La rupture promise par Sarkozy

La rupture promise par Sarkozy

Au plan économique, il y a des différences entre la politique menée par l’équipe emmenée par Nicolas Sarkozy et celle de son prédécesseur, mais pas vraiment de rupture.

Le fiscalisme, qui amène les Français à travailler pour l’État et autres collectivités publiques jusqu’au 15 juillet, ne peinant pour leur propre compte, en moyenne, qu’à partir du 16 juillet, se manifeste en premier lieu dans un niveau de dépenses publiques beaucoup trop élevé, de l’ordre de 53 % du produit intérieur brut.

Le gouvernement promet de les stabiliser en volume. Ce qui ne serait pas si mal : le poids de la dépense publique baissera en termes relatifs parallèlement à la croissance. Si un tel engagement avait été pris, et tenu, depuis 20 ans, nous serions à 45 % de dépenses publiques, et donc « libérés » un mois plus tôt.

Une telle promesse – avec un retour à l’équilibre budgétaire en 2012 seulement – n’est pas à la hauteur de la situation. Car tandis que nous avançons à petits pas, nos concurrents développés sont au trot, et ceux des pays émergents au galop ! Chez nous la croissance est entre 2 et 2,5 %. Elle est entre 5 et 6 % au niveau mondial…

Ne voulant pas affronter les forces du statu quo, le président limite ses réformes à ce à quoi les syndicats ne peuvent pas s’opposer. Mais toujours, chez nous, après un délai de décence, ou « état de grâce », la rue prétend défaire ce que les urnes avaient choisi.

Ce moment viendra, inévitablement. Et peut-être plus tôt qu’on ne le croit. C’est là qu’intervient la stratégie politique du chef de l’État. En débauchant au PS, il ébranle aussi toute la classe parlante.
Difficile, dans un tel contexte, d’appeler à la grève générale.
Pour l’instant…

Les commentateurs saluent l’artiste qui invite tour à tour les hiérarques socialistes à l’Élysée. Sans doute n’a-t-il rien à craindre de ce côté-là, avant quelque temps.

Mais, en politique, ce n’est pas tant de ses adversaires qu’on a le plus à redouter, mais plutôt de ses propres électeurs, qui vous lâchent quand ils se sentent bernés. Voir Madame Christine Boutin inviter l’association « Droit au logement », spécialisée dans les occupations violentes de bâtiments publics ou privés – et donc grand contempteur du droit de propriété – à participer à une commission sur le suivi du nouveau « droit opposable au logement », dont Nicolas Sarkozy est un farouche partisan, a dû causer un certain malaise chez beaucoup d’électeurs de ce dernier…

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Comments (12)

  • Luc SEMBOUR Répondre

    A grutjack.

      Pas d’accent sur ce clavier de Montreal (Canada).

    La Fayette n’a rien a voir avec la Revolution francaise. L’aide a la Revolution americaine a ete apportee par l’Ancien Regime francais (Louis XVI). L’ideologie qui sous-tend cette aide n’est pas celle de la Revolution francaise, mais simplement l’hostilite aux anglais.

      Il y a donc une veritable confusion soigneusement entretenue en France pour faire croire que la Revolution francaise a libere le monde, a commencer par l’Amerique, alors que c’est historiquement et ideologiquement faux. 

      L’Etatisme se manifeste effectivement partout mais aux USA, y avoir recours est considere comme un moindre mal au mieux, comme la marque d’un echec au pire (par exemple le soutien a contre-coeur de Bush aux aciers americains en difficulte). En revanche, rien n’a ete fait pour sauver Ford et GM, premiere entreprise du monde, il n’y a pas si longtemps. 

      En France, c’est l’inverse: l’Etatisme est la norme.  Le liberalisme est considere comme un mal a faire reculer par tous les moyens. Des armees de fonctionnaires passent leur temps a corriger, et contre-corriger tout et n’importe quoi. Imaginons GM etre francaise. Nous nous epuiserions a la maintenir a flot, et a faire payer ses dettes massives (retraites des anciens employes) par le contribuable, exactement comme la SNCF.

