La « Cité de l’immigration » : une insulte à la mémoire de Lyautey

La « Cité de l’immigration » : une insulte à la mémoire de Lyautey

Que s’est-il passé depuis l’envoi au président de la République du Plaidoyer pour le respect de Lyautey et de la mémoire coloniale outragés grâce à des fonds publics ? Le 10 octobre 2007, au Palais Lyautey dit de la « Porte Dorée », les réalisateurs du projet de « Cité nationale de l’histoire de l’immigration » ont inauguré, malgré des travaux inachevés, leur installation. Que la création d’une « Cité de l’immigration » soit une bonne ou mauvaise idée, ça se discute. Mais il y a amalgame entre immigration et colonisation, et volonté de « communautariser » les immigrés. Est infamante l’installation de cet organisme au Palais de la Porte Dorée avec la volonté de faire oublier la raison d’être de ce lieu de mémoire.
Ce magnifique bâtiment, seul témoin à Paris de l’architecture de son époque et unique survivance de l’Exposition coloniale internationale de 1931, avait été voulu et réalisé par Lyautey avec le concours de l’architecte Laprade et du sculpteur Janniot. Si les adeptes de la repentance et de l’humiliation n’y avaient pas fait obstacle, ce palais présenterait aujourd’hui avec les Savorgnan de Brazza, Laperrine, Faidherbe, Galliéni, Lyautey, et tant d’autres jetés aux oubliettes, ce qu’un livre d’Auguste Conte a dépeint sous le titre « L’épopée coloniale de la France »

Le projet de cité de l’immigration a cheminé discrètement. Une fois validé par décret du 16 novembre 2006, il fallait vite s’approprier le site, en défigurer l’intérieur pour mieux en faire oublier l’histoire et l’inaugurer pour tenter de rendre irréversible la situation.
Nous avions adressé sous forme de « Plaidoyer » une lettre ouverte au président Sarkozy pour qu’il fasse arrêter ce gâchis historique, architectural, politique et financier. Outre les arguments forts, malheureusement confirmés par les faits, que nous avions mis en avant, il faut ajouter le jugement de Jean-Marie Rouart, de l’Académie française, sur ce suicide culturel publié dans le quotidien « Nice-Matin » du 14 octobre 2007 : « Un couscoussier, une machine à coudre, un fer à repasser, des valises en carton, des théières marocaines, et des scoubidoubidous : c’est ce dépotoir dont aucun marché aux puces ne voudrait qu’on ose nommer musée.
Eh oui, les Musées de France lui ont donné ce label. L’État est-il devenu fou ? Je manque de mots pour exprimer mon indignation au sortir de la visite de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration. »

Ce bric à brac, est, en fait, à l’image de ceux qui l’ont pensé pendant de nombreuses années comme devant participer à « l’empoisonnement » de notre culture et de notre civilisation et J-M Rouart discerne les composants de ce mélange tout à la fois poison et explosif : « On aura rarement mêlé sans aucune pudeur le népotisme présidentiel, l’instrumentalisation de la culture à des fins politiques et la gabegie financière. » Le gouvernement précédent a accordé vingt-trois millions pour les travaux, plus sept millions pour le budget annuel de fonctionnement.

Confiants dans la volonté de rupture avec les archaïsmes, l’immobilisme, les inepties et les dérives affichées par le président de la République, nous nous sommes adressés à lui. Nous n’avons pas encore reçu de réponse, ce qui laisse supposer qu’il a sans doute des dossiers plus urgents à résoudre, mais aussi que le remède est difficile à trouver, tant le mal a des racines profondes et difficiles à extirper.
Ce qui est certain et rassurant, c’est que ni le Chef de l’État, ni les membres du gouvernement n’ont cautionné de leur présence la pseudo-inauguration du 10 octobre portant outrage à la mémoire de Lyautey, chassé des lieux, ainsi qu’à la mémoire coloniale piétinée.

