La fragilité de l’économie chinoise révélée par la crise boursière

La fragilité de l’économie chinoise révélée par la crise boursière

Le fait que, le 27 février, soit née à Shanghai – place financière encore très modeste – l’onde de choc boursière qui a parcouru la planète, est symptomatique des faiblesses de l’économie chinoise et de l’interdépendance économique mondiale. Cette crise, survenue après un sommet historique, a mis fin à une hausse de plus de 800 jours sans correction majeure.

Usine du monde, la Chine exporte grâce au faible coût d’une abondante main-d’œuvre sans protection sociale, et de la sous-évaluation de la monnaie nationale, le yuan. Le Parti communiste, qui gouverne toujours d’une main de fer, refuse de mettre le yuan sur le marché international des monnaies, préférant le cantonner à un cours modeste, malgré les exhortations américaines. Cela fausse les échanges internationaux. Le système bancaire chinois comporte près de 50 % de créances douteuses liées aux entreprises, mais aussi aux particuliers : l’homme de la rue, porté par ce goût du jeu si développé dans la culture chinoise, s’est volontiers surendetté pour spéculer sur les marchés financiers.

Surinvestissement, surcapacité de production, surendettement, inflation : l’économie chinoise est déséquilibrée.

En 2006, la Bourse chinoise connut une hausse vertigineuse : 130 %. Dès le premier jour de la crise, Shanghai perdit près de 9 % : plus forte baisse depuis 1996. L’annonce par Pékin d’un renforcement du contrôle des marchés a inquiété les investisseurs, redoutant un éclatement de la bulle. L’omniprésence des programmes de vente automatique d’actions par ordinateur en cas de franchissement de seuil accéléra la propagation de la crise au monde entier. Les « bulles » spéculatives – provoquées par l’abondance des liquidités ayant dopé les valeurs de certains placements – se sont partiellement dégonflées, entraînant la chute des Bourses.

Les marchés mondiaux avaient grimpé de façon quasi ininterrompue depuis le printemps 2006, stimulés par la progression des bénéfices des entreprises et une frénésie de rachats et de fusions de sociétés. Mais de mauvaises nouvelles venues des États-Unis – premier débouché des produits « made in China » – ont douché l’euphorie. La croissance américaine devrait se situer, selon les économistes, entre 2 et 2,5 % seulement cette année, après 3,3 % en 2006. Les ventes de maisons neuves aux États-Unis ont reculé de 16,6 % en janvier, le reflux le plus important depuis treize ans. La crise immobilière se diffuse aux établissements de crédit immobilier à risques (subprime lenders), dont trois ont fait faillite depuis le début de l’année. Autre secteur malade de l’économie américaine : l’automobile. En 2006, les États-Unis ont connu un nouveau déficit commercial record de 763,6 milliards de dollars (583,4 milliards d’euros), après 716,7 milliards de dollars en 2005. La consommation croissante de produits d’importation à bas prix, notamment en provenance de Chine, a représenté 232,5 milliards de dollars, soit plus du quart du déficit total. Les dépenses des ménages, qui portent l’activité à bout de bras, représentent près de 70 % du produit intérieur brut (PIB) américain. La consommation reste soutenue : au dernier trimestre 2006, elle connut une hausse de 4,2 %, après 2,8 % au troisième. Mais elle fléchira si les entreprises embauchent moins et n’augmentent plus les salaires, et si la crise de l’immobilier perdure.

Les craintes d’un atterrissage brutal de l’économie américaine ont été avivées par l’ancien patron de la Fed, Alan Greenspan – toujours très écouté – évoquant une « possible » récession américaine d’ici la fin de l’année 2007 : l’économie chinoise, en symbiose avec celle des États-Unis, en serait ébranlée.

Les opérateurs scruteront attentivement les prochaines statistiques du marché de l’emploi, attendues en fin de semaine. La révision en baisse des perspectives de la croissance américaine conduira à une remontée de la prime de risque et à un accroissement de la volatilité des marchés. En outre, les investisseurs craignent un essoufflement de la pratique du « carry trade », consistant à emprunter de l’argent dans les pays où les taux d’intérêt sont bas, comme au Japon, et à le placer, sous forme d’actions ou d’obligations, dans d’autres pays. Une remontée des taux japonais tarirait cette manne financière.

La donne géopolitique a contribué au déclenchement de cette crise : les rumeurs de guerre entre les États-Unis et l’Iran font craindre une inflation, consécutive à la hausse des hydrocarbures, résultant d’une perturbation des approvisionnements. Certains investisseurs se sont portés sur l’or, dont le cours a monté…

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Comments (6)

  • SAS Répondre

    A JEAN CLAUDE…….correcte sir…

    sas

    13 mars 2007 à 12 h 38 min
  • Jean-Claude THIALET Répondre

    12/03/07    – "Les 4-Vérités" –

    Parce qu’il s’est construit trop vite, et qu’à bien des égards, il est une sorte d’immense "bulle", le nouvel Empire du Milieu est évidemment fragile. Il suffirait par exemple que l’UNION EUROPENNE décide de se fermer à ses productions. Cela, après avoir fait  le constat (qui crève les yeux) qu’elle a fait un marché de dupes en ouvrant largement ses portes aux produits chinois (ce qui a condamné ses propres manufactures à la ruine, à la fermeture ou à la délocalisation, ses salariés au chômage …), et en se voyant de surcroît imposer le transfert de ses technologies pour pouvoir exporter

    Ce retournement obligerait, dans un premier temps, la CHINE qui est le plus gros créancier des ETATS-UNIS, à mettre sur le marché les obligations américaines dont elle est détentrice. Et, comme un immense chateau de cartes, l’économie mondiale s’effondrerait…

    Les traités d’ouverture à tous vents ont transformé  le "Marché" en un véritable jeu de "barbichette" où chacun se tient. On le voit, les dirigeants mondialistes ont mis le monde au bord de l’explosion…. On nous bassine les tympans avec le "réchauffement de la planète" comme pour mieux nous faire oublier une autre surchauffe qui, elle, n’est certainement pas pour le prochain millénaire. 

