Avec Chirac et Raffarin, la France s’enfonce dans l’étatisme, autant qu’avec les socialistes !

Avec Chirac et Raffarin, la France s’enfonce dans l’étatisme, autant qu’avec les socialistes !

Face aux assauts permanents des bénéficiaires de tous poils du tentaculaire secteur public français – non seulement les fonctionnaires, les personnels à statut, mais aussi les bénéficiaires d’allocations, de subventions, les preneurs d’otages et les rançonneurs… – Jean-Pierre

Raffarin fait de la résistance. Il promet des réformes pour demain (maintenant, c’est pour après les élections régionales), et il sait, avec un certain art, prendre l’opinion à témoin qu’il ne peut faire plus, que sans lui, ce serait pire…

À sa décharge, il faut reconnaître que le Premier ministre, à supposer qu’il le veuille, ne peut certainement pas engager de profondes réformes sans être soutenu à la fois par une majorité parlementaire et par le Président de la République dont il tient sa légitimité. Et l’on sait que Jacques Chirac n’est partisan de réformer que lorsqu’il est trop tard…

Le discours de Jean-Pierre Raffarin a beau être volontariste, son action politique est immobiliste. Toutes les réformes engagées l’ont été soit sous l’effet d’une urgence impérieuse (exemple de la réformette du financement des retraites), soit, plus souvent, sous l’effet de contraintes extérieures, en particulier celles résultant de l’Union européenne et visant à dynamiter progressivement tous les monopoles publics. Et encore, systématiquement, ces inéluctables bouleversements sont-ils introduits à la fois a minima et le plus tard possible.

Ce n’est pas parce que le Premier ministre est, chaque jour, accusé par ses adversaires socialistes de mener une politique ultra-libérale, épithète qui se veut insultante, que la politique réelle qu’il mène est libérale en quoi que ce soit. Car, hélas ! les chiffres parlent et disent exactement le contraire.

Le gouvernement, par l’intermédiaire de l’Insee, Institut national de statistiques et d’études économiques, et parce qu’il y est obligé, vient en effet de notifier à la Commission européenne les chiffres-clés de l’état des finances publiques françaises pour 2003. La France a le record européen du déficit public qui, l’an dernier, a atteint 4,1 % du Produit intérieur brut, ce qui veut dire que près de 20 % des dépenses publiques de l’État ont été financées non pas par des recettes fiscales mais par un surcroît d’emprunts. Du coup, la dette publique, qui représentait déjà 58,8 % du PIB en 2002, a été portée à 63 % de cet agrégat. En valeur absolue, elle dépasse désormais nettement les mille milliards d’euros.

Les discours sont des mots.

Les chiffres sont des réalités.

Sans une petite astuce comptable, mettant à contribution l’entreprise nationale Électricité de France, les résultats eussent été encore pires. Et c’est en ayant recours à d’autres astuces que le gouvernement compte améliorer ses résultats, en 2004 et en 2005. Raffarin a l’intention de faire comme Balladur en 1995. Celui-ci avait transféré sur les comptes de l’État la charge du paiement des retraites des salariés de France Telecom, avant que cette entreprise soit privatisée, moyennant une soulte immédiatement versée au budget de l’État. La même opération va être effectuée dans quelques mois avec EDF. Ce qui permettra en effet de réduire le déficit public mais ce qui, en contrepartie, évidemment, accroîtra les engagements de l’État. Sauf que ces engagements-là ne sont pas comptabilisés. Ils sont comme « hors bilan ». Là réside toute l’astuce…

L’augmentation, continue depuis trente ans, de la dette publique est une des caractéristiques les plus préoccupantes de la gestion des finances publiques car ce sont autant d’impôts différés qui devront être payés par les générations futures, nos enfants et nos petits-enfants, et sans doute au prix fort car si l’inflation demeure maîtrisée, il n’est pas sûr que les taux d’intérêt restent encore longtemps aussi bas qu’ils le sont.

