Loi Taubira : quand les boussoles perdent le Nord ..

Loi Taubira : quand les boussoles perdent le Nord ..

Chronique d’un désordre annoncé.

M. Hollande a décidément faux sur toute la ligne et la communauté gaie qu’il prétend gratifier (et qui n’avait rien demandé) risque bien un jour d’ en faire les frais. La folle idée de vouloir dénaturer le mariage et de s’en vanter (le « changement de civilisation » prôné par Mme Taubira) est en train de faire basculer la France dans l’émeute généralisée. Le débat public, bien que soumis au formatage des médias de l’oligarchie, fait place à de véritables batailles rangées. Sommes-nous revenus dans l’antichambre des guerres révolutionnaires et du génocide vendéen ? Il faut vraiment faire preuve d’une totale irresponsabilité pour ne pas se rendre compte qu’à force de mettre de l’huile sur le feu, on finit par provoquer l‘incendie !

On peut d’abord se demander pourquoi cette surenchère alors que ce sont les gays eux-mêmes, via l’association « Homosexualité et Socialisme » qui ont opté en 1999 pour le PACS (pacte civil de solidarité) sous le ministère Jospin. A l’époque, il n’était pas question pour les gays de « singer le mariage judéo chrétien » …

Contre toute attente, ce nouveau contrat civil devait connaître un grand succès. Il répondait d’une part à un besoin de mariage « light » et d’autre part à un souhait de protéger les couples de même sexe. Il fait toujours bon ménage avec le mariage traditionnel à tel point qu’il ne concerne plus qu’une minorité de couples de même sexe.

Le mythe selon lequel le PACS n’était qu’une étape vers un « vrai » mariage gay à venir, a été construit de toutes pièces. Certes, certains groupes militants homosexuels n’ont pas manqué de le présenter ainsi a postériori.

M. Hollande, pensant étoffer son électorat a cru bon inscrire cette « deuxième étape » dans son programme électoral. Force est de constater qu’il est plus facile de marquer des points sur des questions sociétales que sur des questions économiques, surtout lorsqu’on entend rester, à quelques nuances près, sur la ligne de son prédécesseur …

En présentant la chose sous la dénomination du « mariage pour tous », le gouvernement pensait obtenir sans difficulté l’adhésion générale. « Tu n’es pas homophobe, tu dois donc soutenir le mariage pour tous ». C’était, ne pas compter sur le sens critique des français, qui supportent de moins en moins qu’on leur dicte ce qu’ils doivent penser….

Il est intéressant d’observer la genèse du mouvement de contestation : il n’est ni le fait de partis politiques, ni celui de l’église. D’où sa force et son incontrôlabilité, beaucoup trop sous-estimées.

On peut alors se demander si cette obstination du pouvoir à faire passer cette loi par la force, relève de la naïveté ou du machiavélisme ou des deux ! Comme si le PACS était un sous mariage et qu’il fallait réparer une injustice insupportable ! C’était oublier que la finalité en est totalement différente : le PACS protège les unions tandis que le mariage à vocation à protéger l’enfant et à l’inscrire dans une lignée.

Si le but était de concilier les deux objectifs dans un même contrat, pourquoi alors conserver le PACS ? Curieusement l’abolition de ce dernier n’a jamais été à l’ordre du jour. D’où la question quelle est la véritable finalité de cette réforme ? On a alors dit qu’il fallait faire bénéficier les familles homoparentales des mêmes avantages du mariage.

Mais là les difficultés commencent, difficultés largement sous-estimées par les initiateurs de la loi, pris au piège de problématiques qu’ils ne maîtrisent pas, à commencer par l’adoption. Mais comment faire marche arrière, après avoir ouvert la boîte de Pandore ?

Qui dit mariage dit possibilité d’adoption plénière, donc adoption par un couple en tant qu’entité juridique. La philosophie classique de l’adoption plénière vise en effet à substituer aux parents naturels décédés ou déchus, de nouveaux parents donc un père et une mère, avec pour conséquence une filiation adoptive bien particulière (et assez singulière par rapport aux autres droits nationaux).

