus va circuler dans le monde pendant au moins deux ans. Un peu de répit aura lieu l’été. Mais il y a un grand risque d’une deuxième vague qui touchera davantage de victimes.

Va-t-on peu à peu en revenir au Moyen Âge, où pourtant on ne restait pas confiné entre les murailles du château fort du seigneur ? Celui-ci allait à la chasse, avec ses écuyers, ses rabatteurs et autres vilains. Si, interpellé par un policier parce que vous n’avez pas respecté le confinement, vous lui dites « Je vais à la chasse pour rapporter un sanglier », ça ne marchera pas. Et, en lieu et place du sanglier rêvé, vous aurez une amende et, à la maison, des pommes de terre à l’eau !

Il fut un temps, pas très éloigné, où on trouvait au bois de Boulogne des lapins et des canards. Mais les Roms s’étant fixés au bord des pièces d’eau, il n’y a plus de canard, ni de lapin. Les autres gibiers qui s’y trouvent actuellement, surtout à la nuit tombée, ne sont pas consommables.

On n’est donc pas sortis de l’auberge. On en est d’autant moins sortis qu’on n’a pas pu y entrer et que l’auberge est fermée et le restera. Cette pandémie, c’est pour la nation tout entière une très sérieuse épreuve que les scientifiques voient durer longtemps encore et il n’y a nul endroit où se réfugier.

Il reste nos vieux. Que va-t-on en faire ? On ne va pas en faire du civet ou de la confiture ! Eh bien, on va les confiner à perpétuité  !

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Comments (3)

  • ELEVENTH Répondre

    Aussi longtemps que les poules attendront des dents…et les français des masques. Prenons nos maux en patience.

    20 avril 2020 à 23 h 56 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    en réalité, les 25.000 milliards d’ U.S. $ ” perdus sont, pour l’ essentiel, des $ ” spéculatifs “; on ne va quand même pas se lamenter sur les malheurs des ” joueurs ” !

    15 avril 2020 à 13 h 34 min
  • OMER DOUILLE Répondre

    L’AUBERGE ESPAGNOLE qu’est devenu notre pays est désormais bien tropicalisée (certains diraient bougnoulisée) ce qui suppose de supporter les pratiques “civilisationnelles” venues d’ailleurs et d’accepter les résultats qui en découlent. D’ailleurs, les sécessions de fait de territoires que l’on constate et qui s’étendent à la vitesse grand V sont de plus en plus acceptées par les pouvoir publiques. En partie par manque de courage, en partie par approbation. Normal avec un président gugusse qui crache sur le pays dès qu’il pose le pied dans une république bananière ou islamiste et se fait photographier en train de faire la lèche a un malfrat bronzé qui lui tire un doigt d’honneur.

    15 avril 2020 à 1 h 55 min

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