Il n’y avait d’ailleurs pas besoin de cérémonie d’inauguration pour que se crée tout naturellement un lieu de rendez-vous, utilisé le jour même, pour manifestations hostiles à la maîtrise de l’immigration, donc hostiles à l’action du gouvernement. Mais c’est bon, c’est même tout bon ! puisque c’était prévu ainsi par ceux qui veulent « retourner les symboles », soutenus par le précédent ministre de la Culture (non réélu député). En effet, il a laissé la « Cité de l’immigration » mettre en ligne sur son site internet ces propos : « Il s’agit donc avec ce projet et ce lieu, de déconstruire l’imagerie héritée de la colonisation, de retourner les symboles. De dire et de montrer que la page de la colonisation est définitivement tournée et détourner le bâtiment de sa vocation première. »

Colonel (er) Pierre Geoffroy
Président de l’Association Maréchal Lyautey
http://www.lyautey.fr

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Comments (10)

  • Jean-Pierre Répondre

    et puis il fallait bien caser qq part cette larve parasite de Toubon caricature de notre secte nuisible d’énarques.

    27 novembre 2007 à 23 h 58 min
  • Gérard Pierre Répondre

    A SAS : Merci Monseigneur ……………. et que la fleur de lys finisse par avoir raison de l’ivraie et du chiendent ! ……… il est vrai que la préservation de ce noble emblème nécessite beaucoup de délicatesse, ce qui n’est ni une vertu courante de la raie publique ni l’apanage d’une certaine populace (*) qui s’y vautre.

    A Jean-Claude THIALET :  "CHERCHE COLONISATEUR ACCEPTANT DE RESTER PLUS DE 130 ANS !" . Ce slogan nostalgique, qui exhume bien des Vérités enfouies autant qu’enfuies, me rappelle un passage d’un livre de Marcel Bigeard, alias Bruno pour sa " famille ", dans lequel il relate une anecdote vécue au cours de son "exil " en Centrafrique. S’arrêtant un jour dans un village, un jeune lui demanda alors à brûle-pourpoint : " Dis mon colonel, c’est pas bientôt fini l’indépendance ? "

       Je me demande quand, un journaliste plus soucieux de vérités que de conformisme rampant fera le tour des pays où la France planta des écoles, des dispensaires, des champs et des vignes, des entreprises, des routes et des chemins de fer, pour y recueillir la mémoire des plus humbles de ceux que nous délaissâmes sous prétexte de leur flanquer une indépendance comme on jète une cacahuette à un singe.     

       La répulsion du général à titre temporaire De Gaulle, pour les colonies, est bien antérieure à la seconde guerre mondiale. Au sortir de son séjour contrasté à l’école supérieure de guerre (où Pétain lui sauva la mise en imposant à l’encadrement chargé d’enseignement une conférence préparée où le capitaine De Gaulle ne pouvait que faire florès) il fit par nécessité de cursus un stage d’état-major au Liban. Il en revint en se demandant ce que la France fabriquait dans ces contrées lointaines. Ses séjours à Alger, à l’époque de Giraud, ne contribuèrent pas à renforcer son attrait pour l’exotisme. Il accepta néanmoins la contribution des tirailleurs, des spahis,des tabors et des troupes coloniales à la libération du territoire métropolitain. Son discours de Libreville aurait du dessiller les yeux de ceux qui l’entendirent, mais combien l’écoutèrent ou le lurent ? La suite, tout le monde la connaît. L’indépendance fut jetée à la face des peuples qui en confièrent souvent la charge aux plus virulents ou aux plus violents d’entre les siens. Le point d’orgue de cette politique dont la ligne directrice peut se résumer en une phrase " SI CA GAGNE PAS , CA DEBARRASSE ! " est constitué par l’épisode sanglant des harkis égorgés et ébouillantés par les pétasseux qui revinrent triomphants après avoir flippé derrière la frontière tunisienne.

       …………… alors, oui, si on interrogeait pour une fois les vieux chibanis et non l’immonde Bouteflika, ……… les vieux broussards et non les potentats aux comptes bancaires dégoulinants d’aides détournées ! ! ! …….  La surprise risquerait d’être de taille. Je ne suis pas sûr qu’elle serait prisée par les chantres de la décolonisation, par les enragés de la palestinitude, par les bêleurs de paix unilatérale, par les historiens revisiteurs à défaut d’être révisionnistes, par les enseignants préformatés façon SNES, bref, ……… par tous les thuriféraires de la déliquescence nationale. Ce qui prouverait une fois de plus, qu’à défaut de n’être pas bonne à dire, toute vérité ne serait pas non plus agréable à lire ou à entendre.

