Abandonnons le monopole d’émission des monnaies !

Abandonnons le monopole d’émission des monnaies !

Les éditions « Le Retour aux sources » ont eu l’excellente idée de traduire pour la première fois en français l’ouvrage fameux d’Eusta­ce Mullins « Les Secrets de la Réserve fédérale ».

J’avoue que je ne connaissais pas cette maison d’édition, qui me semble liée à la mouvance antilibérale, sans que je puisse déterminer s’il s’agit du monde dit « alternatif » à gauche ou du monde identitaire à droite (le site internet des éditions conseille à la fois des sites comme fdesouche ou novopress à droite ou le réseau Voltaire à gauche).

Mais, après tout, peu importe, l’essentiel est que les ouvrages soient intéressants. Et, en l’occurrence, des choses, j’en ai appris en abondance en lisant « Les secrets de la Réserve fédérale » !

Comme beaucoup, j’avais entendu parler de la mythique réunion de Jekyll Island où naquit la Fed. Mais ce que j’ignorais, c’est que cette réunion avait, en réalité, permis la création d’une banque privée ayant le monopole de l’émission de la monnaie.

Réserve fédéraleJe dis bien « banque privée », puis­que les grandes banques d’affaires présentes à la City de Londres – qui reste la place financière la plus importante du monde, loin devant Wall Street, malgré les apparences –, sont actionnaires de la Fed. Et je dis bien « monopole ».

Grâce aux travaux des monétaristes, notamment ceux de Milton Friedmann, la plupart des observateurs con­sidèrent aujourd’hui qu’un monopole public de l’émission monétaire est dangereux pour l’économie.

Mais on oublie trop souvent que Friedmann ne s’est pas contenté de dire que les banques centrales devaient être indépendantes des États. Il a aussi contesté qu’elles doivent recevoir un monopole d’émission de la monnaie – ou, ce qui revient au même dans la pratique, de fixation des taux d’intérêts. En d’autres termes, il me semble qu’un monopole privé est aussi dangereux, en cette matière comme en bien d’autres, qu’un monopole public !

La phrase, peut-être la plus importante du livre, est celle de l’un des pères du système financier britannique contemporain, le baron Nathan Mayer de Rotschild : « Je me fiche de savoir quelle marionnette est placée sur le trône d’Angleterre. L’homme qui contrôle la masse monétaire de la Grande-Bretagne contrôle l’Empire britannique et je contrôle la masse monétaire britannique. »

Le pouvoir financier a en effet acquis, au fil des ans, un pouvoir colossal – sans le moindre contre-pouvoir.
Et ce pouvoir, comme tous les pouvoirs monopolistiques, est extraordinairement dangereux.

Il suffit de se souvenir de la crise des subprimes, qui a réussi le tour de force de conjuguer les vices de l’État-providence et les vices de la cupidité bancaire, infectant à une rapidité déconcertante la planète entière de « produits toxiques ». Produits toxiques également appelés plus joliment « produits structurés » qui ont cette « vertu » de cacher à leurs détenteurs leurs sous-ja­cents dans l’économie réelle.

Ainsi chacun, jusqu’au plus petit épargnant, se réjouissait d’avoir des produits d’épargne rapportant un ou deux points de plus que la moyenne du marché… sans tenir compte du fait que cette « prime » était liée au risque de défaillance de l’emprunteur initial ! Eh bien, cette crise des subprimes n’aurait pas eu lieu si les taux d’intérêt n’avaient pas été aussi bas… et s’ils n’avaient pas été remontés aussi brutalement en 2008. La responsabilité de la Fed dans cette affaire est incontestable.

Prenons encore l’exemple plus récent de l’Irlande, où les hedge funds qui ont spéculé sur les obligations de l’État irlandais étaient, le plus souvent, des propriétés des banques… à qui les États européens et la BCE demandaient de garantir la dette irlandaise – moyennant finances instantanément réinvesties dans la spéculation des hegde funds ! Le scénario le plus absurde possible.

Il serait pourtant simple d’avoir un système financier sain. Il suffit de mettre les monnaies en concurrence
(et de cesser de vanter le modèle d’une unique monnaie par pays), en rétablissant l’étalon-or et en brisant le monopole d’émission. Peut-être sera-t-il utile aussi de rappeler aux banquiers que le crédit ne peut être découplé de l’épargne. C’est tout simple, mais cela changerait tout !

426 pages – 22 €
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Comments (4)

  • sas Répondre

    bonne question…mais mauvaise bonne fausses solution…

    résolvez celle la :

    QU EST CE QUE LE federal act……et quesque la FED ……comment marche t elle….qui se trouve derrière..,?????

    Merci MR ALDRIDGE…senator

     

    ARF,arf,arf

     

    sas

     

     

    26 décembre 2010 à 17 h 03 min
  • sdz Répondre

    Je suis contre l’indépendance de la banque centrale: l’argent étant le nerf de la guerre, la question est politique au plus haut point.

    Plutôt que la concurrence sur le même territoire, nous défendons à l’ IRC  le découplement partiel entre Franc-or pour l’Etat central qui se focaliserait sur ses missions régaliennes et Franc courant.  En fait, réforme structurelle de l’appareil d’Etat et réforme monétaire seraient menées de front! Souvenons-nous que Sarkozy s’était bien engagé à travailler avec une équipe gouvernementale restreinte…

    De manière globale, le secteur privé n’est pas garant du bien commun, ce n’est pas son rôle, comme doit l’être le secteur public mais les citoyens doivent s’impliquer pour que les gouvernants ne passent pas la mesure… A quand un enseignement des sciences économiques et financières au lycée?

    http://www.la-france-contre-la-crise.over-blog.com

    23 décembre 2010 à 14 h 08 min
  • ozone Répondre

    La crise des "subprimes" a permise aux banques les plus grosses de se fournir un patrimoine immobilier considerable avec les saisis,faites construire et aprés que vous m’ayez rembourser une partie du prét je passe et je ramasse tout.

    Et en cadeaux l’état me file des ronds pour pouvoir "accompagner" la hausse de la bourse.

    Plein pot sur tous les tableaux.

    Chapeau les banksters

    22 décembre 2010 à 21 h 48 min
  • mapayul Répondre

    Autre scandale : que les politichiens puissent nous ruiner sans que nous ayons rien à dire. Que je sache, je n’ai jamais donné mandat à mes représentants politiques pour dépenser en mon nom. Je ne leur ai jamais donné carte blanche sur mon compte.
    Je n’ai jamais compris que mon bulletin de vote c’était aussi un carte de paiement sans limite !!!!

    Non, il faut couper la possibilité à nos représentant de dépenser sans limite en notre nom. Le peuple leur donne une enveloppe de dépense pour faire tourner le quaotidien, ils n’ont pas le droit de s’endetter pour ca. Ou alors, s’ils font des dettes sans l’accord du Peuple, ces dettes ne sont pas assurées par le Peuple qui peut avoir le droit de ne pas les honorer. Quand les préteurs sauront ca, ils feront plus attention quand ils prêtent leur argent aux Etat !!!!

    il faut enlever aux Etat la possibilité de s’endetter au nom du Peuple.

    22 décembre 2010 à 10 h 38 min

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