Pourquoi Marine a perdu

Pourquoi Marine a perdu


Bien sûr, c’est déjà une immense performance pour le FN d’avoir eu 10 millions d’électeurs au deuxième tour des élections, en dépit de tous les procès en diabolisation qui lui sont constamment faits par les médias et par le chœur, unifié par la médisance systématique, de tous les politiciens dits de droite ou de gauche !

Mais, contrairement à son habitude, Marine a lourdement failli durant son dernier débat avec Macron, en faisant apparaître des failles profondes dans son approche politique. Voyons à grands coups de serpe ce qu’elles sont.

Tout d’abord, elle a grandement mésestimé son concurrent qui avait pour lui sa jeunesse, sa beauté, son intelligence, ses diplômes, sa culture, son esprit d’entreprise, son brio et, en plus de tout cela, le soutien de la plus grande partie des électeurs et beaucoup de chance !

Ensuite, alors que celui-ci jouait la carte du renouveau national de la France sur un plan mondial dans un monde en pleine transformation (incontestablement séduisante pour les nationalistes), elle s’est mise à prêcher sans arrêt le repli sur soi, la protection des plus faibles – bref, l’immobilisme face au dynamisme, la France perdante contre la France gagnante.

Enfin, elle a totalement gâché, sinon saboté, ses deux atouts de toujours qui avaient, plus que jamais, leur place dans le débat : l’immigration déraisonnable et l’appartenance à une Europe trop lourde à supporter pour elle.

L’immigration est un gigantesque problème mondial et donc « une ressource politique » de première importance. Elle a été ravalée, dans son discours, à une banalité balayée d’un revers de main. Même le terrorisme qui pratique la seule guerre universelle préoccupante n’a que très peu été évoqué.

Quant à sa position sur l’Europe, elle a été si ambiguë que l’on ne pouvait rien y comprendre.

Son discours sur l’euro était inintelligible pour la plupart des gens. Ce n’est pas l’euro qui est en cause (sa commodité d’usage le rend très populaire). C’est évidemment que rien n’a été fait pour rapprocher les situations fiscales et financières des différents pays.

En revanche, dans son désir de se substituer en catimini aux pays membres, l’Europe veut se mêler de tout à tort et à travers ; elle a beaucoup trop de fonctionnaires surpayés et inutiles pour la plupart et coûte beaucoup trop cher. C’est de ce côté-là « qu’il y a le plus de grain à moudre ».

De toute façon, pour de nombreux observateurs, il est clair que l’entité Europe va disparaître, comme, en son temps, le surpuissant parti communiste international de l’ex-empire soviétique qui se voulait universel et avait pourtant presque conquis la plus grande partie du monde.

Depuis son effondrement, l’espace socialiste ne cesse de se restreindre partout sur la planète et une crise mondiale de nationalisme populiste sans précédent est en train d’émerger avec, à la base, une population mieux éduquée, moins crédule, demandant toujours plus ; une classe moyenne en voie de disparition se sentant lésée et sous-estimée ; et une classe dirigeante de plus en plus riche et arrogante. Et, comme si cela ne suffisait pas, une globalisation qui ne se contente plus de faire circuler des biens et des services, mais pousse des dizaines de millions, voire des centaines  de millions, de gens sur les routes avec des religions, des ethnies et des esprits étroitement communautaristes.

Le FN, s’il louvoie intelligemment dans ce maelstrom, a encore de beaux jours devant lui, mais à la condition d’abandonner son ton misérabiliste et de prendre un ton conquérant.

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Comments (3)

  • trividic Répondre

    Elle ne maîtrise pas les dossiers économiques, mais vraiment pas du tout…

    Quant à macron je l’ai trouvé quelque peu shooté : yeux vides, gestes désarticulés

    5 juin 2017 à 17 h 21 min
  • Roban Répondre

    Il faut reconnaitre que Marine a lourdement failli durant son dernier débat avec Macron c’est ce qui lui valu de ne pas obtenir les 40% espérés !

    29 mai 2017 à 23 h 06 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    pourquoi ?

    parce que M. Le P. n’ a ni la densité, ni la carrure, ni l’ élévation d’ un(e) chef(fe) d’ Etat ; elle ne fait qu’ exprimer, avec une faconde d’ une qualité rhétorique d’ ailleurs bien inférieure à celle de Mélenchon, la ” protestation ” … et les craintes ” légitimes ” du ” milieu populaire ” qui ne veut pas changer ***, en un mot qui est foncièrement ” conservateur ” … ” Etat protège nous ” disent ils !

    *** par ” populaire ” j’ entends tous ceux qui à chacune des périodes charnières de l’ évolution d’ une société voient leur position menacée sur l’ échelle sociale

    26 mai 2017 à 10 h 43 min

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