La révolte des pigeons face à l’idéologie

La révolte des pigeons face à l’idéologie

Enfin, des chefs d’entreprise se rebiffent ! Pour avoir été président de la CGPME, je peux confirmer que ni celle-ci, ni le Medef, prisonniers d’un financement qui les rend otages du gouvernement (voir le rapport Perruchot), ne peuvent nous défendre correctement.

Bravo donc à Jean-David Cham­boredon, inspirateur des « pi­geons », pour avoir bousculé ces syndicats dits « représentatifs » et avoir ouvert les yeux à une équipe gouvernementale faite d’amateurs vivant dans leurs utopies de gauchistes dé­connectés de l’économie mondiale.

Revenons au projet de taxation des plus-values de cessions pour une PME comme celle que j’ai créée il y a 40 ans avec 150 euros, pour en faire une SAS de 27 personnes produisant un chiffre d’affaires de 3,5 mil­lions d’euros.

Pour créer mon entreprise, j’ai, pendant les 5 premières années, occupé deux emplois (44 heures chez Peugeot et autant pour démarrer mon entreprise). Les 35 années suivantes, j’ai fait au moins 80 heures par semaine en ne prenant aucunes vacances jusqu’en 1995 et seulement une ou deux semaines ensuite.

J’estime, aujourd’hui, à 65 ans, être en droit de prendre une retraite décente.

Tout le fruit de ce travail a été investi dans mon entreprise, sans avoir pris aucun dividende sauf trois années pour payer des impôts confiscatoires.

J’aurais pu rouler en Porsche ; je n’ai qu’une Dacia. J’aurais pu puiser dans la trésorerie au lieu de réinvestir en ne gardant pour moi, les dernières années, qu’un salaire net de 3 500 euros, mais j’ai préféré faire évoluer mon entreprise et la sécuriser afin de maintenir l’emploi même dans les périodes difficiles que rencontre tout chef d’entreprise.

Ma retraite (2 000 euros actuellement) devait être complétée par la vente de mon entreprise pour le prix d’un F4 dans un arrondissement non huppé de Paris. Que n’ai-je fait le choix d’investir dans la pierre stérile en 1972, date de création de mon entreprise, je serais alors à la tête d’un patrimoine 10 fois supérieur avec une taxation nettement moins confiscatoire !

Payer 60 % d’impôt sur la plus-value, c’est-à-dire la différence entre le capital de départ, 200 000 euros en 1988 (date de transformation en SA) et le prix de vente (si j’arrive maintenant à vendre mon entreprise), c’est plus que démotivant !

Le changement des règles avec effet rétroactif au 1er octobre 2012 dans des proportions aussi ahurissantes aura comme conséquences une explosion des fuites d’entreprises dans des pays qui, eux, aiment leurs entrepreneurs. Et aussi (et c’est plus grave) une chute des créations et reprises dans les prochaines années avec au final un abaissement considérable des rentrées fiscales.

Au même titre que la taxation à 75 %, c’est une mesure idéologique, idiote et contre-productive !

Claude Goudron

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Comments (1)

  • FOUCHE Répondre

    Il ne faut pas que ce mouvement s’arrête même si les socialo-dogmatiques ont voté l’Art.6 – Amendement I-789
    du PLF2013

    Il faut continuer

    28 octobre 2012 à 10 h 43 min

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