Justice

Les policiers en sont convaincus, qui le font savoir de plus en plus bruyamment, au point que le secrétaire général du plus puissant syndicat policier a déclaré devant l’Assemblée Nationale, le 19 mai 2021 : « Le problème de la police, c’est la justice. »

Aristide Renou écrit à la page 21 du numéro 204 de « Politique Magazine » (juillet 2021) : « Les Français en semblent aussi très largement convaincus. Selon un sondage réalisé par l’Institut CSA pour Cnews, 81 % des Français partageraient cette opinion. Bien évidemment, le garde des Sceaux défend comme un beau diable les magistrats contre ces accusations et déploie ses plus beaux effets de manche pour essayer de terrasser ces clichés qui font le jeu de l’extrême droite.

Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y va à fond. Comme il avait l’habitude de le faire en cour d’assises. Plus c’est gros, plus ça passe, pourvu seulement qu’on fasse preuve d’assez d’assurance ; et de l’assurance, Éric Dupond-Moretti n’en manque certes pas. »

Toutefois, les syndicats de magistrats et l’association « Anticor » ont déposé plainte. Ils pensent qu’il s’est servi de son nouveau statut pour régler ses comptes avec certains magistrats croisés alors qu’il était avocat.

Notre Garde des sceaux était donc convoqué, le vendredi 16 juillet à 9 heures, à la Cour de justice de la République (CJR). C’est une première pour un ministre de la Justice : il doit rencontrer Janine Drai et Bruno Lavielle, deux juges de la Commission d’instruction de la CJR, laquelle est la seule habilitée à juger des ministres pour des délits commis dans l’exercice de leurs fonctions.

Ces deux juges ne ménagent pas leur peine : ils ont perquisitionné pendant 15 heures les bureaux du ministère, allant jusqu’à percer à la meuleuse les vieux coffres-forts dont personne ne retrouvait les clefs. À cette occasion, ils ont saisi plusieurs documents, « aspiré » les données de nombreux ordinateurs et récupéré des téléphones portables dont l’un appartenant à Éric Dupond-Moretti lui-même, comme « 20 minutes » l’a révélé. De surcroît, il semblerait que notre garde des Sceaux a omis de déclarer 300 000 euros de revenus en 2019.

En attendant le jugement, l’accusé doit bénéficier de la présomption d’innocence.

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