L’art contemporain : une imposture

L’art contemporain : une imposture

Le 8 août, on a appris que deux toiles et un dessin de Picasso avaient été retrouvés. Estimés 50 millions d’euros, ils avaient été volés en février à une petite-fille du peintre. C’était une bonne nouvelle financière pour elle. En revanche, leur valeur esthétique est égale à zéro.
Ayant débuté dans un style classique, Picasso avait vite compris que le XXe siècle serait celui de l’épate et aussi celui de la décomposition. D’où une œuvre surabondante dont chacun a en mémoire quelques exemples, où voisinent des visages bigleux, des membres tordus et des nichons au milieu du pubis. Cela ne faisait toutefois qu’amplifier la tendance de l’époque.

Apparue au milieu du XIXe siècle, la photo avait porté à la peinture un coup terrible. Peu à peu les commandes de portraits sont tombées à un niveau proche de zéro. Pour survivre, les peintres se sont éloignés de la réalité. Ils ont continué de copier la nature, mais déformée par leurs rêves.

Est venu l’impressionnisme (Monet, Renoir, Pissaro, Sisley…), plutôt vaporeux, qui a cohabité avec des œuvres au dessin plus affirmé (Van Gogh, Cézanne, Gauguin…). Le plus grand reproche fait à une toile serait désormais d’être « photographique ». Pourtant, entre 1730 et 1850, des artistes avaient bien produit des paysages à la fois très précis et empreints d’une subtile poésie (les Italiens Canaletto et Guardi, les Français Hubert Robert, Joseph Vernet et Corot, par exemple). Il faut croire que la veine était tarie.

Outre la concurrence de la photo, a joué la misère des impressionnistes durant la première moitié de leur carrière, alors que les peintres conformistes, de maigre talent, dits « pompiers », s’enrichissaient. Le mythe du peintre maudit était né. Les amateurs d’art auraient dès lors la crainte obsessionnelle de passer à côté du génie méconnu sans le voir, comme l’avaient fait leurs pères à l’égard des impressionnistes.
À partir de 1900 environ, toute une escouade de peintres s’est donc donné pour but de répondre à cette obsession en épatant le bourgeois. L’entreprise a réussi au-delà de leurs espérances, puisque Picasso est le peintre le plus cher du monde, dépassant les plus grands maîtres, même Rembrandt.

La déformation ayant supplanté la beauté des formes, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Tant qu’à faire, on pouvait aller jusqu’à l’abstraction. On a alors vu se multiplier « d’immenses talents », reconnus comme tels, dont les œuvres (?) pourraient être fabriquées en peu de temps par n’importe quel élève de maternelle, le nec plus ultra consistant en une toile uniformément revêtue d’un badigeon monocolore. Parallèlement, des plaisantins ont créé des formes dépourvues du moindre intérêt, telles que deux ou trois lettres majuscules type imprimerie se chevauchant, ou des portraits absolument photographiques, revenus en faveur, ou encore une phrase en gros caractères d’école primaire de jadis qui constitue à elle seule le tableau (par exemple : ne pas dater, ne pas signer.) !

Les plus réputés de ces « artistes » atteignent, en vente publique, des centaines de milliers d’euros, voire un million et plus (64 millions de dollars à New York en mai dernier pour un Andy Warhol).

Comment expliquer l’énorme hiatus entre la très faible qualité de la marchandise vendue et son prix astronomique ? Le nombre des acheteurs opérant sur le marché de l’art s’est prodigieusement accru. Aux Américains et aux Japonais se sont ajoutés les émirs, les Russes, les innombrables milliardaires sécrétés par la croissance. La plupart n’ont qu’une faible culture et aucun goût. Soucieux avant tout de faire fructifier leur capital, ils demandent conseil aux vendeurs professionnels, qui lancent les réputations et contrôlent les prix comme, en Bourse, on fait monter ou descendre un titre. Les gogos étant de plus en plus riches et de plus en plus nombreux, tenir le marché de l’art est donc très lucratif.

Enfin, la laideur, la dérision, l’autodestruction, l’attrait du néant sont des caractères de notre époque. On les rencontre non seulement dans la peinture et la sculpture, mais aussi dans la « grande » musique et la musique populaire, dans la littérature et la philosophie.
Les metteurs en scène de théâtre parviennent à défigurer les classiques au moyen de décors et de costumes anachroniques et misérabilistes. Même s’ils ne les ont pas lus, les « artistes-peintres » d’aujourd’hui sont les fils de Sartre et d’Albert Camus, les prophètes de l’absurde et du néant.

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Comments (23)

  • olivier borneyvski Répondre

    Monsieur Bien plus qu’un commentaire, je me permets de vous déposer une œuvre d’art versée au catalogue du non-objet “Commentaires” sous le numéro : Pièce com36/Octobre/2009 Artiste d’art contemporain, je travaille essentiellement sur rien en collectant tous les événements de ma vie quotidienne d’artiste qui pourraient éventuellement réussir à me permettre de produire une œuvre. Vous avez par cet article réussi quelque peu à rendre plus concrètes mes nombreuses œuvres absentes. Merci. Olivier Borneyvski-

    13 octobre 2009 à 23 h 29 min
  • borneyvski Répondre

    Madame, Monsieur Bien plus qu’un commentaire, je me permets de vous déposer une œuvre d’art versée au catalogue du non-objet “Commentaires” sous le numéro : Pièce com26/octobre/2009 Artiste d’art contemporain, je travaille essentiellement sur rien en collectant tous les événements de ma vie quotidienne d’artiste qui pourraient éventuellement réussir à me permettre de produire une œuvre. Vous avez par cet article réussi quelque peu à rendre plus concrètes mes nombreuses œuvres absentes. Merci. Olivier Borneyvski-

    10 octobre 2009 à 17 h 11 min
  • Gilles-pierre Répondre

    Félicitations à Le Veilleur, pour la qualité remarquable de son texte !

