Concurrence mondiale et TVA sociale

Concurrence mondiale et TVA sociale

Depuis que le gouvernement a annoncé le retour à la TVA sociale, pratiquement tout le monde francophone est persuadé qu’il y aura automatiquement une augmentation des prix. Car c’est le consommateur qui paye la TVA, alors que ce sont les entreprises qui payent les charges sociales.

La démonstration des tenants de cette thèse est simple, trop simple.
Prenons comme exemple une paire de chaussures fabriquée à Limoges en France et vendue 100 euros au consommateur français. Une partie de cet argent, disons 15 euros, va dans les poches de l’État pour financer les assurances maladie, chômage et retraite. C’est ce qu’on appelle les « charges sociales ».

Avec le remplacement des charges sociales par la TVA sociale, ce ne sont plus les entreprises qui payent les impôts, mais les consommateurs. Et pratiquement presque tous les journalistes de France et de Navarre nous annoncent que nous allons payer notre paire de chaussures 115 euros au lieu de 100. Beaucoup de Français ont tendance à les croire.

Du coup, de nombreux partis politiques, de l’extrême droite à l’extrême gauche, ne veulent pas que ce soit le consommateur qui finance la protection sociale. Ils veulent que les entreprises continuent à le faire.

Or, la réalité économique est très différente. La concurrence est une réalité incontournable. Et le comportement des acheteurs de chaussures va pousser les fournisseurs de chaussures à baisser leurs prix.

Le consommateur peut d’abord continuer à ne disposer que de 100 euros pour acheter sa paire de chaussures et ne pas disposer des 115 euros nécessaires. Aucune paire ne sera donc vendue à plus de 100 euros. C’est mathématique. Les commerçants n’achèteront plus de chaussures aux producteurs. Dans un premier temps, les producteurs espéreront que cette diminution des achats ne sera que provisoire et, pour éviter de licencier une partie de leur personnel, ils continueront à fabriquer autant de chaussures qu’avant. Les stocks d’invendus vont s’accumuler, tandis que le découvert en banque va augmenter dangereusement.

Il arrivera nécessairement un moment où ils devront rééquilibrer leur entreprise. Ils devront donc réduire leur production, et mettre au chômage une partie de leur personnel.

Le coût des transports devient actuellement négligeable par rapport au prix de production. Dans le cadre du Marché commun, les producteurs de chaussures français sont donc exposés à la concurrence des excellents producteurs italiens. Mais ils sont aussi exposés à la concurrence des producteurs installés en Pologne, que ces producteurs soient polonais, français ou italiens. Les salaires payés en Pologne sont bien plus faibles que les salaires payés en France ou en Italie.

Dans le cadre du marché mondial, la concurrence est encore bien plus grande.
À qualité égale, les chaussures fabriquées à l’étranger sont vendues bien moins cher en France que les chaussures fabriquées en France. Nos entreprises délocalisent ou ferment.

La TVA sociale offre aux producteurs français une excellente solution à leurs problèmes. Ils peuvent maintenant vendre 85 euros ce qu’ils vendaient avant 100 euros, tout en conservant les mêmes bénéfices. À moins d’être fous, ils vont utiliser ce cadeau du gouvernement pour abaisser leurs prix : ils vendront donc leurs chaussures 85 euros.

Mais le gouvernement français va, en même temps, prendre par la TVA sociale ces 15 euros aux consommateurs français. Finale­ment, les chaussures seront toujours vendues 100 euros et le pouvoir d’achat des Français ne sera pas modifié.
Les prix des chaussures importées subiront la TVA sociale, donc une augmentation de 15 euros. Les prix des chaussures vendues à l’étranger se font « hors TVA » La paire de chaussure fabriquée en France se vendra donc 85 euros à l’étranger. Nos importations vont diminuer et nos exportations vont augmenter Cette réforme de notre fiscalité va permettre aux entreprises françaises de redevenir bien plus compétitives. Le déficit de notre balance commerciale va enfin se réduire.

On peut difficilement imaginer une mesure économique mieux adaptée à la situation actuelle de la France. Pratiquement tous les pays européens l’ont déjà adoptée. Vive la TVA sociale !

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Comments (11)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    on constate que :
    Sarkosy dans les cent jours qui précèdent l’élection à la Présidence de la République …
    a l’INTENTION de faire ce qu’il voulait (?) ou aurai du faire dans les cent premiers jours (enfin ce qu’il avait promis à ses électeurs ) et que pour cela il détricote son chandail tout miteux …
    un homme à qui on peut donc accorder toute sa confiance …

    22 janvier 2012 à 18 h 09 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    À propos d’un autre moyen de financement de la Sécurité sociale, voir sur ce site:
    http://ladettedelafrance.blogspot.com/

    On peut y lire comment les fonds de pensions US financent la SS française en $US. Édifiant n’est-ce pas?
    Certains hypocrites notoires des 4V pourront alors prétendre faire soigner leurs parents gratuitement grâce au système social français.

    21 janvier 2012 à 11 h 49 min
  • HOMERE Répondre

    Merci Monsieur Trémeau…voilà une vérité rétablie;ce dont ici on semble douter.

    Vive la TVA sociale,arme dont les Allemnands ont usé avec intelligence….faisons nos preuves.Ah oui j’oubliais….c’est Sarkozy qui l’a proposée….alors c’est une connerie.

