La mondialisation vue par Alan Greenspan

La mondialisation vue par Alan Greenspan

alan greespan le temps des turbulencesPendant 24 ans, Alan Greenspan a dirigé la Banque centrale américaine. Maintenant qu’il est à la retraite, il vient d’écrire ses mémoires. C’est lui qui, en mettant plus ou moins de monnaie en circulation sur le marché américain, s’opposait à l’inflation du dollar. De son action dépendait finalement la plus ou moins rapide progression de la richesse dans son pays.

Il est d’abord étonnant de découvrir que cet homme a finalement appris son métier sur le tas. La science économique a en effet énormément évolué depuis 30 ans. Lui et son équipe ont tâtonné pour essayer de trouver dans la pratique la moins mauvaise solution permettant d’aboutir au plein-emploi, tout en maîtrisant l’inflation. Et ceci dans un contexte de mondialisation de l’économie.

Pour Alan Greenspan, la mondialisation est finalement un allié précieux du directeur de la Banque centrale. D’une part, elle inonde le marché national de produits à bas prix venant du monde entier. Elle s’oppose ainsi à l’inflation et, en cela, elle aide considérablement la Banque centrale à accomplir sa tâche. D’autre part, elle offre aux entreprises d’un pays développé une nouvelle et énorme clientèle potentielle. On ne sait pas encore fabriquer d’avions de ligne en Asie, mais on en achète de plus en plus, car on désire voyager. On perd ainsi des emplois dans l’automobile ou le textile, mais on en gagne dans l’aviation ou dans le lancement de satellites. Enfin, moins l’inflation menace, plus le banquier central peut mettre de monnaie non inflationniste sur le marché, donc plus le pouvoir d’achat du pays peut augmenter rapidement.

Greenspan a découvert petit à petit toutes ces réalités économiques incontournables. Il l’a fait, dit-il, sans jamais subir d’ordres du gouvernement. Mais en travaillant avec lui et en faisant découvrir aux responsables politiques américains, démocrates ou républicains, les exigences de l’économie. C’est grâce à ce dialogue entre le responsable de la monnaie et les responsables politiques qu’une bonne solution a été mise au point : les responsables politiques ont libéré l’économie américaine des freins qui l’empêchaient d’enrichir l’ensemble du pays. Alan Greenspan affirme modestement qu’il n’a pas commis d’erreurs. On peut cependant lui faire un reproche. Ses interventions contre l’inflation étaient trop fortes et trop longues, ce qui aboutissait à du chômage et à des crises cycliques, dont la crise de l’immobilier actuelle est la dernière en date.

Sarkozy ne comprend pas le rôle d’une banque centrale

Alan Greenspan est, enfin, très surpris de l’incapacité de la France à sortir de la pensée keynésienne. Les Français pensent en effet massivement que plus l’intervention de l’État dans l’économie est forte, mieux marche la France. L’État doit impérativement et corriger les inégalités issues du marché et protéger les salariés contre les excès de pouvoir de leurs employeurs. Pour Édouard Balladur par exemple, le marché, « c’est la loi de la jungle »…

Il faut donc augmenter et augmenter encore l’aide aux démunis et augmenter et augmenter encore la protection des salariés. Un peu plus d’impôts ou de taxes assureront une partie du financement. Mais comme la France est déjà champion toute catégorie de la fiscalité, l’État emprunte chaque jour un peu plus. Nos enfants paieront l’addition.

Le responsable de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a la même vision de l’économie qu’Alan Greenspan. Il est difficile d’être banquier central en ayant d’autres opinions. Malheureusement les énarques de Bercy ne jurent que par Keynes. Pour eux, on ne s’oppose pas au chômage en réduisant les contraintes qu’impose l’État à l’économie, mais on le fait en augmentant la quantité de monnaie mise sur le marché.
Le Président ne les écoute pas sur le premier point : il veut, sans hésiter, libérer l’économie des contraintes qui pèsent sur elle et il se bagarre contre le pouvoir exorbitant de l’administration. Mais il semble croire que la Banque centrale ne met pas assez de monnaie sur le marché. Le torchon brûle ainsi entre le Président de la BCE et le Président de la république française… C’est regrettable.
La France peut aussi avancer vers le plein-emploi, si elle écoute la BCE.