    18 février 2008 à 21 h 17 min
  • raibarth Répondre

    Que cherche t-on  finalement sinon échapper à notre finitude au travers de l’expansion (toute intérieure) que nous procure le sentiment d’être , face à une oeuvre d’art ? Faut -il encore pouvoir évaluer où nous conduit cette présence et pouvoir s’oublier suffisamment pour se laisser porter par l’oeuvre .J’ose espérer que sa destination sera vers toujours plus   de présence ici bas , où l’on peut encore s’émerveiller du fait d’exister et contempler ce qui fait l’expression singulière de la vie intérieure , l‘ ART. La puissance d’une oeuvre , si telle est sont ontologie , a le pouvoir de nous dé-limiter ! En contrepartie il me semble qu’une production non négligeable des oeuvres contemporaines nous enfonce  inéluctablement dans la banalité du rien : ces « créations » semblent ne pas pouvoir trouver d’issue à leur propre finalité , à leur propre vide , à leur non-présence :elles sont l’expression du malaise inavoué d’une incertitude à se pensé soit même comme existant ; nombre de ces œuvres expriment le renoncement à la vie , à l’être .leurs  géniteurs sembleraient se contenter d’une participation au concert des médiations culturelles hyper médiatisées , afin d’échapper à ce tête à tête intérieur et fondamentalement solitaire et silencieux auquel nous invite l’œuvre , notre capacité et notre courage à nous hisser vers les hauteur de la conscience .

    Le chancre intellectuel dont sont affublés certains artistes et critiques d’art ,sont des barricades bien puériles face aux nécessités intérieures dont la vie aura tout au tard fracassé les digues artificielles du consensuel verbiage de bon aloi , très en vogue en nos mondains vernissages .

    18 janvier 2008 à 0 h 56 min
  • Anonyme Répondre

     

    Je voudrais répondre en premier lieu à Jaures (je ne parle pas de l’homme politique mais de la personne qui, sur ce forum, a adopté ce nom pour pseudo) pour lui dire que traiter d’ esprits passéistes ou étriqués ceux qui désapprouvent les formes d’art non figuratives n’est pas un argument en soi et constitue une attitude tout aussi éculée que celle qui consiste à dire que n’importe qui peut faire de l’abstrait. Au reste, cette dernière assertion n’est-elle pas beaucoup plus crédible et moins choquante que celle de Jaures quand il prétend, contre l’évidence, que n’importe quel étudiant des Beaux-Arts est capable de reproduire une oeuvre de Léonard de Vinci ? Pour faire une copie, je ne dis pas excellente mais simplement honorable, d’une oeuvre de Léonard de Vinci, il faut non seulement un minimum de talent mais encore de sérieuses bases techniques que l’école des Beaux-Arts ne dispense plus guère aujourd’hui à ses élèves. Mais quand bien même tous les étudiants des Beaux-Arts seraient capables de faire d’excellentes copies des oeuvres de Léonard de Vinci, je ne vois pas en quoi cela constituerait un argument pour justifier l’abstrait et dire que l’art figuratif appartient au passé, car il ne s’agit pas, pour un peintre figuratif de notre époque, de reproduire des oeuvres de Léonard de Vinci mais bien de peindre des tableaux originaux avec sa propre sensibilité et avec la technique qui convient le mieux à ce qu’il veut exprimer. D’ailleurs, Jaures le conçoit lui-même et précise que la peinture contemporaine n’est pas représentée par les seuls peintres abstraits mais aussi par des peintres figuratifs (il en cite quelques uns). Il y a donc une certaine incohérence dans la démonstration de Jaures qui brouille la vraie question.

    Quelle est, en somme, la vraie question ? Elle est de savoir si la peinture dite "abstraite", ou le Cubisme, le non-figuratif, etc., sont des formes d’art plastiques valables où si elles sont des erreurs intellectuelles, voire des impostures. Pour répondre à cette question, il nous faudrait examiner les critères d’art plastiques que nous proposent les tenants des formes de peinture non-figurative. Or, et c’est bien là la tare rédhibitoire de ces formes de peinture — personne n’a jamais pu fournir le moindre critère d’ordre plastique qui nous permettrait de faire le tri entre les bonnes oeuvres non-figuratives et les mauvaises. Tout ce qu’on a pu proposer comme justification au non-figuratisme repose sur des considérations intellectuelles ou pseudo-intellectuelles hors du cadre des arts plastiques, exprimées la plupart du temps dans un verbiage absurde. Les éloges pompeux accordés à tel ou tel peintre non-figuratif plutôt qu’à tel autre sont donc absolument gratuits, arbitraires, dépourvus de sens et relève du bourrage de crâne.

     

    Je voudrais maintenant examiner un autre argument de Jaures qui consiste à dire qu’il n’est pas croyable que tant de gens, dont certains éminents, puissent s’être trompés sur Picasso.

