Laïcité et vivre-ensemble

Laïcité et vivre-ensemble

La Garde des Sceaux, dans une tribune publiée par « Le Monde », fait amende honorable et plaide la maladresse sur sa phrase concernant « l’affaire Mila » : « L’insulte à la religion, c’est évidemment une atteinte à la liberté de conscience. »

Les commentateurs y ont vu une réprobation à l’encontre de Mila et du blasphème, mais, en réalité, sa réponse spontanée semble plutôt refléter le fond de sa pensée. Si, ni la critique d’une religion ni le blasphème ne sont juridiquement répréhensibles, il n’en demeure pas moins que le blasphème heurte forcément les convictions des croyants et donc la liberté de conscience.

Ses considérations paraissent raisonnables et devraient s’appliquer à toutes les religions. Néanmoins son plaidoyer est déséquilibré. Son raisonnement est fondé sur la laïcité qui, contrairement à son affirmation, n’a jamais présidé à la construction de la France qui existait bien avant la IIIe République.

Or la laïcité se trouve aujourd’hui contestée par une frange de la population justement à l’origine de l’affaire et fait en outre l’objet d’interprétations diverses, allant de la tolérance à l’intransigeance. La ministre aurait dû condamner clairement les auteurs hors la loi des menaces proférées contre l’adolescente. Le « vivre ensemble » ne repose pas sur la laïcité, mais tout simplement sur le respect de l’autre.

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