Crépuscule sur la civilisation occidentale ?

Crépuscule sur la civilisation occidentale ?

L’Europe va mal. Au vu des données économiques, certains pays semblent s’en tirer mieux que d’autres, comme le Royaume Uni ou l’Allemagne. Mais les données économiques de certains pays ne peuvent dissimuler un tableau d’ensemble sombre et des perspectives à moyen terme plus sombres encore.

La croissance européenne est nettement inférieure à la croissance économique moyenne planétaire, ce qui signifie que le poids de l’Europe dans la production et les échanges mondiaux est en déclin.

Les chiffres de la natalité sont meilleurs dans quelques pays, dont la France (pour des raisons tenant à des facteurs migratoires), mais ils indiquent dans toute l’Europe un véritable effondrement des naissances qui prend des allures de suicide collectif. Sauf redressement très net, des pays comme l’Italie ou l’Espagne seront dans un quart de siècle des hospices de vieillards sous-peuplés et en voie de désertification.

Tout cela va de pair avec l’hégémonie de discours délétères incitant à des comportements malthusiens, destructeurs de toute liberté et de tout dynamisme. Et, quand bien même des franges croissantes des populations se crispent contre ces discours, cela les conduit vers des replis identitaires et xénophobes qui montrent que ces populations sont en position de faiblesse, et pas du tout confiantes en l’avenir.

Une immigration de peuplement est installée partout en Europe et est porteuse, très largement, d’une culture qui n’incite pas à l’intégration au sein des cultures européennes et qui se révèle lourde de conflits divers.

Ce qui touche l’Europe touche désormais l’Amérique du Nord, et tout particulièrement les États-Unis.

La croissance économique nord-américaine reste supérieure à la croissance économique européenne, mais elle montre aussi des signes d’essoufflement.

La natalité nord-américaine reste elle-même supérieure à la natalité européenne, mais est passée en dessous du seuil de renouvellement des générations. L’Amérique du Nord n’en est pas encore au suicide collectif, mais elle pourrait s’en approcher si les tendances qui se dessinent se poursuivent.

Les discours délétères, malthusiens, destructeurs de liberté et de dynamisme, hégémoniques en Europe, gagnent du terrain et sont désormais dominants dans les universités, les médias, l’ensemble du secteur culturel.

L’immigration vers l’Amérique du Nord n’est pas la même qu’en Europe : si l’islam est au cœur de l’immigration de peuplement installée en Europe, il n’est présent en Amérique du Nord que de façon plus clairsemée, sauf en certaines villes. Mais les Hispaniques, s’ils sont chrétiens, n’en sont pas moins porteurs d’un moindre dynamisme que la population anglo-saxonne protestante et d’une propension plus nette à vivre d’assistances sociales et à rejoindre en cela de larges fragments de la population noire.

C’est, en réalité, l’Australie et la Nouvelle-Zélande étant trop éloignées pour avoir un poids significatif, et la Russie restant engluée dans un fonctionnement pré-moderne, le monde occidental et sa civilisation qui paraissent menacés, et risquent de glisser vers le crépuscule.

Je sais que les civilisations sont mortelles. Je ne sais si ceux qui évoquent, ici ou là, la mort de la civilisation occidentale, ceux qui la nient ou la piétinent, ceux qui injectent en elle depuis des décennies les venins qui la délitent, discernent vraiment ce qui pourrait mourir avec elle.

Cela ne se dit plus, bien sûr, mais la civilisation occidentale, cela a été un côté sombre (les totalitarismes, des guerres et des technologies qui les ont rendues plus meurtrières), mais cela a été, surtout, les idéaux des droits de l’homme et de l’égalité de droit, ceux de la démocratie et de la liberté individuelle, les sciences et la connaissance, la plupart des techniques qui font la prospérité de la planète.

Sans la civilisation occidentale, nous serions tous plus misérables. Je préfère ne pas imaginer ce qui viendrait après elle…

Guy Millière

 

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Comments (15)

  • BRENUS Répondre

    Ca y est la fable de la production d’emplois à foison par la mise en avant de la rénovation généralisée des batiments (700000 rien que dans le secteur breton, mazette…) est relancée. C’est typiquement de la poudre aux yeux car : qui va payer ces travaux d’hercule qui doivent être poussés loin pour un peu d’efficacité? Avant de mettre aux dernières normes énergétiques les passoires a calories qui constituent les deux tiers du parc immobilier, il passera beaucoup d’eau sous les ponts (et probablement a travers les toits). On n’a jamais rien règlé avec des rêves. Et lorsqu’on annonce qu’il manque un ou deux millions de logements pour satisfaire la demande, il faut avoir l’honneteté de dire qu’une bonne partie doit être sans couts pour les bénéficiaires – notamment nos très chères chances de peuplement. Certains prétendent avoir trouvé la solution a la quadrature du cercle mais n’ont pas encore développé leurs théories autrement qu’avec la bouche.