    Je lui ferai remarquer que c’est pourtant ce qui s’est passé au XIX° siècle avec les peintres « pompiers », et notamment avec le plus renommé d’entre eux : Meissonier. Ce dernier a reçu tous les honneurs possibles et imaginables, comme nul peintre avant lui n’en avait jamais reçu de son vivant. Il fut le premier artiste fait grand officier de la légion d’honneur, et deux statues monumentales (dont une dans les jardins du Louvre) lui furent dressées. Les plus grandes personnalités, les officiels des Beaux-Arts et les critiques d’art l’encensaient unanimement; les plus riches collectionneurs s’arrachaient à prix d’or ses toiles. Pendant ce temps, on traînait les Impressionnistes dans la boue.

     

    Jaures a bien raison de dire que c’est le temps qui juge : et le temps a jugé entre les Impressionnistes et les Pompiers en redressant les erreurs de leurs contemporains. Tous les témoignages de contemporains, aussi prestigieux soient-ils, en faveur de Picasso ne prouvent donc rien. Il n’est d’ailleurs pas évident que des personnalités du monde littéraire ou politique aussi compétentes soient-elles dans leur domaine le soient également dans celui des arts plastiques. Malraux notamment a débité beaucoup de sottises dans un jargon incompréhensible et ridicule (à ceux qui veulent s’en faire une idée, je recommande son livre « La Tête d’Obsidienne »).

     

    Qu’en aurait-il été de la renommée et de la cote de Picasso, si l’on avait laissé faire le temps, c’est-à-dire si tous les gens qui ont intérêt — et ils sont très nombreux et puissants, à commencer par les héritiers de Picasso qui se sont organisés en véritable multinationale — à ce que le prestige de Picasso ne soit pas mis en doute n’avaient pas mis en œuvre toutes les ressources de la propagande et de la publicité qui sont les moyens par lesquels on voile la justice et la vérité.

     

    La justice et la vérité finiront par s’imposer un jour car on ne peut la tenir éternellement sous le boisseau. On le voit par l’affaire très grave des fausses œuvres de jeunesse de Picasso révélée par Romulo Antonio Tenes, qui fait s’écrouler le mythe de Picasso enfant prodige de la peinture dessinant comme Ingres à l’âge de cinq ans; or, ce mythe était essentiel pour prouver que Picasso, avec un don aussi précoce, aurait pu être grand peintre figuratif et que c’est par choix délibéré qu’il ne l’a pas été; au lieu de ça, on découvre qu’il n’a guère peint et dessiné qu’à partir de vingt ans, et encore d’une façon plutôt médiocre.

     

    J’aurais encore beaucoup de choses à répondre à Jaures et à d’autres intervenants de ce forum qui ont commenté l’article de Pierre Lassieur, mais je ne voudrais pas être trop long. Cependant, à ceux qui souhaiteraient creuser encore la question, je recommande le site Procès de l’art abstrait, du non-figuratif et du Cubisme, où ils trouveront une cinquantaine d’articles très argumentés du peintre Léon Gard (1901-1979) : http://www.leongard.com

    16 décembre 2007 à 16 h 46 min
  • Anonyme Répondre

    bonjour à tous,

    je fais une recherche sur l’accessibilité de l’art contemporain, et j’aimerai vous poser une question, vous qui êtes des connaisseurs:

    quel est , d’après vous, le public de l’art contemporain, pensez-vous qu’il touche un public précis?

    merci d’avance!!

    20 novembre 2007 à 19 h 12 min
  • Paddylook Répondre

    Quelques exemples de peintres contemporains, inconnus ou presque, héritiers de cette peinture qui fait encore se déplacer les foules dans les musées…, trois ou quatre au hasard, entre autant perevidnickis russes du 19ème et hyperréalistes américains et considérant que "la culture relève d’une transmission verticale et non de la communication entre contemporains" (Finlielkraut),  

    Ils sont français et vivant: Olivier Hucleux, Etienne Sandorfi, Gilles ESNAULT Jean Pierre POIDEVIN, ….

    Parlons-en!

    SANDORFI

    http://www.fosaw.com/paintings.htm

    Gilles ESNAULT

    http://www.gillesesnault.com

    Hucleux (portaitiste de Miterrand)…à propos de la photographie!

    http://www.cndp.fr/magarts/dessin3/R2hucleux.htm

    POIDEVIN

    http://www.perkiz-graffiti.com/dedicaces_poidevinjeanpierre.html

     

    18 novembre 2007 à 8 h 00 min
  • Moii Répondre

    je suis completement d’accor avec vous..

    l’art est une imposture elle ne sert a rien…

    je n’arrive meme pas a trouvé des peintres connu au 19 ème siècles.

    internet ne donne pas toute les réponde qu’on e coris.. ;-)

