Arbitraire et ineptie : Ubu roi

Arbitraire et ineptie : Ubu roi

Nous avons eu sous M. Hollande la loi sur les feux de cheminées en Ile-de-France – loi douce aux écolos, mais idiote s’il en fut car sans véritable objet et, de toute façon, inapplicable.

Au palmarès des inepties, on peut ajouter maintenant la palinodie sur les 80 km/h.

Après avoir imposé cette mesure aux Français qui ne lui demandaient rien, le Premier ministre admet que les autorités départementales pourront, sous leur responsabilité, revenir aux 90 km/h sur les routes départementales.

Toute la démarche est stupide. Réduire la vitesse pour réduire le nombre d’accidents et leur gravité ? Monsieur de La Palice n’aurait pas désavoué le raisonnement.

Mais pourquoi s’arrêter là ? Ça ne suffit pas. Il faudrait encore la réduire jusqu’à 0 km/h pour être pleinement efficace !

Maintenant, on pourra être autorisé à rouler, sur certaines routes départementales, à des vitesses supérieures à celles imposées sur des itinéraires nationaux, en général plus larges et plus sûrs.

En outre, alors que beaucoup se plaignent de la densité des panneaux de circulation qui scandent les vitesses à intervalles parfois hectométriques, on va nécessairement en rajouter. Tel qui roule sur une route à 90 peut se voir verbaliser dès qu’il passe « la frontière du département » en l’absence de toute modification de la nature de l’itinéraire.

Évidemment, tout ça va encore coûter cher.

Et puis non ; c’est vrai, ça ne coûtera rien : c’est l’État qui paie !

Il y avait une solution simple : abolir la loi « 80 ». Mais ça, c’était trop simple ; il fallait un « truc » tordu, bien français quoi !

Drame et décorations

Trois marins sauveteurs sont morts en se portant au secours d’un pêcheur imprudent.

On apprend à cette occasion que la société nationale de secours en mer, qui remplit une mission de service public, arme plus de 200 stations de sauvetage le long de nos côtes, achète, entretient environ 150 embarcations de tous types, réalise plus des deux tiers des sauvetages en mer au large des côtes françaises, et fonctionne grâce à des personnels bénévoles pour l’essentiel.

C’est une association loi de 1901 qui vit, ou plutôt survit, en grande partie grâce à des dons, legs, et grâce à l’argent du mécénat, donc avec de l’argent privé, la puissance publique n’intervenant qu’à hauteur de 20 % du budget pourtant bien (trop) modeste de 25 millions annuels.

On peut s’étonner de la pingrerie de l’État, alors que la moindre largesse, y compris au profit de gens qui ne nous sont rien, se traduit par des centaines de millions d’euros.

Mais la république, qui n’est pas regardante dans ce domaine, va attribuer la légion d’honneur à titre posthume à ces trois victimes d’un devoir qu’elles s’imposaient.

Le président nous l’a appris le lendemain du drame. Mais il n’aura pas le même geste vis-à-vis des quatre survivants qui, d’après ce qui se dit dans les médias, devront se contenter de la médaille d’honneur pour acte de courage et de dévouement. Sans doute parce qu’ils ont survécu. Pourtant leur mérite est le même, non ? Ah, s’ils avaient été footballeurs et richissimes, cela aurait été différent !

Les décorations étaient jadis appréciées car elles avaient un sens et récompensaient un véritable mérite, parfois exceptionnel. Ce n’est plus le cas depuis longtemps.
Bien sûr, les faveurs pas toujours justifiées existaient. Mais l’exposition publique actuelle d’une attribution façon « droit du prince » est devenue indécente.

On a même trouvé judicieux sous M. Hollande de créer une médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme.

Quelle raison de reconnaître les « mérites » de malheureuses victimes passives d’un terrorisme dont l’État n’a pas su les protéger ? Est-ce pour se faire pardonner ?

Pour bien marquer le coup, son rang protocolaire est le cinquième parmi les décorations nationales, immédiatement après l’ordre national du mérite, avant les croix de guerre et sept places devant la médaille de la résistance.

Les courageux gardiens du troupeau sont l’objet de moins d’attentions que les malheureux moutons. Il faut ajouter que, réflexe inconscient du créateur de la chose sans doute, la couleur presque uniforme de cette médaille est le blanc – comme le drapeau de la reddition. Tout un symbole.

Partager cette publication

Comments (2)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    si un gouvernement, quel que soit sa couleur, appliquait l’ intégralité des recommandations aussi disparates ou farfelues qu’ incohérentes des afficionados des ” 4 Vérités ” ce serait un capharnaüm de fin du Monde ! commencez donc par vous … réformer vous mêmes ! de la rigueur dans votre pensée et dans votre vie avant toute autre chose me semble être la condition sine qua non d’ un renouveau collectif ; Bonnes Pâques à tous

    12 avril 2020 à 12 h 20 min
    • OMER DOUILLE Répondre

      L’hopital se moque de la charité. Mais quand va t on réouvrir les asiles psychiatriques?

      13 avril 2020 à 14 h 13 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *