« Mariage pour tous » : il faut un référendum !

Le débat fait rage autour du projet de loi de « mariage pour tous », entre les partisans de cette mesure qui estiment qu’il s’agit d’une avancée sociale, et les opposants qui estiment que cette loi met la famille en grand danger.

Les avis sont donc partagés et force est de constater que le sujet divise, que ce soit sur les bancs de l’assemblée, dans la rue ou dans les chaumières – les nombreux défilés organisés par les « pro » et les « anti » sont là pour en témoigner.

Puisque ce projet suscite une forte mobilisation, il faut en déduire qu’il s’agit d’un sujet sensible et qu’il serait bon de l’appréhender avec délicatesse, souplesse et diplomatie…

Devant ce constat, la seule mesure logique et cohérente qui devrait être prise par le gouvernement, qui n’a de cesse de nous rabâcher que nous sommes en démocratie (!), serait de proposer que cette loi fasse l’objet d’une consultation référendaire. Un passage en force au motif que cette décision faisait partie du programme du président Hollande ne serait pas la bonne tactique, puisque, à l’évidence, ce projet est loin de faire l’unanimité au sein de la population et que, sauf erreur, le président élu se doit d’être celui de tous les Français, y compris ceux qui ne l’ont pas aidé à accéder au pouvoir et qui n’ont donc pas avalisé son programme.

Rappelons au passage que, si François Hollande l’a emporté sur Nicolas Sarkozy, son score ne peut être qualifié de tsunamique !

La décision d’entériner ce texte ou de le jeter aux orties devrait donc être prise en fonction du résultat d’un référendum. Celui-ci devrait, idéalement, pour que les choses soient claires, non pas, comme actuellement, s’exprimer à la majorité des voix + une, le 49/51 trop souvent constaté lors des scrutins ne pouvant être considéré comme l’expression d’une forte majorité ; mais sur la base d’un score nettement plus tranché, par exemple 70/30 ou 60/40 – ce qui éviterait toute contestation ultérieure.

S’il est possible, et sans doute facile, de « truander » les chiffres sur une poignée de bulletins, il devient plus difficile de le faire à grande échelle – d’où l’assurance que le résultat sorti des urnes soit le reflet de la réelle volonté du peuple.

Mais, à ce jour, il n’y a pas beaucoup d’échos qui tendraient à aller dans cette direction, le pouvoir en place ayant, comme le précédent, une notion particulièrement sélective et limitée de l’usage de ce droit du peuple à donner son avis, si l’on en croit le nombre de référendums qui nous ont été proposés ces dernières années sous des gouvernements de gauche comme de droite…