    14 novembre 2007 à 18 h 55 min
  • Gilles-pierre Répondre

    Non ! Picasso n’est pas un escroc, en dépit de sa confession à l’écrivain Papini. On pourrait néanmoins se poser des questions sur son honnêteté si l’on en juge pas les falsifications auxquelles il s’est livré. Pour n’en citer qu’une : Il a simplement détourné la signature de son père pour que lui soient attribuées les œuvres de celui-ci. Œuvres d’une facture très classiques mais qui laissaient à penser qu’il était en possession d’un métier de génie, compte tenu de l’âge auquel il les aurait peintes… soit 15 ans ! J’avouerai n’y avoir jamais cru, parce que, d’une part, lorsque l’on possède un tel métier, on ne change pas brusquement de style et, d’autre-part, ce métier ne peut s’acquérir à cet âge là et s’il fallait une raison supplémentaire, je dirais que les sujets traités n’ont rien à voir avec l’esprit d’un adolescent (pour mémoire : « La communiante du musée de Barcelone». L’histoire de l’art ne présente aucun cas semblable. Il va de soi que ces œuvres portent à son crédit un immense talent et permettent de faire accepter ses productions ultérieures. Une procédure entamée par le biographe de son enfance Rómulo-Antonio Tenés reste en suspend compte tenu des conséquences que cette « affaire » déclencherait. Je suis entré en relation avec Rómulo-Antonio Tenés qui m’a fait part des difficultés qu’il rencontrait. Voici sa réponse, sans retouche, qu’il m’autorise à divulguer et plus bas un texte relatif à cette affaire. J’invite ceux qui sont septiques à interroger Internet et ensuite vous me direz si Picasso et ses descendants sont d’honnêtes gens ! J’attends votre réponse. Cher Monsieur: Je vous remerçi de votre attention. Éffectivement; un précis et méticuleux Rapport Graphologique signé par deux éxperts judiciaires [exigence de la loi espagnole] a été enregistré au Tribunal Central d´Instruction nº 4 de Madrid, Espagne, Procedure 188/2003-R Contre le Musée Picasso de Barcelone, la Mairie de Barcelone et le Gouvernement autonome de la Catalogne. Charges: Faux en document public. Les billets annoncent “Picasso” étant donné que les ouvres exposée dans les salles 1ère au 11ème appartienent a son père, José Ruiz Blasco. Escroquerie permanente aux visiteur du Musée. Violation prouvée de la loi 16/1895 du Patrimoine espagnole. La justice espagnole est très politisée à l´heure actuelle. Sachez que le Gouvernemet Central, minoritaire [Partit Socialiste. PSOE] est soutenu par les catalans; ceux-ci, très fiers d´accuellir le Musée Picasso. Or… On n-y-touche pas… pour l´instant. Si jamais les medias français en sont intéréssé, ils n´ont qu´a demander un avocat espagnol se rendre au Juge Central nº 4 de Madrid. Procédure 188/2003-R. Il est obligé a montre la documentation et, même, certifié que éffectivement le Juge s´en occupe. À propos du livre, je suis en traint de le rediger, étant donné que les recherches poussent l´escroquerie jusqu´au 1900. [Picasso n´a commencé a peindre qu´au 1903] Bien à vous Rómulo-Antonio Tenés P.S Vous êtes autorisé a faire public ce document. Extrait d’un article pris sur Internet : Un rapport précis d’expertise calligraphique, produit devant la cour, certifie scientifiquement que les œuvres faussement attribuées à Picasso de la période de 1891 à 1897, sont, en réalité, de son père José Ruiz Blasco. Rómulo-Antonio Tenés a demandé à la Présidence du Parti Populaire (PP) espagnol, actuellement dans l’opposition, qu’il agisse avec la plus grande vigueur politique auprès de la Mairie de Barcelone et du Gouvernement Autonome de Catalogne, responsables directs de la confusion de l’œuvre comprise entre 1891-1897 de José Ruiz Blasco, père de Picasso, avec celle de son fils lequel a commencé à peindre seulement en 1899 (le Bateau). La Constitution espagnole, dans son Art. 46, considère cette confusion comme infraction de spoliation. Le Musée du Prado, informé de la fraude présumée, pour l’exposition “Picasso, Tradition et avant-garde ” n’expose aucun tableau de José Ruiz Blasco.

    25 octobre 2007 à 0 h 39 min
  • Anonyme Répondre

    Ca faisait longtemps !!!!

    Je tiens enfin mon monsieur Jourdin !!! Mon Tartarin.

    Mon Dieu tant de niaiseries accumules sur ce texte me fait rougir. Ainsi "l’art contemporain" serait un derive de la laideur , Picasso serait un escroc, un epate bourgeois etc etc….?

    Que de lieux commun et de betises ammoncelees par une ignorance crasse. Je veux bien que vous portiez un jugement sur l’art contemporain, mais essayez au moins de savoir de quoi vous parlez.

    Les Impressionistes ne sont pas des peintres contemporains, et de meme pour Picasso. Ce sont des peintres modernes (la modernite commence au 18eme siecle en art pictural, et au 17eme siecle en science…) Picasso est un peintre classique moderne.

    L’art Contemporain commence dans les annees 70’s.

    Oui les Impressionistes sont des peintres apres la photographie. Mais essayez de reflechir un peu. Mettez vous a la place des artistes de l’epoque, et faites l’analogie avec votre metier de journaliste, ou bien vous autres les reac de ce forum, essayez de vous mettre aussi a leur place :

    la question fondamentale pour eux, comme pour tous le monde au 19eme siecle etait comment continuer a produire apres l’industrialisation. Comment continuer a penser apres la machine a vapeur, l’arrivee de la mecanisation, de la tele-vision (photo, cinema) le telegraphe (cad la vision, la transmission differee) la photographie et les recherches scientifiques sur l’optique ? Comment peindre avec un bagage scientifique ? Comment peindre la vie hors de l’atelier ? Comment peindre la Ville ? Comment peindre le mouvement d’une locomotive ? Comment peindre la guerre mecanique ?

    Comme le disait Oscar Wilde, l’art est amoral, il ne s’agit pas de peindre la beaute, mais de peindre le monde, et le monde est aussi bien laid que beau.

    La peinture au 19eme siecle a compris qu’il etait vain de vouloir lutter avec la photographie. Elle a compris qu’il fallait qu’elle s’enrichisse des decouvertes de la science, mais aussi de cet art naissant qui est le ROMAN, et la LITTERATURE. Il s’agira donc pour le peintre du 19eme siecle de representer le monde de maniere aussi profonde que Balzac, Stendhal, ou Nietzsche. Il ne s’agira donc plus de representer figurativement, mais analogiquement.