    20 janvier 2012 à 16 h 37 min
  • Clément Répondre

     

    @R. ed

    C’est Trémeaulos que j’aurais du écrire… avec une majuscule comme Bernard…

     

    19 janvier 2012 à 9 h 25 min
  • IOSA Répondre

    Analyse perfectible de M.Tremeau, car il en oubli ce "manque à gagner" de l’ Etat, qui depuis toujours augmente les dépenses étatiques et jamais ne les diminuent.

    Qui parmis nos élus de la classe politicarde serait d’accord pour diminuer son train de vie (émoluments non taxables et autres grands avantages fiscaux que nous ne bénéficierons jamais ?

    Dans le pays des bisounours tout est possible….mais pour la France, il ne s’agit ni plus et ni moins que du principe des vases communicants, les patrons d’un côté et les gogos de l’autre.

    Un exemple simpliste, il est de coutûme dans les entreprises (petites et grandes) d’offrir un repas de fin d’année ( sur le papier c’est la direction qui régale), mais en fin de compte, lorsque l’on sait que les heures supplémentaires sont dans la plupart des cas payées en tant que prime exeptionnelle et que la dite prime n’est absolument pas comptable pour le calcul de votre salaire durant les congés payés ( si ma mémoire est bonne, le montant de votre salaire durant les congés payés est égal à 10% du montant total des douze derniers mois et ce y compris le mois de congé précédent).

    Bon maintenant si on fait réellement le décompte, qui parmis les salariés/internautes touche plus en congés que durant les autres mois de l’année ?

    Et n’oublions pas l’aide que depuis des lustres nous les français consommateurs d’électricité nous accordons contre notre gré aux entreprises à la faveur du changement d’heure (encore le principe des vases communicants, les entreprises économisent mais nous non car nous nous levons plus tôt pour le plus grand bien d’ EDF qui ne perdra pratiquement pas d’argent, le fameux manque à gagner).

    Quand une entreprise ne sait pas se gérer, il ne sert a rien de l’assister avec le fric des autres, mais bon, qu’est qu’ils en ont à branler de nos états d’ame, c’est notre fric qu’ils veulent pour arroser les copains.

    A la tienne Etienne, c’est toi qui paie !

    IOSA

     

     

    18 janvier 2012 à 23 h 49 min
  • François Répondre

     De toutes façons, que ce soit la TVA ou les charges (qu’elles soient "patronales" ou "salariales") c’est TOUJOURS le consommateur qui paye. La seule différence c’est que les charges ne sont payées que sur les produits fabriqués en France alors que la TVA l’est sur tous les produits, quelque soit leur lieu de production. Mais dans un cas comme dans l’autre, les taxes ou charges se retrouvent dans le prix du produit.

     Le slogan socialiste qui dit que le gouvernement veut faire payer les consommateurs plutôt que les patrons est donc un mensonge. Mais c’est vrai que s’il est un domaine où les socialistes sont champions toutes catégories, c’est bien celui là…

    18 janvier 2012 à 21 h 59 min
  • R. Ed. Répondre

    Trémolos ou tremolos

    18 janvier 2012 à 20 h 24 min
  • ozone Répondre

    Aprés que des pays d’Europe aient sué sang et or pour retablir une industrie sidérurgique de pointe,Mittal,lequel avait reçu deja moultes subventions de l’UE met la main dessus et quand il aura assimilé les process il fermera les usines une aprés l’autre.

    Voilà le resultat de la politique de l’UE;

    Bien dit Greg.

    Pour juger de "l’Europe" réelle je recommande la lecture de "Europe,la trahison des élites" de Raoul Marc Jennard,l’ouvrage à dix ans et l’auteur est a gauche ce qui ne plaira pas ici,mais ce qui y est ecrit a propos des hauts "faits"(pour rester poli) de l’UE est trés instructif

    18 janvier 2012 à 19 h 11 min
  • R. Ed. Répondre

    Avec quand-même un hic !

    C’est que cette TVA dite sociale ne soit pas détounée de son but, ce qui dans ce pays me laisse sceptique sur sa finalité.

     

    Et que le chef (actuel) de l’état est surtout un beau parleur, marié à Dalida, pardon, Carlita – paroles paroles paroles et caetera …

    18 janvier 2012 à 16 h 41 min
  • greg Répondre

    Il serait temps que dans ce pays nous prenions tous conscience que nous sommes en guerre, ou qu’elle ne fait que commencer.
    Pourtant on entend ces gouvernants ou ces spécialistes nous dire avec aplomb qu’augmenter la TVA, instaurer la TVA sur les produits d’importations, prendre des mesures protectionnistes seraient catastrophique car les chinois ou les indiens prendraient des mesures de rétorsions.
    Ainsi on ne doit rien faire qui puisse provoquer une réaction belliqueuse de ces pays.
    Pendant ce temps ils nous font très mal et n’hésitent pas eux à fermer leurs frontières à imposer des conditions draconiennes à leurs importations, à exiger des contreparties invraisemblables à nos entreprises, le tout ayant pour objectif, notre destruction économique.
    Nos gouvernants sont ils pleutres au point d’ignorer cela ou juste suffisamment pour avoir la trouille et ne rien oser. 
    Sommes nous retourné au temps de Munich, des Chamberlain et autres Daladier ? L’histoire ne nous apprend vraiment rien dans ce pays.
    Il est vraiment temps de relever le défit que nous impose ces pays et à nous défendre, je le répète c’est la guerre.

    18 janvier 2012 à 14 h 06 min
  • Clément Répondre

     

    Vive sarkosy!!! J’en ai des trémoleau (x?) dans la voix!

    18 janvier 2012 à 14 h 02 min

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