La nouvelle classe politique et l’arge

La nouvelle classe politique et l’arge

En 1989, Guy Debord conclut ainsi ses Commentaires tant commentés sur la Société du Spectacle : Il faut conclure qu’une relève est imminente et inéluctable dans la caste cooptée qui gère la domination, et notamment dirige la protection de cette domination…
Cette relève sélectionnera ceux qui y prendront part sur cette exigence principale : qu’ils sachent clairement de quels obstacles ils sont délivrés, et de quoi ils sont capables.

J’ignore à quels désastres alimentaires et élémentaires vont nous mener ceux qui nous dirigent. Je recommande à ce propos le livre de Daniel Nahon sur l’épuisement des sols, et qui annonce froidement de grandes famines pour le XXIe siècle, dans l’indifférence générale de la classe politique planétaire.

Mais je voudrais au moins souligner les faits suivants. On s’est étonné il y a un an du comportement de notre nouveau président:
croisières et vacances de luxe ; nouvelle femme héritière et top-model (mais le second mariage avait déjà eu pour témoins Martin Bouygues et Bernard Arnaud), en attendant un mariage à prix Darty de l’héritier ; triplement du salaire présidentiel ; décuplement du nombre de conseillers de la Satrapie élyséenne.

Mais tout cela n’est rien à côté de nos voisins : l’ancien chancelier allemand Schroeder, social-démocrate qui plus est, est devenu du jour au lendemain conseiller de l’entreprise la plus florissante d’Eurasie, Gasprom; et il est chargé pour une rémunération de deux millions d’euros de conseiller les travaux de construction de l’oléoduc baltique.

Dans le même temps, la fille de Vladimir Poutine vient d’acheter pour la modique somme de 18 millions d’euros l’appartement du plus célèbre oligarque de la télévision française.

Pourquoi se gêner? On m´a parlé dans le cas de Poutine d’un patrimoine de trente milliards d’euros. Poutine est passé de la table du KGB à celle des oligarques, et ceux-ci lui ont prudemment laissé de la place, alors que le peuple russe a connu un déficit démographique post-soviétique de 20 millions d’hommes, de femmes et d’enfants.

Traversons la Manche: les Blair viennent de s’acheter une sixième maison à six millions d’euros aux environs de Londres.
On se souvient qu’ils s’étaient acheté un appartement de luxe dans Kensington, pour quatre millions de livres, il y a trois ans. Et qu’ils s’étaient fendus de 500000 livres pour acheter un pied-à-terre pour les études de leurs enfants.

La presse anglaise toujours prompte à s’enflammer sur des sujets aussi importants que le sexe était restée bien discrète sur le sujet. Cheryl Blair se fait payer 50 000 dollars la conférence, sans doute plus maintenant.
Tony Blair a touché un million de dollars en Chine pour une conférence sur le management gouvernemental, alors qu’il a laissé son pays au bord de la faillite et Gordon Brown se confronter à l’impopularité de son gouvernement néo-travailliste (mais c’est à cela que servent les Écossais, non?). Gageons qu’il touchera d’autres millions.

Traversons l’Atlantique: les chiffres sont encore plus sérieux, en dépit d’un dollar en baisse et d’un pays en grave crise. Rudy Giuliani, ancien maire de New York, ancien candidat républicain à la présidence, a gagné cent millions de dollars en exploitant son image de la ville martyre du 11 septembre.
Et le New York Times nous a récemment appris que les Clinton ont gagné 107 millions de dollars (pas un de moins) au cours des années 2000, à coups de conférences et de prestigieux dîners.
Ils sont en voie d’être rattrapés par un autre démocrate, Barack Obama, qui n’a plus même besoin du financement politique public pour financer sa campagne.

J’ai bien sûr oublié de citer Silvio Berlusconi, qui avait au moins le mérite d’être déjà l’homme le plus riche d’Italie avant d’arriver au pouvoir…

pour la troisième fois. On comprend en tout cas une chose : la fusion totale du politique et du people, du politique et de l’argent.
On se doute que les choses ne doivent pas traîner non plus en Chine, où le parti communiste encadre sagement la progression du pays.

Et on rappellera l’expression du sociologue Zygmunt Bauman : cette société est liquide… La classe politique aime ça. Et ne s’en cache plus…

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Comments (17)

  • SAS Répondre

    Je souhaite que les Russes installent un bouclier anti missiles à CUBA , pour lutter contre les terrosriste de Tchetchénie…..

    sa ferait peut être réfléchir les USA ET L OTAN…..

    sas fin stratège.