    Voila les questions qui hantaient les artistes du 19 eme siecle.

    Pour ce qu’il fut des artistes Modernes, comme Picasso, Mondrian, Le Corbusier, Camus, Celine, Coco Channel, Giacometti ou bien les philosophes Modernes, comme Heidegger, Hannah Harendt, Adorno, leur preocuppations furent quasiment basees sur la representation abstraite de l’horreur de la modernite, ou bien de ses bienfaits:

    Comment representer la folie apres la Grande guerre, comment representer le totalitarisme en action, comment representer la pauvrete spirituelle, comment representer le rythme de la vie, comment creer une ville sans precedent dans l’humanite, basee sur l’avion, la voiture, les ascenceurs, les autoroutes, l’electricite, les flux transnationaux, l’economie moderne, le capitalisme avec des nouveaux modes de production, avec de nouveaux materiaux. Comment representer l’Holocauste. Comment representer la betise humaine, comment representer a nouveau ce qui a deja ete representer. Tout en faisant en sorte que l’humanite ne puisse pas se detruire a nouveau par la guerre, la maladie, la misere, la malnutrition le manque d’hygiene etc…

    Et enfin ce que vous ne comprenez absolument pas, et la dessus je vous le repete vous etes a cote de la plaque, c’est qu’il y a une distinction entre l’art Contemporain et l’art Moderne dans le sens ou l’un est l’ennemi de l’autre.

    l’Art Contemporain en effet et CONTRE l’Art Moderne dans le sens ou il est une critique de l’Art Moderne qui avait pour mission de proposer une nouvelle representation de l’homme au 20eme siecle par optimisme pour les grands recits ou bien comme critique de la Modernite pour qu’elle puisse trouver une redemption, un renouveau.

    En ce sens le pays qui est ABSOLUMENT MODERNE sont les USA.

    L’Art Contemporain est donc une charge CONTRE cette idee fondamentale d’une monde meilleur, a porter de travail. En effet il est le derive du Post Modernisme, ce doute insipide sur toute faculte heroique de l’homme a pouvoir se creer un avenir.

    L’art Contemporain est le produit de la POST-MODERNITE, c’est a dire une attaque contre la MODERNITE.

     Monsieur Pierre Lassieur, Je vous prie donc d’arreter de parler de choses qui vous echappes. Faites preuve de culture, potasser votre texte avant de vous lancer dans des luttes ridicules. Votre texte peut epater un parterre de semi amateur, mais il fait surtout bailler les gens un peu serieux. Je ne me risquerais pas a critiquer les mathematiques modernes ou bien je ne me lancerais jamais dans une critique meme superficiel de la musicologie.

    Un peu de travail ne vous ferait pas de mal…

    11 septembre 2007 à 14 h 08 min
  • Jaures Répondre

    Heureux St Tex qui, n’ayant rien lu d’ultérieur aux années 20 peut encore découvrir l’essentiel de l’oeuvre de Faulkner, Dos Passos, Nabokov, Miller, Gide, Camus, Yourcenar, Gracq, Kundera,Irving,Calvino,…

    Je vous envie.

    A F.Becquemont: Le cynisme de Picasso est bien connu. On sait qu’il se plaisait à régler ses notes de restaurant en se contentant de signer la nappe. Et alors. Les personnalités de Huysmans qui se renia en devenant grenouille de bénitier, de Poe, alcoolique notoire, Verlaine, égocentrique violent, Bruckner, falot mondain, R.Strauss, Plus préoccupé par son compte en banque que par ses partitions, Céline, antisémite, Eluard, Stalinien qui n’intervînt pas en faveur des poètes tchèques emprisonnés…

    L’oeuvre dépasse bien souvent les personnalités souvent décevantes des artistes les plus talentueux.

    11 septembre 2007 à 13 h 05 min
  • François Becquemont Répondre

    Je pense que le mieux pour commenter cet article est de laisser la parole à Picasso lui-même:

     
     Voici la confession de PICASSO à l’écrivain italien Giovani Papini, publiée dans le « Libro-Néro » à Rome en 1952.
    « Du moment que l’Art n’est plus l’aliment qui nourrit les meilleurs, l’artiste peut exercer son talent en toutes les nouvelles formules, en tous les caprices de la fantaisie, en tous les expédients du charlatanisme intellectuel.
             Dans l’Art, le peuple ne cherche plus consolation et exaltation, mais les raffinés, les riches, les oisifs, les distillateurs de quintescence, cherchent le nouveau, l’étrange, l’argent, l’ extravagant, le scandaleux. Et, moi-même, depuis le cubisme et au-delà, j’ai contenté ces maîtres et ces critiques, avec toutes les bizarreries changeantes qui me sont passées en tête, et moins ils me comprenaient et plus ils m’admiraient.  
             A force de m’amuser à tous ces jeux, a toutes ces fariboles, à tous ces casse-têtes, rebus et arabesques, je suis devenu célèbre ce qui pour un peintre signifie : Ventes, Gains, Fortune, Richesse.
             Et, aujour’hui, comme vous savez, je suis célèbre, je suis riche. Mais quand je suis seul avec moi-même, je n’ai pas le courage de me considérer comme un artiste dans le sens antique du mot. Ce furent de grands peintres que « GIOTTO , le TITIEN, REMBRANDT, GOYA, et tant d’autres ». Je suis seulement un amuseur publique qui a compris son temps et a épuisé le mieux qu’il a pu l’imbécillité , la Vanité, la Cupidité de ses contemporains.
             C’est une amère confession que la mienne, plus douloureuse qu’elle peut sembler, mais elle a le mérite d’être sincère .»
     

