« La résurrection de Versailles »: l’exposition qui détrône la Révolution !

« La résurrection de Versailles »: l’exposition qui détrône la Révolution !

Il faut « faire passer la charrue sur le palais des rois »
pour sceller le sort de Versailles
( Charles Delacroix,
conventionnel père du peintre ).
C’est une révolution ! L’exposition « Résurrection de Versailles 1867 – 1937 (1) »du 19 novembre au 15
mars 2020, à travers près de 350 œuvres présentées au sein du château de Versailles, donne aux Français une
prodigieuse leçon de science politique. Elle leur rappelle que la France, « première puissance culturelle au
monde » (John Kennedy) est détentrice de l’Art royal de fascination « à la française » – linguistique, culturelle
et politique – ; que c’est la Révolution, par son pouvoir maléfique, qui les a privés de ce trésor fabuleux qui fit
de la France la première puissance au monde, le soleil rayonnant de toutes les nations, et qui les a rendus
neurasthéniques. Elle les invite à se réapproprier ce trésor inestimable pour retrouver la clef magique de leur
richesse primordiale à reconquérir : leur raison d’être et de vivre !
Qui aurait pu imaginer la magie d’enchantement et d’autorité d’une telle Puissance
universelle de rayonnement, d’un tel destin pour l’œuvre titanesque d’un seul homme : le Roi Soleil ! Qui aurait
pu penser que deux siècles après que Louis XIV, ayant été chassé de Paris par la Fronde, se fut installé à
Versailles, en 1682 ; un siècle après que la Révolution eut chassé Louis XVI de Versailles pour le ramener à
Paris, le 6 octobre 1789, et l’eut voué à la destruction par le pillage de ses trésors vendus aux enchères et par
l’appel au soc de la charrue pour effacer de la mémoire des hommes son chef d’œuvre de nature et de pierre ;
qui aurait imaginé, si près de sa disparition, que Versailles verrait un jour ressusciter la magie de son art royal
rayonnant – de puissance de fascination et de pouvoir de légitimation politique – pour voir dans sa Galerie des
Glaces proclamer l’Empire allemand, en 1871, puis le gouvernement français, chassé de Paris par la Commune,
faire de Versailles sa capitale et du « château des rois » le siège de la IIIe République, et bientôt enfin le
centre du monde lors de la signature du traité de Versailles en 1919 ?
Telle est pourtant le fil d’Ariane politique de la prodigieuse histoire démonstrative de cette
exposition qui « retrace ce moment surprenant de l’histoire de l’art où Versailles prend place parmi les grands
motifs littéraires, picturaux et musicaux… Des artistes de toutes origines s’emparent du lieu qui inspire, par
ailleurs, des répliques à travers le monde. Dans le même temps, la République réunit ses assemblées à
Versailles et y reçoit les souverains étrangers. Les jardins accueillent fêtes aristocratiques et tourisme
populaire. Les grandes eaux, qui n’ont jamais perdu de leur attrait au cours du XIXsiècle, deviennent une
destination pour les foules. Tandis que s’engage un grand programme de restauration et de remeublement du
Château qui franchit le million de visiteurs dès 1937. (…) C’est à la fin du siècle que la fascination gagne les
milieux artistiques et littéraires. » « Les peintres les plus divers s’en inspirent (…) ». « Le cinéma s’empare
également du sujet dès ses débuts. Le mobilier et les arts décoratifs déclinent les grands exemples royaux. De
même, le Château sert de modèle à celui de Louis II de Bavière (…) jusqu’au paquebot France de 1912
surnommé « le Versailles des mers ». D’incroyables fêtes font revivre Trianon. Sarah Bernhardt se produit au
Château à l’occasion de la visite du tsar Nicolas II en 1896. Une société hors du temps se constitue autour du
monument-symbole (…) » « Cette vague d’enthousiasme accompagne le travail acharné auquel se livrent, à
cette époque, les conservateurs du Château pour lui rendre sa splendeur perdue et le rapprocher de son état
de l’Ancien Régime ; au détriment du musée historique inauguré en 1837 par Louis-Philippe » à toutes les
gloires de la France. Avec pour grande figure de cette entreprise, Pierre de Nolhac, directeur du musée de
1892 à 1920. » Voici un superbe aperçu du parcours initiatique d’art royal de fascination politique, hérité de
l’artiste Louis XIV(2) , auquel nous invite à son insu cette exposition qui s’est fixé pour but de montrer « comment
entre 1867 et 1937, le Château déchaîne les passions autour du Versailles de l’Ancien régime, tandis qu’il fait
l’objet d’un grand programme de restauration et de remeublement ».
Mais nul ne saurait rien comprendre au « miracle » de cette Résurrection, s’il n’a présentes à
l’esprit la mise au tombeau et la mort éternelle auxquelles la Révolution et la 1ère République terroriste française
de 1792 avaient voué ce « symbole du patrimoine français », comme l’appellera Pierre de Nolhac, l’auteur du
livre de ses mémoires et du prodige de « La Résurrection de Versailles (3) », de 1887 à 1920. C’est, en effet, quatre
jours à peine après le coup d’Etat du 10 août 1792, que son décret du 14 août lança et justifia sa politique
d’anéantissement de notre patrimoine – « L ‘Assemblée nationale, considérant que les principes sacrés de la
Liberté et de l’Égalité ne permettent point de laisser plus longtemps sous les yeux du peuple français les
monuments élevés à l’orgueil, aux préjugés et à la tyrannie » – qui conduira au pillage du château du Roi-
Soleil et au vœu du père conventionnel de Delacroix de « faire passer la charrue sur le palais des rois » pour
sceller définitivement le sort de Versailles.
Comprendre à quel point le décret de mise à mort de Versailles est consubstantiel aux
antivaleurs de la Révolution, c’est mesurer l’apport inestimable de cette exposition qui détrône la
Révolution et ses principes d’anéantissement en montrant comment, de 1867 à 1937, la magie bienfaisante des
valeurs de Versailles, figure emblématique de la France, a triomphé de la magie maléfique des antivaleurs de
cette première République terroriste qui voulait « anéantir les monuments qui attestent la supériorité de [nos]
arts et de [nos] génies, afin de [nous] replonger dans la barbarie, dans l’ignorance (4) ». C’est mesurer le prodige
de l’ACTE I de la Résurrection de Versailles, à l’identique, initiée par Pierre de Nolhac et poursuivie à travers la
Société des Amis de Versailles dès 1907. C’est constater que son ACTE II, la réhabilitation de son créateur Louis
XIV, ne suivit pas. En 2007-2011, le Président du château de Versailles, Jean-Jacques-Aillagon proclamait
encore que, s’il aimait tant le chef d’œuvre du château, ce n’était pas le cas de son auteur, l’artiste Louis XIV,
bien au contraire. Aussi, la Résurrection de Louis XIV fut-elle lancée par la Coordination Défense de Versailles
(CDV) qui, en 2008, engagea une série d’actions juridiques contre l’intronisation barbare de l’art new-yorkais
(dit contemporain) dans les grands appartements royaux : combat très médiatisé à l’international, qui fut suivi
par le Président Sarkozy et encore davantage par le Président Macron au point de lui faire dire qu’« il y a dans
le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent, la figure du roi » et de le convaincre de faire
consacrer son élection de 2017 dans « le palais des rois ». La « Résurrection » de Louis XIV est donc désormais
acquise, symbolisée par l’érection de sa statue équestre sur la place d’armes en 2009. Acte III : après la double
Résurrection du chef d’œuvre et de l’artiste, il ne reste donc plus qu’à accomplir l’ultime : la Résurrection du
trésor symbolique de Versailles, Véritable réceptacle des Valeurs de la France – de son programme solaire, de
son symbole d’Harmonie, de son modèle politique « musicologique », de Beauté et d’Intelligence, de son
Pouvoir légitimant, de sa force d’enchantement –, en un mot de sa « Magie blanche » recelant le secret de cet
Art royal de fascination « à la française » qui a permis au Roi-Soleil de dominer le monde.
Voilà pourquoi cette superbe et éloquente exposition – inestimable pièce à conviction dans le
procès sans fin fait par la Révolution à la Science, aux Arts et à la France, sous le masque de la haine à la
Royauté – est à voir absolument par tous ceux qui, tel François Fillon, en appellent à retrouver la raison d’être
Français. Le parcours initiatique de cette « Résurrection de Versailles » qui détrône la Révolution, doit les
mener à celui de la Résurrection du trésor symbolique inestimable de son « Art royal de fascination à la
française » : ce suprême arsenal de puissance bienfaisante héritée du Roi-Soleil qui doit désormais les conduire
de la Résurrection de ses Valeurs d’enchantement à cette « Résurrection de la France » – enfin délivrée de ses
chaînes d’aveuglement – qui est attendue de tous les Français !
Arnaud Upinsky,
Président de l’UNIEF/Coordination Défense de Versailles
Contact presse : [email protected]
1. Complaisamment appelée « Exposition Versailles Revival 1867 – 1937 » par le Président Pégard, à l’heure du Brexit. C’est une
double trahison : par l’usage de l’anglais et par celui du faux ami « revival » qui signifie relance, renouveau et non « résurrection» !