    19 août 2008 à 13 h 20 min
  • Anonyme Répondre

    SAS : " aux portes de l europe, se masse un bataillon de militaire russes, près a en découdre avec la georgie , en guerre avec l ossetie qui revendique l indépendance ( …) ..le feu va couvrir partout…."

    –  Negatif, ce n’est que de l’esbrouffe : ca ne va rien faire du tout, ni entrainer le moindre conflit conséquent. C’est juste la Russie qui rappelle au Monde, et a ses anciens satellites, qu’elle est toujours la, et qui renvoie la balle a la Georgie, sur l’air de : " Alors comme ca, t’as voulu ton independance? et ben maintenant c’est au tour des Sud Osciettes."
    Il y en a qui doivent bien se marrer.

    Best,

    Mancney

    11 août 2008 à 1 h 38 min
  • sas Répondre

    Et pendant ce temps…….

    Alors que tous les cons de la terre regarde l ouverture des jeux au pays du solail levant…….aux portes de l europe, se masse un bataillon de militaire russes, près a en découdre avec la georgie , en guerre avec l ossetie qui revendique l indépendance……

    c’est extraordinaire……..avec ces theories fumeuses et funestes des "droits des peuples a disposer d eux mêmemes……le feu va couvrir partout….

    ps n oublions pas que l ukraine et la Georgie ont largement profité de l armement russes au momoent de l effondrement de l union soviétique……et qu ils sont tous armés lourdement et nucléairement…..pas comme Saddam…..

    alors bonnes gens…….continuer à dormir……le marchand de sable et son super feu d artifice est passé….

    sas qui se marre…

    9 août 2008 à 13 h 13 min
  • Daniel Répondre

    SAS

    "Ils sont une anomalie sociale et ne sont pas indispensables à la survie du plus grand nombre. "

    Trés bon résumé!

    Anomalie oh combien!  et eux s’imaginent qu’ils réussissent, qu’ils sont  les meilleurs, alors que pour l’essentiel, c’est le fric qui produit le fric… Et c’est le fric qui est leur maitre…

    Mais   pour réunir les hommes, il leur faut un ennemi commun:   que les plus malades continuent à s’éloigner de la masse. Quand la masse réagira, ce sera avec d’autant plus de force, de précisions, de motivations et de conscience.

    Et situation totalement  nouvelle, la masse sera mondiale. C’était inespéré il y a trés peu d’années. Merci le mondialisme. Et merci aux idiots utiles, qui se prennent pour les maitres du monde alors qu’ils ne sont que des jouets.   

    8 août 2008 à 21 h 48 min
  • sas Répondre

    A vitruve…..

    ……tes chifres sont tout a fait exactes…….à comparer avec une publication parue sur le financial time: a propos des millionnaires et billionnaires composant le congrés américains….les castes d’enclumes et manches à couilles.

    …..edifiant…..

    sSoyons sure que dans quelques temps……on aura la même situation au parlement européen…..avec des députés népotiques……riches a milliards de peres en fils….

    ……pendant que les esclaves européens s’occupreonyt à survivre…

    Ils sont une anomalie sociale et sont pas indispensables à la cohérence et la survie du plus grand nombre.

    sas

    7 août 2008 à 12 h 58 min
  • VITRUVE Répondre

    AVE
    et pourtant, si on voulait se donner la peine…
    ou "si on avait le feu vert à Davos, chez les Bilderberg ou au Bohemian Club…."

    source PNUD

    *Les 3personnes les plus riches du monde sont aussi riches que les 48 pays les plus pauvres.

    *Les avoirs des 84 personnes les plus riches dépassent le produit intérieur brut de la Chine avec ses 1,3 milliards d’habitants.

    *Les 225 personnes les plus riches disposent d’une fortune équivalente au revenu annuel cumulé des 47% d’individus les plus pauvres de la planète, soit plus de 3 milliards de personnes.

    *Selon le même organe des Nations Unies, il suffirait de moins de 4% de la richesse cumulée de ces 225 plus grosses fortunes mondiales (évaluées à plus de 1000 milliards de dollars) pour donner à toute la population du globe l’accès aux besoins de base et aux services élémentaires: santé, éducation, alimentation.

