Ministre de la famille

Ministre de la famille

Nous avons depuis le 15 mai, en la personne de Mme Bertinotti, un « Ministre de la Famille » et cela pourrait nous paraître de bon augure. Mais les propos de cette dame nous feront aussitôt déchanter :

« On passe des familles, on va dire " classiques " aux familles recomposées, aux familles monoparentales, homoparentales . […] Il faut que chacun de ces types de familles puisse trouver exactement les mêmes droits, le même regard aussi de la société sur des choix de vie qui sont tout à fait respectables, quels qu’ils soient. […] On voit souvent [dans mon arrondissement] ces familles homoparentales qui ont encore cette difficulté à pouvoir simplement dire ce qu’elles vivent. Il y a souvent beaucoup d’amour, beaucoup d’affection et je ne vois pas pourquoi il y aurait encore des discriminations en la matière […]. Il faut […] qu’on aille progressivement vers un service public de la petite enfance. […]» [cité par  Présent, 19 mai].

Traduisons : mon ministère va intensifier sa propagande en vue de détruire la famille « classique » composée du père, de la mère et des enfants, en retirant ceux-ci, dès deux ou trois ans, à l’éducation, réputée néfaste, que leur donnent normalement leurs parents pour les confier à un « service public de la petite enfance » chargé de les formater.

On retrouve là un des éléments essentiels du socialisme : si le peuple ne pense pas comme nous, il se trompe et il faut donc changer le peuple, afin qu’il estime que la famille homoparentale, voire, comme le demandent certains Verts, la famille de groupe où l’autorité parentale est partagée entre tous les adultes, est tout aussi normale que la famille « classique ». Et quel meilleur moyen que de formater les tout petits enfants, cire vierge à qui l’on peut tout imposer ?…

Un mot, qui n’est pas propre au socialisme ni à la gauche d’ailleurs, apparaît dans cette réflexion socialiste sur la famille, c’est « l’amour » cet amour n’étant pas ce que le grec nommait « agapè », l’affection solide qui lie des êtres les uns aux autres, mais une forme plus passionnelle qui, entre adultes, répond au concept de « l’éros ».

La très grande majorité des civilisations considère que le lien qui maintient les familles, ce doit être « l’agapè », car « l’eros » (sauf exceptions, qui bien entendu existent) ne dure guère plus de trois ans, durée insuffisante pour que les parents puissent amener en toute sécurité leurs enfants à l’âge adulte. Mais, depuis quelques décennies, en Occident et en particulier en France, l’opinion commune comme la législation considèrent que la disparition de « l’eros » constitue, en fait, un motif légitime pour dissoudre un mariage et donc une famille et effectivement le « je ne l’aime plus », « je ne le (la) désire plus », « il n’y a plus de passion entre nous » ou « j’en aime (de passion) un autre » sont les motifs (parfois inavoués) qui poussent près de la moitié des couples à se quitter, sans souci de l’avenir des enfants, car « l’amour » (éros) excuse tout, permet tout.


L’obligation de « tolérance »

J’ignore si les différentes formes de famille, les différents « choix de vie » que définit Mme Bertinotti sont, comme elle le prétend « tout à fait respectables ». Mais je sais fort bien que les enfants qui n’ont pas eu la chance d’être élevés dans une famille « classique», que la destruction partielle ou totale de celle-ci soit due à la volonté des parents ou à des événements échappant à leur contrôle, ont beaucoup plus de risques de se retrouver en échec scolaire (et donc, dans notre type de société, le plus souvent en échec professionnel) et même de tomber dans la délinquance (de nombreuses statistiques, le plus souvent étouffées par les pouvoirs publics, l’attestent). Il est donc irresponsable de la part des pouvoirs publics de favoriser cette situation. C’est pourtant ce qu’ils font et que Mme Bertinotti veut aggraver…

