La croissance ne peut pas être infinie

La croissance ne peut pas être infinie

Comme un vélo, l’économie ne tient debout qu’à condition d’avancer. C’est que les progrès de la productivité suppriment des emplois et que, pour procurer du travail aux nouveaux chômeurs, il faut créer des activités nouvelles ; il faut de la croissance.

On a paru s’étonner qu’avant la grande crise que nous subissons, la croissance française ne fût pas supérieure à 2 %. Sarkozy voulait la porter à 3 %. C’était un rêve. En effet, si notre croissance était faible, c’était que notre vieux et riche pays possède déjà à peu près tous les biens dont il peut avoir besoin. On ne force pas à boire un âne qui n’a pas soif. C’était aussi que les pays émergents nous prennent une part chaque jour plus grande de notre travail. Quant à compter sur les pauvres pour faire marcher les affaires, on a vu quel résultat produisait aux États-Unis l’octroi de crédit à des personnes insolvables.

La croissance avait besoin de deux moteurs : le crédit et le pétrole
. Or, le crédit va être distribué avec parcimonie pendant longtemps, les banques gardant un mauvais souvenir du crédit facile. Quant au prix du pétrole, trop faible pour permettre l’exploitation des gisements difficiles, il remontera quand sa baisse aura provoqué une hausse de la consommation. C’est le système des vases communicants. Il ne faut donc pas compter retrouver de sitôt une croissance de 2 %.

La pénurie de crédits, la raréfaction du pétrole d’ici quelques décennies, la satiété des consommateurs français et la concurrence des pays émergents ne sont pas les seuls obstacles à la croissance. Depuis 1945, le progrès scientifique a mis en circulation d’innombrables appareils, dont le but est de rendre plus agréable la vie courante : automobiles, avions, TGV, machines à laver, réfrigérateurs, aspirateurs, téléphones, téléviseurs, ordinateurs – et j’en oublie beaucoup – charment aujourd’hui des populations dont les arrière-grands-parents s’éclairaient encore à la lampe à pétrole et voyageaient dans des trains tirés par des locomotives à vapeur ou ne voyageaient pas.

Ces merveilleux progrès se sont accompagnés d’un certain nombre de nuisances : la nature est bouleversée, le climat se réchauffe dangereusement (sauf cet hiver), les glaciers fondent, le nombre des oiseaux a beaucoup diminué, les autoroutes sont bloquées matin et soir au voisinage des grandes villes et les files de camions de plus en plus gros forment un véritable mur, le long duquel les voitures se sentent bien fragiles. Quand elles arrivent enfin à destination, elles s’aperçoivent qu’il est impossible de stationner !

Voilà un obstacle supplémentaire à la croissance : le transport de tout ce qui est encombrant ou pondéreux est en passe d’être paralysé
. Notre territoire, déjà lacéré par le passage des autoroutes et des TGV et amputé de la surface des immenses banlieues, n’est pas extensible. Sarkozy veut de la croissance, mais celle-ci se nourrit obligatoirement d’une augmentation des difficultés de transport, dans la mesure où il ne s’agit pas de biens de tout petit volume, quasi immatériels. On attend parfois des heures pour franchir le tunnel du Mont-Blanc. Certaines campagnes disparaissent peu à peu sous la pression des entrepôts logistiques, parallélépipèdes rectangles sans âme, construits au moyen de charpentes métalliques.

La récession ne fera pas que des malheureux. Si elle est assez profonde, les riverains des aéroports, des autoroutes et des lignes de chemin de fer, les habitants des villages dont la grande rue est parcourue jour et nuit par l’armada automobile, se réjouiront d’être débarrassés d’un peu de bruit.

Ils attendent comme une revanche le jour où, serrés les uns contre les autres de Roubaix à Fos-sur-Mer, les 35 tonnes, immobilisés, seront définitivement arrêtés et ils redoutent qu’un ingénieur plus vicieux que les autres n’invente des voitures qu’on pourrait, pour le stationnement, empiler les unes sur les autres.

Comme toute caricature, celle-ci a un sens : elle exprime l’impossibilité de la croissance infinie et la nécessité d’organiser une croissance très faible afin que tout citoyen puisse vivre en harmonie avec la société. (Encore faudrait-il ne pas continuer à laisser entrer en masse des étrangers à la fois totalement impécunieux et dépourvus de formation professionnelle.)