      J’approuve votre remarque sur "le beaucoup trop d’honneur fait a l’islam". Mais malheureusement apres des annees d’observation sur le terrain au Moyen Orient, en Afrique et en Asie, je dois me resoudre a penser que rien n’est trop stupide pour arriver. La place de l’islam est bien celle que Charles Gave lui donne. A mon avis, l’islam est condamne a terme mais a encore beaucoup de gros degats a accomplir.  

      Je suis en complet accord avec tout ce qu’ecrit Paul French.

    20 juillet 2007 à 2 h 00 min
  • Paul French Répondre

    Jacques,

    "les USA sont devenus à bien des égards un pays très socialiste"

    Traiter les USA de pays socialiste, il fallait le faire. Si les USA sont socialistes, alors que penser de la France dont le poids de la fiscalité représente plus de 45% du PIB, contre 29% aux USA (source Timbro).

    " Reste un fait indéniable. Le modèle français marche. "

    Indéniable pour qui ? Pour ceux d’entre les Français qui vivent aux dépens des autres ?

    Avez-vous déjà recherché un travail, Jacques, ou créé une PME en France ? Avez-vous déjà eu affaire à l’URSSAF, à la Sécu ou à l’Administration ? Payez-vous des impôts ? Si c’était le cas, vous découvreriez à quel point le "modèle français" est un véritable cauchemard.

    "La France est  une puissance mondiale hors de proportion avec son poids démographique,"

    Parce que quelques grands groupes (LVMH, Carrefour, Accor, etc.) privés, des entreprises publiques sous perfusion de l’Etat (EDF, etc.), un avionneur subventionné (Airbus), et des marchands d’armes récoltent 80 % de leur chiffre d’affaires à l’étranger. On peut être fier des premiers, mais les seconds devraient être une source de honte nationale.

    "et ceci en dépit du fait que la population y travaille moins que partout ailleurs!"

    Diantre ! Les Français auraient-ils inventé le mouvement perpétuel ?

    Croyez-moi, la joyeuse quiétude des imbéciles heureux français vivant aux dépens des LVMH, Accor et autres multinationales bénéficiaires, en se tournant les doigts de pieds, ne risque pas de durer longtemps.

    17 juillet 2007 à 19 h 09 min
  • grutjack Répondre

        Le commentaire initial de Luc Sembour ne manque pas d’intérêt : c’est un effort méritoire pour sortir des sentiers battus. Malheureusement, son analyse me semble pleine d’erreurs. Comment peut-on à ce point opposer Révolution américaine et Révolution française ? Sans l’appui militaire et financier des Français, les révolutionnaires américains auraient échoué. Avez-vous oublié un certain La Fayette ? Pas de liens entre Robespierre et Washington ? A tout  le moins ils étaient tous les deux franc-maçons. D’autre part, comme beaucoup de lecteurs des "4 vérités", Sembour a gardé une vision quelque peu "conquête de l’Ouest" des Etats-Unis. Depuis la Grande Dépression, aucun pays du monde n’échappe totalement à l’étatisme. En réalité, les grandes entreprises se gargarisent de liberté économique quand tout va bien, mais exigent d’être renflouées par l’Etat quand ça va mal. Sans intervention de l’Etat, le capitalisme se serait effondré depuis longtemps. Regardez ce qui s’est passé après le krach boursier d’octobre 1987. Les autorités américaines ont baissé massivement les taux d’intérêt et fermé la Bourse pendant une semaine. Si ce n’est pas de l’étatisme, je ne m’y connais pas. En cas de crise grave, on fait même jouer la solidarité internationale (Fonds monétaire international, G 7, etc.) .

