Virus

Dans son livre «La menace d’Andromède», Michael Crichton écrit: «L’apparente incapacité de notre espèce à se concentrer sur des menaces à long terme mènera à l’inexorable destruction de notre environnement, à la surpopulation et à l’épuisement des ressources. » L’histoire du monde prouve, ô combien, le bien-fondé de ses dires. Les progrès scientifiques ne cessent d’engendrer de terribles destructions bien masquées sous de savoureux bienfaits, avec pour point d’orgue l’extinction de tous les gros animaux sauvages et puis, en final, celle de l’humanité. D’aucuns voient dans ces pandémies des sortes de revanche de la Nature. Quelle absurdité ! Il est vrai que celle-ci peut avoir de terribles accès de colère, mais elle est toujours complètement neutre et ne se préoccupe apparemment pas des êtres vivants.

En fait, si l’homme a pu dompter son environnement au prix de désastres climatiques lourds de conséquences, il se trouve démuni pour lutter contre plus petit que lui. Certes, nous avons pu trouver jusqu’à présent des parades (vaccins, isolement, etc.) mais nous ne faisons pas grand-chose pour anticiper la venue de virus. On sait à peu près d’où venaient la peste, le choléra et toute une kyrielle de virus mais, à mon sens, beaucoup trop vaguement. Ainsi, pour le covid-19, on croit qu’il viendrait d’un marché d’animaux de Wuhan en Chine et pas beaucoup plus. Il est vrai que l’on ne nous dit pas tout … Je crains cependant que l’on ne fasse pas suffisamment de recherche sur les infiniment petits présents à peu près partout sous la terre. Or notre plus grand danger viendra plus sûrement d’eux que d’aucun autre adversaire actuellement identifié.

Quand on compare les budgets consacrés au cosmos et le soin que l’on prend à ne pas trimbaler de bactéries célestes et ceux accordés aux épidémiologistes, on se prend à se demander si nos dirigeants sont vraiment à la hauteur de leur tache !

Serge Douplitzky – [email protected]