Face à l’Europe et au Moyen-Orient, une nouvelle Amérique se prépare

Face à l’Europe et au Moyen-Orient, une nouvelle Amérique se prépare

Toujours première puissance mondiale, tant par son économie que par sa puissance militaire les Etats-Unis semblent amorcer des tournants géopolitiques et le retour à un certain isolationnisme.

Concernant le Moyen-Orient, une de nos dernières chroniques expliquait les deux virages pris par Washington :

  • Accélération des politiques énergétiques nationales basées sur les forages et les gaz de schistes pour se dégager de la dépendance de l’Arabie saoudite pour retrouver a terme son indépendance pétrolière.

  • Fin des campagnes militaires et des engagements américains en Irak et en Afghanistan avec retour des GI vers la mère patrie.

Concernant l’Europe, Jacques Attali, dans un article du Point, estime « que l’Europe a disparu de l’Histoire et que la fin de l’euro est une question de mois, voire de semaines » !

Le courant isolationniste américain est beaucoup plus puissant qu’on ne le pense à Paris. Roosevelt, avant le déclanchement de la deuxième guerre mondiale, avait eu beaucoup de difficultés a vaincre le courant neutraliste du Congrès.

Aujourd’hui, Tea Party et l’idéologie individualiste d’Ayn Rand, dont les ouvrages sont tirés à des millions d’exemplaires, représentent des courants conservateurs puissants qui récusent les engagements extérieurs.

La première puissance mondiale voit certes sa prééminence contestée par la Chine, mais elle envisage de se désengager de cette mondialisation qui tend vers une anarchie de plus en plus difficile à contrôler.

Cet univers sans leader est lui aussi ausculté par Attali, qui estime que le monde à venir ne sera dirigé ni par un G 8, ni par un G 20, ni par un G 2 Chine-USA, mais par un G 0 qui préparerait un avenir imprévisible.

Les Etats-Unis peuvent concevoir que leur taille leur permettra de vivre à l’abri du chaos mondial annoncé. L’industrie repart, l’agriculture sera toujours auto-suffisante, la frontière mexicaine devient chaque jour plus hermétique, le Canada reste un allié sûr.

Regrettons ce repli sur soi et les 50 ans de suprématie anglo-saxonne qui ont garanti au monde une paix certes imposée, mais évitant la plupart des guerres tant intérieures qu’extérieures. Un égoïsme de la taille du continent nord-américain peut s’envisager, mais ce n’est pas possible pour l’Europe. Notre contient fragmenté reste lié à son Histoire et à ses nationalismes.

Le monde anglo-saxon bénéficie et bénéficiera en effet longtemps de sa langue : passeport universel pour les échanges culturels et commerciaux.

L’Europe et la France peuvent aussi craindre le départ de leurs élites vers des cieux paraissant plus cléments. L’histoire s’emballe : nos dirigeants ont-ils conscience qu’il faut agir vite et avec force ? Militons pour cette prise de conscience.

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Comments (3)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    les Etats Unis ont eux aussi le droit au bonheur !

    voyez par exemple le Vermont séparatiste qui voudrait bien retrouver l’Eden que fut la période …  coloniale !

    small is beautiful …  is it not ?

    4 septembre 2012 à 14 h 04 min
  • Anonyme Répondre

    Le boulet de l’Europe : Ne pas avoir créé d’abord et avant tout de confédération et d’élection d’un président de ces Etats confédérés d’Europe (CSE). Ne pas avoir informatisé en réseau toutes les douanes des pays de la CEE avant d’ouvrir l’espace de Shenguen. Etc. Bref, d’avoir mis la charrue avant les boeufs. Quant à Attali, il s’est déjà bien trompé plusieurs fois !…

    4 septembre 2012 à 12 h 12 min
  • Laudance Répondre

    Malgré les énormes difficultés récemment rencontrées, je ne suis pas inquiet pour les USA, à condition que les électeurs embobinés par un charlatan, il y a quatre ans, aient la lucidité de se débarrasser du boulet Obama en novembre prochain. En effet, contrairement aux Européens en général et aux Français en particulier, les Américains ont encore une faculté d’adaptation et de réaction qui m’empêche, à leur sujet, de sombrer dans le pessimisme que je ressens à propos de l’Europe moribonde. Mais pour cela, de votre côté de l’Atlantique, il faut que vous preniez avec des pincettes les informations publiées dans une presse engluée dans son idéologie gauchiste et alimentée depuis les salons de Washington par des envoyés plus spécieux que spéciaux.

    4 septembre 2012 à 10 h 33 min

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