Le mythe du temps différent

Le mythe du temps différent

Alors que la question du sauvetage de la Grèce se pose avec acuité à ses quatorze partenaires de l’euroland (la monnaie unique s’est dévaluée de 4 % par rapport au dollar en l’espace de deux semaines), les grands argentiers devraient lire, avant d’ouvrir inconsidérément les cordons de la bourse à la cigale grecque, une étude menée par Carmen Reinhart, de l’université du Maryland, et par Kenneth Rogoff, de l’université de Harvard. Le titre de leur rapport ne manque pas d’humour : « This time is different : a panoramic view of eight centuries of financial crisis» (Ce temps est différent : une vue panoramique de huit siècles de crises financières).

Leur thèse contredit le titre : la crise financière actuelle n’a rien d’extraordinaire. Chaque époque a été marquée par une période d’euphorie où des gourous ont prétendu que les circonstances étaient différentes et qu’il ne fallait pas s’alarmer de la hausse des prix : « La maison que vous achetez en vous endettant lourdement, vous pourrez toujours la revendre demain en faisant une plus-value. » Statistiques à l’appui, Reinhart et Rogoff montrent que notre bulle immobilière n’est que la « énième » de celles qui ont éclaté depuis le XIIIème siècle (sans doute y eut-il de talentueux devanciers de Charles Ponzi ou Bernard Madoff avant cette époque, mais, faute d’archives suffisantes, les auteurs ne sont pas remontés au-delà dans le temps.)

Ils relèvent une constante : l’endettement excessif conduit immanquablement à la banqueroute des États qui y ont recours. Une idée pernicieuse consiste à croire que l’on peut toujours inventer des produits financiers pour repousser le moment de payer la facture. Etablissant une corrélation entre la mobilité du capital et les crises financières, les auteurs montrent que le délai de grâce ne s’étend pas au-delà d’une décennie…

Les exemples d’Etats en faillite abondent

L’histoire abonde en exemples d’Etat réduits à la faillite, c’est-à-dire devenus incapables d’honorer les échéances de remboursement de la dette contractée auprès des étrangers ou des nationaux. Parmi les champions, on retrouve l’Espagne, avec treize faillites avérées depuis le XIIIème siècle, suivie de la France, avec huit, et de la Hongrie, avec sept. L’origine hongroise de l’actuel chef de l’État tendrait donc à renforcer la présomption d’une faillite prochaine de notre nation…

Autre point délicat concerne la durée des défauts de paiement des États. Un État qui fait plus souvent faillite qu’un autre peut pourtant s’avérer un moins" mauvais élève » s’il est capable de reprendre plutôt ses remboursements. Sur ce point, la Grèce – qui n’a accédé à l’indépendance qu’en 1830 –, aggrave son cas. Elle se distingue en effet par la longueur moyenne des périodes où elle s’est trouvée en défaut de paiement (50,6 années) alors que la Hongrie, sa seconde, ne l’a été que pendant 37.1 années en moyenne.

Concernant les expédients à une crise financière
, nos deux auteurs énumèrent les vieilles recettes éprouvées, qu’il s’agisse de la décapitation des créditeurs – première forme de « restructuration de la dette », et la plus radicale. Ou du remboursement de ces mêmes créditeurs en monnaie de singe par le biais d’une « dévaluation compétitive » : c’est l’exercice périlleux auquel se livre actuellement le secrétaire américain du Trésor, Timothy Geithner, avec le gouvernement chinois. Ou encore de la répudiation pure et simple de la dette, solution adoptée par les Soviétiques en 1917 – et qui présente l’inconvénient majeur de se couper de la communauté internationale. L’exemple de la Corée du Nord devrait faire réfléchir ceux qui seraient tentés par l’expérience…
Pour conclure, sauver la Grèce ne sauvera pas pour autant la zone euro. Elle sera un fardeau pour très longtemps des contribuables des pays vertueux.

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Comments (3)

  • IOSA Répondre

    Aucun cas chez eux en ce qui concerne la grippe…sans doute, mais des mst sans nul doute.

    Voilà donc un exemple très concret de ce qui n’est pas l’Identité Nationale Française et cet exemple est contenu dans ces quelques pauvres mots suivants:

    "Bande de pitres de Français ! (Corses compris)"… source momo de la casba.

     Mais il vient d’où le haschish qui circule dans nos banlieux ? ( pourtant condamné par le Coran)

    IOSA

    ps: pitre mais pas guignol

     

    6 janvier 2010 à 16 h 37 min
  • françois Répondre

     C’est vrai que l’on s’est débrouillé comme des nouilles! Mais je ne crois pas que le Maroc ait des leçons à nous donner en matière de corruption!

    5 janvier 2010 à 9 h 27 min
  • MOHAMED Répondre

    Merci Allah !

    Amdullilah !!!!

    La grippe s’est arrêtée brutalement à Algésiras ou à Tarifa… Aucun VRAI cas à ce jour – 4 janvier 2010 – au Maroc…

    Par contre les Français =  y en a avoir acheté 94 millions de doses, grâce « merci mon Dieu » à sa Ministre de la santé Roselyne Bachelot (ancienne représentante des labos pharmaceutiques)…- et avec l’appui « appuyé » de son grand Président éclairé à vie, N. Sarkozy – (Facture réelle = 2 milliards d’Euros…)…

    Combien de commissions « occultes » ? à et vers qui ???

    « France » en négociation actuellement avec NOTRE ministère de la santé (Maroc) (j’en suis actuellement le témoin direct et objectif) pour nous refourguer (au Maroc) : 10 millions de doses (- à pas cher -)… (Crainte d’un quelconque "scandale… En France… : On en a p’têt acheté trop – c’est trop voyant…)…

    Les mêmes Français qui voudraient nous donner des leçons sur tout…

    Dans d’autres Pays que la France, même démocratiques, ça finirait par la pendaison des responsables stipendiés…  (Ah mais oui c’est vrai, pendaison =  pas démocratique…)…

    Alors OK pour les millions versés sur les comptes offshore de RB et de NS par les « grands » laboratoires pharmaceutiques…ça ou aut’chose,  bof… En France on avale tout !!!

    Bande de pitres de Français ! (Corses compris)…

    Abdel Mohamed – Casablanca

     

     

    3 janvier 2010 à 23 h 34 min

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