Affaire Guigue : entre censure et islamophilie
Samedi 22 mars, Bruno Guigue, sous-préfet de Saintes, a été relevé de ses fonctions par Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur. Motif : le haut fonctionnaire avait publié une tribune intitulée « Quand le lobby pro-israélien se déchaîne contre l’ONU », sur le site oumma.com.
L’affaire Bruno Guigue est révélatrice de plusieurs choses : 1) du faible niveau de la liberté d’expression ; 2) de la sympathie de nombreux représentants de « l’élite politico-médiatique » pour l’islam (sous couvert de refus de l’islamophobie) ; 3) du nombrilisme indécent de cette « élite ».
Tout d’abord, le faible niveau de la liberté d’expression. Les propos de Bruno Guigue sur ce site communautaire musulman (le plus lu des sites islamophiles francophones, puisqu’il revendique 6 millions de visites mensuelles) ne m’ont pas paru d’un goût très sûr. La comparaison entre le IIIe Reich et l’État hébreu, en particulier, n’est ni très subtile, ni très originale.
Mais, enfin, que ce soit aux États-Unis ou en Israël même, bien des journalistes, fonctionnaires, rabbins même, disent bien pire, sans que cela pose le moindre problème. Toute personne qui suit un peu la presse israélienne sait qu’il n’est pas rare de trouver des appels bien plus radicaux à la suppression de l’État hébreu, notamment sous la plume de rabbins « orthodoxes ». Les propos de Bruno Guigue n’atteignent pas, et de loin, une telle violence.
Certes, on a pu mettre en avant le devoir de réserve du haut fonctionnaire. Mais cette invocation du droit de réserve ne semble pas très sérieuse. Guigue était haut fonctionnaire depuis plusieurs années et a déjà publié plusieurs articles et ouvrages, notamment sur cette question du Proche-Orient. Pour le seul site oumma.com, il est l’auteur de près de 20 longs articles, dont le premier date de plus de deux ans. Si l’on se souvient que Bruno Guigue, longtemps en détachement, a demandé sa réintégration dans son corps d’origine récemment, il faut déduire soit que les RG sont particulièrement inefficaces, soit que la lecture de tels articles n’était pas considérée, jusqu’à une date récente, comme une violation du devoir de réserve. Manifestement, cette question du devoir de réserve n’est qu’un alibi pour rappeler au public que toutes les questions ne sont pas librement débattues en France. Et cela n’est guère réjouissant pour l’état de la liberté d’expression dans notre pays…
En sens inverse, les textes de Bruno Guigue et, plus encore, les réactions de l’intelligentsia, sont également un révélateur de « l’islamisation » des esprits. Cette islamisation est facilement identifiable. Il suffit de dire et de penser, en gros, que l’islam est une religion d’amour (et que, par conséquent, les seuls problèmes qui peuvent se poser doivent être le fait de provocateurs grossiers…), que c’est grâce à elle que l’homme de Cro-Magnon européen a accédé au peu de savoir dont il dispose, ou encore, comme Chirac naguère, de rappeler l’importance des « racines islamiques » de l’Europe…
La dénonciation de l’islamophobie fonctionne fort efficacement. Le MRAP et quelques autres s’en sont fait une spécialité – financée sur fonds publics, naturellement ! Et à l’inverse, la dénonciation de bien d’autres « phobies » laisse de marbre le microcosme médiatique.
Bref, la sanction contre M. Guigue n’eût pas plus tôt été signalée (à grands renforts de trompettes médiatiques) que les sites internet se mirent à pétitionner et à invectiver. Des élus socialistes des environs de Saintes ont manifesté bruyamment leur soutien au sous-préfet ; le MRAP lie tout simplement sa défense à « l’honneur de la République » ! Les réactions les plus démesurées s’enchaînent et se déchaînent. Qu’est-ce à dire, sinon que Guigue disait tout haut ce qu’une bonne partie de la caste politico-médiatique pense de moins en moins bas ? (Au demeurant, il serait bon de cesser de tomber dans le piège systématique et grossier de l’islamophobie versus antisémitisme. C’est tellement facile pour se dispenser de réfléchir !)
