Jusqu’où s’emportera leur audace effrénée ?

Jusqu’où s’emportera leur audace effrénée ?

La dernière « lettre d’info » (février 2013) du ministère des affaires étrangères rend compte des activités de « la délégation pour l’action extérieure des collectivités territoriales ». Ni M. Fabius, ni le ministre délégué chargé du développement, ni la ministre chargée de la réforme de l’État, de la décentralisation et de la fonction publique, ne semblent avoir lu le rapport de Cour des comptes, ni les consignes données par le premier ministre au sujet des économies devant être impérativement réalisées par les collectivités territoriales.

En effet, la France, qui dispose déjà de la représentation étrangère la plus étoffée des pays occidentaux, propose un dispositif des « ambassadeurs pour les régions » (sic). Reconnaissons que le président de la PACA ne s’en était jamais privé… sans toutefois en porter le titre. Sans attendre, « le ministère des Affaires étrangères a lancé un nouvel appel à projets triennal 2013-2015», en multipliant ces appels « pousse au crime », et en fixant les dates limites de leur dépôt.

M. André Laignel (l’homme du : « vous avez juridiquement tort parce que vous êtes politiquement minoritaire ») était évidemment le plus qualifié pour définir, dans un rapport, les moyens de « faciliter et valoriser l’action des collectivités territoriales, par un cadre législatif modernisé, par des institutions plus efficaces » et établir une « diplomatie des territoires ».

Les dépenses consacrées par les 4 800 collectivités intervenues dans des actions de coopération, dépenses reconnues « en pleine progression » et ce, sans compter « une masse cachée qu’il faudrait mieux appréhender dans son détail », ne font l’objet que de quelques lignes de son rapport.

Par ailleurs, dans son discours, M. Fabius note que « cette richesse d’initiatives n’est pas toujours connue ou reconnue de nos concitoyens ni même de tous les élus ». Il est vrai que les voyages préparatoires et ceux indispensables au contrôle des résultats ne sont pas connus de tous. Nous avons déjà évoqué à ce sujet l’importance numérique de la délégation de l’Agglo d’Aubagne pour préparer sa coopération avec le Mali. C’était « avant », maintenant seules nos troupes y sont autorisées.

Tout va changer. Pour le ministre, « il faut parler désormais d’action extérieure des collectivités locales. Ce n’est pas seulement une question sémantique. Sur les quelque 230 millions d’euros dépensés par les collectivités territoriales et leurs groupements dans ce domaine, la part des actions se rattachant à des conventions de coopération compte désormais pour moins de la moitié. »

Eh bien non ! Rien n’a changé. M. Jean-Louis Guigou, délégué général de l’IPEMED (nous vous épargnerons l’appellation exacte de cette officine), rappelait en 2007 dans une commission de l’assemblée nationale que « les financements …ne profitent jamais directement aux habitants des pays bénéficiaires ».

Continuons à arroser les déserts et les océans !

 QUESTIONS / REPONSES :

Sommes-nous en faillite ? On nous le répète tous les jours.

Nos impôts doivent-ils venir d’abord au secours des plus démunis de nos concitoyens ? Nos princes ne sont donc pas de cet avis.

Les pouvoirs des collectivités territoriales seront-ils accrus malgré la gabegie à laquelle elles se livrent ? Oui, car pour accéder au pouvoir, nos excellences et « leurs conseillers vertueux » ont besoin de leurs élus.

Gabriel Lévy

Chronique de l’Association des contribuables de l’inter-communauté d’Aubagne

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Comments (1)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    à mon avis il faut bien distinguer ( au moins ) deux aspects à ce problème :

    – les aides ( à fonds perdus ) octroyées par ” les collectivités locales ” à des pays ” pauvres ” ( les pays pas leurs dirigeants cela coule de source même … au Sahel ) comme le fait larga manu la Ville de Paris

    – les structures économiques et culturelles à l’étranger de ces mêmes collectivités locales

    dans ce deuxième cas de figure et tout particulièrement pour ce qui concerne le secteur économique la collectivité locale agit à la fois comme un agent de communication et comme soutient logistique et économique de proximité ( Rhône-Alpes et Piémont-Lombardie par exemple ) ou plus lointain ( Ville de Lyon et Lodz ou le Japon par exemple )

    en conséquence de quoi , comme dans une entreprise bien gérée , un bilan d’efficience de ces structures devrait être régulièrement fait

    pour ce qui est de la représentation diplomatique ( régalienne ) à l’étranger il est évident que :

    – certains pays ne justifient plus la présence d’une mission diplomatique importante

    – que ces missions diplomatiques doivent être économiquement et culturellement efficaces et à ce sujet la représentation allemande en Jordanie était réduite mais efficace , alors que la notre était ” un nid de conférenciers et de raouts ” et pour cela improductive tant du point de vue culturel qu’économique

    mais je pense que Monsieur Lambert en parlerait bien mieux que je ne saurais le faire

    22 février 2013 à 19 h 26 min

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