La liberté guide leurs pas…

La liberté guide leurs pas…

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Vous en souvenez-vous ? Cette foule de dizaines de milliers de citoyens en colère qui, à l’appel d’une association jusqu’alors inconnue (« Liberté, j’écris ton nom ») et à la surprise générale, avait envahi les abords de l’Hôtel de ville et du Châtelet à Paris pour manifester son refus de la dictature syndicale et des grèves qui niaient la liberté du travail ? Eh bien, les jeunes initiateurs de l’événement, c’étaient eux : Sabine Hérold, la porte-parole (sur le champ starisée et intronisée en « Jeanne d’Arc » mâtinée de Mme Thatcher par la presse anglo-saxonne) et Édouard Fillias, le Président (revenu exprès d’un stage professionnel à Denver, Colorado, pour ce raid commando afin de terrasser l’ennemi – qui, depuis, n’a plus insisté…).

Vous allez pouvoir les retrouver, avec leurs amis Stéphane, Gonzague et autres, dans un stimulant petit livre qui vient de paraître sous le titre « Liberté chérie ». Histoire de se rappeler à votre bon souvenir, et vous entraîner à nouveau, mais autrement, sur les chemins de la liberté par le biais d’une chronique de leur étonnante aventure (partis de rien, ils n’ont eu peur de rien !) qui n’a d’ailleurs pas commencé le 15 juin 2003.

Ainsi, dès le 2 mars, « Liberté, j’écris ton nom » avait déjà invité à aller appuyer l’intervention américaine en Irak dans un rassemblement devant l’Ambassade des USA. Approuver alors activement ceux-ci, il fallait oser le faire : ils l’ont fait. C’est d’ailleurs dès cette occasion-là que nos routes se sont croisées. Et comme j’ai ensuite été mêlé à l’élaboration de leur livre sur le plan éditorial (l’écrire en deux mois d’été, un vrai défi ! – mais nos deux auteurs néophytes sont de bonnes plumes…), je me fais un plaisir de les accompagner jusqu’au bout, en vous recommandant de vous le procurer au plus vite.

Si j’ai été heureux de me joindre à leur action, c’est qu’ils ont courageusement fait le pari de l’indépendance, malgré une tentation pour l’entrisme dans « la formation de la majorité » qui, bien sûr, a tourné court. Et que, côté réflexion (seulement amorcée ici), ils ont vite compris d’eux-mêmes ce qu’est le véritable libéralisme, auquel ils sont parvenus sans l’avoir voulu : le souci de la liberté et non pas des libertés découpées en tranches octroyées par l’État, le primat de la liberté individuelle et non pas d’abord du marché (presque rien sur l’économie dans ce livre, c’en est presque rafraîchissant !). Partagés entre « lilis » (libéraux-libertaires) et… « licons » (libéraux conservateurs), ces imaginatifs jeunes gens anticollectivistes sont peut-être en train d’inventer sur le tas, enfin, une autre manière d’agir en politique – sans, voire contre, les politiciens professionnels. Ce dont ils ne vont pas tarder à exposer les principes dans un manifeste auquel ils travaillent déjà. Ce sera sans doute là un exercice plus délicat et complexe que la narration d’une belle saga, car la logique de la « vraie » liberté individuelle est rien moins que simple – et elle a ses contraintes, obligations ou disciplines qui ne s’énoncent pas en termes de « droits ». Pour qui, par exemple, a lu Rachid Kaci et Chahdortt Djavann, cette jeune romancière iranienne auteur de « Bas les voiles », il est clair que la liberté de s’exhiber et s’imposer sous un foulard islamique dans l’espace public institutionnel n’est qu’une grossière contrefaçon de la liberté individuelle comme principe matriciel de la société ouverte.

Au-delà des apparences de la liberté religieuse se profile en effet une inquiétante réalité : celle d’un uniforme idéologico-politique sexiste, théocratique et communautariste (donc collectiviste) contradictoire des idéaux et fondements de la société ouverte.

Il faudra aussi engager une réflexion approfondie au sujet de la relation entre jouissance de la liberté individuelle et garantie de la sûreté, sur fond de dénonciation du « sécuritaire » par les… libertaires. Mais on peut faire confiance à nos jeunes combattants de la liberté pour ne pas se laisser prendre aux pièges de la bien-pensance pseudo humaniste ou hédoniste à la mode…

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Comments (1)

  • Charles Dormal Répondre

    Dire que des “dizaines de milliers de citoyens” sont venu à l’appel d’une association est un peu abusif. Il y avait si ma memoire est bonne plusieurs associations qui se sont demenées sur le terrain : La-France-qui-bosse , Ensemble responsable, le syndicat étudiant l’Uni etc ….

    9 novembre 2003 à 20 h 28 min

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