Les origines gnostiques du totalitarisme
Une analyse assez sommaire des forces politiques en présence a fait dire et répéter que, depuis l’effondrement de l’Union soviétique, que l’on pouvait considérer le communisme comme un simple élément résiduel, voué à disparaître. Et il est incontestable que les scores électoraux des divers partis communistes encore existants se sont réduits comme peau de chagrin.
Pourtant, dès la fin des années 60, quelques ouvrages majeurs d’Alain Besançon permettaient déjà de faire une toute autre analyse du marxisme-léninisme, qui recoupe, au moins en partie, celle développée par Guillaume de Thieulloy dans le n° 689 à propos du livre « Histoire transnationale de l’utopie littéraire et de l’utopisme ». Car pour celui qui a quitté le parti communiste en 1956 suite à la révélation des crimes du stalinisme par le rapport de Nikita Khrouchtchev, il n’existe qu’une seule idéologie, véritable être vivant protéiforme doué d’étonnantes capacités d’adaptation, et dont les derniers avatars visibles sont les idéologies de l’antiracisme, du métissage, de la discrimination positive et même de l’écologie verte et rouge et avant tout « citoyenne »…
Alain Besançon, nous dit le site wikipedia, « développe du communisme et du nazisme, une analyse moins politique ou géopolitique que métaphysique et théologique : selon lui, le léninisme, source de tout système totalitaire, est une forme de gnose ». Effectivement, les ouvrages majeurs de notre académicien, très curieusement délaissés jusqu’à nos jours, notamment « Les Origines intellectuelles du léninisme » (1977) et la « Confusion des langues » (1978), offrent une synthèse magistrale de ce thème.
Alain Besançon nous fait explorer la croyance totalitaire en remontant à ses origines pseudo chrétiennes et aux premières formes de la gnose qui vint très tôt parasiter le christianisme.
La clé de l’énigme se trouve dans la distinction entre la réalité subjective de l’acte de foi et la croyance en son propre entendement, par l’action biaisée d’un système explicatif qui donne (contrairement à la religion) réponse à tout. Là commence le redoutable pouvoir de séduction de la gnose. Quel qu’il soit, le système explicatif donne ainsi à chacun le sentiment de détenir toute la vérité. C’est en réalité un terrible piège, tant intellectuel que moral.
La gnose attendra les premières lueurs des sciences modernes pour se lancer à la conquête du monde. C’est à partir de cette étape qu’elle est devenue une idéologie. Selon Besançon, ses mutations successives ont, pour point de départ, le cycle du romantisme français, puis se poursuivent au cours du cycle du romantisme allemand, pour aboutir en Russie à la formation de la pensée révolutionnaire bolchevique. De là, le courant politique, dont l’idéologie est maintenant parfaitement aboutie, refait le chemin en sens inverse et repart à la conquête de l’ouest et même de la planète, où peu de pays échapperont à l’implantation des partis communistes.
Néanmoins, les récentes recherches laissent penser que le succès planétaire du marxisme-léninisme serait dû à autre chose que le choix stratégique de son messianisme. Dans sa critique du capitalisme, le marxisme léninisme a remarquablement su intégrer les éléments principaux des sciences économiques et sociales, afin d’élaborer ce qui se réduit, tout bien pesé, à un vrai système explicatif. Le marxisme-léninisme, qui se définit comme une philosophie, ne pouvait donc pas être attaqué sur le plan politique, ni d’ailleurs religieux, puisque sa véritable généalogie n’avait jamais pu être établie.
À l’heure où notre chrétienté, oubliée et même trahie par ses propres clercs, troublée par le discours progressiste et les attaques incessantes dont elle fait l’objet, cherche sur quel roc s’appuyer, il serait temps qu’une mobilisation générale de chercheurs sincères, faisant fi des querelles de chapelles, montre que l’arme contre le totalitarisme se trouve à portée de main.