            Dans un autre ordre d’idées, je crois que c’est faire beaucoup d’honneur à l’Islam que de le considérer comme un des trois "systèmes de gestion des affaires humaines".Cette religion ne doit son influence actuelle qu’à une sorte d’hara-kiri intellectuel du monde chrétien.

     

    17 juillet 2007 à 8 h 11 min
  • Luc SEMBOUR Répondre

     

    A Jacques. Il y a beaucoup de vrai dans ce que vous écrivez. Rien n’est jamais "clear cut".

    Je paie mes impôts en Floride et l’étatisme américain, s’il n’est pas un vain mot, n’est pas idéologique et est moins omniprésent qu’en France. Il y a vraiment un puissant consensus dans le public pour maintenir aussi absents que possible de leurs affaires les bureaucrates de Washington, comme ceux de Talahassee, comme ceux du comté de Palm Beach (où je suis). Moins il y a d’Etat et mieux on se porte, semble être l’idée la mieux partagée. En France, le premier réflexe du citoyen est de se demander ce que la commune, le département, la région ou Paris peut faire pour lui. 

    Le niveau de vie français est étonnamment bon, mais à mon avis plus bas que dans une bonne trentaine d’autres pays. Il est aussi bâti sur un endettement moins sain que celui des USA, malgré les affirmations contraires et permanentes de la presse française.

    Selon Charles GAVE, le ratio dette publique/PNB est en 2005 de 76% en France, alors qu’il n’est que de 37% aux USA. L’écart colossal de 39% s’est encore creusé depuis. Ne parlons pas des chiffres du PNB réel qui font de la France un nain économique comparativement aux USA.

    Je connais un français apparemment intelligent qui s’est converti au Vaudou

    16 juillet 2007 à 18 h 25 min
  • jacques Répondre

    Le commentaire de Luc Sembour est exceptionnel. J’aime bien sa description de Sarkozy qui en bien des points correspond à mon opinion.

    Les grands points des systèmes, caricaturés dans une grande mesure,  ont certainement une grande part de vérité, sauf que les USA sont devenus à bien des égards un pays très socialiste et
    etatiste. (G. Bush avec ses dépenses et déficits records est possiblement l’un des présidents les plus étatistes depuis Roosevelt, n’en déplaise à Milière)

    Reste un fait indéniable. Le modèle français marche. La France est  une puissance mondiale hors de proportion avec son poids démographique, et ceci en dépit du fait que la population y travaille moins que partout ailleurs! Il s’agit d’une productivité spectaculaire qu’en tant qu’investisseur je considère un cas exceptionnel méritant étude. De plus, la population y jouit d’une qualité de vie excellente et les soins médicaux, universels, y sont les meilleurs au monde.

    Quant à l’islam, il faut lire William Lind qui offre des commentaires fort à propos sur les raisons ( de l’effroyable échec américain du moins à ce jour). En gros, on y lit que les USA pratique une guerre désuète, appropriées pour des guerres entre états mais complètement inappropriée pour les guerre de "4ième génération" contre des mouvements non étatiques.
    http://d-n-i.net/lind/lind_archive.htm

    C’est que la vrai guerre doit se jouer au niveau des idées, des valeurs, se joue au niveau de la conversion individuelle (conversion pris au sens le plus large, incluant valeurs, principes de vie, religion). L’échec des américains est ici patent: les mensonges à répétition, les comportements dignes des peuples les plus barbares, les crimes de guerres, ont fait perdre tout le "lustre" et l’effet d’émulation et d’admiration qu’un état honnête et juste aurait pu faire naitre chez les populations arables de la classe moyenne hostile à l’extrémisme. Ainsi, les chiffres qu’ils faut suivre pour évaluer les résultats américains, ce ne sont pas le nombres d’attaques ou de morts à Bagdad, mais bien les chiffres d’opinion publique à l’égard des USA à travers le monde. Or, depuis 3 ans, c’est la chute libre. Ceci est BEAUCOUP plus dramatique que la situation de Bagdad.