Mais comment un tel dispositif peut-il s’accorder à un couple de même sexe ? Car jusqu’à preuve du contraire, un enfant nait encore d’un homme et d’une femme. Comment pourra-t-on lui imposer à une filiation par laquelle il se retrouvera né de deux pères ou deux mères ?

Certes, le regard sur l’adoption a évolué. La fiction n’a plus la même puissance qu’autrefois, puisque le droit à la connaissance de ses origines est devenu peu à peu la règle. Et pour cause, car le mensonge ou le non-dit, ont longtemps contribué à remplir les cabinets des psychologues.

Pour autant, la filiation issue du mariage ne saurait s’écarter exagérément de la filiation naturelle.

Loin de mon propos l’idée de vouloir exclure de l’adoption les couples de même sexe, comme si l’hétérosexualité était un gage de réussite en matière d’éducation parentale. Vouloir être parent, avoir une descendance, prolonger une lignée sont des sentiments tout à fait légitimes dont nul ne saurait être privé. De même, aimer une personne de même sexe ne saurait justifier une quelconque renonciation à ce grand dessein qui participe de la transmission de la vie.

Ce n’est pas le fait d’être élevé par deux hommes ou deux femmes dont il faut avoir peur. Au contraire, deux référents adultes valent mieux qu’un et nombreux psychologues s’accordent à dire que c’est plus l’existence d’une possible triangulation qui compte pour la construction psychique d’un enfant que le fait d’avoir un « papa » et une « maman ».

Pour rester sur la problématique de l’adoption, il existe pourtant une solution qui concilierait les intérêts des uns et des autres et dont personne ne parle dans ce pays : l’adoption par un « second parent ». Cette solution, dont il fut beaucoup question aux USA dans les années 90 présente de nombreux avantages :

Elle apporte d’abord une sécurité supplémentaire à l’enfant notamment au plan matériel en cas de décès de l’un des parents,

Elle procure un statut au conjoint qui a tissé des liens avec l’enfant et qui s’est investi dans son éducation,

Elle individualise les adoptions par chaque adulte, ce qui suppose une appréciation au cas par cas des situations. L’intérêt de l’enfant est par conséquent particulièrement bien garanti

La question du nom est plus facile à élucider.

Enfin, nul besoin de dénaturer le mariage pour en faire bénéficier l’ensemble de la société.

Quant à la PMA (Procréation Médicalement Assistée), rappelons simplement qu’à l’origine les CECOS (Centres d’études et de conservation des œufs et du sperme humain) étaient accessibles à tous et que c’est la première Loi de Bioéthique du 29 juillet 1994, votée par les socialistes, qui a réservé la PMA aux couples mariés ou aux concubins (et donc en a exclu les autres). Alors, que les adeptes de la PMA respectent la symétrie des formes et demandent la révision de cette loi  plutôt que d’opérer par le truchement du mariage.

Le « mariage pour tous » ne se pose pas comme une réforme de l’adoption, ni comme une réforme de la PMA, bien que bouleversant les équilibres auxquels nous étions parvenus dans ces domaines.

De cette confusion des problématiques il n’y a pas grand-chose à attendre et il n’est pas étonnant qu’un grand nombre de juristes éminents aient déjà tiré la sonnette d’alarme !

Il s’agit tout simplement, dans un mouvement de précipitation idéologique aberrant, d’abolir le mariage traditionnel en le dénaturant, en nous faisant croire qu’un homme ou une femme c’est la même chose et qu’à la limite cette distinction n’existe pas … Déni de réalité et inversion des valeurs.

On voit ici la marque de la théorie du genre, que l’Education Nationale tente sournoisement de faire passer dès le plus jeune âge à l’école. C’est une grande violence envers la société que de vouloir imposer cette nouvelle anthropologie, en absence de tout débat. Et il n’est étonnant qu’une réaction populaire massive ait vu le jour.

Philippe FRETTE

 

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Comments (10)

  • Jex Répondre

    Il vaut mieux Naître et Mourir dans un Monde cohérent avec un papa et une maman que dans un Wonde incohérent.

    J’ai mis un W à Monde pour indiquer une anomalie .