Et, troisième point, l’affaire Guigue me paraît tout aussi révélatrice du nombrilisme de ce que Barre appelait en son temps le « microcosme ». En ce domaine, les réactions disproportionnées des médias à la mort de Thierry Gilardi, journaliste sportif par ailleurs sûrement sympathique, atteignent sans nul doute des sommets. Mais, plus sérieusement, l’affaire Guigue est symptomatique de cette façon de lancer un nouveau pseudo-débat – en forme de rideau de fumée – tous les deux jours. Naturellement, le pseudo-débat en question ne porte jamais sur une question de fond… Décidément, une presse alternative à ces « grands médias » français est chaque jour plus nécessaire !
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Comments (9)
Les fonctionnaires ne devraient avoir aucun droit civique d’aucune sorte : aucun droit de vote, aucun droit de libre expression, aucun droit de libre association. C’est uniquement à ces conditions-là qu’ils cesseront d’usurper le pouvoir démocratique.
Il a été relevé de ses fonctions, mais j’ose supposer qu’il a été remplacé depuis, ce qui serait logique.
Il y a donc deux sous préfet qui sont rétribués par les impôts des contribuables.
Un conseil pour résorber le chômage, relevons donc la moitié des fontionnaires de leurs fonctions.
Au demeurant, il serait bon de cesser de tomber dans le piège systématique et grossier de l’islamophobie versus antisémitisme. C’est tellement facile pour se dispenser de réfléchir !)
Je vais essayer de résumer mes maigres connaissances en ethnologie. Arabes et Juifs vont partie de la famille des Sémites. Il existe des Sémites de confession islamique, judaique voire chrétienne.
Quelqu’un peut-il m’expliquer comment une personne de la branche sémite arabe pourrait avec des pulsions antisémites sans se renier soi-même?
Sommes-nous déjà dans l’ère de la dialectique matérialiste islamiste?
Les mots correspondent-ils encore à leur définition du dictionnaire?
A VITRUVE :
demande à jean marie ce qu’il en pense….?????
sas
AVE
Que lui serait-il arrivé si Mr Guigue avait critiqué l’Iran?
Sans entrer dans un débat stérile, la vraie question qui se pose encore une fois est toujours la même:
"est-il possible de critiquer Israël ?"
VALE
Le droit à la liberté d’expression de Wilders reconnu par un tribunal néérlandais
Geert Wilders est libre de dire que le Coran est « un livre fasciste » et de traiter Mahomet de « barbare ». C’est ce qu’a statué un juge de La Haye, aux Pays-Bas, lundi. Il a estimé que le député d’extrême droite n’avait pas enfreint la loi qui interdit d’encourager la haine ou la violence dans son film intitulé Fitna (La discorde, en langue arabe).
Dans son jugement, la cour a invoqué le principe fondamental de la liberté d’expression. Elle reconnaît que les formulations choisies par le député sont provocantes, mais refuse d’admettre qu’il a lancé un appel à la haine ou à la violence.
Fitna montre des images d’actes terroristes et d’exécutions dans des pays musulmans, et il fait entendre des propos d’intégristes, en les associant à des extraits du Coran, le livre saint de l’islam. Ce film de 17 minutes a provoqué de vives protestations au Pakistan, en Iran, en Indonésie et en Afghanistan.
La Fédération islamique des Pays-Bas avait porté plainte contre Geert Wilders et son film mis sur Internet le 28 mars. Elle voulait obliger le député à s’excuser pour ses déclarations, notamment pour avoir comparé le Coran à Mein Kampf d’Adolf Hitler.
Elle demandait en outre au tribunal de l’empêcher d’insulter les musulmans par écrit, dans un film ou de vive voix.
Mais le juge a refusé. Il a écrit, dans son jugement, qu’une interdiction générale de faire des déclarations dans le futur portait atteinte à la liberté d’expression du défendeur et se comparaît à une censure préventive. Selon le juge, un député comme Geert Wilders doit pouvoir exprimer ses opinions, parfois dans des termes crus.
Le député d’extrême droite s’est montré heureux que la décision du tribunal vienne confirmer son droit à la libre expression. Geert Wilders a fondé le Parti de la liberté, qui détient 9 des 150 sièges au Parlement néerlandais.
Source : Radio Canada – 7.4.08
mercredi 9 avril 2008
Oui, l’islam est une religion d’amour. Car elle exige qu’on l’aime.
C’est une religion de tolérance: elle exige qu’on la tolère.
C’est une religion de paix: elle exige qu’on la laisse faire ses mauvais coups en paix.