D’Aubry à Sarkozy : l’inflation tue les entreprises

D’Aubry à Sarkozy : l’inflation tue les entreprises

Actuellement, pour beaucoup d’économistes français, il serait bon que la Banque centrale européenne laisse monter l’inflation pour relancer l’économie. Ils croient encore à l’efficacité de la relance par augmentation de la masse monétaire. Malgré une quinzaine d’échecs depuis 60 ans…
Ils feraient bien avant de pren­dre une décision de consulter sur internet les magnifiques courbes établies par Jean Pierre Chevallier et de lire les commentaires qui les accompagnent.

Au départ, l’excès de liquidité pousse les consommateurs à acheter, c’est évident et on croit que ça marche. Mais, immédiatement, les prix montent. Et il faut dans un deuxième temps prendre des mesures pour s’opposer à cette inflation par excès de liquidités. Le chômage apparaît. En plus, avec le Marché commun, la relance serait plus forte à l’étranger qu’en France.

Pour relancer l’économie, la Banque centrale européenne (la BCE) ne doit surtout pas adopter une politique laxiste et inflationniste. Elle doit continuer à faire efficacement ce qu’on lui a demandé de faire : maintenir l’inflation en dessous de 2 %. Elle sait d’ailleurs parfaitement le faire. Ainsi l’inflation ne réduira pas de plus de 2 % le pouvoir d’achat des Européens.

Pour relancer l’économie, les gouvernements européens, et le gouvernement français tout particulièrement, doivent par con­tre réduire les interventions inflationnistes qu’ils imposent à l’économie. Quand un gouvernement réduit ses interventions inflationnistes, la banque centrale n’a plus à s’opposer à cette inflation d’origine gouvernementale. Elle peut donc réduire ses taux courts. C’est-à-dire rendre le crédit moins coûteux. Les consommateurs achèteront plus de voitures ou de maisons. Surtout, les entreprises disposeront de plus de capitaux pour investir (puisqu’on leur prendra moins d’argent par les impôts et qu’on leur offrira un crédit moins coûteux). Ce sont ces investissements qui font que la France est devenue un pays développé et riche.

L’inflation par les coûts d’origine gouvernementale ne compromet pas la compétitivité des entreprises nationales quand le marché n’est que national et entouré de solides barrières douanières. Par contre, quand un marché commun est instauré et quand les barrières douanières sont supprimées, il est évident que les entreprises du pays qui a une forte inflation par les coûts ne sont plus compétitives par rapport à celles du pays qui a une petite inflation par les coûts.

La France a choisi en toute liberté avec des pays européens de créer le « serpent monétaire eu­ropéen » le 21 mars 1972, un marché commun pratiquement sans dévaluation possible. L’inflation par les coûts est nettement inférieure en Allemagne. Les entreprises françaises sont mises en difficulté. Finalement la France quitte le « Serpent » le 15 mars 1976. C’est un échec total.
Et on recommence le 13 mars 1979 en créant le système monétaire européen (le SME). Les politiques au pouvoir veulent la monnaie commune. L’euro démarre en 1999.

Les gouvernements allemands réduisent au fil des ans les contraintes économiques qui augmentent les coûts de production de leurs entreprises. Ainsi, en 2002, le chancelier Schröder supprime les charges sociales payées par les entreprises allemandes et les remplace par une « TVA sociale ».

Les gouvernements français, eux, au fil des ans, font exactement le contraire. La loi Aubry contraint, par exemple, en 1998 les entreprises françaises à payer leurs salariés qui travaillent 35 heures autant que s’ils travaillaient 39. Ou, en 2009 avec la taxe carbone, on veut obliger les entreprises françaises qui émettent du carbone à payer une nouvelle taxe.
Ainsi, tout le tissu industriel de la France fond comme neige au soleil. Les entreprises ferment les unes après les autres. Elles déposent leur bilan ou délocalisent.

Une entreprise sans client met ses salariés au chômage. Les salariés vivent au quotidien avec leur famille cette non-compétitivité savamment entretenue. Ils en rendent à juste titre le choix de l’euro responsable.
Il est tout à fait normal que 69 % des Français veuillent aujourd’hui revenir au franc.

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Comments (3)

  • Florin Répondre

    Oui, bref. Encore une analyse par le p’tit bout de la lorgnette.

    Lorsque les boîtes ferment par centaines, à cause d’une concurrence démentielle avec des pays payant 20-30 voire 40 fois moins leurs salariés, M Trémeau s’imagine que l’on peut sauver les meubles avec des tripatouillages des taux de change … à mourir de rire ! ou avec des taxes douanières … re-mort de rire !!!

    Quand le yuan chinois aura doublé de valeur, et que l’on imposera des taxes de 100% sur les produits chinois (et c’est pas demain la veille ! …) la paire de chaussettes coûtera à l’importateur 20 centimes au lieu de 5 aujourd’hui. La belle affaire !!!

    Vendue 3 euros au supermarché du coin, jadis produite 50 centimes en France par de boîtes qui ont mis depuis longtemps la clé sous la porte, la chaussette en question engraissera de moins en moins de monde (suivez mon regard …).

    Alors, 35h versus 39, taux courts, taux longs, j’en passe et des meilleures, CE N’EST PAS LE PROBLEME.

    9 mars 2010 à 17 h 08 min
  • MINUX75 Répondre

    Bonjour Effectivement, sur le plan technique, Bernard TREMEAU a raison, c’est tout simplement la politique du général de gaulle puis celle de POMPIDOU qui est préconisé et qui a donné des résultats pas si mauvais que cela puisque jean FOURASTIE les a appelés les trentes glorieuses. Le problème, c’est que la france est une dictature de fonctionnaires qui a soif de chômage aussi est il vital d’en fabriquer, c’est précisément ce que l’on a fait pour le plus grand bien des bureaucrates qui ont vu leurs avantages comme la sécurité de l’emploi, les salaires, les primes, les conditions de travail renforcée. Pour fabriquer du chômage, c’est très simple, il faut augmenter les salaires, la fiscalité indolore et diminuer la masse monétaire en augmentant les taux d’intérêt. C’est la fameuse politique du franc fort qui plait tant aux français. Aujourd’hui nous avons un euro fort, c’est un remake du franc fort, cela plait beaucoup aux européens mais le chômage explose…. Bernard TREMEAU souffre du complexe des économistes qui consiste à croire que le problème est technique, qu’il suffit d’énoncer la solution pour que tout soit résolu. Rien n’est plus faux, sans trop essayer de paraphraser Karl MARX, nous sommes en pleine lutte des classes, les bureaucrates font tout pour anéantir les non bureaucrates, soit en les écrasant d’impôts, soit en les acculant au chômage. C’est pour cela que notre pays est celui ou la fiscalité est la plus élevée au monde ainsi que le chômage qui est un des plus élevés au monde mais largement sous estimé dans les statistiques.

    8 mars 2010 à 18 h 54 min
  • D.J Répondre

    L’inflation est un impôt sur les pauvres.

    D.J

    6 mars 2010 à 22 h 38 min

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