La claque d’AKK à Macron

La claque d’AKK à Macron

Emmanuel Macron n’a décidément pas de chance. Il vient d’écrire une lettre « aux citoyens d’Europe » (eh oui, la France, c’est trop petit pour lui !).

Cette lettre est, disons-le tout net, d’un style assez médiocre (le discours de la Sorbonne, l’année dernière, était aussi européiste, mais bien mieux composé) et n’a guère d’autre intérêt que de poser son auteur en chef de file d’une Europe « progressiste », par opposition au « danger populiste » représenté par Viktor Orban ou Matteo Salvini.

Cependant, dans cette étrange division de l’Europe que M. Macron prétend unir, celui-ci ne dispose que d’un unique allié : Angela Merkel, elle-même en fin de course et menacée par la progression de l’AfD.

Ironie du sort, c’est pourtant de l’entourage d’Angela Merkel qu’est venue la claque que vient de recevoir Emmanuel Macron.

Annegret Kramp-Karrenbauer, dauphine de Mme Merkel, qui vient de prendre la présidence de la CDU, a répondu par une lettre intitulée « Faisons l’Europe comme il faut ».

Cette lettre ne se prive pas d’enregistrer tous les abandons de souveraineté que propose M. Macron.

Beaucoup de médias disaient naguère que les critiques du traité d’Aix-la-Chapelle reposaient sur des « fake news ».

Mais « AKK » donne raison aux lanceurs d’alerte en disant que l’UE devrait obtenir un siège au conseil de sécurité de l’ONU – ce qui revient à demander à la France d’abandonner son siège.

Elle somme, à mots à peine couverts, la France d’abandonner toute politique autonome.

Naguère, Angela Merkel avait forcé Nicolas Sarkozy à abandonner son projet d’Union pour la Méditerranée en réclamant qu’y participent tous les États de l’UE. De même, aujourd’hui, la présidente de la CDU prie la France d’abandonner sa politique africaine ou sa politique de défense. On voit mal M. Macron résister à des « prières » qui correspondent si bien à ses vœux les plus chers.

Mais il est cocasse aussi qu’AKK refuse tout net les propositions de M. Macron en faveur du fédéralisme. Elle veut bien une politique étrangère européenne ou une politique européenne de défense, si cela permet à l’Allemagne de s’offrir à moindre coût un siège à l’ONU ou une dissuasion nucléaire. Elle réclame même une « solidarité européenne » pour la crise migratoire. Mais certainement pas de communautarisation des dettes ou d’européanisation de la protection sociale !

Et d’ajouter – et, cette fois, je serai d’accord avec elle : « Refonder l’Europe ne se fera pas sans les États-nations. » M. Macron ferait bien de méditer cela !

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Comments (3)

  • Jean-Pierre DELMAU Répondre

    Il devient évident que MACRON a perdu toute crédibilité de ses soi-disant partenaires européens. Il apparait pour ce qu’il est, un homme prétentieux et sans expérience politique, et dépourvu de jugement sur l’avenir, même proche. Il se croit habile manipulateur, mais n’est qu’inconscient manipulé. Il croit avoir une autorité indiscutée, alors qu’il ne lui reste qu’un autoritarisme brutal.
    DIOGENE

    21 mars 2019 à 19 h 45 min
  • BRENUS Répondre

    La claque de d’AKK ? Heureusement que vous n’avez pas écrit LE CLAC, d’une toute autre signification.

    21 mars 2019 à 16 h 45 min
  • frei Répondre

    Le baratineur de l’Elisée ne connait bien sûr pas plus l’Allemagne que la France .La réponse était parfaitement prévisible .En outre la très mauvaise performance française sur les comptes publics (encore pire que sous Hollande !) n’incite évidemment pas l’Allemagne à lui accorder la moindre crédibilité .

    19 mars 2019 à 18 h 29 min

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