Remettre en lumière l’acte de foi, et opposer celui-ci à tous les systèmes explicatifs quels qu’ils soient, redonnera non seulement vigueur à la doctrine religieuse, mais peut aider efficacement à résoudre les problèmes de la crise actuelle en refusant les discours convenus et en permettant de repousser les pièges tendus. C’est également une question de survie pour la vraie droite…
Comments (17)
La Gnose véritable étant transcendante et supra-physique, elle n’engendre pas d’idéologie, elle ne s’occupe pas de politique et donc encore moins d’établir une société parfaite sur terre, ni théocratie, ni oligarchie, totalitarisme quel qu’il soit. C’est méconnaitre la Gnose que d’affirmer qu’elle soit la source de régime totalitaire. Pour mieux connaitre la gnose : http://gnose.free.fr
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En ce qui concerne les utopies, elles sont certainement une des plaies de notre époque depuis le début du XXème s, lorsque leurs sectateurs s’emparent du pouvoir et cherchent à les imposer.
Les communistes sont en admiration devant l’ « Utopie » ( de ou-topia : qui n’existe nulle part) de Thomas More : rien d’étonnant, c’est la description d’un Etat totalitaire dès le XVIème siècle.
La nécessité d’organiser des sociétés devenant nombreuses en Etats oblige à concevoir des codes, principalement pour contenir les abus de pouvoir des violents et des puissants : c’est le sens des 10 Commandements, qui existaient déjà dans des sociétés antérieures ou parallèles, et les prophètes de la Bible fustigent les marchands à faux poids et exhortent à l’aide des pauvres, de la veuve et de l’orphelin.
C’est déjà la volonté d’une redistribution des richesses, sinon « à chacun selon ses besoins » (quels sont les besoins de chacun ???) du moins, « à chacun selon ses besoins vitaux »…
Les lois divines cherchent à limiter les exactions et les injustices dans les sociétés humaines.
Mais ce n’est qu’un pis aller en attendant le retour au jardin d’Eden, après la venue du Messie.
Or que se passera-t-il dans cette époque attendue par les Juifs ?
Selon le prophète Isaïe, « le lion mangera du foin avec le bœuf », « le chevreau s’accroupira à côté de la panthère » etc… Donc les carnivores deviendront herbivores et la Paix règnera sur la Terre, d’où le mal sera banni.
Le Jardin d’Eden était-il un lieu où les lions mangeaient de l’herbe ???
Dieu a-t-il créé les carnivores – ôtez-moi un doute : c’est bien Dieu qui a créé toutes les espèces animales, non ? – afin que l’homme souhaite qu’ils cessent de l’être ?
Même s’il s’agit d’un exemple imagé et symbolique, en quoi pourrait consister la Paix universelle sur la Terre ?
Partant, la première utopie n’est-ce pas l’attente d’un retour à l’Eden au moment de l’arrivée du Messie ?
N’est-ce pas l’idée saugrenue, pour ne pas évoquer l’idée d’un blasphème, de la remise en question de la Création ?
C’est toute la différence avec l’attente d’un retour du Messie, qui est déjà venu et qui par son exemple personnel suggère une modification individuelle volontaire, afin de vivre de manière aussi irréprochable que possible dans le respect du prochain –tous les hommes- et de la Création, et l’attente d’un Messie qui annulera la Création.
(Il est vrai que dans cette attente, certains ont donné de la viande à manger à des vaches…)
C’est aussi la différence avec les marxistes qui ont seriné pendant un siècle et demi que les hommes ne peuvent pas changer si les conditions économiques ne changent pas, et qu’il faut que des minorités agissantes imposent ces changements par la violence jusqu’à ce que la Justice s’impose finalement malgré les résistances des Méchants, les « Capitalistes ».
"La seule façon de regenerer l’occident est non pas un retour au christianisme, mais pour les chrétiens, un retour au tronc qui les porte, le judaisme.
Comme cette derniere religion n’est pas proselyte," dit Jacob
Et pourquoi donc serait-ce un retour au judaïsme qui serait bénéfique aux chrétiens, plus qu’un retour aux bases du christianisme ?
C’est justement le dernier reniement de Pierre, qui abandonne Jésus, devenu la Victime de personne, et dont les fidèles sont désignés comme les responsables et les auteurs de l’assassinat des juifs par les nazis, qui a été l’élément le plus destructeur pour la Chrétienté.