             (Relevé dans le journal « RIVAROL » le 12 avril 1973)

    10 septembre 2007 à 22 h 09 min
  • Anonyme Répondre

    on peut remarquer une chose, abstraction faite de la mauvaise foi et du sens de la contradiction systématique de Zhorès :

    Depuis les grands peintres du 19ème siècle et leurs prédecesseurs, rien d’artistiquement remarquable, marquant et indémodable n’est apparu si ce n’est de "l’art moderne" qu’un singe peut reproduire ; et même faire mieux, celà a été démontré.  les chimpanzés sont particulièrement habiles.

    En littérature, idem depuis les années 20.

    La "qualité" d’une "oeuvre" moderne dépend de ce que les gens en disent.  S’il est des riches abrutis de la jet set pour en donner beaucoup d’argent, on s’extasie alors et les prix montent.  Mais si on reste inconnu, rien à faire.  C’est donc l’entregens qui fait l’artiste, et non son pinceau, sa main et son oeil.  C’est le monde de l’hypocrisie.  Rien à voir avec la science des jeux de lumière, des visages réalistes, des perspectives epoustouflantes, des rendus naturels frappants. 

    Il y a des gens qui se sont extasiés devant une reproduction d’étrons pondus sur un trottoir et qui l’on payé cher pour épater la galerie et les amis.  D’autres ont fait idem avec des tas d’ordures.  La connerie humaine à l’état pur.

    10 septembre 2007 à 17 h 54 min
  • Jaures Répondre

    J’avoue ne pas comprendre comment on peut déclarer, avec un tel maximalisme, que l’art d’une époque est nul et ceux qui l’exercent des escrocs.

    On peut ne pas apprécier tel ou tel peintre, tel ou tel créateur. Mais s’enfermer dans un passéisme intégriste relève de l’autisme intellectuel. Comment peut-on dire que les toiles de De Staël, par exemple, sont des étrons ? L’art moderne offre une palette infinie de création. Vous ètes allérgique au non-figuratif ? Vous pouvez apprécier les toiles de Hopper, regards sensibles sur la vie moderne. Celles de Don Eddy, hyper réaliste urbain. Celles de Hockney, plus stylisées.

    Quel intérèt pour un artiste de refaire ce qui a été accompli 1 ou 2 siècles auparavant ? Aujourd’hui, n’importe quel étudiant des Beaux Arts peut vous reproduire une toile de Leonard ou vous faire un portrait minute parfaitement ressemblant. Cela demeure de la pure technique insuffisante à un véritable artiste. Ce dernier doit être capable de reproduire sur une toile ou une partition ce qu’il a dans la tête ou le coeur. Ces passions, sentiments, idées ou visions ne sont pas les mêmes au XXIème qu’au XVème siècle. Le saxophoniste J.Coltrane disait qu’un jour, après 6 heures de travail, il avait enfin réussi à jouer la phrase qu’il entendait en lui. Beethoven disait qu’il composait "pour le public de demain".

    Je crois qu’un peu d’humilité ne nuirait pas aux auteurs de certains post et qu’on peut sans honte dire parfois "je n’y entends rien, "cela ne me plait pas" ou "ce n’est pas mon univers", plutôt que de décréter péremptoirement et malgré tant d’avis contraires, que tout cela est nul, indigne et malodorant. 

    10 septembre 2007 à 13 h 00 min
  • Anonyme Répondre

    Nous en avons encore eu une parfaite illustration avec l’ouverture du championnat du monde de rugby.Et le comique de l’histoire,ce sont les commentateurs qui arrivaient à y trouver un message :CHAPEAU ! Plus terre à terre:combien ces stupidités nous ont elles coûté?

    10 septembre 2007 à 10 h 43 min
  • tête chenue Répondre

    Que dire à tous ceux qui constituent le troupeau moutonnier des défenseurs du néant dans l’art ?Comme dans le conte "le roi est tout nu" , ils continuent d’encenser, le plus souvent de façon ostentatoire,  des choses inexistantes (de même que dans le conte, ils ont besoin de faire savoir qu’ils voient, eux, qu’ils ont compris, eux).

    Que leur dire ? "Réveillez-vous" ! "Mettez un peu votre égo et votre intellect en veilleuse, ils vous fourvoient !".  "Laissez parler vos sens, votre sensibilité !" (j’ajouterai aussi  "votre bon sens" eu égard aux dévoiements pécuniaires dont ces pauvres avatars sont l’objet).

    Comme les terroristes du politiquement correct, des aigrefins opportunistes (dont certains artistes eux-mêmes, Picasso en tête qui a gâché un beau talent qu’il avait incontestablement – cf. notamment sa lettre fameuse à  son ami Giovanni Papini), ces aigrefins opportunistes, donc,  sont parvenus,et par les mêmes moyens (de même qu’on ne peut pas parler d’immigration sans être taxé de raciste, de même on ne peut pas contester l’art dit moderne sans être regardé comme un demeuré) , à faire dominer dans l’esprit du plus grand nombre que ces étrons étaient des chefs-d’oeuvre . Ma foi, que certains s’en régalent, c’est leur problème. Que dans leur hiérarchie ils placent un Mondrian, un Duchamp, une Nikie de Saint-Phalle ou autre infirme labellisé très avant un Michel Ange par exemple, me navre. Qu’ils emboitent le pas à un Ben pour considérer que du moment que quelque chose n’a pas encore été fait, c’est de l’art et qu’ils se satisfassent de cette idée on ne peut plus courte, cela ne peut que susciter ma compassion. Mais, bon Dieu, qu’on arrête de mettre dans les parcs et sur les trottoirs nos villes ou encore dans nos musées ces idioties prétentieuses, gigantesques assez souvent, et payées de surcroît avec nos impôts !!!!

