Épidémie

Épidémie

Le Président annonce l’épidémie comme inexorable. Il a certainement raison, mais était-il inéluctable d’en arriver là? En fait, la stratégie gouvernementale se dévoile au fur et à mesure de la contagion. Dès l’apparition de la maladie en Chine, la stratégie de barrage semblait claire avec l’arrêt des vols vers ce pays et les mesures de confinement pour les rapatriés. Quand l’Italie a été touchée, les autorités, en déclarant que le virus ne connaissait pas les frontières, ont renoncé à protéger le territoire et ont opté pour le freinage de la propagation. Les mesures concrètes prises localement apparurent souvent contradictoires, comme la mise en quarantaine d’enfants rentrant d’Italie et le maintien d’un match de football en présence de supporters italiens; la fermeture de marchés à ciel ouvert, pendant que les centres commerciaux à proximité continuaient à fonctionner sans précaution particulière; ou l’interdiction des rassemblements de plus de cinq mille personnes, alors qu’une réunion religieuse de moindre importance en Alsace a essaimé le coronavirus. Le gouvernement savait dès le début que l’épidémie ne serait pas contenue. Il n’était pas envisageable de paralyser le pays rendu dépendant de l’extérieur par la mondialisation, y compris pour ses besoins vitaux, alimentaires ou médicamenteux. Et l’État est trop faible pour imposer des mesures coercitives entravant trop gravement la vie journalière de Français indisciplinés et individualistes. Il serait temps que les politiques considèrent leurs concitoyens comme des adultes à qui la vérité ne fait pas peur. Espérons aussi que les autorités comprendront que la mondialisation à outrance comporte des effets pervers.
Albert Bonnenfant – [email protected]

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