    Rapport ONU – PNUD 1998 – disponible chez Economica, 49, rue Héricart, 75015 Paris


    VALE

    6 août 2008 à 16 h 07 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Pour Marquais,

    dans la rubrique "gauchologique" de "Ligne Droite" j’ai relevé la remarque d’Henri Emmanuelli sur Jack Lang que je reproduis partiellement ci-dessous. En voici le contenu:

    <<J’aurais aimé que Jack Lang ne fasse pas la preuve que la vieillesse est un naufrage>>

    C’est donc dans ce style qu’il faudra brocarder ceux qui vous contredisent et je ne pense pas que le modérateur y trouvera à redire.

     

    3 août 2008 à 19 h 37 min
  • TICOUPVODKA? Répondre

    comme on disait chez nous
    "Pognozoff über alles!"

    "boire ou conduire, on s’en fout… on a pas de voitures!"

    3 août 2008 à 18 h 47 min
  • Daniel Répondre

    Aregundis. Selon mon point de vue issu d’idées mises en pratique y compris sur le plan professionnel (entreprise) et incluant ainsi des rapports d’intérêts privés à priori opposés: le choix de la confiance est une main tendue difficille à ne pas serrer.

    Une leçon de morale telle que :  "Respectes les autres comme* tu veux être respecté…"  englobe toutes les situations de la vie à venir, tous les rapports à l’autre dans toutes les circonstances. Y compris celles indéfinissables que le progrés induira 50 ans aprés. Et toute situation peut être mesurée, soupesée avec tous les éléments qui définissent la notion de justice.

    Le code de Droit, en se faisant référence obligatoire de choix dans le rapport à autrui, tente de déterminer les circonstances  particulières des rapports humains pour dire ce qui est "bien" ou "mal". Avec sanction à l’appui, c’est à dire une menace, en plus. Le législateur peut courir vite, multiplier les 500000 textes 500000 fois qu’il ne rattrapera jamais la queue de la Vie et son Intelligence. La menace de sanction du droit et donc du législateur  est ressentie comme la provocation imbêcile des religieux (c’est de la même nature) qui , n’ayant pas le sens et le courage de leur propre liberté et de l’honnêteté qui va avec,  veulent imposer leurs limites à la communauté. Seul moyen pour ces individus ignorants et lâches d’être rémunérés, reconnus sans avoir obtenu la reconnaissance de ceux qu’ils ponctionnent . Chaque génération installe les verrous de ses définitions comme si l’évolution s’arrétait avec elle.  

    Le code de Droit peut être un bon outil si on en fait un guide général, un exemple d’analyse momentanée dont on pose les limites, une langue commune pour communiquer. D’un code de défiance, il faut en faire un code de confiance. Il est impératif de renvoyer chacun à la responsabilité de ses choix sur un plan moral. Sens moral qui ne peut s’épanouir que dans la confiance. Appeler le meilleur de chacun avec le droit /sanction en arrière plan.

     

    * L’essentiel qui nous intéresse ici étant  "comme" duquel nait la notion de justice et d’équité et par voie de conséquence de Devoir. Choisi et non pas subi,  au pire accepté non pas imposé. La notion de Devoir a été rejeté précisément pour rejeter ceux qui s’en servaient pour en faire un pouvoir personnel sur  les autres niant ainsi eux mêmes le sens du devoir.   Toute provocation tend à appeler une autre provocation.  

     

     

    3 août 2008 à 11 h 47 min
  • vitruve Répondre

    Monsieur Marquais des Lambert  AVE

    c’est tellement bien dit que je voudrais vous le relayer encore une fois:

    "Presse ou internet, les mêmes sont toujours là . Vous serez régulièrement  censuré, voir définitivement viré ( Boursorama) sur les forums pour la simple raison que vous ne serez pas " politiquement correct " tout en respectant les règles de correction et de bienséance . Sur ces forums il y a toujours ceux que l’on peut ( on doit )  brocarder et insulter et ceux qui sont intouchables

    Crachez  là ou l’on vous tend le crachoir, vous abstenir est suspect, cracher à coté est coupable !

    Qu’on se le dise !!"

    VALE

    Vitruve qui connait bien ce problème dans d’autres domaines…

    3 août 2008 à 10 h 52 min
  • marquais Répondre

    Monsieur Aeesrtif, quand vous parlez d’une solution alternative avec internet, vous oubliez une composante ,  l’influence des " modérateurs"  .