    *****************************

    (*) Nonobstant la position prétendue sociale des éléments constitutifs de la dite populace.

    27 novembre 2007 à 14 h 41 min
  • Jean-Claude THIALET Répondre

    27/11/07  –  "Les 4-Vérités"

    HONTE A MOI ! Ayant la fâcheuse habitude de ne me relire qu’après publication, je découvre que j’ai écrit, à propos de Nicolas SARKÖZY et de l’inauguration de "LA CITE DE L’IMMIGRATION" :

       –  Il a eu le tort de ne pas oser IMMIGRER en personne cette "CITE DE L’IMMIGRATION"

    au lieu de :

      – il a eu le tort de ne pas oser INAUGURER en personne …

    Avec mes regrets et mes excuses,

    Cordialement, Jean-Claude THIALET

    27 novembre 2007 à 11 h 22 min
  • Jean-Claude THIALET Répondre

    26/11/07    – "Les 4-Vérités" –

    L’ancien du Maroc (et du "Lycée Lyautey" !) que je suis tient à remercier fraternellement le colonel GEOFFROY pour son courageuxarticle. Honte à cette  "République fromagère" (1) et à ses dirigeants qui n’ont même pas le courage d’honorer l’oeuvre coloniale de la FRANCE, oeuvre voulue pas tant par la ROYAUTE, que par la III ème République, et principalement Jules FERRY. Et il n’est pas étonnant que la IVème République puis la Vème (2) aient été, avec L’EDUCATION (prétendue) NATIONALE, les démolisseurs  – outre de l’Empire colonial français –  de "l’Ecole de la République", celle de l’INSTRUCTION PUBLIQUE créée par ce même Jules FERRY.

    Et honte aussi au nouveau président qui n’a pas eu le courage d’assister à l’inauguration de cette "CITE DE L’IMMIGRATION" pour dire tout le bien qu’il pensait de l’oeuvre de la FRANCE dans ce que l’on appelait l’OUTRE-MER  – particulièrement au Maroc avec Hubert LYAUTEY – et de l’EXPOSITION COLONIALE INTERNATIONALE imaginée et réalisée par ce même Maréchal lequel fut un disciple de GALLIENI en INDOCHINE et à MADAGASCAR. Nicolas SARKÖZY aurait pu aussi en profiter pour dénoncer aussi les dangers d’une "immigration de peuplement" (celle qui a suivi la "décolonisation !)(3) qui n’apporte à la FRANCE ni la civilisation  ni la paix, ni le bien-être …

    Oui, mais voilà, plutôt que de faire repentance pour les fautes de leurs prédecesseurs immédiats (qui appartiennent au même parti politiques qu’eux, et dont ils partagent de ce fait les responsabilités !) qui ont amené le "FRANCE TITANIC "au bord du naufrage, nos gouvernants préfèrent faire amende honorable pour des faits remontants à l’époque coloniale ou aux Croisades. En créant ou laissant créer un Musée des "ARTS PREMIERS’", une ‘Cité de l’Immigration", en faisant débaptiser des rues (à quand la suppression des rues, des avenues et des places Lyautey ?)(4), etc. Pauvre FRANCE qui est présidée par un homme qui regrettait (en toute sincérité ?) devant des étudiants américains de ne pas SE SENTIR FRANCAIS ! Ce qui laisserait entendre qu’il se sent un immigré chez nous…  Il a bien eu tort de ne pas oser aller immigrer en personne cette "CITE DE L’IMMIGRATION. Il s’y serait senti CHEZ LUI ! En toute bonne conscience ?

      Cordialement, Jean-Claude THIALET

    (1) j’emprunte cette expression à l’excellent Michel de PONCINS qui, dans une lettre Internet en déonce régulièrement les tares !

    (2) dont il faut rappeler que le fondateur, le "général" ^.i. (et non er) De GAULLE est le priincipal artisan de la "décolonisation" et de l’algérianisation de l’ALGERIE suivie de l’islamisation de la FRANCE !

