Le pétrole : quel présent et quel avenir ?

Le pétrole : quel présent et quel avenir ?

L’essence qui frise les deux euro le litre dans certaines stations, le gasoil qui atteint l’euro cinquante : les automobilistes s’alarment. Ils ne sont pas les seuls, car sont aussi touchés l’industrie chimique avec les plastiques, l’agriculture avec les engrais et les tracteurs, les citoyens avec leur chauffage.

L’américain Kunsler, dans son ouvrage sur le pétrole, en fait un symbole de civilisation : pour lui, le XXème siècle fut le siècle du pétrole, alors que le XXIème siècle verra la fin de l’or noir.

Selon Kunsler, pour la première fois l’humanité bénéficiait d’une énergie d’exception, d’emploi facile et d’un coût marginal. Rappelons que le baril, l’unité pétrolière, qui vaut à l’heure actuelle autour de 120 dollars, contient 159 litres et que, durant des décennies, ce baril ne valait que quelques dollars. Cette énergie d’exception est depuis un siècle l’objet des priorités géopolitiques des Etats développés.

Dés 1920, les puissances occidentales pratiquent le dépeçage de l’Empire ottoman en fonction du pétrole : pour l’Angleterre, l’Irak et la création des Emirats ; pour Les Etats Unis, l’Arabie saoudite. C’est ensuite la deuxième guerre mondiale, avec Hitler qui donne la priorité à la conquête du Caucase avant celle de Moscou ; c’est Pearl Harbour, suite à l’embargo de Roosevelt sur le pétrole vers le Japon ; ce sont les deux guerres d’Irak. Arrêtons là.

Aujourd’hui, c’est la crainte du blocage du détroit d’Ormuz, par lequel transite 30 % du pétrole mondial, suite à la crise iranienne.

Cette nouvelle crise est révélatrice de plusieurs novations géopolitiques :

  1. Les ambitions encore masquées de la Turquie qui rêve certainement de récupérer les gisements de la région de Mossoul et les ambitions de l’Iran de retrouver les Chiites du sud de l’Irak.

  2. La propagande de l’Iran vis à vis des Chiites de l’Arabie saoudite séjournant dans la région pétrolière du pays.

3- La vérité sur les réserves réelles de l’Arabie saoudite, qui estime pouvoir encore puiser dans ses réserves pour stabiliser les cours.

Cette analyse nous amène à cette notion essentielle du peak-oil. Le peak-oil, c’est le moment où les nouvelles découvertes deviennent inférieures aux consommations mondiales. On doit alors puiser alors dans les réserves, qui auront évidemment une fin.

Cette date de peak-oil fait l’objet de vifs débats entre experts. Pour les uns, c’était 2010, pour d’autres, c’est 2015, pour d’autres encore, la date reste incertaine grâce aux gaz de schiste. En tout état de cause, le pétrole sera épuisé avant la fin du siècle.

Par contre, le président Obama a pu annoncer à ses compatriotes que les nouvelles découvertes de schistes avaient permis de réduire les importations de brut, qui sont passées de 55 % à 50 % des besoins américains. Cela représente encore cinq cent millions de tonnes qui doivent être importées.

Concernant la France, nous importons cent millions de tonnes de pétrole, qui nous coûtent trois points de PIB pesant sur notre balance commerciale, très déficitaire. Nous devons avoir conscience que nous vivons du pétrole et que les taxes qui multiplient le prix du baril avec sa TIPP et sa TVA, privilégient le trésor public et non le consommateur.

Nous butons alors sur notre budget, qui croule sous les prélèvements de toute nature : c’est un problème français, mais le pétrole, encore une fois, reste le symbole de notre civilisation et se situe toujours au centre de la géopolitique comme de l’économie de notre époque.

