La monnaie unique et le chômage

La monnaie unique et le chômage

Le chômage a fortement augmenté en Europe, et en France en particulier, depuis un an.
En juillet 2011, les taux de chômage touchant les pays de la zone euro sont globalement de 10 %. Il y a donc des millions de chômeurs en Europe.

Mais leur nombre varie suivant les pays. L’Autriche est le pays qui a le moins de chômeurs, avec un taux de 3,7 %, suivie de près par les Pays-Bas qui n’ont que 4,3 % de chômeurs. L’Allemagne en a 6,1 %, l’Italie 8 % et la France 9,9 %. L’Espa­gne bat tous les records avec 21,2 %.
Il est intéressant de prendre aussi en compte le chômage des « jeunes » de 15 à 24 ans. Il a également atteint des taux records. Il est en moyenne de 20,5 % dans la zone euro. Il est seulement de 7,5 % aux Pays-Bas, de 7,8 % en Autriche et de 9,5 % en Allemagne. Il grimpe à 23,4 % en France, 38,5 % en Grèce et à 46,2 % en Espa­gne…

Autre point qu’il faut absolument souligner : avant 1972, les gouvernements avaient une politique économique qui n’exposait pas au chômage. Et le chômage ne détruisait pas la vie des Européens. Cette période a été appelée celle des « 30 glorieuses ».

Depuis 1972, et le désir de créer une union monétaire européenne, le plein emploi a quitté l’Europe et le chômage est apparu.
Les responsables politiques de l’époque ont pensé que l’union monétaire serait un moyen de consolider l’Europe bien supérieur à la seule union économique réalisée dans le Marché commun.

Ils ont aussi cru, et croient encore, qu’une monnaie commune européenne donnerait à l’Euro­pe un poids politique, une puissance supérieure. Les Européens pensent qu’on peut utiliser l’euro pour contrer le dollar des Américains.
Les responsables européens ont ensuite pensé, et pensent toujours, qu’en abandonnant les monnaies nationales, on ne pouvait plus les dévaluer. On ne peut pas, selon eux, dévaluer une monnaie qui n’existe plus…

Ils ne voient pas, ou ne veulent pas voir, que, depuis 12 ans, une parité fixe lie entre elles ces anciennes monnaies alors que les coûts de production augmentent bien plus rapidement en Grèce, en Espagne, ou en France qu’en Autriche ou en Allemagne.
Il n’y a pas de meilleur moyen pour créer du chômage que de maintenir une parité fixe trop longtemps. Les entreprises du pays où les prix de production grimpent plus rapidement sont éliminées car elles ne sont plus compétitives.

Nos responsables font une autre erreur. Ils sont persuadés que l’on peut relancer l’économie en distribuant de l’argent non gagné à leurs électeurs. Ils empruntent donc de l’argent pour le distribuer ensuite. Cette « relance » ne relance, en pratique, que l’inflation : les prix augmentent et le pouvoir d’achat diminue. Le chômage augmente donc.

Les responsables politiques ont enfin décidé de rééquilibrer leurs budgets, tout en remboursant les énormes dettes qu’ils ont contractées depuis des années.
Ils doivent donc trouver de l’argent. Soit ils réduisent leurs dépenses et distribuent moins d’argent à leurs électeurs. Soit ils augmentent les impôts. (C’est de loin cette deuxième solution que les responsables français préfèrent…)
Dans les deux cas, le pouvoir d’achat des électeurs diminue et le chômage augmente.
Tel est le comportement de nos responsables politiques européens.

Il est normal que ce vendredi 2 septembre vers 16 heures, les prix des obligations émises par les États qui continuent à trop emprunter se soient effondrés une fois de plus et aient atteint les cours du 18 décembre 2008, lors de la grande crise financière mondiale.
L’Europe, avec sa monnaie unique, est comme le Titanic. Elle se croit très solide, mais elle est très proche de son iceberg !

Les pays européens, pour survi­vre, sont obligés de retrouver leurs monnaies nationales pour pouvoir enfin dévaluer.

Il est heureusement tout à fait possible de créer une Europe sans crise et sans chômage. Mais, pour cela, il faut que nos responsables retournent à l’école, lisent et comprennent enfin ce que racontent Jacques Rueff ou Milton Friedmann. Et le mettent en pratique. Les pays qui ont appliqué ce que disent ces deux économistes ont supprimé le chômage chez eux en moins d’un an…

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Comments (2)

  • IOSA Répondre

    La flambée du chômage est équivalente au nombre exponentiel de sans papiers régularisés.

    IOSA

    8 septembre 2011 à 10 h 49 min
  • MINUX75 Répondre

    Bonjour Il est clair que le serpent monétaire de GISCARD, puis le franc fort de MITTERAND et aujourd’hui l’€uro de SARKO constituent l’une des causes majeures du chômage, la principale étant l’ouragan fiscal qui a dévasté la france depuis les années 70. Notre économie est prise en étau entre d’un côté une hyperfiscalité qui matraque les entreprises et de l’autre, une masse monétaire qui diminue cassant la demande. Le chômage ne peut qu’exploser. Les entreprises le voient bien, les charges fiscales augmentent et les commandes diminuent. Cette politique de l’€uro fort n’est pas due à l’incompétence de tel ou tel bureaucrate mais correspond bien à une volonté des pouvoirs publics. Mettez vous à la place d’un bureaucrate, ce qu’il veut c’est la hausse de son pouvoir d’achat et si possible une hausse concomitante du chômage qui mettra mieux en valeur l’avantage acquis que constitue la sécurité de l’emploi. Comment mieux réaliser ce double objectif que de mettre en place l’€uro. Sous couvert de “haute technicité” notre politique économique est en fait une politique purement féodale dont l’objectif réel est d’augmenter encore toujours et toujours les droits acquis des fonctionnaires et des hommes politiques de notre république fromagère.

    8 septembre 2011 à 2 h 37 min

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