La folie des téléphones portables

La folie des téléphones portables

Actuellement, les chercheurs manquent de recul pour pouvoir affirmer que l’usage intensif des téléphones portables peut provoquer de graves lésions corporelles et des dégâts psychologiques. Il faudra donc attendre qu’une ou deux générations d’utilisateurs deviennent sourdes ou développent une tumeur au cerveau pour qu’on prenne conscience de la probable dangerosité de ces appareils.
Certes, je ne vais pas regretter l’époque où, pour téléphoner, il fallait demander un jeton à la caisse d’un bistro et se rendre dans les cabines téléphoniques du sous-sol juste à côté des toilettes.

On ne peut nier l’utilité de ce nouveau moyen de communication.
Le problème n’est pas d’utiliser son portable, c’est de l’utiliser à tort et à travers sans aucun discernement.
Je garde en mémoire une image, autrefois choquante et devenue banale : celle de ce couple au restaurant, chacun tapotant sur son téléphone devant leur plat en train de refroidir et qui, visiblement, n’avait plus rien à se dire. Autre image affligeante, cette mère de famille faisant ses courses dans un supermarché, le cou tordu sur son portable, déposant ses articles sur le tapis et payant ses achats, tout en continuant sa conversation, affichant la plus totale indifférence à l’égard de la caissière.

Il paraît que les adolescents dorment avec leur portable sous l’oreiller, afin de ne pas rater le 20e message de la journée de leur copain ou copine. Certains cadres et commerciaux sont obligés de rester connectés jour et nuit, y compris durant les week-ends. On imagine la dépression qui les guette après quelques années de cette vie sous tension permanente.

Dans les transports en commun, la lecture d’un journal ou d’un livre se fait de plus en plus rare. On porte des écouteurs ou un casque, on envoie un SMS ou l’on téléphone en exposant les détails de sa vie quotidienne, sans pudeur ni respect pour les autres voyageurs. Et, si l’on parle arabe, chinois ou un dialecte africain, on y met encore un peu plus d’ardeur et de tonus.
Dernièrement, à deux pas de chez moi, j’ai vu un pauvre quémandeur assis sur le trottoir en train de téléphoner joyeusement. Même la mendicité s’est mise au diapason.
Lorsque, par malheur, un réseau de communication tombe en panne durant quelques heures, c’est la panique générale. Les utilisateurs sont au bord de la crise de nerf.
On touche à l’addiction au même titre que la cigarette ou l’alcool.

Et puis, il faut s’entraîner à pratiquer un nouveau sport, celui d’esquiver sur les trottoirs les grands bavards du texto pour qui les au­tres passants n’existent plus.
Je dois l’avouer, je fais partie du très petit pourcentage de réfractaires au téléphone portable dont je me passe avec une certaine délectation.

Je sais, je ne devrais pas m’en glorifier, mais c’est si bon de ne pas se faire sonner à tout bout de champ. Et n’est-ce pas ça, la vraie liberté ? Toutefois, je suis conscient que dans quelques années je ne pourrai plus faire mes courses, prendre le train ou l’avion sans m’être procuré le précieux sésame. Seule consolation, comme je suis retraité, je n’aurai sans doute pas le temps d’attraper une tumeur au cerveau ou une dépression nerveuse. Je décéderai probablement de dépit de voir autour de moi tant de mes concitoyens vivant avec le téléphone collé à l’oreille, qui ne se regardent plus et n’arrivent plus à communiquer avec leur voisin !

Marcel Comtesse

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Comments (4)

  • Claude Roland Répondre

    Bien sûr que c’est prouvé, et comme beaucoup d’autres choses, c’est étouffé pour raison commerciale. j’ai trouvé un article sur le web qui résume plutôt bien et sérieusement la question avec de bonnes sources :
    http://www.chirosystem.com/FPDF/telephonite.pdf

    On comprend alors pourquoi c’est étouffé.

    18 juin 2015 à 10 h 38 min
  • Serge-Jean P.Peur Répondre

    Et ceusses qui jouent du portable pour photographier dans une expo,un lieu de visite,un point de vue:on ne vous le dit pas,mais vous dérangez forcément quand vous êtes dans le champ de l”appareil. Lourdingue!

    17 juin 2015 à 23 h 54 min
  • Serge-Jean P.Peur Répondre

    L’autre jour sur le RER A,fait exceptionnel,j’étais encadré par deux personnes qui lisaient. Avec moi ça faisait 3,vous pouvez vous brosser pour en voir autant à la fois dans une rame, de nos jours.

    17 juin 2015 à 23 h 50 min
  • Caillou Répondre

    C’est pratiquement déjà prouvé !

    17 juin 2015 à 12 h 30 min

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