    5 mai 2013 à 11 h 43 min
  • Jaures Répondre

    Maury, y a-t-il plus d’actes de pédophilie là où le mariage pour tous est autorisé ? Y en a-t-il moins dans les pays où les homos sont persécutés (Russie, théocraties islamistes) ?
    Jpr, les parents ne sont-ils pas également des éducateurs ? Si les enfants ont besoin d’un père et d’une mère, doit-on interdire les familles monoparentales, les mariages posthumes, les adoptions par célibataires,…? Les parents hétéros expliquent très bien l’origine de leur enfant quand il est adopté ou conçu par PMA. Pourquoi les homos en seraient-ils incapables ? Qu’est-ce qui vous permet de dire qu’un couple homoparental “fonctionnerait” moins bien qu’un autre ? En quoi un couple homoparental serait moins amoureux ?

    3 mai 2013 à 10 h 05 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      Jaures toutes vos questions ont une seule réponse: pour procréer, du moins chez les mamifères, il faut un mâle et une femelle, que nous autres humains (en faites-vous partie?) appelons un père et une mère.
      Quoique imparfait, il existe des pères et / ou des mères indignes, ce système est le seul qui soit pérenne, Il a permis de multiplier homo sapiens sapiens de quelques milliers d’invidus à plusieurs milliards.

      4 mai 2013 à 8 h 55 min
  • Jaures Répondre

    Cet article est très intéressant car il pose enfin les bases d’un débat serein: ” Vouloir être parent, avoir une descendance, prolonger une lignée sont des sentiments tout à fait légitimes dont nul ne saurait être privé. De même, aimer une personne de même sexe ne saurait justifier une quelconque renonciation à ce grand dessein qui participe de la transmission de la vie.”
    Dés lors, on peut effectivement se demander comment s’organise la famille homoparentale ici définie comme légitime.
    Ce qui nous sépare, M Frette, c’est que vous avez une conception sacrée du mariage quand pour moi elle n’est qu’une institution qui organise la vie sociale d’un couple avec ou sans enfants (car des couples mariés peuvent ne pas avoir d’enfants, par choix ou par infertilité). De ce fait, vous cherchez à contourner en créant de nouvelles institutions la difficulté de l’intégration sociale des familles homoparentales.
    Il faut considérer que le mariage n’est qu’une institution civile et que le mariage religieux est libre pour ceux qui le souhaitent. Les arguments sur la filiation ne tiennent pas et vous le savez bien: les couples homosexuels ne font pas plus croire à leur enfant qu’il serait né de deux pères ou deux mères que des parents blancs font croire à un enfant africain adopté qu’il serait issu de leur union. L’explication de son origine est aisément acceptée par l’enfant dés que celle-ci lui est expliquée. Rien ne permet de dire que cette origine provoque plus ou moins de névroses chez les enfants élevés par des couples homos.
    Enfin, cher ami, il est un peu tard pour proposer des solutions alternatives. La droite à eu 10 ans pour le faire et désormais la loi est votée. Seule la loi peut défaire la loi et à vous, si cela vous chante, de rouvrir le débat après une éventuelle alternance.

