La faillite de l’Union européenne

La faillite de l’Union européenne

Inutile de triturer les statistiques : de nos liens avec l’Union européenne, peu de gens sont satisfaits sans réserve, les autres se partageant entre ceux qui en veulent plus, et ceux qui en veulent moins.

Les deux paraissent oublier que les changements qu’ils demandent sont soumis par les traités à l’unanimité des pays membres : les intérêts de chacun étant différents, ils n’obtiendront rien.

Selon la plupart des sondages, les seconds, qui étaient déjà 54,7% en 2005, fatigués des promesses non tenues et des annonces sans suite, tendent ces dernières années à s’étoffer encore.

Seul un référendum permettrait de savoir combien ils sont, mais Brucelles l’interdit, on se demande pourquoi.

On leur a d’abord promis la paix. Elle était déjà réelle depuis 1945, grâce surtout à la dissuasion nucléaire.

Avec l’UE, dès 1990, la paix a fait place à la guerre avec participation française en ex-Yougoslavie et au Kosovo (en pleine Europe, sinon en France même). Puis en Irak, en Afghanistan, en Libye, au Mali, et en Syrie.

On avait connu la drôle de guerre; maintenant c’est la drôle de paix.

On leur a aussi promis la croissance et la prospérité, mais on a mis en place sans délai le libre-échange sans limite et la libre circulation des capitaux, donc les fermetures d’entreprises, les délocalisations, le chômage de masse, y compris chez les jeunes, la baisse continue du PIB, de la croissance et, depuis dix ans, du revenu médian : situation inconnue en temps de paix. Il est vrai qu’on est en guerre …

On leur a encore promis la disparition du sentiment d’insécurité, bientôt remplacé par l’état d’insécurité certaine par attentats, provoqués par une immigration de masse incontrôlée, sur directives de Bruxelles, que de plus en plus de pays membres dénoncent pour les mêmes raisons, sans grand succès.

À quoi il faut ajouter, faute de moyens, la diminution continue des crédits et des effectifs de l’armée, comme des forces de l’ordre, rendant progressivement le matériel militaire hors service, et les effectifs incapables de maintenir l’ordre, sans parler de l’aggravation des manifestations violentes et du développement des zones de non-droit.

Malgré une fiscalité galopante, l’État n’a plus les mêmes moyens qu’en 1990.

On leur a aussi promis l’aide de fonds européens, mais en leur cachant qu’ils n’avaient d’européens que le nom, ces fonds (9 milliards) étant d’abord envoyés à Bruxelles par nos impôts.

La France n’avait pas besoin de l’UE pour continuer à aider directement les domaines qu’elle considérait comme devant l’être, choix qu’elle n’a plus.

Au bout de 25 ans, cela commence à faire beaucoup, et la patience des victimes de la politique, en particulier économique, de l’UE, a atteint ses limites avec le bradage, sous prétexte de concurrence libre et non faussée, des fleurons de ce qui reste de notre industrie – inclus, et même surtout, dans les domaines stratégiques : le seul démantèlement d’Alstom place sous contrôle étranger les clés de nos sources d’énergie, de notre protection militaire, et de nos productions d’armement.

Mais je ne veux pas décourager les partisans de « plus d’Europe » : depuis 45 ans, il n’y a pas que des baisses. Il y a aussi des secteurs en forte progression : la dette (2 000 milliards), le nombre de chômeurs (6 millions), la corruption de la classe politique, la pression fiscale, sans oublier l’ignorance qui fait des progrès constants dans l’Éducation nationale, en France comme ailleurs.

N’est-ce pas suffisant ?

Faut-il accuser d’incompétence les dirigeants qui ont conçu, mis en place, et développé depuis 40 ans un système si calamiteux ?

Cela paraît difficile. Déjà en 1992, le Prix Nobel Maurice Allais, suivi par nombre d’économistes raisonnables, à qui les médias ont donné peu de place lors de la campagne de Maastricht, avait prédit le désastre, dont le fondement est l’application contraignante de règles de gestion identiques à des pays différents, et dont les évolutions divergent.

Robert Mundell avait d’ailleurs, dès 1961, pointé cet élément dans sa théorie de la zone monétaire optimale, dont on ne peut pas imaginer qu’elle ait été ignorée par les promoteurs de l’Union européenne.
Alors, si ce n’est pas de l’incompétence, qu’est-ce ?

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Comments (10)

  • Michel BURCKEL Répondre

    Pour ceux qui dirigent l’Union Européenne, leur définition de la politique est visiblement défendre leurs intérêts personnels plutôt que les intérêts généraux. Financièrement, ils sont gagnants mais ils ont échoué dans la construction de l’Union Européenne. Un bon départ a eu lieu avec l’association des six pays d’origine, à savoir, l’Allemagne, le Benélux, la France et l’Italie. Et la suite, c’est l’échec. Il aurait fallu que les pays candidats évoluent vers un standard en matière économique et fiscale. Une période probatoire devait leur être imposée pour atteindre cet objectif nécessaire pour être intégrés dans l’Union Européenne. Ils pouvaient être aidés par l’instance européenne. Les pays candidats devaient donc faire des efforts et non être intégrés pour faire tout simplement une force politique en réalité impossible à créer. On en voit les résultats actuellement.