    Presse ou internet, les mêmes sont toujours là . Vous serez régulièrement  censuré, voir définitivement viré ( Boursorama) sur les forums pour la simple raison que vous ne serez pas " politiquement correct " tout en respectant les règles de correction et de bienséance . Sur ces forums il y a toujours ceux que l’on peut ( on doit )  brocarder et insulter et ceux qui sont intouchables

    Crachez  là ou l’on vous tend le crachoir, vous abstenir est suspect, cracher à coté est coupable !

    Qu’on se le dise !!

     

    3 août 2008 à 8 h 34 min
  • Marquais des Lambert Répondre

    Tout cela est bel et bon !

    Mais ne mélangeons pas l’argent des riches et celui des pauvres que l’on a récemment surnommé du ridicule et manipulateur sobriquet de ‘ Pouvoir d’achat ‘.

    L’argent des riches est à 80% :  investissement , celui des " pauvres " à 90% :consommation !

    Hors les difficultés prévisibles  viennent d’un excès de consommation attendu par rapport aux ressources  disponibles .

    L’augmentation des salaires de 10% pour des milliards de " pauvres " n’a pas du tout le même effet sur la planète que l’augmentation de 1000% des revenus de quelques milliers de " riche s "

    C’est un raisonnement injuste ? oui, mais c’est comme ça !

     

    3 août 2008 à 8 h 15 min
  • Aregundis Répondre

     

    Voilà un article assez inhabituel dans ce forum des Vérités où l’on penche davantage vers la société libérale et marchande plutôt que vers la société fermée. Je vois que vous vous référez à Guy Debord. Une référence qui n’est pas là par hasard. Au travers d’une poignée de richards que vous citez, c’est la société, notre société que vous contestez. Il faut être clair là-dessus. Alors, Guy Debord ?

    Un type d’extrême-gauche, un « situ » comme on disait autrefois. A la fois marxiste et anar, mais de nulle part en fait, inclassable, très instruit et cultivé, un style littéraire savant qui détonnait dans la pesante logorrhée soixante-huitarde, à laquelle lui et son copain Vaneigem n’ont pas été réellement intégrés, ni n’ont voulu s’intégrer.  Sans doute parce que les braillards universitaires – presque tous des fils de famille fatigués (en théorie) de trop bien bouffer dans le monde capitaliste – ne croyaient pas eux-mêmes à leur révolution de pacotille. Tout ce que ces jeunes gens voulaient – hormis une poignée de maos déjantés et les trotskistes – s’était juste « jouir », et semer un peu de bordel en croyant effrayer le bourgeois. Un « bourge » que d’ailleurs plus rien n’effraie depuis belle lurette, si l’on veut se rappeler que ce sont eux, les bourgeois, qui ont préparé et fait 1789 contre l’aristocratie. Moins pour supprimer leurs privilèges que pour se les approprier ! Notons aussi que les bouquins de l’un et l’autre se trouvaient proposés sans états d’âme en compagnie d’ouvrages révisionnistes d’extrême-droite à la librairie de La Vieille taupe, de triste réputation, aujourd’hui disparue. Les Rouges-Bruns vivent à la colle depuis longtemps.  

    Les situs et leurs amis dans les mouvances libertaires critiquaient la société de consommation, c’est-à-dire le système capitaliste. C’est le motif de votre article. L’originalité du couple Debord-Vaneigem – mais Debord principalement – aura été d’introduire dans cette contestation (rien d’original du point de vue historique) 1 la notion de « société spectacle ».
    De quoi s’agit-il ? Pour un non-spécialiste de ces questions (ce que je suis), le capitalisme se donne à voir en permanence jusque dans les moindres détails de la vie quotidienne : conso, pub, loisirs, boulot, éducation, etc… Le but ultime du complot étant de réduire l’individu à l’état de tube œsophage, de consommateur passif, de zombie, et bref d’aliéné au système. Le grand ordonnateur de ce vaste complot à l’échelle internationale étant, bien entendu, l’impérialisme capitaliste américain. Il suffit donc de rejeter le marché et ses illusions pour accéder au nirvana des masses enfin libérées. Ou, pour employer le jargon des situs : « détruire la société bureaucratique de consommation dirigée ». Pour la trique et le bol de riz ? Pour une vie monastique ? Pour lever la patte dans de grandes assemblées anti ploutocratiques ? On ne le sait toujours pas. Ils ne le savaient pas eux-mêmes.