Parallèlement, et c’est la deuxième caractéristique très inquiétante du bilan de la politique de gestion des finances publiques menée par ce gouvernement : l’étatisation a encore progressé en 2003. Dans un communiqué en forme de bulletin de victoire publié le 20 février, le gouvernement, toujours via l’Insee, s’est réjoui d’avoir su éviter une récession en 2003, une petite progression de 0,2 % du PIB ayant été constatée sur l’ensemble de l’année.

Selon la doctrine économique officielle, la récession a été évitée « grâce aux dépenses publiques », les dépenses de consommation de l’État ayant, en effet, sur l’année, augmenté en volume de +2,4 %. Mais cela veut dire aussi que la part des dépenses publiques par rapport au PIB a encore augmenté. Cela veut dire que le revenu disponible réel des Français a encore diminué. Cela veut dire qu’en 2003, les Français ont encore davantage travaillé pour l’État qu’au cours des années précédentes. Du coup, selon les calculs de Contribuables Associés, le jour de libération des contribuables va encore reculer de trois jours et ne sera fêté cette année que le 17 juillet !…

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Comments (7)

  • Bernard ( lo Papey) Répondre

    Merci pour votre éclairage, vous avez raison sur le sujet EDF-GDF, entreprinationalisée non fonctionaire s’entend, car la “manne” financière qu’elle rapporte tous les ans à l’Etat sera terminée après la privatsation, il ne faut pas être expert comptable pour le comprendre. MM Chirac et Raffarin avec le respect qui leur est du critiquent leur propre “Justice”, il n’inversent pas les flux migratoires, ils allègent la dette aux Pays qui ont besoin de techniciens et développement que génère leur indépendance acquise, quant à la fiscalité la fausse baisse de l’impôt sur le revenu ( 49% des foyers sont concernés)ils compensent par les impôts locaux et frais de gestion d’édition qui ont augmenter de 12.50 % en 2003, mesdames messieurs les lecteurs regarder vos avis d’impositions. Depuis le 11 septembre beaucoup de mots effectivement, et que des mots, le mal social, ce n’est pas la mondialisation, de grâce! c’est l’anti démocratie sur la planète, et notre France par son image politicienne vieillissante manque de fermeté appliquée. Les frontières géographiques existeront toujours, et l’histoire d’une nation ne se gomme pas au non de prétextes fuyants, encore moins par des courants religieux, qui n’admettent pas l’épanouissement individuel. Comme les Chercheurs, je n’ai pas trouvé ou se situe: … mais faites moi confiance, tout va bien. Question: il faut voter c’est notre devoir, mais pour qui? les Extrèmes ont l’intention de sauver la France, la réflexion est de rigueur, s’abstenir est exclu.

    13 mars 2004 à 16 h 26 min
  • christophe Répondre

    bon article !!! mais quand est ce que les journalistes a la tele vont enfin dire ses fameuses 4 verites, car la il faut bien le dire on est tres tres mal!! car la chute de la france va s’accelerer dans quelques années. et moi le premier a la premiere occasion je part travailler a l’etranger… car les impots sont completement demesure et ca va etre de pire en pire…

    12 mars 2004 à 12 h 14 min
  • Adolphos Répondre

    On pourra toujours quitter l’Euro. De toute façon pour payer le retraite sans avoir d’argent, il va bien falloir trouver une solution (Traduction : il va bien falloir trouver le moyen de payer en monnaie de singe..).