    Pouquoi? Parce que les jeunes, même occidentaux, devienne hostile aux Usa et rejettent du coup tout ce qui ressemble de près ou de loin aux américains. Ainsi le capitalisme est rejetté, parce que lié à un "impérialisme américain", oubliant ainsi que la Suisse, pays capitaliste et libéral modèle,  prospère sans aucune nécessité impériale et avec une qualité de vie incomparable.

    Résultat: j’ai rencontré un français avec ZERO antécédent islamiste, venant d’une culture où l’islam est à toute fin pratique inexistante (latino-américaine), avec ZERO proclination religieuse antérieure, avec ZERO tendance compulsive ou désir d’ordre (en fait, dans son cas, c’est tout le contraire, presque un défaut…) se convertir à l’islam et à ses croyances d’un autre âge. Pourquoi? Absence de modèle alternatif enlevant?

    La vrai guerre se jouera au niveau des idées. Pas avec les missiles.

    Les 200 milliards américains en porte-avions, bombardiers, missiles, prédateurs, bouclier, etc sont presque de pure perte. Car l’opinion publique mondiale, ni l’opinion américaine ne suit les généraux américains (c’est ce qu’on observe), ceux-ci ont perdu la guerre d’avance.

    16 juillet 2007 à 6 h 01 min
  • Luc SEMBOUR Répondre

    A Jaurès,

       mon schématisme vous confond effectivement. Mais il est physiquement nécessaire de choisir les mots et les phrases qui résument ce que des bibliothèques entières pourraient analyser, à savoir les systèmes de pensée.

      Il y a énormément de différences entre un tableau impressionniste qui tente de suggérer une idée d’image en très peu de touches de couleurs et une photo de 16 millions de pixels qui MONTRE l’image. Tout l’art du résumé est de donner les touches que l’on estime essentielles. Si elles ne vous plaisent pas, changez de musée au lieu de vous énerver sur les artistes.  

    16 juillet 2007 à 4 h 59 min
  • Luc SEMBOUR Répondre

    A Michel Vial.

       Je suis d’accord avec l’ensemble de vos remarques qui de plus, sont bien formulées. C’est la première fois d’ailleurs que je vois écrite cette évidence (pour moi comme pour vous) que tout ce qui compte en métropole de personnes ayant un peu de fortune et de clairvoyance, (et de cynisme quand ils émargent à la soupe ), ait déjà un pied-à-terre aux USA ou dans un pays plus sûr que la France. Historiquement d’ailleurs, il y a toujours eu une importante fuite-émigration française vers les USA pour des raisons idéologiques autant qu’économiques. Les cacas gauchistes, et la muflerie française ont beaucoup contribué au vote de défiance (avec les pieds). La plus grosse fortune des USA serait parait-il encore aujourd’hui celle de la dynastie – tribu des DUPONT de NEMOURS qui compte plusieurs milliers de membres. Le fondateur d’Ebay Pierre OMIDYAR, aujourd’hui billionnaire, bien qu’il ait vendu trop tôt, est un français etc…L’hémorragie permanente et sans retour d’une certaine élite française explique mécaniquement pourquoi, malgré la faillite évidente de la vision de gauche, le nombre des adeptes de cette « philosophie » reste important en France. C’est l’effet chimique de l’osmose inverse qui permet d’obtenir de l’eau douce d’un côté et de la saumure saturée de l’autre… 

    Je connais très bien l’islam, pour avoir vécu 20 ans en terre d’islam. Je peux vous dire que les conversions à l’islam, spontanées, par pur esprit religieux et après mûre réflexion au niveau spirituel, sont rarissimes (en émulant les catéchumènes chrétiens qui se décideraient à demander le baptême). Il suffit de suivre les explications et analyses théologiques d’un Tarik RAMADAN, lequel personnifie ce qu’il y a de plus intellectuellement sophistiqué en islam, pour comprendre que le niveau théologique de cette « confession » est très médiocre et le restera toujours. Une conversion à l’islam peut valablement se faire en une minute, sans aucune formation religieuse préalable, par une simple phrase prononcée devant témoins. N’importe qui peut se déclarer musulman. Il n’y a pas de clergé ni de hiérarchie religieuse pour encadrer le processus. Il est donc extrêmement facile de classer comme musulmans des centaines de millions de gens, qui en fait n’ont absolument jamais lu le coran et ne connaissent que quelques pauvres phrases religieuses.

