Ensauvagement

Ensauvagement

Je me souviens d’un reportage d’Albert Mahuzier montrant une population vivant dans un dénuement vestimentaire extrême, et dont la subsistance dépendait presque totalement de la chasse à l’arc. Les conflits entre tribus voisines se réglaient aussi à l’arc. Ce temps est révolu depuis des années. Le Maghreb, dénommé Barbarie sur les cartes d’état-major en 1870, a laissé place à trois États souverains respectés. Dorénavant la barbarie ne s’entend plus que comme une facette du nazisme. Pourtant, si l’homme a trouvé bon de vêtir sa nudité, il n’a pas pris la peine de renoncer à ses penchants ancestraux. La kalachnikov a remplacé l’arc, la drogue le gibier, et on se massacre toujours entre bandes voisines. La violence est toujours là, importée en France, où le chasseur d’hier cherche sa pitance en ville. Alors pourquoi avoir si peur de dire la vérité ? Ce que nous vivons, c’est le Moyen Âge quand quelques bandits se déclaraient seigneurs et refusaient l’allégeance au roi, c’est-à-dire à l’autorité légale de l’époque. Pourquoi le pouvoir républicain devrait-il fléchir le genou face au pouvoir des caïds d’aujourd’hui, ces barbares d’hier ? Ne sait-il pas que le pays s’est construit autour de la lutte contre la barbarie locale ou étrangère ? Il y a bien longtemps que plus personne ne croit au mythe du « bon sauvage » de Jean-Jacques Rousseau !

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