    3 mai 2013 à 9 h 53 min
    • philippe Répondre

      Merci Jaurès !
      Vous dites que le mariage vise à « organiser la vie sociale ». Il y contribue certes, mais il est surtout là pour fournir un cadre « stable » pour les enfants à naître. Cela ne date pas d’aujourd’hui ! Or un couple homo n’a pas vocation à faire des enfants, même si certains (rares) veulent légitimement fonder une famille. Quant à la protection du conjoint, elle peut être garantie via le PACS, précisément institué pour protéger les unions. Quitte à l’améliorer, comme le suggère la plupart des français qui réfléchissent un peu … Revendiquer une « égalité » vis-à-vis du mariage, est d’autant plus puéril que la grande majorité des gays n’a guère d’estime pour cette institution, qu’ils se plaisent souvent à ridiculiser… On est dans une revendication symbolique sur laquelle les psychanalystes feraient bien de se pencher… L’on peut se demander où se situe la soit disant inégalité de traitement (ou discrimination) dans le fait que le mariage soit encore pour l’instant « réservé » aux personnes de sexe opposé ? Il n’y a guère que dans les modalités d’adoption que l’on peut voir effectivement des différences. Et voilà pourquoi l’adoption devient centrale dans le débat sur le « mariage pour tous ». Sauf que les choses n’ont jamais été présentées sous l’angle de cette problématique. Sans doute pour ne pas trop effrayer les gens ! L’adoption par un couple n’est en effet pas encore possible pour deux personnes de même sexe. Elle le deviendra avec le « mariage pour tous » sauf qu’on voit mal comment concrètement un enfant pourrait être confié par adoption internationale à deux personnes de même sexe, dont l’orientation sexuelle sera devenue un secret de Polichinelle. Déjà certains pays ont prévenu qu’ils cesseraient de « fournir » des enfants dans ces conditions. En toute rigueur, pour les inconditionnels de l’égalité, il y avait une autre solution juridique : remplacer l’adoption par un couple par une adoption « par un second parent », sans considération de genre. Pratiquement personne n’en a parlé au point que l’on peut se demander s’il s’agit là d’une véritable revendication des milieux militants homosexuels, largement dépassés par les évènements et surtout instrumentalisés par un parti socialiste en mal de victoires politiques ….

      10 mai 2013 à 9 h 35 min
  • jpr Répondre

    N’importe quoi : ce dont les enfants ont besoin ce n’est pas d’éducateurs, mais de parents ; des éducateurs, ils en ont à la pelle, financés par nos impôts : on voit le résultat. Parents, cela sous-entend, bien sûr, un père et une mère, c’est à dire des individus de sexes différents. Ce n’est pas une garantie contre tous les risques mais c’est, depuis la nuit des temps, ce qui fonctionne le mieux parce que, justement, c’est de l’amour de deux personnes de sexes différents que nait l’enfant. Mais, au fait, l’amour, c’est le gros mot : Bergé nous a bien expliqué qu’il n’était pas question, pour ses semblables gays, d’amour mais de sexe : que viendrait donc faire un enfant là dedans ?
    Maintenant, on peut se torturer l’esprit comme la chronique ci-dessus : les socialistes sont vraiment très forts : à force de vouloir enculer les mouches, ils arrivent à rendre gauches tous les raisonnements. Il est urgent que le principe de réalité reprenne ses droits : ” Le plus grand dérèglement de l’esprit, c’est de croire les choses parce qu’on veut qu’elles soient, et non parce qu’on a vu qu’elles sont en effet. ” (J.B. Bossuet)

    2 mai 2013 à 19 h 56 min
  • Capitaine Teach Répondre

    La tentative d’effacer l’évidente différence entre les “genres” serait le sujet d’un film, les commentateurs avisés ne manqueraient pas de faire la métaphore avec les régimes totalitaires, à grand renfort d’arguments sur la “nauséabonde” uniformisation de l’individu et sur les libertés bafouées. C’est la réalité et le nouveau cheval de bataille de Najat Vallaud Belkacem, au nom de l’égalité et du progrès. Fallacieux arguments qui ont donné l’inégalable Mariage pour tous… Et où sont les commentateurs avisés ? Ils gardent le silence, en accord avec la dictature des minorités qui imposent le formidable discours politiquement correct.

    2 mai 2013 à 19 h 31 min
  • maury Répondre

    Une minorité(celle de Pierre Bergé, Le copain de Hollande) a voulu l’imposer à tous les français !!!(le pognon ça achète tout et tous!!!DANGER DE DÉRAPAGE VERS LA PÉDOPHILIE vu les antécédents de certains qui prônaient justement cette infamie !!!

    2 mai 2013 à 17 h 32 min
  • Bourbonnaise Répondre

    S’il vous plaît, ne galvaudez pas les jolis mots français : “gai”, gaie’, “gaieté”… pour dire homosexuel au masculin ! Utilisez plutôt le terme anglo-saxons “gay” qui montre bien qu’il s’agit d’une mode récente…

    2 mai 2013 à 10 h 17 min
  • raf Répondre

    Allez essayer de faire comprendre quelque chose à des imbéciles lors qu’ils sont aux responsabilités;
    On a déjà vu le parti d’hytler avec sa théorie sociétale sur les ariens;

    2 mai 2013 à 7 h 45 min

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