L’Europe et la victoire de l’extrême gauche en Grèce

L’Europe et la victoire de l’extrême gauche en Grèce

Le parti de gauche radicale, Syriza, a donc remporté largement les élections législatives en Grèce, obtenant 36,3 % des suffrages et 149 sièges sur 300 à l’Assemblée nationale.

Dès lundi matin, le jeune dirigeant de Syriza, Alexis Tspiras, a reçu le soutien de la droite souverainiste, qui ont obtenu 13 sièges.

L’élection d’une majorité d’extrême gauche est toujours une mauvaise nouvelle.

D’autant que cette majorité semble fort n’avoir rien appris. M. Tsipras a annoncé vouloir pratiquer la fameuse relance par l’offre, c’est-à-dire augmenter les salaires et les prestations sociales pour, hypothétiquement, « relancer » la consommation et l’investissement.

Cette méthode n’a jamais fonctionné en économie ouverte (elle n’a pu fonctionner en Alle­magne dans les années 30 que parce que, précisément, les frontières étaient fermées et que l’État contrôlait strictement l’économie).

De toute évidence, avec un tel gouvernement, la Grèce – et toute l’Europe avec elle, malgré les discours lénifiants sur la « contagion » parfaitement maîtrisée – va dans le mur.

Pourtant, il faut aussi voir ce qu’il y a de positif dans cet événement.

Tout d’abord, il n’est pas déplaisant de voir cette oligarchie mondialiste, qui voudrait faire notre « bonheur » malgré nous, se prendre une claque.

Nous avons entendu tous les caciques de la commission européenne et de la BCE sermonner doctement les Grecs sur les conséquences de leur vote. Le peuple grec a réagi logiquement : en faisant exactement le contraire de ce qu’on voulait lui imposer !

Mais, surtout, dans ce débat sur l’austérité, il va peut-être devenir enfin audible que cette politique d’austérité n’a rien à voir avec du sérieux budgétaire.

L’austérité à la mode de la troïka consiste à augmenter les impôts ou, à impôt constant, à baisser les prestations. C’est donc, purement et simplement, du vol légalisé.

Quand nous réclamons des budgets à l’équilibre, nous ne suggérons pas ce type « d’austérité ». Nous demandons que la sphère publique cesse de faire mal et coûteusement ce que la sphère privée peut faire mieux et moins cher.

Ce n’est pas en augmentant la sphère publique, comme le veut Syriza, ni en vampirisant la sphère privée, comme le veut la troïka, que l’on y parviendra. C’est en remettant l’État à sa place, toute sa place, mais rien que sa place !

Jean Rouxel

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Comments (1)

  • DESOYER Répondre

    Dans votre 4ème paragraphe, vous voulez parler de relance par la demande, je suppose.
    Par ailleurs, outre la nécessaire réduction du périmètre de l’Etat, je ne vois pas comment la Grèce (où les salaires avaient augmenté 3 fois plus vite que dans le reste de l’Europe) pouvait se redresser sans une certaine austérité.
    Il aurait fallu également que Monsieur Samaras luttât contre l’immigration, ce qu’il n’a pas fait.

    2 février 2015 à 13 h 07 min

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