    12 mars 2004 à 7 h 08 min
  • HyPNOS Répondre

    Petit Jeu : Remplacez dans l’article qui suit (bilan du Monde) le mot “argentine” par le mot “france”, situez le tout dans 10 ans : “Année noire en Argentine, où, malgré les 44,2 milliards d’euros d’aide consentis par le FMI en décembre 2000, le gouvernement de centre-gauche du président Fernando de la Ra (radical) n’a pu faire face à l’une des plus graves crises économiques et financières depuis un siècle. Il a démissionné le 20 décembre 2001. La récession, qui dure depuis plus de trois ans, n’a cessé de s’aggraver, entraînant un dramatique appauvrissement de la population et une détérioration des services sociaux. Un Argentin sur trois vit en dessous du seuil de pauvreté. Les investisseurs étrangers et les marchés financiers ont perdu confiance et redoutent une cessation des remboursements de la dette publique de 148,53 milliards d’euros, soit près de la moitié du PIB. La prévision de croissance est inférieure à 1,4 p. 100 pour 2001, soit l’un des taux les plus faibles d’Amérique latine. Le programme de « déficit zéro », adopté en juillet et au terme duquel l’État ne peut pas dépenser plus que ce qu’il perçoit, est un échec. Les recettes fiscales sont en chute libre. Les salaires des fonctionnaires et les pensions des retraités ont été réduits de 13 p. 100. L’État fédéral ne peut plus honorer ses dettes vis-à-vis des gouverneurs des provinces, dont la majorité sont dans une situation de banqueroute. Le pays, qui est très dépendant des marchés financiers internationaux, souffre de la hausse des taux d’intérêt. Les exportations ont chuté de plus de 30 p. 100 et représentent moins de 10 p. 100 du PIB. Le monde agricole est lui aussi en crise avec une épidémie de fièvre aphteuse qui a obligé à suspendre les exportations de viande bovine alors que des inondations sans précédent ont détruit les récoltes dans la riche province de Buenos Aires. La consommation des ménages est en baisse. Le taux de chômage est officiellement de 16,4 p. 100, mais s’y ajoute un sous-emploi qui touche 15 p. 100 de la population active, ce qui signifie des problèmes d’emploi pour plus de 4 millions d’Argentins. L’écart entre riches et pauvres ne cesse de se creuser. La dégradation des services de santé et d’éducation explique les explosions de mécontentement qui secouent le pays avec des grèves et des barrages de routes qui sont devenus l’expression des plus démunis. La capitale et la province de Buenos Aires, qui regroupe plus du tiers de la population, enregistrent une délinquance croissante. Les émeutes et les pillages qui se sont produits dans tout le pays ont non seulement poussé à la démission le président de la Rúa, mais aussi ses deux premiers successeurs. Le troisième, Eduardo Duhalde, investi le 1er janvier 2002, a annoncé sa décision de mettre fin à la parité peso-dollar.” Pour info, l’argentine était en 1930 l’une des premières puissances mondiales… Il ne sera pas possible à la france de dévaluer l’euro…

    10 mars 2004 à 17 h 59 min
  • Adolphos Répondre

    Je suis tres décu par Chirac, qui carresse les accapareurs dans le sens de leur interet, prétendument pour éviter un conflit social. Qu’est-ce qu’on en a à faire d’un conflit social quand c’est l’avenir de la France qui est en jeux ? S’il continue cette politique l’UMP n’aura pas ma voie au premier tour de 2007. Et pour commencer dans deux semaine je vais voter Lepene, ca les secoura peut être… (?)

    8 mars 2004 à 11 h 08 min
  • R. Ed. Répondre

    Pierre, vous avez raison mais vous pouvez remarquer que c’est le résultat des élections,résultat voulu par plus de 80 % des électeurs présents au 2ième tour . Bien à vous

    7 mars 2004 à 14 h 27 min
  • Pierre Répondre

    Alain, Merci pour votre excellent article. La sante economique et sociale de la France avec le gouvernement Raffarin est en effet catastrophique! nous degringolont a la 44ieme place mondiale de l’indice de liberte economique (Index of Economic Freedom)! Gouvernement UMP-UDF et gouvernement PS-PC-MDC-Verts, c’est bonnet rose et rose Bonnet! Il y a helas en France 2 partis socialistes et les Francais trinquent (Impots, immigration, insecurite, chomage, corruption, derives des services publics, delit d’opinion, etc.)! Amities

    6 mars 2004 à 20 h 41 min

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