Souvenons-nous du club de Rome qui, dans les années 70, s’était consacré à l’étude de la croissance zéro…

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Comments (12)

  • sas Répondre

    Les MAC sont encore en marche et ne s’arrête plus…..après que le fonctionaire de l anpe surémunéré(qui n’existe plus) Domota, en congé jusqu’à jeudi (donc la grèce s arrêtera peut être….car après ce sera lui qui y sera de sa poche),après le rationnement d’essence et de nourriture qui ne touche que les populations clouées sur place(les béké honnis, eux vont à ST LUCIE ET LA DOMINIQUE, pour faire courses et pleins…..voici le dernier superjopcker de MAC…..seules les bananes seront chargées pour l export et malgré le blocus du port….

    …..RASSURANT POUR LES GROS PLANTEURS PRESENTES UTILEMENT COMME" LES DERNIERS MAITRES DES ANTILLES"……leurs petis intérêts financiers sont sauf gardés….

    Je crois rêver…

    sas

    24 février 2009 à 12 h 14 min
  • Magny Répondre

    Ouais , Hans , attendons tranquillement le grand soir pénards , avec deux glaçons dans le ricard ( ça c’est de la poésie moderne ) arrêtons dêtre intelligents et responsables : attendons d’être tous devenus fonctionnaires , pour nous reposer l’esprit .

    Sauf qu’on ne nous prêtera pas de l’argent éternellement , ouille . Sauf que le pétrole y’en a plus beaucoup et là ça va faire très très mal chez les consommateurs bombardés de désirs publicitaires .

    Comme le dit la chanson : on va pas mourrir de rire … ça c’est rien de le dire !

     

     

    20 février 2009 à 18 h 40 min
  • IOSA Répondre

    HansImSchnoggeLoch@…..

    Comme quoi, on peut être en accord sur certains choses…..le principe de la diversité, non ?

    19 février 2009 à 23 h 44 min
  • sas Répondre

    Comme il y a un problème de surconsommation dans les iles ,en france et dans le monde, que l on ne peut cummuler le pib de la somalie et le train de vie de la californie…..Il convient de freiner la consommation (ca aidera aussi indiscutablement la nature…..stopper les importations débiles (faire faire (15 000 km) par avion a une tomate alors qu’il y en a sur place ou que l on pourrait en avoir et après se plaindre du prix prohibitif de la tomate…..donc stopper les 40% qui baisseront mecaniquement les prix et prendre quelques autres mesures dejà expliqué par sas…

    CA NE COUTERAIT PAS UN ROND,serait moral et vertueux, et rabibocherait le plus grand nombre…appliquer les lois avec la même force pour tous, interdir les secte et loges subversives pour la république,stopper les concentration et monopoles….interresser les budgets des régions a la réparation des captations claniques ou maffieuse, l etat restant maitre du jeu…..

    bREF DE LA VERITABLE RESPONSABILITE NON DEGUEULEE CRIEE MAIS ASSUMEE……

    SAS

    NB dES PETITES ÏLES GROSSES COMME DES CONFETIS ONT BESOIN DE LOIS ET DE FONCTIONNAIRES COMPETENT  TRAVAILLEURS ET INDEPENDANTS…..ne nous envoyez plus de MAC

    19 février 2009 à 21 h 07 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    @SAS

    Allez sur le site de Christiane Chavane, l’article "Vu de la Guadeloupe" vous intéressera sûrement:
    http://le12eliberal.over-blog.org/

     

    19 février 2009 à 20 h 43 min
  • Jean-Claude THIALET Répondre

    "Les-4-Vérités"   – 19 02 09

    On aurait pu attendre de Pierre LASSIEUR qu’il nous donne, en plus d’un diagniostic de la situation véritable du Pays  – un exercice dans lequel on excelle, me semble-t-il, dans les "4-Vérités" – la façon miraculeuse de l’en sortir. N’est-il pas l’auteur de "Vérité des Miracles" ?

    Hélas, il ne nous explique pas même comment l’économie qui  –  comme les cyclistes ordinaires  –  ne peut faire de "surplace", pourrait au moins faire du surplace à la façon des "pistards" avant de se relancer pour gagner un sprint…

     A tout problème, si complexe soit-il, il y a une solution. Une solution que je n’ai pas réussi à trouver dans son article.

    Et cette solution devrait sans doute passer par un "blocage" –  un "surplace" – de la mondialisation qui n’a fait qu’accélérer la course à la consommation de produits fabriqués n’importe où, par une main d’oeuvre sous-payée véritable esclave des temps modernes. Mais de ce "blocage", nul ne veut entendre parler. Pas plus les tenants de la mondialisation (auxquels appartient incontestablement Nicolas SARKÖZY, même s’il tient  – pour des raisons électoralistes – des propos contradictoires sur ce sujet, comme sur tant d’autres d’ailleurs)(1) que ceux de l’altermondialisme. Lesquels poursuivent d’ailleurs, les uns et les autres, les même buts qui amèneront les êtres humaibns à se transformer en zombis.

