Grèves : prétexte, mensonges et vidéos

Grèves : prétexte, mensonges et vidéos

Les radicaux du petit monde syndical ressortent de l’ombre et brandissent les étendards rouges des grands soirs qui alimentent leur rêve d’hégémonie démocratique boulevardière. Les secrétaires généraux des centrales sont doublés à gauche. Pour ne point paraître ringards, résignés ou pire, complices des gouvernants, ils sont contraints à un zèle à corps-défendant.

Les mouvements s’étendent avec de nouveaux participants, otages innocents et naïfs d’une désinformation orchestrée dans les milieux enseignants. Les pauvres lycéens et étudiants servent de lit de rose à des contestataires qui ne visent que leur propre intérêt. Ils font masse et sont prétextes à démontrer que la jeunesse est soucieuse de son âge de départ à la retraite. Ils ne savent même pas ce qu’ils vont faire de leur vie et les meneurs sournois prétendent leur faire dire déjà comment ils envisagent leur troisième âge! En réalité, ils ignorent qu’ils se portent caution par anticipation pour la retraite de ceux qui les poussent dans les manifs. Comme des prisonniers sur un champ de mines!

Plutôt que de décompter et mécompter le nombre de manifestants, il serait plus judicieux de bien éclairer les citoyens sur le statut de ceux qui font grève. Ce sont, à une écrasante majorité, des employés de la fonction publique ou des emplois parapublics: SNCF, Métro, enseignants, dockers… Eux-mêmes sont complices à leur insu, pour ne pas dire victimes, de la guerre des chefs.

Tous ces tripatouillages bruyants sont bénis par les têtes de l’opposition qui profitent des clameurs de la rue pour conforter sans frais, devant les caméras, leur anti-sarkozisme viscéral et nourrir une revanche annoncée. Elles n’ont vraiment pas le désir de retraite…

Pendant ce temps, le monde civil nombreux et anonyme, qui n’a guère le temps de se dérouter, court à ses occupations et à des rendez-vous où ils arrivera en retard ! Mais qu’importe ! Les caméras, pourtant si nombreuses et avides, ne feront parler que ceux qui sont solidaires des grévistes. Le patron peut toujours attendre!

Henri Gizardin

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Comments (10)

  • Fleury Répondre

    Retraité de longue date, je constate sans passion excessive que si les futurs retraités agés et syndiqués se sentent lésés, la majorité des français acceptent cette réforme, résignés mais conscients qu’il faut y passer, et ce en silence car peu sollicités par les médias. Quant aux étudiants, manipulés, ils ne semblent pas réaliser que quelque huit à neuf présidentielles les séparent de leur retraite lointaine, et bien des changements pourront survenir auparavant ! La participation de ceux qui cotiseront quelques années de plus peut même leur être favorable. De toute manière les changements envisagés par le gouvernement devraient être systématiquement expliqués aux français plus clairement, plus simplement, très longuement, bien avant de prendre les décisions qui s’imposent… et s’accompagner de sacrifices sur les nombreux avantages de nos Gouvernants bien pensants. Mais là, on peut toujours rêver!

    23 octobre 2010 à 19 h 07 min
  • Anonyme Répondre

    Par curiosité et sans grande illusion sur ce que j’allais trouver, j’ai été voir les résultats DU sondage précis, parmi 1000 autres possible, cité par Jaurès.

    Evidemment il y avait encore une grossière modification par lui du résultat annoncé. En effet, il y est dit : «  D’après cette enquête, 51% disent soutenir le mouvement et 20% éprouver de la sympathie pour la mobilisation. »

    Personnellement je serais dans les 20% de sympathisants. Comment ne pas avoir pitié de pauvres gens floués et grugés jusqu’au trognon par les privilégiés de gauche, au point de se saigner pour faire une grève dont ils seront les premiers à payer l’inéluctable échec en termes économiques et à long terme.

    Bref le 71% jauressien était un 51%, pour ce sondage-ci (40% d’erreur). J’exhorte tout lecteur à faire très attention à tout chiffre aussi innocent soit-il, donné par l’ineffable Jaurès.

     

    13 octobre 2010 à 21 h 42 min
  • Jaures Répondre

    Sembour, vous êtes le seul à ne pas connaître les derniers sondages, chiffres de CSA pour le Parisien du 11/10/2010.

    Cher Iriarte, il se trouve que, peu à peu, les Français prennent conscience de l’immense escroquerie de la réforme actuelle.
    Personne ( en dehors de Besancenot) ne nie qu’il faudra travailler plus longtemps. Le PS dans son projet met en place une augmentation progressive de la durée de cotisation.
    Le problème est que, contrairement aux autres pays européens, la France cumule augmentation de durée de cotisation et mesures d’age de départ. De ce fait, certains cotiseront 2 à 3 années de plus que les autres et les plus précaires, notamment les femmes, devront attendre 67 ans pour recevoir une pension sans décote.
    Le but inavoué est, bien entendu d’aboutir à une baisse des pensions et d’inciter les Français par la crainte à se tourner vers la capitalisation.