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Comments (5)

  • ozone Répondre

     

    "On perd ainsi des emplois dans l’automobile ou le textile, mais on en gagne dans l’aviation "

    10000 suppressions de postes chez Airbus (plan power 8),delocalisations prevus.

    Cherchez l’erreur

    15 octobre 2007 à 20 h 22 min
  • dogala Répondre

    nous le savons depuis longtemps la france est numéro un mondial en matière d’experts de toutes sortes, un expert pour deux habitants, rien de semblable ailleurs. Championne également  pour la critique. en vérité la france est dans son ensemble "mesquine".

     

    13 octobre 2007 à 14 h 08 min
  • jacques Répondre

    Florin a parfaitement raison

    Et je répète une autre fois sur ce site que les USA sont en grande partie un pays socialiste.

    Un marxiste me confiait qu’ils avaient gagnés la bataille: les USA pouvaient toujours se déclarer un "bastion" du capitalisme autant qu’il le voulait si cela pouvait leur faire plaisir, mais dans les faits ils avaient incorporés dans leur lois et institutions d’inombrabres principes marxistes (qu’il m’énumera) qui seulement 50 ans auparavant vous aurait qualifié comme un communiste nécessitant presque d’être emprisonné pour subversion.

    Le marxisme aux USA est partout, mais principalement
    – dans l’éducation
    – dans la discrimination "positive"
    – dans le poids gigantesque de l’état
    – dans les déficits et dettes gouvernementales colossaux
    – dans les menaces ou guerres d’agression (appelons les choses par leur mot) pour imposer des contraintes économique anti-libérales à d’autres pays et qui sont diamètralement opposé à l’idéal d’Adam Smith
    – dans le protectionisme important
    – etc

    Mais les américains sont en général insuffisamment éduqué pour s’en apercevoir et donc c’est sans importance.

    11 octobre 2007 à 5 h 18 min
  • Jean-Claude THIALET Répondre

    10/10/07   – "Les 4-Vérités –

    Quelques commentaires :

    Qu’Allan GREENPAN, pur self made man comme seuls – pratiquement –  les ETATS-UNIS savent en produire (ce qui est tout à leur honneur), soit un personnage (encore) important, nul n’en doute. A sa manière, il a sans doute bien servi non les Américains moyens, mais la politique économique impérialiste de son pays et les intérêts de ses financiers internationaux. Ce qui lui a fait mériter son surnom de "Magic Greenspan".  Ce qui n’a pas empêché que, sous son "règne", la "planche à billets" n’a cessé de fonctionner. Que cela plaise à être lu ou pas.

    Aujourd’hui,, l’indéboulonnable gouuverneur de la BANQUE FEDERALE AMERICAINE (FED) me paraît critiqué dans la mesure où on lui impute la crise financière, et bientôt sociale, qui menace les ETATS-UNIS après l’éclatement de la "BULLE IMMOBILIERE". Ayant perdu son "trône", et une partie de son aura, que fait Allan GREENSPAN ? Comme tout homme public qui rentre dans le rang, il tente de rebondir  en publiant ses "MEMOIRES". Ce qui lui permet faire de l’argent au passage. En attendant de juteuses coonférences… Je ne doute pas que, comme veut nous le faire savoir Bernard TREMEAU, son livre ne soit pas intéressant à plus d’un titre, et même passionnant par ses révélations et anecdotes.(1)

    Mais, personnellement, ne voulant pas  – comme je l’avais fait précédemment pour le livre d’AL GORE, et pour bien d’autres  – participer de mes deniers à l’entretien de ces "pipols", j’attendrai, pour le lire, qu’il me tombe sous la main…

    Concernant l’opinion de Monsieur Allan GREENSPAN sur le "mondialisme", je préfère m’en tenir aux propos révélateurs d’un des membres éminents du Groupe BILDERBERG (2) qui, lui, contrairement à celui qu’il n’est qu’un "serviteur", n’a rien à cacher. Propos que je rappelle ici :

    "JE DECRIRAI PLUTÔT LA GLOBALISATION (NB. autre nom de la "mondialisation") COMME LA LIBERTE POUR MON GROUPE D’INVESTIR LA OU IL VEUT, POUR LE DELAI QU’IL VEUT, DE PRODUIRE CE QU’IL VEUT, DE RECHERCHER SES MATIERES PREMIERES PU IL VEUT ET DE VENDRE SES PRODUITS OU IL VEUT, EN S’EMBARRASSANT LE MOINS POSSIBLE DES DROITS DES TRAVAILLEURS ET DES ACCORDS SOCIAUX.’"