    Parallèlement, les consommateurs forcenés que nous sommes devenus, devraient comprendre qu’il est temps de mettre un frein à leur boulimie (2). celle, notamment, qui pousse – même les gens au salaire très moyens – à vouloir le matériel hi-fi dernier cri, ou à consommer des cerises fraîches en hiver.

    Combien de temps faudra-t-il plonger dans la "Crise" pour qu’aussi bien les "gouvernants" que les "consommateurs" comprennent que le temps est venu du "surplace" : aussi bien pour arrêter les échanges inégaux ("inégaux" parce que "concurrence sauvage") que pour cesser de vouloir sans cesse produire et sans cesse consommer plus, en exigeant sans cesse un "pouvoir d’achat" accru, sans véritablement créer davantage de richesses ? Je crains que l’on ne puisse pour cela faire l’économie d’une révolution.

                                Cordialement, Jean-Claude Thialet 

    (1) il est étonnant que celui qui a pour slogan "IL DIT CE QU’IL FAIT, IL FAIT CE QU’IL DIT" n’ait pas pris de mesures pour réguler (selon le système dit "d’écluse" développé naguère par Bruno MéGRET dans un programme du FRONT NATIONAL) les importations de produits fabriqués à très bon marché par des ouvriers sous-payés qui condament ainsi nos entreprises à la fermeture ou à la délocalisation et les salariés au chômage. Lui qui veut "interdire" sinon les fermetures, du moins les délocalisations engendrées par cette concurrence sauvage. Tout comme lui qui, pendant la campagne présidentielle, avait affirmé que la TURQUIE n’avait pas sa place dans l’UNION EUROPEENNE, s’est bien gardé de demander la suspension des négociations à ce sujet pendant les six mois de sa "présidence" de l’UNION EUOPENNE !

    (2) contrairement à ce que me paraît affirmer Pierre LASSIEUR, si les Français ont réduit leurs achats, ils ont toujours aussi soif et faim de "consommation". Leur seul frein est la baisse de leur pouvoir d’achat et leur inquiétude de se retrouver au chômage qui les poussent à faire des économies…

    19 février 2009 à 18 h 00 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    SAS <<les 40% des fonctionnaires,la plethoire de fonctionnaires locaux chaque mairie a 90% de son budget bouffé en frais de personnel(charge quand ils les paient et salaires)>>

    Pourquoi ne pas prélever un impôt spécial sur ces fonctionnaires, impôt qui serait redistribué exclusivement aux habitants nécessiteux des îles? Savoir que des fonctionnaires serviraient enfin à quelque chose d’utile c’est bon pour le moral des non-fonctionnaires.

    19 février 2009 à 14 h 02 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Iosa <<Il me semble plus judicieux, lorsque l’on parle de croissance en créant des emplois nouveaux pour les nouveaux chômeurs, de connaître avant ce que l’on peut vendre aux autres, sauf cas exceptionnel à devenir des fonctionnaires>>

    Alors là, je vous salue Iosa, en effet créer des jobs juste pour résorber le chômage n’a aucun sens si la marchandise fabriquée doit rester dans les stocks ou si les clients la boudent.
    Qui d’autres que les entrepreneurs savent mieux créer les produits ou les services que le marché demande? Encore faut-il les laisser travailler et ne pas les accabler de charges et d’entraves. Quand des produits se vendent l’embauche suit automatiquement.
    Ce n’est pas l’état français ce dinosaure inefficace, incompétent, coûteux et lourdaud qui peut faire ce travail à moins que les clous produits en France et en Navarre soient à l’avenir tous de longueur 100 mm  ( comme à l’époque héroïque du gosplan soviétique).
    Le petit facteur si sympathique et si photogénique (en vacance en Guadeloupe, le veinard), qui d’après Miège sait que 2+2=5 *), n’a-t’il pas annoncé la couleur en promettant l’embauche d’un million de fonctionnaires supplémentaires en cas de prise de pouvoir.
    Vive le grand soir et vivent les lendemains qui chanteront pour quelques uns et déchanteront pour beaucoup d’autres..

    *) pour un nombre 2 dimensionné de façon scientifiquement marxiste afin que l’addition soit solutionnée avec précision.

    19 février 2009 à 13 h 38 min
  • sas Répondre

    C’est exacytement ce que cette droite maffieuse et maçonnique n’a pas compris…..en guadeloupe et martinique…..il y a justement trop de consommation et trop d emprunt de credit non remboursé….donc des gens en echec en faillites et amers….