Jean Sévillia rappelle dans son livre "Quand les catholiques étaient hors-la-loi" que les antichrétiens laïcards de 1905, non seulement ont été obligés de reconnaître que leurs exactions (par exemple, mobiliser 2000 hommes de troupe pour expluser 39 moines désarmés et âgés, de la Chartreuse de Voiron, sous les huées de 5000 personnes venues soutenir les religieux, qui finançaient des écoles et des oeuvres charitables) n’avaient rien de glorieux, mais que les catholiques n’avaient jamais eu autant de soutiens…
Je ne disconviens pas que l’étude de textes bibliques ne présente un grand intérêt, mais je ne ferai pas passer leur exégèse avant celle de l’Evangil e, dont le message est pour moi le seul intérêt de la Bible, par les ruptures qu’il opère par rapport justement à l’Ancien Testament.
Quelques exemples : en premier la laïcité, la séparation du politique et du religieux, que ceux qui viennent aujourd’hui tenter de détruire la spécificité française en niant son identité, fondée sur le christianisme et l’héritage gréco-romain préservé, utilisent contre laFrance et contre la démocratie…
Le statut de la femme, traitée avec le plus grand respect par Jésus, qui parlait avec elles, les écoutait et les protégeait, même de mauvaise vie, même adultères, et qui les admettait même à son enseignement, alors que la tradition juive dit qu’il vaut mieux brûler la Torah que la donner à une femme. Aujourd’hui, il n’y a plus une seule église où les hommes et les femmes ne soient mélangés, mais ce n’est le cas que dans une partie des synagogues.
L’enseignement de Paul est sur ce point duel, car d’une part il dit que les femmes doivent être soumises à leur mari, et d’autre part, il dit « il n’y aura plus ni Juif ni Grec, ni maître ni esclave, ni homme ni femme, mais vous serez tous frères en Jésus-Christ », phrase qui contient aussi un autre enseignement fondamental, celui de l’égalité entre les hommes, dépassant la notion d’élection, utilisée par tous les Juifs de ma connaissance pour exercer sur les non juifs une intolérable condescendance, voire pis.
Et enfin, mais sans exhaustivité, Jésus affirme que ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme, mais ce qui en sort. J’ai entendu tellement d’horreurs proférées par des consommateurs d’aliments « purs » que je ne renoncerai jamais à cet aspect de l’Evangil e.
Donc, en ce qui me concerne, le retour vers le judaïsme est une régression et c’est non.
Connaissance, oui, comme n’importe quelle culture humaine ; pratique, non.
Pour ce qui est du non prosélytisme du judaïsme, permettez-moi de m’inscrire en faux.
Dans tous les couples mixtes que je connais, à une seule exception, le conjoint a été converti, à une pratique plus ou moins vive, parfois intégriste.
De plus, alors que des propos antisémites sont unanimement condamnés, j’ai entendu et lu des propos de Juifs violemment anti-chrétiens, d’une virulence impensable, fondée sur l’amalgame entre chrétiens et nazis. Cet amalgame a été permis par tous les actes de repentance des chrétiens, particulièrement après Vatican II, ce qui, par le retrait de certains éléments de la liturgie et du dogme, apparemment secondaires, mais en réalité fondamentaux, revenait à endosser la responsabilité de la Shoah.
L’astuce consiste à faire en sorte que toute critique si faible soit-elle, soit désignée comme de l’antisémitisme, compris obligatoirement comme la volonté d’envoyer les Juifs dans des chambres à gaz. C’est déjà le délit de blasphème. Mais personne ne l’a relevé, car les événements historiques faisaient écran.
Non, les chrétiens doivent revenir à une vision réaliste et lucide, qui était celle de Jésus : il disait qu’il voulait accomplir la Loi, (c’est-à-dire qu’elle était inaccomplie) et il ne disait pas que le Méchant n’existait pas. La position des chrétiens actuels est une position qu’il faut bien appeler niaise, et anti-évangélique. Ils ne résistent pas aux méchants, puisqu’il n’y a que des gentils… L’Eglise forme des imams, organise la propagande dans ses écoles, auprès de notre jeunesse, lui fait prendre des vessies pour des lanternes.
Ce qui est grave, c’est que d’après Jacques Ellul, cette attitude a déjà été adoptée par les Eglises du Maghreb au VII ème siècle… On voit le résultat, 14 siècles après.