    La pire « vacherie » que l’on puisse faire à l’islam serait de faire lire le coran et les Hadiths à tout le monde et surtout aux musulmans, dans des traductions exactes et non édulcorées en précisant bien quels sont les versets définitifs (nasikhs et djihadiques) et les versets abrogés (mansukhs et conciliants).

    La conversion à l’islam se fait toujours par filiation, par ignorance du contenu réel, par intérêt ou par force (c’est-à-dire par besoin de faire comme tout le monde, de « n’être plus embêté » et de céder à la pression ambiante, qui peut être forte comme diffuse). Entrer en islam est au baptême chrétien ce que le viol est au mariage.

    Par contre les conversions dans l’autre sens (de musulmans vers le christianisme), sont plus nombreuses qu’on le croit. Ces conversions sont de très bonne qualité car les chrétiens ne baptisent aucune personne avant d’être sûrs, et d’en avoir des garanties, qu’elle ait « le niveau ». De plus il faut nécessairement une force de caractère intéressante à une personne musulmane pour qu’elle fasse le pas et décide de braver la force de rappel parfois énorme qui existe en islam (une peine de mort peut être requise contre les apostats). La puissance de cette force de rappel et le ridicule pathétique et réel de la peine encourue, sont très exactement proportionnels à l’indigence affligeante du contenu théologique de l’islam. En France, ce sont surtout les protestants, plus agressivement prosélytes que les catholiques, qui ont du succès avec les conversions d’anciens musulmans.   

    La communauté catholique d’Abu Dhabi est très dynamique et les paroisses y comptent des dizaines de milliers de fidèles. En visite touristique d’affaires, j’y ai dénombré à peu près 30 000 (trente mille) personnes aux offices de Pâques 2007.

    16 juillet 2007 à 4 h 37 min
  • Vial Michel Répondre

    à Monsieur Luc SEMBOUR

    Merci, votre commentaire est remarquable.  

    Une seule nuance peut-être : "la conversion du monde entier à l’islam par la force".   Pas uniquement par la force…   (Il n’y aura sans doute pas de guerre au sens propre du mot),  par tous les moyens. 

    En France, d’ores et déjà : des centaines de conversions à l’Islam, chaque jour, pas par la force…

    Avant la fin du 21ème siècle, seuls le grand continent américain (sud et nord) et l’Australie ne seront pas "muslims".  Nos grands politiques d’aujourd’hui (responsables et coupables de notre avenir "vert") et leur descendance seront "refugiés" aux USA.  Ils s’y préparent déjà.  (Du moins ceux qui pensent refuser la gamelle qui leur sera tendue par le nouveau pouvoir musulman). Dans l’attente, ils vident au maximum leur gamelle du moment, celle que nous leurs servons copieusement tous les jours. Ils s’en servent pour préparer au mieux leur futur déménagement…   Cynisme ABSOLU.