    (3) décolonisation qui n’a, au fil des lustres, fait qu’apporter la misère et les discordes dans les pays "libérés". Je rappelle à ce sujet qu’il y a quelques années, à l’Université d’Alger des étudiants nostalgiques qui n’avaient pourtant pas vécu ‘"l’Occupation française", avaient affiché un panneau : "CHERCHE COLONISATEUR ACCEPTANT DE RESTER PLUS DE 130 ANS !" Eh oui ! dans l’inconscient collectif de nos anciennes colonies, la colonisation, c’était le bon temps …

    (4)ou la mise au rencart de la statue du Maréchal Lyautey au transfert de laquelle j’ai eu l’honneur de participer financièrement.

    26 novembre 2007 à 18 h 01 min
  • sas Répondre

    A gerard pierre……

    décidement tu comptes parmis tes admirateurs son altesse…..qui aprécie à sa juste valeur ta plume alerte et précise

    Entre toi et jean claude, il est certain que nous faisons pâle figure……sur la forme

    …….Alterius non sit qui suus esse potes.*….

    t’es un bon….

    sas

    * qu’il ne soit pas un autre, celui qui peu être soi-même….

    nb) la repentance est juste faite et promotionée en loge pour nous mettre dans une position de débiteur….et ainsi justifier les budgets colossaux prélevés et parttagés entre initiés….d’associations divers…..comme l’arche de zoé…

     

    26 novembre 2007 à 11 h 56 min
  • sas Répondre

    A gerard pierre……

    décidement tu comptes parmis tes admirateurs son altesse…..qui aprécie à sa juste valeur ta plume alerte et précise

    Entre toi et jean claude, il est certain que nous faisons pâle figure……sur la forme

    …….Alterius non sit qui suus esse potes.*….

    t’es un bon….

    sas

    * qu’il ne soit pas un autre, celui qui peu être soi-même….

     

    26 novembre 2007 à 11 h 53 min
  • Gérard Pierre Répondre

       J’ai oublié de préciser à l’endroit du colonel P. Geoffroy : " Mes respects mon colonel " car ce que vous entreprenez mérite autre chose que l’indifférence de nos concitoyens.

    24 novembre 2007 à 17 h 18 min
  • Anonyme Répondre

    Colonel P. Geoffroy : " (…) de dire et de montrer que la page de la colonisation est définitivement tournée".

    Hélas, non, Colonel, la page de la Colonisation n’est pas tournée, elle est simplement retournée, et c’est la France qui est colonisée aujourd’hui. Vous verrez  dans 20 ans.

    Best,
    Mancney

    24 novembre 2007 à 7 h 10 min
  • Duflo Répondre

    Ce musée  dénote une fois de plus notre auto flagellation et notre repentance à l’égard de populations à qui la France à apporté une évolution très positive que certains veulent à présent nous  la faire apparaitre comme monstrueuse.  Cela contribue à la déliquescence de notre société honteuse de son passé. Nous sommes étonnés ensuite que l’hymne national soit sifflé dans les stades par les populations  qui évidemment  ne peuvent avoir que du mépris pour une france qui se rejette elle même. Tous les phénomènes physiques subissent des lois sinosoidales avec des passages positifs et ensuite négatifs. Force est de constater que nous sommes actuellement en période négative.

    Bravo au Colonel Pierre Geoffroy qui s’investit à faire reconnaitre la vérité historique.

    Jean Claude Duflo

    23 novembre 2007 à 10 h 25 min
  • Gérard Pierre Répondre

       La raie publique est indigne , ……….  faut-il encore le démontrer ?

       Louis Hubert Gonzalve Lyautey, Maréchal de France et Académicien, ce Royaliste qui donna un Empire à la raie publique et  contrebattit Clauzewitz en publiant " LE RÔLE SOCIAL DE L’OFFICIER "  est de ces hommes que la populace ne mérite pas !

       Dieu merci, la France n’est pas constituée que de cette lie morale et intellectuelle, même si, quelque part, cette dernière détient encore pour un temps qui lui est compté le monopole des ratatives, des micros et des caméras.

       1789 appartient au passé, à un passé qui déifia le néant des " lumières " .

       L’avenir est à ceux qui se lèvent tôt et qui travaillent, ………… ou tout au moins essayent de travailler ! ……….. pour les autres, leur aveuglement sera leur tombeau.

       De profondis " raie publica ", sed requies non in pace, ….. tu ne le mérite pas !

    22 novembre 2007 à 23 h 42 min

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