Défense du droit de propriété

Défense du droit de propriété

Il faut sans doute, comme le fait Guillaume de Thieulloy dans le n° 1316, s’alarmer des propos péremptoires de la ministre du Logement condamnant à terme la maison individuelle comme mode d’habitat – avec, comme de bien entendu, l’air patelin qui caractérise le macronien.

Il est probable que se mitonne dans les coursives une reconfiguration de l’accès à la propriété dans le sens d’une orientation des candidats à la propriété vers le collectif, même si ce n’est pas l’attente de nos compatriotes.

Mais la Macronie ne se caractérise-t-elle pas par un pouvoir qui, sous prétexte d’adéquation étroite à l’air du temps, de remise à niveau des masses, entend imposer ses vues au commun ?

Il reste que la propriété a été longtemps un des fondements de notre société.

Elle figurait dans la devise de la République énoncée dans nos premières Constitutions et le droit qui lui correspond fut longtemps regardé comme l’une des
pierres angulaires de notre ordonnancement juridique.

On parlait alors de « droit protégé ».

C’est moins le cas de nos jours et ce, depuis la période de la Reconstruction avec l’émergence du droit de l’urbanisme, et son perfectionnement incessant, comportant souvent des limitations à la propriété, motif pris des exigences de l’intérêt général.

Le paradoxe étant que l’on incite les ménages à accéder à la propriété et que la représentation qui en est privilégiée est celle de la maison individuelle.

Comme le souligne Guillaume de Thieulloy, le mérite de la maison individuelle est d’être un sanctuaire propre à garantir l’autonomie à des gens – leur permettre de s’affranchir de la contrainte sociale – et, en règle générale, une tranquillité supérieure à celle que peut offrir un appartement.

Elle est l’endroit idéal pour se poser. Un refuge.

C’est pourquoi elle est plébiscitée.

Il faut prendre au sérieux les propos de la ministre et, en même temps, les relativiser.

La pensée française n’est certes pas exempte de la tentation collectiviste.

Au moins dans un certain camp. De temps à autre, cela donne lieu à des pulsions chez ces gens.

Et puis, les choses s’apaisent face à la vigilance citoyenne.

C’est pourquoi l’effectivité du droit de propriété demeure, même si, au sein même de la famille libérale, d’aucuns ont été d’avis de l’attaquer, comme on l’a vu, il n’y a pas longtemps, avec l’institution de l’IFI.

Il s’ensuit que l’on doit convenir que, face aux menaces rampantes ou déclarées, en un sens, c’est un petit miracle que nous ayons encore le droit de propriété, lequel intègre bien entendu la liberté de choisir son mode d’habitat.

Il existe une interaction forte entre propriété et liberté.

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