    L” Europe, notamment, au rythme de son "évolution" actuelle, donc mathématiquement, aura plié  (la France la première) aux alentours de 2060 / 2070.  Ce sera le "bel" héritage que nous laisserons à nos petits enfants, chères petites têtes blondes et bientôt moins blondes…

    Cordialement,

    Michel VIAL

     

    15 juillet 2007 à 1 h 50 min
  • Jaures Répondre

    A Luc Sembour: Votre schématisme est confondant. En quoi la Raison est contradictoire avec la méfiance envers les pouvoirs. Ce serait plutôt l’inverse.
    En quoi l’égalité ne s’accomode pas de la liberté individuelle. "Tous les hommes naissent libres et égaux en droits" dit la déclaration des droits de l’homme, fruit de la révolution française. Les 2 notions sont liées. Comment peut-on être libre si on est traité différemment selon sa fortune ou sa naissance ? L’égalité que les socialistes réclament est l’égalité des chances afin que chacun construise sa vie selon son ambition et son mérite. Pas selon le quartier ou il est né.
    Enfin, la prééminence du contrat sur la loi, chère à P.Salin, marquerait une domination insuportable des puissants sur les plus démunis. Ce n’est d’ailleurs pas ce qui domine aux E.Unis où les procès donnent souvent raison aux travailleurs ou consommateurs quand les lois ne sont pas respectées.
    Par ailleurs, la dominance d’une idéologie religieuse toute puissante, refusant tout compromis, n’est pas absente aux E.Unis: la dangereuse idéologie créationniste prend une inquiétante puissance.

    14 juillet 2007 à 19 h 19 min
  • Luc SEMBOUR Répondre

    Pour comprendre ce que fait et où va Sarkozy, reprenons la démonstration de l’économiste Charles Gave, patron français demeurant à Hong Kong.

       Il n’existe dans le monde que trois systèmes de gestion des affaires humaines, qui sont trois « corps d’idées missionnaires » en compétition ouverte, lancés à la conquête de la planète. Ces trois systèmes sont totalement incompatibles entre eux, même si presque toutes les solutions hybrides sont, ou ont, été essayées. L’exclusion idéologique mutuelle des trois systèmes a produit des souffrances et des guerres atroces, mais le pire est probablement à venir.

     

    Le corps d’idées missionnaires de la Révolution française,

    avec pour

       – Présupposé philosophique : la prééminence de la Raison.

       – But politique : l’Egalité.

       – Moyen : la technocratie.

       – Système économique : le dirigisme et la loi commune.

       – Passion dominante : le service de l’Etat.

     

    Le corps d’idées missionnaires de la Révolution américaine,

    avec pour

       – Présupposé philosophique : la méfiance envers le pouvoir politique.

       – But politique : la liberté individuelle.

       – Moyen : la séparation des pouvoirs et la démocratie élective.

       – Système économique : le marché appuyé sur la prééminence du contrat sur la loi (Common Law).

       – Passion dominante : le commerce.

     

    Le corps d’idées missionnaires de la religion musulmane,

    avec pour

       – Présupposé philosophique : le Coran est la parole de Dieu et il ne peut être l’objet d’aucune analyse critique.

       – But politique : la soumission au Coran (étymologie du mot « islam »)

       – Moyen : la théocratie et la confusion des pouvoirs religieux et politiques.

       – Système économique : le refus de faire entrer le temps dans le calcul économique. Interdiction du taux d’intérêt.

       – Passion dominante : la conversion du monde entier à l’islam par la force.

     

       Une très grave erreur est de sous-estimer la vitalité de l’islam mondial, ou la puissance et la pérennité de son influence. Alors qu’aucun intellectuel français des années 60-70 n’aurait misé un centime sur la possibilité d’une révolution islamique en France, cette éventualité apparaît en 2007 non pas possible mais bel et bien probable un jour.

     

       Une autre des plus graves erreurs de notre temps est de croire intellectuellement soeurs les Révolutions américaine et française, en leur attribuant les mêmes racines intellectuelles. Confusion accréditée parce qu’elles se sont déroulées à peu près en même temps. En réalité tout les oppose.

     

       Des mêmes bases intellectuelles qui ont enfanté la Révolution française sont sortis tous les mouvements collectivistes, socialistes et communistes. Rousseau père du système français était un utopiste éthéré, prompt à bâtir, pour les autres seulement, la société idéale et les lendemains qui chantent, pendant que lui-même fuyait ses obligations les plus sacrées en abandonnant ses 5 enfants dans des hospices, alors que rien ne l’y forçait.