    Voilà une déclaration lourde de sens et de menaces. Elle  devrat faire réfléchir tous les "travailleurs" (nous en sommes tous en tant que salariés) qui, en achetant des produits fabriqués à bas prix dans des pays où la main d’oeuvre est sous-payée,  participent activement à cette "GLOBALISATION’" qui s’embarrasse "le moins possible" de leurs "droits" et "accords sociaux" (les fameux "avantages acquis" chers à la CGT) dont ils bénéficient (pour combien de temps encore ?). Cette déclaration, elle est de Percy BARNEVIK (également membre de la TABLE RONDE) n’a pas davantage fait réfléchir les travailleurs et les politiciens qu’ils élisent pour les … défendre ! Pas plus, naguère, que les menaces contenues dans MEIN KAMPF. Ou encore celle d’un livre qui, sous couvert d’une religion de tolérance, promet la chari’a pour tous, croyants ou dhimmis !

         Cordialement, Jean-Claude THIALET 

    (1) en faisant à LONDRES la promotion de ses "MEMOIRES" (dont je ne doute pas qu’il sera – comme le livre d’AL GORE et de tant d’autres), Allan GREENSPAN, je te rappelle, avait révélé au SUNDAY TIMES (3): "Je regrette d’avoir à reconnaître ce que tout le monde sait(4). La guerre contre l’IRAK ne fut pas engagée pour neutraliser l’arsenal d’armes de destruction massive qu’était censé détenir ce pays, ni pour empêcher Saddam HUSSEIN d’aider le terrorisme, mais UNIQUEMENT POUR METTRE LA MAIN SUR LE PETROLE".

    (2) fondé dans les années "50" sous l’influence de David ROCFELLER, il regroupe  – par cooprtation – des membres éminents de la finances et de la politique internale. On le : les seconds  – comme l’avait révélé Théodore ROOSEVELT dans un discours électoral AVANT la Première Guerre Mondiale – sont inféodés aux premiers.

    (3) cité par Jacques LANGLOIS dans "RIVAROL" du 28 septembre

    (4) remarque personnelle : sauf quelques-uns !!!

    10 octobre 2007 à 22 h 58 min
  • Florin Répondre

    Certains, sur ce site, essaient désespérément de nous faire croire que, aux USA, l’Etat intervient moins qu’en Europe dans la vie économique !!! Rien de moins vrai.

    Des exemples : aux US, le patron ne peut pas embaucher qui il veut : il doit respecter de quotas raciaux, il doit "colorier" ses effectifs. Injustice aberrante s’il en est, car le mérite devient secondaire.

    Aux US, les contrats publics de fourniture de biens et services ne sont pas à 100% libres : certes, il y a des appels d’offres, mais le Small Business Act octroie un quota des marchés publics aux PME (chose que Bruxelles refuse d’accepter pour l’Europe, au nom, vous l’avez deviné, de la concurrence "libre et non faussée").

    Aux US, le tarif douanier est adapté pays par  pays, et le Président a le pouvoir de prendre, à tout moment, les mesures qu’il croit nécessaires pour restreindre les importations, par le biais des quotas ou par des leviers tarifaires. A comparer avec l’Europe, où, pour obtenir le même résultat, il faut une décision à Bruxelles, la plupart du temps impossible à obtenir.

    Ah, j’oubliais l’environnement : aux US, l’Etat a imposé, du jour au lendemain, des avancées technologiques aux entreprises (voir le cas des pétroliers à double coque, beaucoup plus sûrs pour la navigation) que l’Europe (de Bruxelles, encore une fois) n’ose pas imposer. En revanche, nos technocrates bruxellois ont certainement le sens des priorités : ils imposent l’abandon … du "département" sur les plaques minéralogiques des voitures !!! (Grande avancée pour l’humanité toute entière, bien évidemment !).

    10 octobre 2007 à 1 h 27 min

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