    Il faut arrêter de distribuer et donner innutilement pour la comunauté  et donc de créer artificiellement de la prospérité momentané et illusoire , les 40% des fonctionnaires,la plethoire de fonctionnaires locaux chaque mairie a 90% de son budget bouffé en frais de personnel(charge quand ils les paient et salaires)…..il faut limiter l implenatation anarchique et les monopoles de l eau, du nettoyage, de la distribution, de l essence, des telecom , de l energie etc,etc laisser des pans economiques à d autre grouppe sociaux qui ne peuvent être ailleurs…..responsabiliser les fonctionaires et les politiques à leurs mandats et missions et que l ETAT tranche lorsqu’il y a embrouille , dedommage directement en emputant les budgets d autant que de leur interventions…..

    En fin appliquer un droit pour tous par cette justice "burgautée"….et faire remettre l argent qui a été volé et détourné au credit martiniquais, credit agricole, soderag, sodema…des milliards

    Et surtout interdir l infiltration maçonniques partout dans le departement et l admnistration qui interdit aux profanes, même diplômés même compétent de trouver du boulot sur place….la cooptation financière, economique et sociale perturbant serieusement l equité et l egalité des chances

    ….c’est super simple, ca coute pas de ronds en plus…. et ca s applique aussi a la metropole qui souffre des mêmes mots

    sas

    18 février 2009 à 19 h 19 min
  • Florin Répondre

    Vous partez, cher Monsieur, d’un postulat entièrement faux : vous avez l’air de croire que les besoins des gens sont satisfaits …

    La réalité vous donne doublement tort : d’une part, il y a des besoins nouveaux (il y a 20 ans, il n’y avait ni Internet, ni GPS, ni … enfin la liste est longue); d’autre part, les besoins de toujours (se loger, manger, …) ne sont pas satisfaits de manière convenable.

    Certes, vous allez me parler, et à juste titre, de besoins convertis en "demande solvable" : même là, le compte n’y est pas. Quand vous voyagez sous terre, entassé comme du bétail, debout, sans climatisation (des millions de franciliens vivent ce cauchemar au quotidien !), quand vous passez des heures dans des bouchons, quand vous habitez un appart minuscule (la superficie moyenne d’un logement à Paris est de 53 m², ce qui est assez pour un célibataire, pas pour une famille !) : vos besoins ne sont PAS satisfaits !
    Pourtant, on paie la carte orange, on ne la vole pas ! Pareil pour le logement.

    Quand vous voyez les réponses à cette fameuse question, posée EN FRANCE, au 21ème siècle, "que feriez-vous d’un complément de revenu?" ( plus de 30% des personnes ont répondu, "j’achèterais à manger" (!!!) – eh bien, cela nous indique une seule chose : il y a beaucoup de gens autour de nous qui se contentent de survivre !

    Alors, le Club de Rome, et toutes les fumisteries des années ’70 liées à la "décroissance" … c’est du Jules Verne !

    18 février 2009 à 18 h 19 min
  • IOSA Répondre

    Il me semble plus judicieux, lorsque l’on parle de croissance en créant des emplois nouveaux pour les nouveaux chômeurs, de connaître avant ce que l’on peut vendre aux autres, sauf cas exceptionnel à devenir des fonctionnaires.

    18 février 2009 à 18 h 10 min
  • VITRUVE Répondre

    AVE Mr Lassieur

    Nos anciens disaient déjà"quand le bâtiment va , tout va!" …
    Dans le même esprit, il nous faut avoir le courage politique de lancer enfin ces grands travaux du XXIe siècle que tout le monde attend, et qui automatiquement, participeront à la relance de l’économie et de par le fait même à la reprise de la consommation: je veux parler de l’enterrement des réseaux électriques et surtout du doublement des réseaux d’eau en "potables" et "grises" dans un souci d’écologie à long terme d’abord, et ensuite purement économique en ce qui concerne notre réseau d’eau qui perd bon an mal an 40% de cette précieuse denrée dans des fuites impossibles à maîtriser sur des installations quelquefois séculaires…
    Nos enfants nous en seront gré, et cet argent, dépensé et redistribué en salaires en France devrait logiquement participer à relancer la machine, quelques milliards seraient bien mieux placés ici que dans des aides plus que hasardeuses à des banquiers qui ne s’engagent pour l’instant sur rien de tangible…

    Si nos dirigeants avaient été aussi volontaires au XIXe que les nôtres ce jour, nous n’aurions ni routes , ni tunnels, ni réseaux ferrés, ni canaux, et nos énarques et politiques des conseils régionaux en seraient toujours à négocier les susceptibilités des maires des communes traversées dans un but électoral…

    VALE

    18 février 2009 à 17 h 18 min

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