     

       Montesquieu, et Locke, observateurs rigoureux, ont formalisé la vision américaine, diamétralement concurrente.

       Robespierre, Saint-Just, Babeuf, Marx, ont nourri Lénine, Mao, Pol Pot, Castro, Kim II-sung et la CGT française.

       Il n’y a aucun lien entre Robespierre et G. Washington.

       Lénine se réclamait ouvertement de Robespierre, jamais de G. Washington.

     

       La lutte à mort entre les deux systèmes, l’américain versus le français, a duré 2 siècles. L’Angleterre, contrecarra systématiquement l’étatisme français (la Convention, Napoléon, et tous les régimes suivants) avant de passer le flambeau aux USA après 1914. La défaite finale du système français, na pas suffit a abattre son corps d’idées missionnaires, lequel a fait de gigantesques métastases ailleurs. L’Etat américain à lui seul a fini par vaincre le mal en 1989 exactement 200 ans après sa naissance officielle.

     

       Dans leur logique profonde, les idées issues de la Révolution française, sont aujourd’hui discréditées, étouffées dans le sang, les crimes, les mensonges et les échecs économiques des pays socialistes.

     

       Malheureusement, la poussière est loin d’être retombée sur cet écroulement idéologique. En effet, quand une foi s’écroule, l’Eglise qui en vivait essaie toujours de survivre aussi longtemps que possible. La grande majorité des élites françaises appartient encore peu ou prou à « l’Eglise de la Raison » révolutionnaire. De l’extrême gauche à l’extrême droite, la totalité du spectre politique français est minée par la tentation étatiste, et l’illusion de croire toujours souhaitable de pouvoir intervenir en tout pour « corriger » le marché . Sarkozy ne fait pas exception à cette maladie française. Ministre des finances, il a brillé par ses combats typiquement étatistes comme sa tentative de baisse volontariste « pilotée par Bercy » de l’ensemble des prix des grands distributeurs français : un sommet du ridicule.

     

       La fin du crédo de la Révolution Française laisse face à face les deux autres crédos : celui de la Révolution américaine et celui de l’islam. Très normalement, une partie influente des croyants dans la vieille foi, qui par culture éprouvent une haine inextinguible envers le système américain, lequel est accusé d’encourager l’inégalité, cherche fort logiquement à se reconvertir et préfère s’allier à l’islam, peut-être parce qu’ils le jugent égalitariste dans son écrasement de l’homme devant Allah.

       Ils devraient pourtant bien savoir qu’Allah et ses clercs ont droit à une plus grande part du butin de la djihad que le guerrier lambda de base. La règle de prélèvement des « chefs » est : 20% du butin s’il y a eu combat, 100% si l’adversaire s’est rendu sans combat. Cette règle explique les fortunes astronomiques accumulées au Moyen-Orient sans que l’ordre social n’en soit menacé d’un iota (Oman, Qatar, UAE, KSA). La guerre économique est aussi une djihad où les chefs prennent 100% et les guerriers zéro, (pourvu qu’ils aient leur salaire).

     

       Après redistribution des anciens tenants du système de la Révolution française entre les deux systèmes survivants, l’affrontement Révolution américaine – islam, est donc aujourd’hui inévitable.

       En France, Sarkozy a fait croire qu’il était à droite, qu’il tenait les bases de la Révolution américaine pour seules valides in fine, qu’il y aurait donc rupture (et rupture ne pouvait être compris que par rapport à la Révolution française, à l’étatisme, à l’entretien d’une Nomenklatura, et d’une garde pléthorique de fonctionnaires). Il s’agissait en fait d’une ruse. Sarkozy est un politicien habile et un avocat tchatcheur (mais surtout pas thatchérien). C’est un homme travailleur et courageux, mais sa formation économique n’a pas l’épaisseur suffisante pour lui éviter les non-sens et lui permettre de défier l’ordre établi de façon crédible.

