Irak : succès pour la politique américaine

Irak : succès pour la politique américaine

Les élections irakiennes ont marqué un net succès pour la politique américaine dans la région.
La participation est estimée entre 60 % et 75%, ce qui est assez élevé, si l’on tient compte des menaces que les terroristes faisaient peser sur le scrutin.
Il importe cependant de ne pas tirer de conclusions hâtives de ce vote. Pour au moins deux raisons complémentaires. La première, c’est que les électeurs n’étaient pas du « sérail » des terroristes. Ceux-ci sont majoritairement sunnites ; ceux-là étaient majoritairement chiites et kurdes.
Les risques de guerre civile ne sont donc nullement éteints par ce vote ; ils peuvent, au contraire, augmenter, car le vote pourrait être envisagé comme un vote de vengeance : les opprimés du régime baasiste prenant leur revanche sur leurs oppresseurs de naguère. Selon ce que les nouveaux vainqueurs feront de leur victoire, bien des choses sont envisageables…
La seconde raison, c’est qu’à côté du terrorisme sunnite, il existe un fanatisme kurde – qui fit naguère des siennes en Turquie et pourrait bien reprendre du service – et surtout un fanatisme chiite, particulièrement puissant dans l’Iran voisin. Les révoltes de Najaf, voici quelques semaines, nous ont appris que l’islamisme chiite était tout aussi puissant en Irak.
On peut donc fort bien imaginer une révolution islamique irakienne, par la voie démocratique. D’autant que Moqtad Al Sadr, le leader de cette récente insurrection, soutenait – du bout des lèvres, certes, mais soutenait tout de même – la liste unique des chiites irakiens aux élections.
Réjouissons-nous donc de ce succès, mais sans céder à l’angélisme !

L’État et le marché


On critique souvent le marché pour sa vision à court terme. Il est certain que le capitalisme, surtout le capitalisme financier, cherche des profits rapides. Pour une raison simple, qui réside dans le proverbe bien connu : « Un Tiens vaut mieux que deux Tu l’auras ». Chacun préfère donc, logiquement, avoir de l’argent tout de suite, plutôt qu’une promesse d’en avoir plus tard !
Cela conduit parfois à des attitudes absurdes. Comme cette multinationale d’informatique qui dopait ses livraisons dans la semaine précédant les résultats trimestriels, pour obtenir un cours de bourse satisfaisant. Pourtant, que les livraisons soient faites le 30 mars ou le 2 avril est rigoureusement indifférent pour la santé économique de l’entreprise.
Mais, si cette critique est justifiée, il convient aussi qu’elle soit équilibrée. D’abord, il arrive que le marché anticipe des gains importants, mais largement différés. C’est le cas dans un certain nombre d’industries où la recherche joue un rôle crucial, comme la pharmacie ou le pétrole.
Il faut également tenir compte du fait que beaucoup d’entreprises, même parmi les plus grosses, sont à capital familial et que les actionnaires, dans ce cas, ne sont pas disposés à engranger un gain immédiat sans se préoccuper de l’avenir.
Mais surtout, on met, d’ordinaire, en parallèle, la courte vue du marché et la vision de long terme de l’État.
Il a pu exister une vision de long terme de l’État. On se souvient, par exemple, de Colbert plantant la forêt de Tronçay pour avoir du bois pour sa marine… en 1900 !
Mais, aujourd’hui, qui prétendrait que l’État a une vision de plus long terme que le marché ?
On le voit nettement avec le quinquennat. Tout se passe comme si une majorité était élue pour trois ans, les deux dernières années étant essentiellement consacrée à la préparation des échéances suivantes.
Même dans l’hypothèse où la personne aux commandes aurait l’âme d’un Cincinnatus, se dévouant cinq ans au bien commun, avant de retourner benoîtement à son jardin, la majorité parlementaire qui l’entourerait aurait suffisamment de poids (ne serait-ce qu’en menaçant de refuser de passer ses textes de lois) pour lui conseiller de satisfaire telle ou telle revendication catégorielle, utile pour l’élection à venir !
Lorsque l’on compare le marché et l’État, il convient donc de comparer justement : sans idéaliser l’une ou l’autre des parties en présence. À tout prendre, une vision à trois ans est bien plus courte que la vision d’un directeur de la stratégie dans l’industrie pharmaceutique, qui raisonne à dix ou vingt ans…
La réalité, c’est que fort peu de gens, qu’ils soient au service de l’État ou au service d’entreprises, ont aujourd’hui les moyens d’une politique de long terme…

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Comments (2)

  • marc Répondre

    Ah c’est sur , c’est un gros succés : des dizaines de morts par jour mais trés peu finalement d’US. BUSH a réussi son pari : controler le petrole irakien et éliminer un ennemi d’israel au prix de trés peu de perte US ; les dizaines de milliers de morts irakiens pesant bien peu dans la balance .

    8 février 2005 à 19 h 49 min
  • sas Répondre

    l irak une reussite de la politique americaine….AH BON renseigne toi sur le nombre de morts et de blessés depuis le debut de la guerre d agression…..DE PREFERENCE SUR UNE SOURCE INDEPENDANTE(surtout pas occidentale)….et essais de savoir qu’elles sont les villes encore totalement contrôlées par les americano-sionistes…tu seras extrêmement surpris Quand a la chance electorale….regarde la ripoublique française et tu comprendras où vont échouer les irakien si d’aventure l’égémonie subversive se renforce et s’occidentalise….. VINI,VIDI(pas sure)VICI (je ne crois pas) sas le lucide

    7 février 2005 à 21 h 25 min

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