Banalisation de la violence dans la société

Banalisation de la violence dans la société

Max Gallo a dit un jour : « Un des périls majeurs qui guettent nos sociétés contemporaines est l’irruption de la violence et des barbaries. »

Selon Oscar Wilde, « les États-Unis d’Amérique forment un pays qui est passé directement de la barbarie à la décadence sans jamais avoir connu la civilisation ».

Certes, ce cher Oscar avait la dent dure et excellait dans des jugements à l’emporte-pièce qui lui ont permis de se faire quelques ennemis bien sentis, tout en lui assurant une forte renommée posthume.

Néanmoins, à entendre ce qui se passe aux États-Unis, avec ces tueries répétées qui n’ont rien à envier aux atrocités du Proche et du Moyen-Orient, on va finir par croire qu’il avait raison !
Quant à Trump, il n’est finalement que la cerise sur le gâteau.

Mais avons-nous des leçons à donner ?

Force est de constater que, sans atteindre heureusement les massacres répétés que connaissent les États-Unis, la situation française dérive dangereusement vers l’avènement de la violence – violence qui devient la réponse ordinairement choisie pour manifester son opposition à toute décision, à toute autorité.

Jean-Mathieu Michel, maire de Signes, est mort dans l’exercice de son mandat, alors qu’il demandait à deux individus de ramasser les gravats qu’ils déchargeaient en toute illégalité, en dépôt sauvage.

Les maires constituent le premier guichet de l’administration. C’est à eux que s’adresse le citoyen pour tout problème, pour toute question afin d’avoir, sinon une réponse, au moins un conseil.

À un moment où l’État et ses services reculent partout, les maires assurent par leurs actions, la cohésion des territoires, ils sont devenus à eux seuls – et sans exagération, en raison de la disparition des services publics de l’État – la seule action politique qui reste de feu la politique d’aménagement du territoire.

Les maires sont les gardiens, quasi bénévoles de nos territoires.

Ils sont les fantassins de la République.

Les ignorer, voire les mépriser du haut de l’Olympe jupitérienne, les tenir pour des quantités négligeables illettrées qui ne comprendraient pas la quintessence de la mondialisation heureuse, c’est avec certitude priver la Nation de ses meilleurs défenseurs.

Faut-il en arriver à la mort d’un maire pour que le gouvernement comprenne enfin que la France, sans ces élus, ne serait qu’une jungle, une terra incognita sans histoire et sans âme.

« En même temps » – et est-ce une simple coïncidence ? –, nombre de permanences de députés de la majorité actuelle sont incendiées ou murées en représailles de leurs votes en faveur du CETA.

Ces derniers événements, et surtout la mort du maire de Signes, ont libéré la parole de nombreux élus qui rapportent leurs difficultés au quotidien pour remplir leur mission.
À l’évidence, le principe d’autorité est un principe suranné, oublié et rangé au magasin des accessoires ou des antiquités.

Il règne partout une posture de contestation permanente qui devient la règle commune de la société.

Cela rappelle la sentence de Jupiter selon laquelle nous serions un peuple de « Gaulois réfractaires ». Peut-être, mais surtout réfractaires à l’injustice !

L’affaire Calas – immortalisée par Voltaire – reste gravée dans notre mémoire collective. La justice, et surtout son antonyme l’injustice, sans doute plus encore que la liberté, motivent nos actions politiques.

C’est à l’aune du principe de justice que le gouvernement doit rechercher l’antidote à l’avènement de la violence ordinaire qui devient le logiciel d’action des Français en colère.

Vaste programme !

L’injustice, c’est en effet ce que ressentent des milliers d’élus quasi bénévoles, comme des millions de nos concitoyens loin de l’Olympe.

« Ce n’est pas l’ordre qui renforce la justice, c’est la justice qui donne son autorité à l’ordre. » (Albert Camus)

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Comments (4)

  • HOMERE Répondre

    La question qui vaille est : ” il a t il des violences légitimes en dehors de la barbarie”? pour mon compte,la réponse est oui.
    Les tenants des pouvoirs n’ont de cesse que de dénoncer la violence alors que,souvent,ils en sont les principaux initiateurs….dormez braves gens nous veillons sur vous et nos intérêts….
    Guy Sorman a bien saisi ce qu’est la barbarie qui sévit à nos portes…elle est d’une autre nature que la violence de ceux qui,n’étant plus audibles,n’ont de recours que de s’exprimer violemment….tous les corrompus ont horreur de la violence,tous les tricheurs et autres profiteurs ont horreur de la violence ….et pour cause !
    Ne croyez vous pas que notre justice distille les ferments de cette arme ultime qu’est la violence ? allons….allons ne soyons pas dupes ni complices…..
    Nous verrons encore des violences toujours plus dures….les barbares suivront comme des parasites…..et nos grands hommes excités à en dénoncer les ravages…les privilèges valent quelques semonces et la crainte de peur de les perdre….
    Le décès du maire de Signes est un épiphénomène argumentaire à la dénonciation des violences….dommage !! il aurait pu être un moment de réflexion plus sérieux !!!

    2 septembre 2019 à 16 h 36 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    la boucherie e Villeurbanne

    une fois encore le Media ( L.C.I. , C. News, etc ) se fait le COLLABORATEUR du Terrorisme à motivation islamique en ” stigmatisant ” ceux ( le R.N. ) qui ne pensent pas ” correctement ”

    il FAUT bien COMPRENDRE que ce jeune Afghan a été déçu par la France qui ne lui a pas accordé immédiatement ce à quoi il a DROIT !

    tout comme pour l’ attentat de la rue Victor Hugo à Lyon

    Media = Collabos

    1 septembre 2019 à 7 h 33 min
  • BRENUS Répondre

    Monsieur Myard vient de gagner un électeur.

    31 août 2019 à 0 h 52 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    une fois encore excellent article de Mr Jacques Myard depuis qu’ il n’ est plus député … L.R. !

    28 août 2019 à 13 h 45 min

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