    15 mars 2014 à 1 h 46 min
    • Jaures Répondre

      Tout est une question de choix, Brenus. Plutôt que de baisser indifféremment les charges des entreprises, ce qui va pour beaucoup ne servir qu’à engraisser des actionnaires, il faut aider les PME à baisser le coût de ces travaux.
      40% d’économie d’énergie ce n’est pas négligeable. Ce sont des centaines d’euros économisées chaque année par les familles. C’est également une baisse de nos importations. Ce sont des milliers d’emplois non délocalisables.
      Mais je pourrais également parler de l’agriculture où, alors que des paysans traditionnels se font rouler par les grands distributeurs, ruinés et parfois poussés au suicide, d’autres organisés en circuits courts, misant sur la qualité et le bio vivent très bien en effectuant un travail valorisant.

      15 mars 2014 à 12 h 37 min
  • Jaures Répondre

    J’aime lire ceux qui se gaussent sur des sujets qu’ils ne connaissent pas.
    Une étude a été réalisée sur le parc de logement breton où près de 700 000 logements devraient être rénovés. Ce sont à la clef des milliers d’emplois sur 15 ans et des économies d’énergie de plus de 40% !
    Et je ne citais ceci qu’à titre d’exemple.

    14 mars 2014 à 8 h 58 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      Vos examples vous apartiennent Jaures et ils sont mal pondus et mal ficelés, comme d’habitude.
      Les études réalisées par l’insee et al sont de toutes façons “bidon”.
      LOL!!!

      15 mars 2014 à 12 h 24 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      c’est bien ce que vous appelez du nom vert de ” marronnier ” non ?

      15 mars 2014 à 12 h 27 min
  • druant philippe Répondre

    @Hans:

    normal vu que notre ami est pas mal isolé sur ce site .

    13 mars 2014 à 18 h 26 min
  • Agathe Répondre

    Aristote disait déjà que les familles européennes ne veulent pas avoir plus de 1 ou 2 enfants, à cause de l’héritage.
    Tandis que les autres pays et continents, l’héritage n’existant pas, ils peuvent avoir une multitude d’enfants.
    Par ailleurs, nos enfants sont éduqués et instruits, jusqu’à leur carrière.

    Problèmes natalité-immigration existent depuis 2500ans au moins. Ce qui nous perd: une surconsommation qui nous pousse à des dépenses irréfléchies dont nous n’avons pas les moyens.

    12 mars 2014 à 13 h 00 min
  • Jaures Répondre

    C’est un marronnier pour les éditorialistes en mal d’inspiration de larmoyer sur le déclin. Maupassant, dans “Bel-Ami”, s’en moquait déjà.
    Tout dans ce que dit Millière est éminemment contestable.
    L’Europe, c’est vrai, subit une croissance atone, effet encore douloureux de la crise de la finance non régulée. Dire que la France serait plus mal en point que les autres est faux.
    Je ne parle même pas de l’Espagne, le Portugal ou l’Irlande sauvés grâce aux aides de l’Europe mais qui cumulent encore déficit et chômage de masse bien supérieur au nôtre. L’Italie est en récession. Le R.Uni a choisi de laisser filer ses déficits (6,5% contre 4% en France) et son endettement (les ménages britanniques sont endettés à 160% du RDB contre 103% en France). La croissance s’en trouve dopée mais pour combien de temps ?
    L’Allemagne a des statistiques flatteuses à court terme mais au prix d’une grande précarité et d’un déficit démographique dramatique.
    On voit qu’il n’existe pas une singularité française comme Millière le prétendait dans un précédent article.
    Il est vrai que les E.Unis ont également recours à des artifices financiers pour stimuler une croissance bien faible.
    Mais doit-on en conclure que l’Occident serait en déclin par rapport au reste de la planète ? Eliminons déjà le monde islamique en révolution permanente.
    La Chine ? Un niveau de croissance encore important mais qui stagne et des problèmes graves de pollution, d’immobilier, de démographie,…
    Le Brésil ? Il évite de justesse la récession (+ 2%) et doit faire face à de rudes tensions sociales.
    Ce que dit Millière de la Russie est exact. Alors quoi ? Qui va supplanter l’Occident ?
    Le temps des croissances exponentielles est révolu: c’est qu’après la 2ème guerre mondiale, nous partions de bien bas. Aujourd’hui, il est temps de penser une croissance qualitative basée sur la qualité de vie et le partage. Si nous isolons nos bâtiments, nous consommons moins d’énergie et donc créons moins de croissance. Vivons-nous moins bien pour autant ? Pourquoi développer une croissance de 3% si seule une minorité en profite ? Là sont les véritables questions dont les réponses dessineront notre avenir.