       Il s’adonne avec fébrilité à de splendides coups d’épée dans l’eau qui gaspillent son court état de grâce. Il n’y aura pas de rupture en France, et peut-être même pas d’infléchissement significatif. Les quelques ministres qui connaissent les vertus du système américain et seraient susceptibles d’en appliquer les bonnes recettes sont trop rares et isolés.

     

       Il faut se rendre à l’évidence. A son corps défendant, Sarkozy est comme tous les autres responsables politiques français : un homme du passé. Il a déjà échoué. 

     

    14 juillet 2007 à 3 h 20 min
  • Jaures Répondre

    Sarkozy sait pertinemment que les Français ne tarderont pas à évaluer les promesses du candidat. Combien de parents dépités resteront à la porte du collège ou lycée qu’ils espéraient avec la suppression de la carte scolaire ? Combien de salariés se verront octroyer des heures sups à doses homéopathiques quand ils espéraient un 13ème mois ? Combien verront qu’une énième loi sur l’immigration ou la délinquance, lors même que les précédentes, signées Sarkozy, n’ont même pas été évaluées, n’ont aucun véritable impacte ? Combien comprendront que 15 milliards ont été versés aux plus riches grace à l’emprunt, les caisses étant vides ?
    Quand les consciences s’éveilleront, il restera à Sarkozy sa tactique habituelle: "Ce n’est pas moi, c’est les autres". Les socialistes égarés, les centristes ralliés et les personnalités avides feront alors un bon exutoire. Cela fonctionnera-t-il encore ? Bien peu de chance. Qui s’étonnera alors de voir de nouveau l’agitation renaître ?

    12 juillet 2007 à 17 h 45 min
  • EIFF Répondre

    A l’heure où de nombreux pays européens ( Grande-Bretagne, Pologne, Irlande, Tchéquie, Danemark…) essaie de récupérer ou de défendre le maximum de leur liberté et de leur souveraineté par rapport au Grand Reich soviètoïde bruxellois, l’équipe sarkoziste plonge dans un européisme aveugle et accepte toutes les sanctions, toutes les entraves et tous les réglements que nous imposent les commissaires technocrates pour matraquer notre industrie, notre agriculture, notre commerce et nos services, et quand c’est l’Europe qui, par bonheur, introduit une dose de liberté en notre faveur ( voir la libre assurance et la sécurité sociale) l’Etat jacobin veille et n’hésite pas à poursuivre et à traquer le citoyen; de toute les façons, quoiqu’il arrive, l’Etat français est toujours du bon côté pour asphyxier et appauvrir les français, les familles françaises, les entreprises françaises, la croissance française et les emplois.

    Monsieur Sarkozy essaie de débaucher des "intelligences" à gauche mais pour l’instant il n’a donné aucun signe rééllement fort de rupture avec la politique socialiste de la France : projet d’heures supplémentaires assez flous, abandon des secteurs traditionnels de la pêche, de la viticulture, de la restauration, poursuite de la politique laxiste sur l’immigration, marché de l’immobilier bloqué, fiscalisme toujours aussi ravageur malgré les effets d’annonces, prosternation devant le Veau d’Or européen.

    Depuis la cohabitation du général De gaulle avec les communistes après guerre, la droite n’a jamais été vraiment la droite, d’ailleurs aujourd’hui, monsieur Sarkozy s’occupe plus d’essayer de réformer le parti socialiste que de relancer l’économie de la France. Ce qui compte c’est le maintien de la synarchie UMPS au pouvoir quoiqu’il en coûte …..l’échange de bons services entre la fausse droite et l’opposition officielle, soutenue par les médias pour faire barrage aux souverainistes, sauvegarder les privilèges et maintenir le statu quo sur le système collectiviste.

    12 juillet 2007 à 12 h 52 min

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