    Par ailleurs, cher ami, en 1981 il s’agissait des 39h. Les 35h sont arrivées en 1997 et n’ont touché que 50% des salariés (ceux des grandes entreprises).
    Questions: les salariés qui n’ont pas profité des 35h sont-ils mieux payés ?
    Depuis les lois de 2003 qui ont, de fait, supprimé les 35h, avons nous assisté à des augmentations massives des salaires ?

    Aregundis, il est facile de reprocher à la gauche de ne pas avoir réalisé des réformes pour lesquelles elle n’avait pas mandat et qui n’avaient à l’époque aucun caractère d’urgence: les comptes étaient alors en équilibre.
    Par ailleurs, le gouvernement Jospin avait créé un fonds de réserve qui, s’il avait été abondé comme nous l’avions fait, aurait permis une large négociation permettant d’inclure tous les paramètres d’une telle réforme.
    Et n’oublions pas que les 2/3 du déficit sont dus à la crise provoquée par la spéculation immobilière américaine dont, j’espère, vous n’accuserez pas Jospin d’être responsable.

    13 octobre 2010 à 11 h 30 min
  • IRIARTE Répondre

    @jaures

    Votre commentaire ne manque pas d’intérêt mais vous êtes-vous demandé pourquoi un tel soutien en faveur des grévistes ?

    La réponse est claire : on demande aux gens de partir à la retraite à 60 ans ! On ne leur demande pas si ceci est justifié ! Au fond d’eux-mêmes, ils savent que la politique du gouvernement est la seule possible … Ils regardent autour d’eux … Espagne, Allemagne, Italie, Grèce …

    En 1981 aussi, ils étaient d’accord pour les 35 heures ! Et c’était normal ! Maintenant qu’ils y ont goûté, ils en connaissent la saveur amère dans leur budget.

    Les français sont des électeurs, (donc sensibles aux promesses, même les plus risibles), et pas des économistes.

    12 octobre 2010 à 19 h 35 min
  • aregundis Répondre
    Qu’on m’autorise à reproduire ici un texte de Apicil-Générations – mensuel du groupe Apicil-Arcil organisme bien connu des salariés du privé et des retraités Arrco. Un texte, précis, succinct, résumant bien la situation, loin des dogmatismes et de la phraséologie politique.  Voici ce texte :
    « Pourquoi réformer le système en 2010 ?
    L’équilibre de notre système de solidarité inter-générations est menacé par deux phénomènes :
            Un déficit croissant. En 2010, il atteindra 11 milliards d’euros pour la branche retraite de la Sécurité sociale et plus de 30 milliards si l’on prend en compte tous les régimes (publics, privés, complémentaires). Soit 1 retraite sur 10 qui n’est plus financée à l’heure actuelle.

            Des tendances démographiques de fond qui ne peuvent que dégrader le modèle économique du système. La génération baby-boum génère 280 000 départs en retraite chaque année depuis 2006. En parallèle, l’espérance de vie (qui pour un individu de 60 ans est passé de 66 ans en 1950 à plus de 80 ans en 2010) entraîne un allongement de la durée de versement des pensions.
    S’il y avait 4 cotisants pour 1 retraité en 1960, il n’y a plus que 1,8 cotisant par retraité en 2010 et l’on estime qu’en 2050, il y aura autant d’actifs que de retraités.
    Si ces phénomènes étaient anticipés, en revanche la crise mondiale de 2008 a fait bondir le rythme du déficit de 20 ans en pesant fortement sur les recettes.
    Travailler et cotiser plus longtemps : tour d’horizon des mesures fortes envisagées :
            L’allongement de la durée d’activité, à 62 ans dès 2018, est le socle du projet dévoilé par le gouvernement avant l’été puisqu’il devrait rapporter 19 milliards d’euros.
    Jugée « juste et équitable » par Éric Woerth, ministre du Travail, cette remise en cause de l’âge de départ en retraite suscite de fortes revendications chez les syndicats. Néanmoins, cette piste qui permettrait de générer de nouvelles ressources a souvent fait figure de solution évidente pour rééquilibrer le système chez nos voisins européens.

            En parallèle, la durée d’assurance nécessaire pour prétendre à un e retraire à taux plein devrait être allongée. Fixée à 41 ans dès 2012 par la loi Fillon de 2003, elle devrait être augmentée de deux trimestres d’ici 2020.

            L’emploi des seniors devra donc forcément être repensé, même si des dispositifs ont déjà été imaginés ces dernières années pour favoriser le maintien des emplois des futurs retraités.
    Si la hausse de l’âge légal du départ en retraite induit implicitement une augmentation du taux d’emploi des seniors, elle pose également la question de la pénibilité du travail […] Encore faut-il pouvoir évaluer la pénibilité… qui ne devrait plus être basée sur les métiers mais sur les facteurs d’exposition. » Fin de citation.
    J’ajoute simplement qu’on peut douter que les responsables des manifs aient pris la peine d’expliquer ces évidences aux gamins des lycées, invités, eux aussi, à participer à la chienlit, ce qui ne se refuse jamais quand on est ado. Waouh, c’est super…
    En vérité, la gauche et les syndicats n’ignorent rien – et depuis longtemps, de cette réalité. Au-delà des divergences politiques (y compris au sein de la gauche), il y a les faits. Mais il s’agit moins de contester le bien-fondé évident de la réforme que de la combattre pour la seule raison qu’elle émane de la volonté d’un président de la République honni et d’un gouvernement de droite.