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Comments (11)

  • François Répondre

     Quinctius, je vous remets le lien que je vous avais déjà signalé à propos des gaz de schistes et que vous n’avez apparemment pas consulté:
       http://www.objectifliberte.fr/2011/05/gaz-de-schistes-2-une-opportunite.html
     Vos craintes y sont analysées en détail. Vous y verrez que l’on est très, très loin du tableau apocalyptique peint par les écolos.
              Bonne lecture…

    25 avril 2012 à 16 h 16 min
  • François Répondre

      Quinctius, vous auriez dû lire l’article que je vous avais mis en référence (il y a un mois environ?). Vous y auriez constaté que la concentration de produits qui se retrouvent in fine dans l’eau utilisée est largement en dessous des normes sanitaires imposées…
     
     

    25 avril 2012 à 8 h 35 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    @ François

     je ne parlais pas de la consommation " minière " d’eau (  qui dans certaines contrées peut être effectivement  minime , pour le moment ,en rapport avec l’eau disponible localement ) mais de cette même eau hyperpolluée par les procédés chimiques de l’extraction et pour laquelle il n’existe pas à l’heure actuelle un procédé fiable de dépollution en raison principalement de sa dispersion profonde
    …. sans eau propre pas d’agriculture propre et vous qui êtes contre l’euthanasie , l’avortement une ACCELERATION de la BAISSE de la FECONDITE

    pour mémoire un système vivant est celui qui ASSURE sa survie
    le naïf c’est donc bien vous et pas moi

    médicalement bien à vous

    24 avril 2012 à 17 h 15 min
  • François Répondre

     quinctius, vous vous êtes fait bluffer par les écolos…
      En Pensylvanie ( état americain fortement producteur de gaz de schistes) par exemple, la consommation d’eau pour ce faire représente 227 000 m3 par jour. A comparer avec la consommation d’eau domestique: 6 000 000 m3 par jour et la consommation d’eau par l’industrie: 6 000 000 m3 également par jour.
      C’est à dire que la consommation d’eau dûe à l’exploitation des gaz de schistes représente moins de 2% de la consommation d’eau de l’état…
     

    23 avril 2012 à 23 h 11 min
  • IOSA Répondre

    Il y a un truc qui me chiffonne…..car lorsque l’on est obligé de chercher très très loin d’autres sources d’énergie ( ex: petrole en haute mer ou encore le gaz de schiste), est que celà ne pas dire tout bonnement que la pénurie arrive à grands pas ?

    IOSA

    23 avril 2012 à 22 h 26 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Grâce aux gaz de schistes les USA viennent de surpasser la Russie en production de gaz.

    22 avril 2012 à 21 h 27 min
  • François Répondre

      Eh oui, Weibel, apparemment le boulet que tous ces gens pleins d’idéal veulent accrocher aux pieds de la France n’est jamais assez lourd!…

    22 avril 2012 à 18 h 39 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    @ weibel

    pour UNE fois que TEMPORAIREMENT les "politiques " ont pris une sage décision … pour l’avenir de NOTRE ( de VOTRE )  EAU !  !  !   !

    22 avril 2012 à 16 h 47 min
  • Anonyme Répondre

    Et pendant ce temps-là, nous nous interdisons de prospecter les gaz de schistes et donc d’éventuellement les exploiter! Nos politiques sont vraiment tombés sur la tête…

    22 avril 2012 à 8 h 28 min
  • Blanc Répondre

    De nombreuses grandes banques allemandes, italiennes françaises s’affolent. Enfoncées jusqu’au coup dans le projet DESERTEC, elles craignent aujourd’hui un affaiblissement de l’Europe qui pourrait changer toute la donne. Le projet DESERTEC qui avançait à pas de géant s’est arrêté d’un coup. Il est au point mort en attendant les résultats de l’élection française. L’Algérie, la Tunisie, le Maroc et même le Qatar qui étaient partie-prenante ont arrêtés tous les pourparlers. La négrarabification à marche forcée de l’Europe, c’est-à-dire l’effacement progressif de nos peuples était la condition sine qua non de la réussite de ce projet. Une Europe qui ne soit plus prête à sacrifier ses enfants sur l’autel du FRIC, une Europe puissante et digne, une Europe forte, très forte, mille fois plus forte que le Maghreb et qui a absolument besoin du sahara, risque de devenir dangereuse, très dangereuse pour les pays racketteurs et minables d’outre-méditerranée. L’Europe des marchands qui prostituent nos populations va sans doute mourir demain soir. Nos proxénètes et leurs clients maghrébins et africains tremblent de tous leurs membres.

    21 avril 2012 à 18 h 17 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    si vous le permettez , une petite correction géopolitique :
    il m’étonnerait que les Iraniens aient l’intention d’annexer les Provinces chiites d’Irak … ils ont déjà assez de problèmes avec leurs minorités ethniques y compris " leurs "  propres Arabes …

    20 avril 2012 à 19 h 12 min

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