La caste technocratique

La caste technocratique

En 2004 Ghislaine Ottenheimer, (rédactrice en chef à « Challenges ») sortait un livre décoiffant sur les grandeurs et décadences d’une caste, en l’occurrence celle de l’inspection des impôts.
Elle était venue à Belfort faire une présentation de son livre « Les Intouchables » et, déjà en possession de son livre, j’ai souhaité y participer. Je n’ai pas été « déçu du voyage ». Entre autres, elle nous avait expliqué comment, dans cette administration, la promotion n’était pas due au mérite mais surtout au fait que, ne pouvant pas licencier un fonctionnaire trop médiocre, la seule solution pour s’en débarrasser était de lui donner une promotion ce qui, automatiquement dans le statut d’un fonctionnaire, lui faisait changer de service.

Ce n’est malheureusement pas un « monopole » du service des impôts, on a pu le constater avec « l’affaire d’Outreau » où le juge Burgaud après un fiasco retentissant, ne pouvant plus rester à son poste a été … promu à la Cour de cassation – où il est à ce jour nommé au poste d’avocat général référendaire !

Lors de la séance questions-réponses suivant son intervention, j’ai été le premier à lui poser cette question : « En suivant votre démonstration et en l’appliquant à l’ensemble de nos fonctionnaires, si j’ai bien compris, un mauvais fonctionnaire ne pouvant être licencié, sera le plus souvent écarté en lui donnant une promotion, donc dans un échelon supérieur. Ce fonctionnaire n’en deviendra pas pour autant moins idiot et se verra, pour en être une fois de plus débarrassé, à court terme de nouveau promu. On peut donc penser qu’au fil du temps, il rejoindra les “hautes sphères” de notre administration et aura toutes les chances de devenir le “grand chef”. Ce qui expliquerait qu’au sommet de notre administration nous avons une majorité de nuls. » Elle ne m’a pas démenti.

J’ajouterais aujourd’hui qu’un fonctionnaire ambitieux, mais pas obligatoirement performant, s’il veut une promotion rapide, a intérêt à faire un maximum de « conneries ». Nous en avons la confirmation avec la crise sanitaire actuelle, les « petites soldats » au contact sont nettement supérieurs à cette caste d’arrivistes administratifs qui ont proliféré, rendant ainsi notre système de santé inopérant. Encore une fois, il faut en France réduire drastiquement le nombre de ces fonctionnaires et les faire évoluer au mérite et non par résignation.

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