Crédit : à consommer avec modération

Crédit : à consommer avec modération

Tous les pays développés ont adopté en 1983 un système efficace de lutte contre l’inflation. Quand l’inflation menace, la banque centrale rend le crédit plus coûteux. Les banques privées reportent sur leurs clients cette augmentation du coût du crédit. Leurs clients empruntent moins. Les entreprises investissent moins et les particuliers n’achètent plus à crédit leur voiture ou leur maison. On a ainsi obtenu dans tous ces pays une inflation inférieure à 2 %.

Le progrès technologique ou la meilleure organisation du travail permettent d’améliorer la productivité d’un salarié. L’ouvrier qui dispose d’une nouvelle machine fabriquant 100 bouteilles à l’heure alors que l’ancienne machine n’en fabriquait que 95 produit en une heure de travail 5 bouteilles de plus. Il a « augmenté sa productivité » de 5 %. La comptable qui remplace son crayon par une machine à calculer risque de faire en une heure cent fois plus d’opérations qu’elle n’en faisait avant. Son augmentation de productivité est fabuleuse. Une augmentation de productivité de plus de 5 % par an a été obtenue en France de 1949 à 1969.

L’entreprise doit dépenser de l’argent pour acheter une nouvelle machine. Elle doit aussi dépenser de l’argent pour apprendre à ses salariés à se servir de leurs nouveaux engins. Quand elle est soumise à la concurrence, elle ne gagne en général pas assez d’argent pour disposer de la somme lui permettant d’investir. Elle doit donc emprunter. Plus le coût du crédit est élevé, plus le risque qu’elle prendra en empruntant sera grand. Il est évident qu’un coût du crédit élevé freine les investissements. Donc maintient dans une stagnation relative la progression de nos revenus.

Le particulier qui a besoin d’une voiture pour aller travailler n’a en général pas suffisamment d’économies pour acheter cette voiture en payant comptant. Il doit donc emprunter et nous profitons tous de cet emprunt. Car, s’il n’empruntait pas, il serait au chômage : la production de notre pays serait réduite d’autant et nous serions obligés de lui fournir des allocations de chômage. L’absence d’emprunt réduirait l’offre, donc augmenterait l’inflation. Elle augmenterait par ailleurs nos prélèvements obligatoires. Elle nous appauvrirait ainsi de deux façons. La nourriture est absolument indispensable à notre vie. Sans nourriture l’être vivant meurt. Mais, s’il mange trop de gâteaux en regardant la télévision, il devient obèse. L’alcool n’est pas indispensable à notre vie, mais un repas sans vin est pour beaucoup comme une journée sans soleil. Par contre, celui qui boit trop devient un alcoolo. Il faut donc manger et boire avec modération.

Aujourd’hui, le crédit est probablement plus indispensable à nos vies que l’alcool. La suppression du crédit serait une catastrophe mondiale apocalyptique . Mais il faut consommer le crédit avec modération. Il faut toujours prévoir qu’un jour, on risque d’être malade ou chômeur, qu’un jour on sera à la retraite.
 Non seulement il ne faut pas trop emprunter, mais il faut aussi économiser une partie de ses revenus. Acheter sa maison à crédit est raisonnable. La maison dure en effet longtemps et la banque peut prendre des garanties hypothécaires. Mais il ne faut pas que dans le budget mensuel le remboursement du prix de la maison tienne une trop grande place. Certaines banques proposent actuellement des cartes de crédit qui permettent soit de payer comptant, soit de payer à crédit. L’emploi d’une telle carte doit être particulièrement raisonnable. Le banquier ne doit la donner qu’à des clients dont il connaît depuis des années le comportement. Le client ne doit pas prendre un crédit d’un mois pour acheter la nourriture dont il a besoin pour une semaine, en espérant que tout ira mieux dans un mois. Acheter un voyage touristique à crédit est-il raisonnable ? Offrir un abonnement au téléphone portable, un abonnement à Internet à tous ses enfants est-il raisonnable ?

Le progrès technologique nous offre de plus en plus d’occasions de satisfaire une multitude de désirs. Il ne faut pas succomber à toutes les tentations. Il faut consommer le crédit avec modération.

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Comments (2)

  • Florin Répondre

    Des brèves de comptoir, rien de plus.

    11 novembre 2008 à 3 h 17 min
  • Anonyme Répondre

    "Crédit à consommer avec modération"… Mais encore?

    Je suis d’accord avec Trémeau mais je ne vois pas où il veut en venir cette fois-ci

    5 novembre 2008 à 15 h 19 min

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