De la crise financière à la crise politique

De la crise financière à la crise politique

Les événements se précipitent. Nous vivons le stade ultime d’une crise qui va, très rapidement, bouleverser le mode de vie dans les pays développés.

Les choses ont déjà beaucoup évolué dans ce sens, en raison, notamment, de politiques mo­nétaires et d’addiction aux em­prunts massifs qui ont été imposées à tous nos pays par une oligarchie mondiale apatride qui, pour le moment du moins, tient presque toutes les cartes en main.

La situation dans laquelle nous nous trouvons est d’une telle gravité que, désormais, tout peut arriver d’un moment à l’autre. Quand je dis « tout », cela signifie que les dangers qui nous guettent ne sont plus seulement circonscrits aux sphères économique et financière, mais qu’ils débordent dans les do­maines sociaux et politiques, marqués par les tensions de plus en plus vives qui minent, par exemple, le nécessaire dialogue inter-européen, ainsi que les relations transatlantiques.

Comment interpréter l’émergence des mouvements de masse des « indignés », qui se développent désormais dans des centaines de villes d’Europe et des États-Unis ?

Faut-il, comme vient de le faire Obama, leur témoigner une sympathie empreinte d’une certaine compréhension qui dé­montre, en fait, son angoisse fa­ce à un phénomène qui prend une ampleur préoccupante ?

Histoire de nous placer devant les réalités, voici ce qu’en dit le très modéré Bill Bonner, patron des Publications Agora, spécialisées dans l’analyse économique et financière, dans son article du 21 octobre : « En ce qui concerne le pétrin américain, nous pensons comprendre ce qui se passe. Les Américains sont sur le chemin de l’autodestruction. Ils prendront progressivement de la vitesse, jusqu’à atteindre leur destination. En ce qui concerne la situation en Europe, en revanche, nous n’en savons pas plus long que Nicolas Sarkozy ou Angela Merkel. Nous restons en état de veillée d’armes. Oui, cher lecteur, il faudra probablement en venir aux armes.
Pour l’instant, les révolutionnaires sont en grande partie pacifiques. C’est ainsi que les révolutions commencent. Les élites pensent pouvoir gérer la situation. Plus tard, lorsque les manifestants deviendront plus violents et plus déterminés, une fois que les autorités auront rétorqué, c’est là que nous en viendrons aux armes. La police tirera sur les manifestants. Puis, les manifestants tireront sur la police. Les deux bords tireront probablement sur vous. Ce sera une vraie révolution ! Et qu’y a-t-il derrière ? 46 millions de personnes dépendantes des bons d’alimentation. 100 millions de personnes qui n’ont pas eu de vraies augmentations de salaire depuis 40 ans. 25 millions qui n’ont pas de vrai emploi. 20 millions qui n’auront jamais de vrai emploi. Un propriétaire sur cinq “sous l’eau“ avec son prêt hypothécaire. Et ce n’est qu’un début. »

Tout comme moi, les lecteurs assidus de la Chronique Agora, connaissant la vaste culture classique de Bill Bonner – par ailleurs, propriétaire à Paris des éditions Les Belles Lettres –, ont parfaitement compris que l’avis qu’il nous donne n’a rien à voir avec l’ironie grinçante dont il est coutumier.

Bien entendu, l’avertissement vaut aussi pour l’Europe dont le couple franco-allemand bat de plus en plus de l’aile.
Nicolas Sarkozy, impécunieux et impatient d’user des prérogatives héritées de De Gaulle et qui lui vont comme un gant, face à Angela Merkel qui, elle, se doit de tout soumettre à un parlement sourcilleux, avant de prendre une décision quelconque.

Que dire aussi de la formation progressive de deux blocs : celui rassemblant les pays latins, opposé à celui des pays nordiques, et dont nos grands mé­dias ne nous parlent guère, alors qu’ils commencent à s’invectiver sérieusement ?

Dans ce cadre, les primaires socialistes, les chances qu’a notre Président de renouveler son mandat, ou le possible score de Marine Le Pen n’ont qu’un intérêt tout à fait secondaire.

Comme l’affirme si justement Franck Biancheri du Laboratoire Européen d’Anticipation Politi­que, la priorité absolue est de remplacer les classes politiques du monde d’avant, qui sont devenues totalement inopérantes, mais également nuisibles, par celles du monde d’après, qu’il nous faut chercher sous le boisseau.

Tout est à repenser et à mettre en place, sans quoi nous connaîtrons rapidement le scénario du pire. Comme le dit encore Bill Bonner, restez à l’écoute…

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Comments (1)

  • moua Répondre

    « Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques  priveront les gens de  toute possession, d’abord par l’inflation, ensuite par la récession,  jusqu’au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquis »

    Thomas Jefferson (1802)

     

    moua

    3 novembre 2011 à 18 h 43 min

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