    Sans doute ai-je sur certains l’avantage d’avoir dans ma jeunesse travaillé dans la proximité de quelques grands noms de l’art plastique et ainsi d’avoir pu très tôt démystifier (et démythifier) cet art dit  moderne dont je pressentais déjà qu’il était une vaste fumisterie (mais en revanche un commerce des plus juteux). Les grands noms n’étaient que de petits bonshommes sans grand intérêt, assez imbibés pour quelques-uns d’entre eux, dont rien, à commencer par leur travail, ne pouvait appeler l’admiration.  L’un d’eux, "sculpteur" avant-gardiste de premier plan  aujourd’hui disparu, se plaignait même d’être prisonnier de son personnage avouant que s’il s’écoutait il ferait du classique (et ça, ce ne sont pas des propos rapportés mais reçus directement par votre serviteur).  

    Mais après tout, il faut de tout pour faire un monde. Que chacun trouve comme il le peut et où il le peut, son plaisir et les béquilles qui l’aident à vivre.

     

     

     

       

    9 septembre 2007 à 18 h 04 min
  • Jaures Répondre

    On assiste ici au discours ancestral des anciens et des modernes: les peintres de la Renaissance méprisaient l’art médiéval, les romantiques insultaient les classiques qui le leur rendaient bien, les impressionnistes se réfugiaient  au salon des refusés. On a écrit sur Stravinsky des choses aussi sévères et ridicules que Lassieur sur l’Art Moderne. Le jazz, longtemps considéré comme une musique de sauvage est devenu celle des intellectuels. A quoi sert  ce discours  vainement agressif ?  Il existe de bon créateurs contemporain et de mauvais, comme il existait de mauvais classiques ou  baroques. Le temps a fait le tri.
    De même chez les rapeurs, qui n’ont d’ailleurs rien inventé,  les paroles  d’un  "Grand corps malade"  valent largement celles des Benabar ou Sanseverino . Cela dit, cela reste de la variété. On ne peut comparer ces arts mineurs à la Peinture, la Musique ou l’Architecture. Sauf à me dire qui est le Michel-Ange ou le Beethoven de la chanson.
    Une anecdote pour G.Pierre qui cite Gerchwin. Ce dernier appelle Stravinsky pour qu’il lui donne des cours.
    -" Vous gagnez combien? demande Stravinsky
    – 250 000 dollars par an, répond Gerchwin
    – Alors c’est vous qui devez me donner des cours."

    Les chaines de télévisions sont conçues pour rapporter de l’argent. N’en attendez pas des émissions complexes d’analyse musicales (écoutez pour cela France Musique ou, mieux, allez au concert).
    Par ailleurs, ce que vous dîtes sur Baudelaire pourrait s’appliquer à une infinité d’artistes de toutes époques. Les tragiques grecs n’ont ils pas explorer ce qui existe de plus noir dans la conscience humaine: le parricide, l’inceste, le meurtre, la trahison,…?Idem Shakespeare  Les visions infernales étaient courantes à la fin du moyen-age.  De même chez Goya.On considérait les naturalistes comme vulgaires parcequ’ils décrivaient la réalité sociale sordide. Et que dire des romans de Céline ?
    Aucune thématique n’est à condamner a priori en art. Tout est dans la manière de la traiter.
    Sauf à considérer que l’idéal esthétique est Delly.

    8 septembre 2007 à 10 h 40 min
  • pébé Répondre

    Merci M. Lassieur !

    Enfin quelqu’un qui pense que l’art moderne c’est de la m…. !

    8 septembre 2007 à 2 h 33 min
  • Gérard Pierre Répondre

       Qui a dit: " Il suffit de voir l’idée que Picasso se fait de la femme pour vous dégoûter de l’amour " ?

       Depuis que Baudelaire est allé chercher le " beau " dans la laideur, le mal absolu et l’abjection, il s’est trouvé moult " artistes " pour lui emboîter le pas et s’imprégner d’atmosphères délétères, nourrir des visions  sordides et produire de véritables étrons plastiques ou littéraires.

       Comme disait Coluche : " Quand on pense qu’il suffirait que les gens ne l’achètent pas pour que ça ne se vende pas ! ". Mais il est certain que lorsqu’on s’adresse aux imbéciles qui ont de l’argent, tout est envisageable.

       Aujourd’hui, sur le plan musical, cela donne notamment le …….. R A P ! ! !

       Je vous livre ici ce que j’écrivais un jour sur un autre site à propos de cette expression prétendument musicale:  

       " Les éructations recto tono de ces individus qui ne descendent pas du singe, mais y remontent, sont à l’art lyrique ce que le potin d’une mobylette est au chant des grillons. Nous devons à Jack Lang, premier courtisan de la plèbe et démagogue sirupeux, la promotion d’une manifestation barbare appelée " RAP " au rang d’art vocal. Les propos émis par ces tristes sires n’émanent pas de la mise en ordre de mots choisis par un cerveau gauche structuré mais par des systèmes nerveux éxacerbés par des euphorisants aux noms divers. Le thuriféraire de la déliquescence qui nous tint accessoirement lieu de sinistre de la culture tenta de nous vendre pour des idées les humeurs de ces décérébrés.