    12 mars 2014 à 11 h 45 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      je me disais aussi que nous n’aurions guère de temps à attendre avant que vous n’enfourchiez vous aussi votre ” dada ” (-iste ) qui est, on le sait, l’antithèse parfaite des sempiternelles lamentations millièrennes … voilà pourquoi il est préférable de ne pas perdre de temps ( mais vous en regorgez à loisirs ) dans des discussions qui in fine sont aussi futiles qu’elles sont byzantines

      12 mars 2014 à 13 h 45 min
      • Oeildevraicon Répondre

        En prose, cela aurait été du plus bel effet.

        12 mars 2014 à 23 h 00 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      Jaures va lancer une campagne d’isolement des batiments et la crise ne sera bientôt qu’un mauvais souvenir.
      Quand les socialistes se mettent à penser ou du moins un processus qui s’en approche il vaut mieux chauffer le pot de colle.

      12 mars 2014 à 19 h 12 min
  • Tayrac Répondre

    Rémi Brague, dans un brillant dernier livre, explique pourquoi la “modernité” est dans l’impasse, ce mot étant au demeurant la pire des impostures … Ceci explique largement l’effondrement occidental. l’Asie ne fait pas de miracles, mais se contente de ramasser les valeurs qui ont “fait “l’occident et que celui ci aujourd’hui abandonne : la famille, le goût du risque et le travail ; l’Occident est devenu tellement infect, qu’il n’y a qu’une chose à dire : ” tirons la chasse ! après nous reprendrons tout à zéro…

    12 mars 2014 à 10 h 48 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    nous savons, depuis Valéry, que les ” civilisations sont mortelles ” … ce n’est cependant pas une raison pour persévérer dans ” l’amour des causes dont on déplore les effets ” ( Bossuet )

    12 mars 2014 à 9 h 16 min
  • druant philippe Répondre

    Le suicide démographique ne réside pas dans la dénatalité mais dans l’ accueil massif de populations ultranatalistes et de cultures hostiles .
    L’ Europe est surpeuplée et ne peut offrir un avenir décent à tous.
    L’ adéquation malthusienne du chiffre de population avec la taille des ressources est une évidence pour la majorité sauf pour des libéraux libertaires à la Millière : dame nature elle -même est malthusienne .
    Si le risque de submersion par des populations afromuz n’ existait pas , la décroissance démographie serait la bienvenue pour augmenter l’ espace vital de chacun , améliorer le bien -être individuel , réduire l’ agressivité , diminuer drastiquement les pollutions,permettre l’ utilisation exclusive des sources d’ énergie dites renouvelables,réduire l’ urbanisation / betonisation des paysages ,…
    En bref, que des avantages à cette décroissance démographique .
    L’ immigration massive choisie ou non est une calamité pour tout pays qui la subit ,voulue par des libéraux à la GM.
    La misoxénie a pour synonyme cerveau reptilien ou instinct de conservation , donc, que du positif !
    Les vrais destructeurs de libertés sont des personnages à la Millière immigrationnistes, obsédés par le fait économique, métisseurs, tueurs d’ identités , générateurs de politiquement correct .

    12 mars 2014 à 7 h 26 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      oui, les peuples affaiblis par la perte ou la négation de tout ce qui avait été leurs valeurs ancestrales ( religieuses, militaires, politiques, et culturelles tout particulièrement ) , séduits puis contaminés par des cultures barbares ( grec stricto sensu ) sont logiquement ” assimilés ” par ces métèques ( grec stricto sensu ! ) porteurs des nouvelles valeurs !

      12 mars 2014 à 13 h 56 min

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