    Il ne s’agit en fait (par facilité je décris les choses au temps présent) que d’une pure construction intellectuelle dont la faille réside dans cet a priori –  plutôt gaullien que situationniste, à vrai dire – que la société n’est faite que de « veaux ».  Ce qui implique deux choses qui, en fait, n’en font qu’une : promo qu’il faut dresser les « veaux » à penser correctement ; secundo que les peuples qui vivaient alors à l’écart de la grande bouffe capitaliste, en gros les « masses » sous régime totalitaire (mais en marche vers des lendemains radieux), ainsi que les crèvent-la-faim du tiers-monde, avaient d’eux-mêmes choisi de se « libérer » de l’oppression du marché pour les uns,  ou de refuser les mirages du néo-colonialisme pour les autres. On sait ce qu’il en advint.
    Le « situationnisme » – comme tant d’autres « ismes » sombrés dans l’oubli – dénie donc à l’individu la faculté de penser hic et nunc, là où il se trouve, mais prédit la chute du capitalisme, vieux refrain. Il s’agit donc d’un nihilisme ou d’un néo-anarchisme qui se pare de plumes philosophiques. Il diffère peu de sa variante marxiste. Ceux qui ont lu Le Capital savent que Marx avait, bien avant lui, prédit l’effondrement du capitalisme sous le poids des masses réduites à l’état de paupérisation absolue. Mauvaise pioche. C’est le marxisme qui a implosé.  
    On a presque honte à réciter ce type de lieu commun tant le monde économique a été bouleversé par la mondialisation des échanges, depuis l’accession de la Chine communiste et d’autres pays au grand banquet mondial, reléguant – peut-être provisoirement – l’oncle Sam et la communauté européenne à jouer les seconds rôles. Les « collectifs » antipub d’aujourd’hui, plutôt juvéniles mais bien « dirigés », sont de grêles surjets d’un situationnisme mort et enterré.

    Guy Debord, pochard invétéré, malade et alcoolique, s’est suicidé en 1994. Vaneigem a cru échapper au système en se fourvoyant dans la débauche. Il est un de ceux que se sont le plus conformés au slogan « jouir sans entrave ». Âgé aujourd’hui de 74 ans, il achève dans la solitude une vie inutile à lui-même et aux autres.
    C’est une réalité qu’on peut observer : les mouvements contestataires finissent toujours ainsi, dans la dérision, la haine de soi, parfois dans la criminalité. Le terrorisme d’extrême-gauche des années 70. C’est parce que les sociétés humaines obéissent non point à des mots d’ordre, à des théories sitôt mortes que nées, mais à leurs propres déterminismes sociaux-culturels. L’uniformisation des sociétés est un slogan, ce n’est pas une réalité.  On n’est pas devenus Américains parce qu’on mâche du chewing-gum depuis la Libération. Mais si consommons les mêmes produits, nous Français ne vivront jamais comme un Nigérian, ni comme un américain du Middle-west, ni comme un Chinois du Sichuan. Mais c’est aussi que l’histoire des idées montre que les sociétés acceptent plus facilement ce qui est « pour » que ce qui est « contre » ou « anti ». 3

      PS : bon texte de Daniel. Mais j’aimerais bien savoir ce qu’il entend par « Nous sommes sortis de l’éducation morale, système préventif à spectre large et nous tentons de régler les problèmes du manque de morale par des milliers de lois dont les millions de pages  sont incapables d’exprimer ce qu’exprime une simple valeur morale de base en quelques mots. » 

       1 Dès lors qu’un système de pensée tend à devenir la norme, surgissent toujours des mouvements, jadis qualifiés « d’hérétiques », qui se donnent pour but de le combattre en prétendant détenir la vraie voie du salut ; religieuse ou mystique pour les uns, athée et matérialiste pour les autres. Ces mouvements de contestation ont été innombrables au cours de l’histoire. C’est aussi qu’aux 13e/14e siècles, diverses sectes : spirituels, fraticelles, apostoliques, bégards et tenants du Libre-Esprit, prétendaient revenir à la pauvreté évangélique en s’opposant à l’Église. Ce qui n’était ni plus ni moins que la façon de contester la société de consommation de leur époque. On trouve des exemples de ce type dans la Bible. Les situs n’ont rien inventé.

    2 Morale de situation ou situationnisme. Le mot date de 1928. Inventé par un moraliste protestant, Eberhard Grisebach, mort en 1945.