L’éducation devrait apprendre aux enfants à se maîtriser, à maîtriser leurs pulsions, leurs impatiences (caractéristiques de la grande jeunesse qui doivent, normalement, disparaître avec elle), à pratiquer les uns envers les autres comme envers leur parents un amour affectueux (agapè) sans exiger la pérennité quasi impossible de la passion. Or, il n’en est rien ; il est même considéré comme meilleur pour l’enfant et l’adolescent qu’on le pousse à céder à toutes ses pulsions, considérées comme bonnes dès lors que leur satisfaction lui procure du plaisir et qu’on lui enseigne un relativisme absolu (si je peux me permettre cet oxymore), toutes les situations, toutes les actions se valant. Une seule prescription absolue subsiste : l’obligation de la « tolérance » conçue comme l’acceptation et même l’approbation de « l’autre » et de ses actions, quelles qu’elles soient. Cette tolérance elle-même ayant une limite qu’il n’est absolument pas permis de franchir : on ne peut tolérer ceux qui n’en font pas une valeur absolue.

Aux États-Unis, M. Barack Hussein Obama vient de prendre position en faveur de la possibilité pour deux personnes de même sexe de se marier, s’opposant ainsi frontalement aux deux religions qu’il revendique : l’islam de sa jeunesse et le christianisme auquel il prétend s’être converti. Mais l’on croit savoir pourquoi : n’ayant, habituellement, pas d’enfants à élever (et même s’ils revendiquent le droit d’adopter des enfants, ayant peu de chances d’avoir à faire vivre une famille nombreuse), les homosexuels ont un niveau de vie beaucoup plus élevé, à situation socio-professionnelle identique, que les familles « classiques » ; ils peuvent donc largement financer une campagne électorale et c’est ce qu’espère M. Obama…

Les motivations seraient-elles les mêmes en France ?

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Comments (7)

  • ozone Répondre

    Mr Modérateur

    Le bref et laconique "incorrigibles" était pour le fil des amis de Sarko…

    19 juin 2012 à 20 h 51 min
  • grepon Répondre

    La famille est un concurrant de l’etat, car elle a du pouvoir dans la vie de l’individu, qui est, d’un point de vu des etatistes, un propriete de l’etat, un sujet.   Apres tout l’etat paie pour tout: sante prenatale, naissance, conges, sante du bebe, creche, maternelle, bac, etc.    Il ne faut pas laisser de la place a la famille autre que serviteurs de base du processus de creation de nouveaux sujets.

    19 juin 2012 à 20 h 21 min
  • R. Ed. Répondre

    C’est exact, un homme et une femme ne constituent pas une famille mais un couple !!!

     

    Un couple pour fonder une famille, ce qui devrait aller de soi.

    19 juin 2012 à 12 h 06 min
  • ozone Répondre

    Incorrigibles…..

    18 juin 2012 à 19 h 39 min
  • ozone Répondre

    Bientôt la famille Manson?

    Du bérceau a la tombe,pardon,soleil vert…..

    18 juin 2012 à 19 h 38 min
  • F Répondre

       Parler de différents types de familles est une escroquerie. D’après le dictionnaire, la famille c’est: Le père, la mère, les enfants. Si on voulait être puriste, un homme et une femme sans enfant ne constituent pas une famille.
       Alors, pour les associations où il manque un ou plusieurs éléments de la définition, que l’on trouve un autre mot. Ces assemblages sont certainement respectables mais ne constituent en aucun cas une "famille"…
       Le désordre dans les mots précède celui des pensées.
     

    18 juin 2012 à 18 h 58 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    une lueur philosophique dans ce capharnaüm gaucho-bobol’appel à la " TOLERANCE de …. L’AUTRE " ce que je ne risquerais pas de m’empresser à faire sur …. " certains " sujets de l’ Histoire Contemporaine… car je pense que leur " tolérance " doit avoir " certaines limites "

     

    18 juin 2012 à 17 h 36 min

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