         Cordialement, Jean-Claude THIALET

    12 mars 2007 à 12 h 08 min
  • sas Répondre

    A brice le repproche fait de sas aux ouvriers et employés d’aeds /aibus……x’est d’être con et de ne pas tirer ,plus lucidement, les conclusions des faits qui tamborinent à leur portes…..les liens entre delma,lagardere,gergovin,clearstream, galouzeau de villepein,naguy bocsa et bien sur chirac……et aux autres du cac 40 de se gaver d’argent public et pourquoi se faire chier à vendre des avions….lorsque qu’un etat de droits communs et d’initié est prêt à délier la bourse des contribuable ….déja rançonnés, faillis …voir indigents(pour ceux qui travaillent et créer des richesse péreinnes s’entend)…..

    Il faut donc débarquer tous ce petit monde et reprendre les rennes , après une putain de karchérisation….urgent et vital pour airbus

    Ce sont les ricains et autres manches à couilles de boeing qui doivent se taper sur les cuisses…et si ca , n’est pas la démonstartion des liens entre la haute finance internationnale……et ces intrigues…contre nature et conte le marché……mais qu’est-ce donc ????? à vos rapports et colloques messieurs les spécialistes economiques.

    sas…….qui atend la cellule de soutient psychologique idoine…

    11 mars 2007 à 11 h 09 min
  • brice Répondre

    Pour SAS,

    bonjour, je partage ton avis surtout pour les connards d’ouvriers et syndicalistes d’apparats qui continuent à voter pour les mêmes ; donc UMPS qui se disent nous allons changer, mais bien sur, changer les choses alors que leur démarches ; PS qui empêche l’extrême gauche ; Besancenot d’avoir ses signatures pour ne pas émiéter les voies de gauches et l’UMP qui a semble-t-il retourner sa veste ; Sarkozy veut aider ce dernie et JMLP à avoir ses signatures pour la bonne marche de la démoCratie, mon cul ouais, sans vouloir être grossier.

    c’est une stratégie bien calculée de sa part pour émiéter les voies de gauche et souhaiter un second tour avec JMLP ; tout ceci sur lequel il vient superposer l’illusion du maintien de la démocratie.

    Oui, je crois encore et toujours que tous les partis ne pourront rien faire sauf JMLP qui n’a jamais, à quelques virgules près changer son programme et qui lui avec sa fille et ses militants ont des couilles.

    Salut.

    9 mars 2007 à 10 h 14 min
  • SAS Répondre

    la ripoublique des manches à couilles en action……..bien que détenteur en 10 ans du marche civil de l’avionique….bien que capitalisé royalement….bien qu’avec un carnet de commande surbooké……bien qu’ayant touché des fonds publics directs et indirectes à foison….bien qu’ayant déjà modofié pour le projet ,ponts,routes et villages…….AEDS AIRBUS LICENCIE avant d’avoir commencé….

    Quel bel exemple européen d’un collaboration réussie…….franco/allemande où les politique toujours en quête d’avantages indus et autres intrigues à tiroir(clearstream) où sur l’autel des combines , des delmas, forgerad, gergovin et autres enclumes ont précipité l’entreprises dans des turbulances mortelles……où les actionnaires privés se sont déjà fait la belle avec leurs capitaux majorés des estimations et des espoirs les plus foux sur ce produits(lagardere et daimler)……….et où comple de l’impéritie et du cinisme…….l’etat envisage de nationnaliser les trous à vennir….alors que tous les fleurons nationnaux ont été dépecés entre les grouppes privés initiés du cac  de vinci avec les autoroute à edf/suez……… laissant toujours sur le carreau les connards d’ouvriers et syndicalistes d’apparats qui continus a voter pour les mêmes….

    on pourrais résumer ce triste tableau: le bal des enculés….ou le festival des initiés….

    sas dit que SEUL JEAN MARIE LEPEN pourra eventuellement stopper cette hemorragie……si le corps n’est pas déjà exsangue. 

    8 mars 2007 à 11 h 09 min
  • brice Répondre

    Encore une bonne intuition de Du Plessis. Comme celui-ci en parlait sur la couverture de son livre Islam/Occident la guerre totale, cette onde de choc boursière serait-elle l’un des premiers paliers d’une nouvelle crise économique mondiale bien pire que celle de 1929 qui serait un des événement dont Du Plessis parlait et qui amorcerait un 3ème conflit mondial.

    Car si l’économie chinoise est si déséquilibrée, cela aura forcément des conséquences sur le reste du monde, car nous trouvant en pleine mondialisation du capitalisme, cela ne ferait qu’accentuer les déficits d’autres pays. Et surtout une telle crise pourrait faciliter la venue au pouvoir d’ultra-islamistes dans le monde musulman déjà bien anti-occidentaux suite à la double intervention américaine en Afghanistan et Irak, puis les contraintes de frappes aériennes sur l’Iran.

    Cela ne serait qu’un copié/collé de 1929-1933 mais dans un contexte différent.

    7 mars 2007 à 9 h 53 min

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