Diminuer l’inflation pour diminuer les taux de la BCE

Diminuer l’inflation pour diminuer les taux de la BCE

De très nombreux articles économiques parlent du retour de l’inflation et ses conséquences funestes possibles.

En effet, depuis 2 ans, est apparu un phénomène nouveau : l’inflation touche indiscutablement les économies de très nombreux pays.

– Citons pour mémoire l’inflation galopante qui détruit encore totalement l’économie du Zaïre ou du Zimbabwe (inflation à 8 000 % !!!). Ces pays étaient riches du temps des colonisateurs. Ils ont été plongés dans la guerre civile, la misère et la famine par des gouvernements marxistes, qui ont volontairement détruit leur appareil de production en chassant les entrepreneurs blancs, et en inondant d’argent leurs partisans politiques non productifs.
Cependant, n’oublions pas que la France marxiste d’après la guerre avait gaillardement obtenu une inflation de 58,2 % en 1949 et qu’Olivier Besancenot, notre marxiste national, récolte encore 5 % des suffrages en France…

– Mais retenons surtout que le rapide développement de l’Inde ou de la Chine (plus de 10 % par an) crée une énorme augmentation de la demande mondiale de blé, d’acier, de voyages ou de lait. La demande grimpant plus rapidement que l’offre, l’inflation rétablit l’équilibre.

– Le pétrole atteint 100 dollars le baril. Les Chinois abandonnant les bicyclettes pour s’offrir des voitures, la demande de pétrole augmente donc. Mais des troubles sociaux graves touchent dans le monde entier les principaux pays producteurs de pétrole. La peur de la pénurie fait grimper le prix de l’or noir, bien au-dessus de sa valeur réelle.

– De nombreux pays développés (L’Europe avec la BCE ou les USA avec la FED) ont adopté dès 1983 un système de lutte contre l’inflation parfaitement efficace. En régulant les crédits accordés aux entreprises et aux particuliers, on réduit ou on augmente la demande. On obtient ainsi le taux d’inflation désiré, soit 2 %. Mais dans de nombreux autres pays (en Asie, en Afrique ou en Amérique du sud), ce système n’a pas encore été adopté. On y lutte contre l’inflation essentiellement en essayant de contrôler les prix et les salaires, comme nous le faisions avant 1983. Une inflation souvent supérieure à 10 % atteint leurs économies.

Depuis 1969, la mondialisation de l’économie est une réalité qui avance très rapidement.

– Chaque année, la part de ce que nous consommons venant de l’étranger augmente. Mais comme l’inflation touche les pantalons chinois ou des ordinateurs coréens, les importations de produits étrangers s’opposent moins à notre inflation qu’hier.

– Il ne faut pas oublier que depuis des années les Japonais, pour relancer leur économie, offrent des crédits aux banques privées américaines ou européennes à un taux de 1 %. Du jamais vu… Ce qui permet à ces banques de se moquer en partie des augmentations des taux courts des banques centrales locales… Ceci maintient donc la demande à un niveau trop élevé en Europe.

– Enfin, les démons inflationnistes français sont toujours bien là. Obtenir une augmentation de salaires sans une augmentation de productivité équivalente, augmenter la durée de la retraite sans augmenter le temps du travail, payer brutalement 35 heures comme 39, ne peut donner que de l’inflation. La liste de ces comportements bien français est très, très longue.

En ce début d’année 2008, la BCE doit donc être très attentive et réduire, s’il le faut, les crédits qu’elle accorde à l’économie pour que l’inflation reste au niveau de 2 %. Elle ne doit pas diminuer ses taux, comme le demandent de nombreux responsables français. Ce comportement ne donnerait que de l’inflation supplémentaire, sans augmentation du pouvoir d’achat.

Par contre, tous les gouvernements européens, Chypre et Malte inclus, doivent réduire toutes les contraintes inflationnistes qu’ils imposent à leurs économies et les remplacer au besoin par des contraintes non inflationnistes. L’Allemagne de Schröder l’a fait en 2004.

L’inflation diminuant, la Banque centrale européenne abaissera alors automatiquement ses taux. Le pouvoir d’achat des Européens augmentera, relançant l’économie. La France doit d’autant plus le faire, car ses entreprises ne sont plus compétitives du fait des contraintes inflationnistes qu’elles subissent.

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Comments (2)

  • Anonyme Répondre
    Chic alors ! Voilà de quoi satisfaire bien des oiseaux de mauvaise augure !

    @Florin
    Pas d’accord. Pour votre information : Il y a 40 ans, le prix d’une paire d’articles chaussant rendue Marseille, coûtait l’équivalent de ce que payait un fabricant français de province pour affranchir l’envoi d’une paire échantillon à l’un de ses clients parisiens. N’importe quel industriel de ce secteur pourra vous le confirmer.

    9 janvier 2008 à 16 h 28 min
  • Florin Répondre

    L’inflation, c’est l’augmentation plus ou moins parallèle des prix et des revenus. Nous avons connu cela dans les années ’70 & ’80. Aujourd’hui, seuls les prix augmentent. Donc, il ne s’agit pas d’inflation, mais d’un TRANSFERT BRUTAL de richesse vers l’étranger. Les 1000 milliards de dollars d’"argent de poche" chinois (les réserves de la banque centrale chinoise) vient de nos poches à nous. Nous avons licencié nos ouvriers pour faire travailler (moins cher, il est vrai) des Chinois. Un point, c’est tout. Ne me parlez pas des Airbus que la Chine achète : AIRBUS fait bosser 40 000 personnes en France ( 100 000 avec les soustraitants). On serait gagnants à fermer les frontières et à rémunérer les gens d’AIRBUS sur les deniers de l’ASSEDIC, le cas échéant.

    Et, comme d’hab, je parie qu’il se trouvera un, deux, trois potes du MEDEF ici pour dire que la solution, ce n’est pas le protectionnisme (même si les USA, le Japon etc le pratiquent) mais la baisse des salaires, de la fiscalité et de la protection sociale … au niveau de la Chine !!!!

    Question : pourquoi diable toute cette "conjoncture" liée à la "mondialisation" n’est elle pas survenue 40 ans plus tôt ?

    PARCE QU’IL Y AVAIT DES TAXES VAMALES, pardi ! Et que la godasse chinoise coûtait dix fois plus que la française – donc, personne ne l’achetait.

    Sarko commence à parler de "protection communautaire".

    Wait & see.

    9 janvier 2008 à 1 h 40 min

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