2. Cf. Louis XIV artiste, Philippe Beaussant, Petite bibliothèque Payot, 2005.

3. « Souvenirs d’un conservateur 1987 – 1920 », Librairie Plon, 1937
4. Cf. Déclaration de Gilbert Romme à la tribune de la Convention, le 26 octobre 1793.

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Comments (3)

  • quinctius cincinnatus Répondre

    deux orgueils, deux avidités démesurés ont abaissé le beau pays de France :

    celui de Louis XIV et celui de Napoléon Bonaparte

    la Grande Révolution, comme disent les Russes et es Allemands, n’ a été qu’ un passage ” terrestre ” d’ anciens possédants à de nouveaux possédants plus avides encore que leurs prédécesseurs

    9 février 2020 à 8 h 21 min
  • OMER DOUILLE Répondre

    Article un peu grandiloquent quand même à mon sens. On ne refait pas l’histoire. Si notre pays peut se relever demain, ce sera sur des bases bien plus pragmatiques en laissant en paix les cendres de sa grandeur passée. Personnellement, j’attache beaucoup plus d’importance, en terme d’héritage culturel français, à ce qui a réellement imprégné notre nation : l’esprit de Descartes à coté duquel toutes les finasseries anglo saxones ne feront jamais le poids. Puissions nous rester ou redevenir très cartésiens : nous aurons alors une longueur d’avance.
    En depit de l’auto dénégation de beaucoup, des ricanements d’autres, nous devons retrouver notre capacité de libre arbitre de la pensée.
    En un mot – très simple et même simpliste diront certains – ce que les moins cultivés de notre peuple connaissaient d’instinct, le bon sens et la notion du juste milieu, si chère à bien de nos rois.
    Vive la Nation !

    9 février 2020 à 1 h 08 min
    • quinctius cincinnatus Répondre

      tiens vous reprenez mon cri *** :

      ” Vive la Nation ! ”

      *** cri : mouvement intérieur qui nous pousse à réagir; exemple : un cri du coeur

      12 février 2020 à 15 h 47 min

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