    23 octobre 2018 à 22 h 45 min
  • Hilarion Répondre

    Certes mon Cher QC. Je sais que pour beaucoup, la France est née en 1789, mais ceux qui le prétendent sont tous frappés d’une telle amnésie, qu’ils ne savent même plus ou ils habitent.

    6 juin 2018 à 18 h 23 min
    • HansImSchnoggeLoch Répondre

      1789 est née d’un évènement climatique survenu en 1788 qui avait provoqué des inondations catastrophiques.
      Beaucoup de récoltes furent détruites suite à ces intempéries provoquant la famine parmi les gens d’en bas.

      Marie-Antoinette, à qui on avait dit que les gens voulaient du pain, répondit d’une manière laconique:
      S’ils n’ont pas de pain qu’ils mangent des brioches.
      La suite est connue.

      Sans ces inondations aurions nous une autre Histoire?
      Que chacun(e) y réfléchisse.

      6 juin 2018 à 19 h 59 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Le RU pays de Hyde Park Speakers’ Corner expérimente avec le Goulag…

    Extraits d’un article de Polemia.com
    //Et c’est, en Angleterre, une étape supplémentaire qui est franchie puisque le système politique, ou plus exactement le système judiciaire, organise le silence autour des viols de jeunes filles blanches par des gangs pakistanais. Après avoir organisé le silence sur ces viols, il organise le silence sur le procès et, quand un reporter indépendant – Tommy Robinson – veut parler du procès, alors il est mis en prison pour 13 mois et le système organise le silence autour de sa détention.//

    Il faut sauver le soldat Tommy Robinson, il est des nôtres!

    Voir article complet sur Polemia.org
    Jean-Yves Le Gallou sur Tommy Robinson : « Il faut briser le silence ! »

    5 juin 2018 à 15 h 50 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    L’importation forcée d’individus allogènes incapables de s’intégrer a exterminé les derniers croyants de cette unité européenne.
    J’en étais étais, mea culpa…

    4 juin 2018 à 17 h 02 min
    • Hilarion Répondre

      Je remplacerais “incapables de s’intégrer” par refusant de s’intégrer. Et même pire encore, voulant imposer leur “culture” de palefreniers de dromadaires.

      5 juin 2018 à 12 h 56 min
      • HansImSchnoggeLoch Répondre

        J’avais noté “incapable” pour “manque de facultés intellectuelles”.
        Mais il est vrai qu’il vaut mieux spécifier comme vous l’avez fait.

        De toutes façons maintenant le charme est rompu.
        Si plus d’un demi-siècle d’efforts pour mettre l’union en place ont abouti au retour du moyen-âge, il fallait nous le dire au départ.

        Ce qui nous arrive est l’équivalent moral d’une guerre.
        Guerre que la création de l’union devait empêcher.

        5 juin 2018 à 13 h 48 min
        • Hilarion Répondre

          Retourner au moyen âge ne serait que moindre mal, car le moyen âge n’est qu’une étape conduisant à que nous sommes culturellement. Au moyen âge, par exemple on n’ a jamais obligé la moitié de l’humanité, les femmes pour ne pas les nommer, à se dissimuler intégralement pour n’exister que pour l’homme qui sera sur elle son suzerain absolu. L’amour courtois, n’était pas un exercice d’appropriation des femmes, il laissait au contraire aux femmes ce libre arbitre de se laisser ou non séduire par un homme. Homme qui de son côté avait compris que le bonheur avec une femme ne pouvait s’obtenir par la coercition. Ce qui nous menace, ce n’est pas le retour au moyen âge, ce n’est même pas le danger d’une dictature stalinienne qui malgré son caractère odieux n’a pas bouleversé fondamentalement la culture Russe qui retrouve ses racines. Ce qui nous menace, c’est l’imposition de moeurs qui nous sont totalement étrangères, en parfaite contradiction avec ce qui a permis à l’occident de devenir ce qu’il est…ou était.

          6 juin 2018 à 13 h 47 min
          • quinctius cincinnatus

            en Histoire on ne parle plus de ” moyen-âge ” ni de ” renaissance “

            6 juin 2018 à 14 h 04 min
          • HansImSchnoggeLoch

            Je ne suis pas sûr que vous auriez envie de retourner au Moyen-Âge.
            Ce fut sans aucun doute une époque plus spirituelle que la nôtre mais matériellement un désastre pour le petit peuple.

            De nos jours l’esprit est vide mais la substance est plus abondante.
            Peut-on concilier les deux?

            7 juin 2018 à 10 h 38 min

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