       Pendant ce temps, les bonnes émissions musicales furent reléguées à deux heures du matin par des chaînes de télévision plus enclines à nous gaver de réality show que de sons mélodieux.

       Parmi ces " artistes " combien ont écouté au moins une fois une oeuvre de Franz Shubert, de Franz Liszt, d’Edvard Grieg ou de Georges Gershwin, pour n’en citer que quelques uns ? je serais curieux de voir ce que donnerait un sondage impartial.

       Mais au fait, à qui profite le crime ? "

       Car, précisément, ces crimes contre l’esprit profitent quand même bien à quelques " Mougeotte " du monde de l’agitation aisée.

    7 septembre 2007 à 14 h 49 min
  • Rapetout Répondre

    " Comment expliquer l’énorme hiatus entre la très faible qualité de la marchandise vendue et son prix astronomique ?"

    Oh, c’est assez simple, je crois. "Je n’y comprends rien, c’est cher, c’est moche, mais les critiques portent ça aux nues. L’art, je n’y connais rien, une opinion, je suis trop timoré pour en avoir une, alors j’applaudis pour ne pas avoir l’air de l’ignare mal léché que je suis."

    7 septembre 2007 à 12 h 05 min
  • Anonyme Répondre

    Excellent article, merci beaucoup, Pierre Lassieur, et parfaite liaison entre l’art et la vie.
    : " la laideur, la dérision, l’autodestruction, l’attrait du néant sont des caractères de notre époque."

    A lire, et a faire lire.

    Best,
    Mancney

    6 septembre 2007 à 15 h 29 min
  • Jaures Répondre

    Comme son collègue P.Lance, auteur d’un article similaire il y a quelques semaines, P.Lassieur nous assène en peu de lignes un florilège de lieux communs assez représentatif d’une pensée obtuse et étriquée. Tout d’abord, il est faux de dire que l’Art Contemporain se limite au non-figuratif: Mondrian est contemporain de Hobbes,David Hockney et Lucian Freud de Rauschenberg, la plupart des surréalistes sont oniriques mais figuratifs. Les rêves ou délires des contemporains sont-ils plus profonds que les représentations mythologiques ou bibliques du début de la Renaissance  ou les peintures de Goya ? Sur le cas Picasso, on peut rallier l’opinion de Lassieur. On peut  tout aussi péremptoirement prétendre que Mozart  est surestimé, que  Proust ne savait pas écrire ou que  Shakespeare était un escroc.  En matière d’art, chacun peut dire ce qu’il veut.  C’est le temps qui  juge la force  de témoignage et d’imprégnation d’une civilisation que porte en elle telle ou telle oeuvre. Or, il se trouve que Picasso est une référence absolue. Lassieur le raille mais il fut encensé par  Braque, Malraux, Prévert, Cocteau, …Que des nuls! Les musées Picasso accueillent des centaines de milliers de visiteurs chaque année. Que des abrutis!
    On peut évidemment être effaré par les prix de certaines oeuvres mais il s’agit là des lois du marché. Une oeuvre, une fois terminée devient un produit comme un autre répondant aux lois de l’offre et la demande. Qu’un Picasso soit vendu 50 millions est-il plus inconcevable que Céline Dion en gagne le double ?
    Juger l’art d’une époque à l’aune d’une autre est ridicule. Un enfant peut également reproduire un mammouth comme dessiné sur les plafonds de la grotte de Rouffignac. Lassieur en concluera-t-il que l’art rupestre fut une activité puérile qui ne signifie rien ?
    Mais dans ce discours simpliste les grands esprits se rencontrent. "Ces toiles, même ma petite soeur en ferait autant."Une citation de Lassieur ? Non un extrait d’un rap du groupe IAM écrit dans les années 90.

    6 septembre 2007 à 10 h 45 min
  • Luc Sembour Répondre

    Excellent article.

    J’approuve chaque affirmation de Pierre Lassieur. Je collectionne l’art classique, principalement les huiles du XVI-ième au XIX-ième siècle. Cependant les mystères des destinées humaines étant insondables, je voudrais remarquer que l’apparition des nouveaux ultra-riches (au-delà de 10 milliard d’Euros de fortune personnelle), a eu dernièrement au moins un effet inattendu de taille: la création du Louvre d’Abu Dhabi.

    Les ressources astronomiques des propriétaires de l’émirat prépondérant des UAE (87% de la surface des 7 émirats de la fédération et 99% de ses ressources pétrolières), ont permis l’énorme surprise de voir des héritiers de la culture bédouine et musulmane du désert le plus absolu du monde (Rub al Khali) s’intéresser à l’art classique européen. Ayant passé 20 ans de ma vie dans cette partie du Moyen-Orient, je suis encore stupéfait de ce développement des relations France-UAE.

    Les bédouins de cette zone ont un passé artistique très peu développé, aussi loin qu’on puisse remonter. Le désert est un lieu de dépouillement matériel presque total, et de survie avant tout. Enfin, l’islam stérilise toute velléité de représentation artistique de type occidental.

       Si l’improbable avait besoin d’un exemple, celui-ci est magnifique. Comme quoi, l’argent, et la virginité culturelle sont un couple fécond, et pas toujours pour engendrer des monstres.

    Luc SEMBOUR

    6 septembre 2007 à 2 h 35 min

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