    Non, ils ne sont pas contre une réforme, ils la veulent autrement. Certes… Mais que ne l’ont-ils entreprise cette réforme quand cette gauche était aux affaires, quand le gouvernement Jospin (en particulier) bénéficiait d’une croissance continue et que l’économie n’était menacée d’aucune crise sérieuse ? Parce que la mesure, venant de la gauche, les syndicats eussent été moins hostiles à l’idée d’avaler cette nouvelle couleuvre. Comme ils l’avaient fait, d’ailleurs, en 1983, quand la France au bord de la banqueroute et menacée de recourir au FMI comme n’importe quelle dictature bananière, il avait bien fallu réinstaurer la rigueur après la vague des nationalisations imbéciles, l’embauche massive de fonctionnaires (3 millions !) et les prodigalités démagogiques du gouvernement Maurois. 
    Le socialisme sait admirablement vider les caisses et pressurer le contribuable, mais est génétiquement incapable de générer les richesses qui permettent cette redistribution. Le socialisme est une idée dépassée.

    12 octobre 2010 à 16 h 23 min
  • Anonyme Répondre

    Micro-trottoir, quand tu nous tiens…

    Encore les statistiques de Jaurès, sans la moindre source citée, ayant pour seule caution scientifique… Jaurès lui-même. Statistiques de pacotille, probablement glanées dans les medias français, sans aucune garantie  sérieuse identifiable.

    Combien de ces micros-trottoirs faits à l’emporte-pièce et à la tête du client, sont déversés en France sur les bonnes-âmes crédules. Selon la nature de l’échantillon de population sélectionné, l’heure du jour, l’endroit choisi, le libellé exact des questions posées, la mimique et l’apparence de celui qui la pose et la présence ou non d’une assistance permettant  d’écouter la réponse et de manifester du mécontentement au cas ou elle irait dans un sens non-autorisé, les résultats varient évidemment  du tout au tout ….

    Enfin il y aurait toujours la censure sournoise de tous les sondages rigoureusement établis, montrant que la population dans sa majorité est opposée au mouvement.

    Pour ce qui est du phénomène des otages, Jaurès à l’immense culture-confiture ne connait bien sur aucun exemple pouvant relever du syndrome de Stockholm.

    Il préfère nous parler du syndrome du chantage au paquet de chewing-gum.    

    12 octobre 2010 à 15 h 20 min
  • FIGAROCB Répondre

    Tout à fait d’accord avec cet article, j’ajouterai simplement que tous les médias télévisuels, tous de gauche, ne rapport que les propos des pros grévistes et non les autres ! Il est bizarre, en effet, de constater, que les personnes interrogées ne se plaignent pas de la grève mais, au contraire, l’encourage. Ce ne sont pas la majorité des travailleurs qui veulent bosser, eux !

    12 octobre 2010 à 10 h 32 min
  • pierre42 Répondre

    Pendant que les syndicats poussent à la grève , les responsables syndicaux se remplissent les poches . Parlerat’on des avantages et des privilèges qu’ils engrangent ??? pendant que les imbéciles manifèstent contre leurs propres intérets .

    12 octobre 2010 à 9 h 53 min
  • jean pierre Répondre

    J’ai entendu ce matin qu’un docker de Marseille travaillait 18 h par semaines, avait aux env de 2 mois de congés par an et gagnait env 4000 eu par mois….
    A vérifier naturellement, mais qu’attend t on pour diffuser largement les conditions salariales de ceux et celles qui font grève…
    Non pas que je les "jalouse", c’est tant mieux pour eux, mais à leur place, je ma ferais petit, leur grève est une honte à certaines corporations (artisanat – agriculture) où là les heures de travail ne sont pas comptés et où les retraites sont les plus faibles….

    11 octobre 2010 à 11 h 53 min
  • Jaures Répondre

    Les "otages" semblent pour le moins consentants puisque 70% d’entre-eux soutiennent le mouvement et même, 61% souhaitent qu’il se radicalise !

    Certes, les travailleurs du public et des très grandes entreprises (France télécom, Total,…) sont en première ligne mais vous demandez-vous parfois pourquoi les salariés soutiennent une grève mais n’y participent pas ?

    Pour le savoir, interrogez les caissières de supermarchés et vous y apprendrez comment les déléguées syndicales et les grévistes sont traitées: éclatement des horaires, réprimandes continuelles,…
    Parfois, cela se rencontre régulièrement aux Prud’hommes, des vigiles glissent un paquet de chewing gum dans le sac de l’employée pour l’accuser de vol et la licencier.

    Sans l’appuie de sections syndicales puissantes, les salariés risquent trop gros à arrêter le travail alors que la peur du chômage est dans toutes les têtes.

    Autour de moi, beaucoup renoncent et attendent les prochains scrutins pour faire entendre leur mécontentement.

    11 octobre 2010 à 11 h 09 min

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