Apologie de terrorisme

Apologie de terrorisme

Une décision du Conseil d’État en février dernier n’a guère fait de bruit dans les médias dominants. Elle me semble pourtant symptomatique du « en même temps» macronien – qui, au nom de la lutte contre l’islam radical (pardon le séparatisme, pardon pour les principes républicains), limite les libertés de tous et, «en même temps», encourage le terrorisme islamique.

En l’occurrence, il s’agissait d’un Tchétchène, réfugié en France, qui avait été condamné pour apologie de terrorisme. Le ministère de l’Intérieur souhaitait par conséquent le déchoir de son statut de réfugié et l’expulser de France.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette décision semblait une mesure de prudence élémentaire.

Surtout quand on se souvient qu’un autre «réfugié» tchétchène a décapité Samuel Paty – et a été chaleureusement félicité pour cela par ses compatriotes demeurés au pays.

Mais le conseil d’État jugea qu’une telle apologie de terrorisme ne pouvait pas remettre en cause le statut de réfugié.

Manifestement, la décision n’a pas été unanimement appréciée, puisque la plus haute instance de notre justice administrative s’est fendue d’un communiqué expliquant qu’elle ne pouvait pas juger autrement, en l’état du droit.

Le pire est que le Conseil d’État a raison : le statut de réfugié ne peut être révoqué que pour un crime ou un délit constituant un acte de terrorisme (et l’apologie de terrorisme n’est qu’un délit et non un crime et ne constitue pas un acte de terrorisme).

Mais découvrir cette décision au moment même où le parlement discute d’un projet de loi censé s’opposer à l’islam radical est assez surprenant.

D’autant que presque tous les amendements touchant à l’immigration ont été considérés comme irrecevables.

Pour la Macronie, en effet, le terrorisme islamique n’a rien à voir avec l’islam et l’islam n’a rien à voir avec l’immigration.

On aurait pu profiter de l’occasion pour préciser que tous les immigrés, et spécialement les réfugiés, sont priés de respecter le pays qui les accueille et non d’appeler à l’assassinat de leurs voisins.

Se réjouir du terrorisme islamique est, chacun en conviendra, assez peu favorable au «vivre-ensemble».

Mais M. Macron, fidèle à son choix politique de ne jamais faire de choix politique, est capable «en même temps» de limiter nos libertés pour lutter contre ce terrorisme islamique et d’encourager ce dernier par des lois inadaptées.

Un tel talent de contorsionniste forcerait l’admiration si ce n’était nous qui devions payer la note!

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Comments (1)

  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Article 421-2-5
    Modifié par Décision n°2020-845 QPC du 19 juin 2020, v. init. // Création LOI n°2014-1353 du 13 novembre 2014 – art. 5

    Le fait de provoquer directement des actes de terrorisme ou de faire publiquement l’apologie de ces actes est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende.

    Ce Tchétchène, réfugié en France, a bien du faire une apologie publique du terrorisme sinon on n’en aurait rien su et il n’aurait pas été condamné.
    Comment le conseil d’État a-t’il pu ignorer la loi citée plus haut?
    La France?
    De plus en plus un pays de dingues!

    6 avril 2021 à 17 h 08 min

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