    3 Qui s’intéresse a la vaste nébuleuse contestataire peut lire deux bouquins remarquablement bien informés :
    – Christophe Bourseiller. Histoire générale de l’ultra-gauche. Denoël, 2003. Et pour ce qui est des réseaux de « copains » :
    – Emmanuel Lemieux. Pouvoir intellectuel. Denoël, 2003.

    1 août 2008 à 17 h 57 min
  • Daniel Répondre

    Excellent article qui met en évidence la direction que prennent les hommes quand ils rivalisent de bêtise pour compenser ce qu’ils ne sont pas. Ces individus ont évacué toute forme de moralité et de culpabilité pour éviter de penser aux conséquences de leurs choix;  c’est à dire de penser, tout simplement. Ils sont incapables de réaliser que la génération suivante fera le lien logique  entre les choix de vie de ces nouveaux dictateurs actuels et les millions de morts qui auront digéré ces désordres.  

     Ces personnages simplets ne  savent pas ce qui les attend, dans ce monde ou dans l’autre.  Pas plus que ne le savaient aucun des dictateurs sanguinaires de l’histoire un jour mis en échec.   Immatures, ils cherchent le baton aussi longtemps qu’ils ne l’ont pas trouvé. Ils s’imaginent  qu’ils ont un pouvoir sur la vie alors qu’ils sont incapables de maitriser la leur.

    C’est le propre de la bêtise: ne pas savoir qu’elle l’est.

    Mais c’est ainsi que le peuple réapprend ce qu’est l’intelligence: en souffrant inutilement. Ensuite, il remettra les valeurs dans le bon ordre parcequ’elles lui auront suffisamment manqué. Car c’est bien la question de l’intelligence détournée culturellement qui est en cause à l’origine de tous les maux. Maux évoqués à chaque article des 4V mais sans sortir du système de pensée habituel.

    Ce que Nicolas Bonnal analyse avec justesse n’est que la conséquence logique du principe de droit érigé en système de base de nos rapports humains et ayant l’étrange prétention de remplacer le choix individuel en toute circonstance, supprimant ainsi la responsabilité morale individuelle pour ceux qui ne peuvent assumer intellectuellement ce type de questionnement.

    Nous sommes sortis de l’éducation morale, système préventif à spectre large et nous tentons de régler les problèmes du manque de morale par des milliers de lois dont les millions de pages  sont incapables d’exprimer ce qu’exprime une simple valeur morale de base en quelques mots. 

    La vie n’a pas fini de nous en appendre sur nos étranges contradictions.   

    30 juillet 2008 à 22 h 28 min
  • ozone Répondre

    Merci de le dire

     

    Ils sont TOTALEMENT coupés de la réalité de nos sociétés,

    30 juillet 2008 à 21 h 07 min
  • Florin Répondre

    Comme quoi, Sarko, en triplant son salaire, était bien modeste et sage … Moi, perso, je demanderais bien davantage pour être insulté tous les jours par des abrutis illettrés (souvent fin saouls, d’ailleurs). Et l’on constate que personne n’est allé frapper à la porte de Chichi, cumulard entre tous, hébergé "à titre gratuit" par ses potes libanais … et je me souviens même avoir vu la photo de Bernie, en train de balayer sur le balcon – quelle démagogie, pour quelqu’un qui empoche 40 000 euros PAR MOIS de retraite. Les frais de bouche doivent être bien énormes, s’il ne reste pas assez pour payer une femme de ménage.

    Pour les autres, bof … no comment. Les Blair  ont les moyens de changer souvent de baraque, vu ce qu’ils gagnent en donnant des conférences (boulot honnête et bien payé). Thierry Breton est prof à Harvard … la politique, ça mène à tout.

    30 juillet 2008 à 17 h 34 min
  • Assertif Répondre

    Les sieur Bonnal découvre que la terre est ronde

    Il existe des hommes politiques qui pensent à l’avenir de leur pays au contraire de politiciens qui pensent aux prochaines élections.

    Le pouvoir décuple l’intégrité comme la malhonnété. Je n’ose croire qu’un de Gaulle ou un Churchill se soient transformés vénalement, corrompus par le pouvoir,

    Je constate que beaucoup de pays démocratique ont des politiciens aux commandes…qui se font complaisement soutenir par une presse nauséabonde (voir Segolène, Obama, Erdogan, Arafat….) 

    Cette situation devrait disparaître à terme avec les sources d’informations alternatives venant d’Internet…le couple Politicien / média sera rompu…pour le bien de tous les démocrates.

    Assertif

    30 juillet 2008 à 14 h 34 min

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